La Parole de la France ? -1- Suite, un cas historique représentatif des absurdités coloniales : Hélie de Saint Marc

La Parole de la France ?

1 – Suite

Un cas historique représentatif des absurdités coloniales :

Hélie de Saint Marc

« Mémoires »

« Les champs de braise »

(Perrin-1995)

            Le témoignage d’un officier qui fut un des acteurs de la guerre de Libération de la France (1939-1945), Résistant, Déporté au camp de concentration de Buchenwald, officier pendant la guerre d’Indochine, avant celle d’Algérie.

       Un des grands témoins de la parole trahie et des reniements de la France !

Au péril de sa vie et au prix de sa condamnation à la prison !

&

            En 1940 : « J’avais dix-huit ans », « je voulais être officier » (p,59)

 Il entre dans la Résistance : « Avant mon arrestation en juillet 1943, j’ai rencontré peu de résistants véritables… A l’époque, la Résistance état infime… (p,64)

            A Buchenwald : « 4 – L’humiliation…. Matricule M 20543… Le Dieu de nos pères était absent de la planète Buchenwald… »(p,87)

            Après Saint Cyr, Saint Marc s’engage dans la Légion :

            « Pourtant, c’est seulement à la Légion que j’ai trouvé l’équilibre. Dans ma mémoire si chargée d’événements et d’émotions de toutes sortes, les légionnaires que j’ai commandés pendant quinze ans occupent une place écrasante. La Légion fut la grande affaire de ma vie… » (p,92)

            Ses Légionnaires : « Ils ont souvent été engagés dans des batailles pourries, parce que des autorités préféraient envoyer à la mort des étrangers plutôt que des Français… » (p,95)

            « 6 – L’aventure  « La lumière du Tonkin… La lumière du Tonkin remplaçait en moi la nuit de Buchenwald… (p,100)

            « La lumière du Tonkin… sur la RC4… un bout du Vietnam… rien n’avait bougé depuis Gallieni… nuit de veille… comme un alcool fort… Talung, le piège de mon existence… embuscades et combats de jungle… une question de confiance et de trahisons… un Moloch sans tête et sans âme… résistances vietnamiennes… le cycle de la vengeance… l’évacuation des lieux où le bonheur et la honte se sont succédé…Le piège de Cao Bang… » (p,99)

            Langson, le long de la frontière chinoise : « Les autorités françaises naviguaient à vue » (p,101)

        « La guérilla était omniprésente dans la région. »

      « Le drame communiste »… J’étais arrivé à Talung (1) comme le représentant d’une puissance coloniale aux prises avec un mouvement d’indépendance. En quelques mois j’étais devenu un soldat aidant le gouvernement vietnamien de Bao Dai à lutter contre le Vietminh communiste.  Notre étiquette et le sens du combat avaient changé. Mais l’ennemi restait le même. Il était difficile de faire comprendre cette évolution aux populations qui vivaient autour de nous. Elles étaient plus sensibles à un climat et à des personnes qu’à des considérations politiques. J’imaginais avec effroi les conséquences prévisibles en cas de victoire de la guérilla. Les villages qui s’étaient ralliés à nous seraient massacrés. (p,115,116)

       Dans la presse, je sentais le désintérêt de la métropole, comme on disait alors, pour ce combat au bout du monde. Pourtant le communisme était la grande interrogation de l’immédiat après-guerre. La Chine était sur le point de basculer. Le rideau de fer et le mur de Berlin séparaient peu à peu l’Europe en deux mondes antagonistes. Qui allait l’emporter ? La partie était rude. J’essayais de comprendre les combattants qui nous faisaient face. J’interrogeais ceux qui avaient de la famille vietminh. Quand nous faisions des prisonniers, je les questionnais sur leurs motivations. Mais j’étais le plus souvent déçu. Les hommes étaient de qualité. Ils vivaient de manière courageuse, dans les grottes, avec un petit sac de riz, courant les pistes pour monter des embuscades. Ils étaient de la trempe de ceux qui donnent leur vie pour plus grand qu’eux. Mais je ne  retrouvais pas l’idéal conscient qui animait les communistes que j’avais connus dans les camps. Leur courage me semblait  sec. J’entendais une mécanique sommaire, un discours tout fait, un propagande récitée avec application.

       Vu de près le totalitarisme est immonde. Il décervelle les hommes aussi sûrement qu’une drogue. Dans la  Haute-Région, nous n’étions pas en contact avec ces hommes habiles et cultivé »s qui dirigeaient le mouvement et qui savaient impressionner leurs interlocuteurs occidentaux. Nous combattions des hommes pris par la machine communiste. Ce qui explique sans doute le décalage de perception entre les journalistes et nous. Le drame du Vietnam demeure d’avoir connu à la tête des premiers mouvements d’indépendance des communistes formés à l’école de l’Internationale pure et dure. Les archives de Moscou, que l’on découvre aujourd’hui avec un effarement tardif, montrent l’étendue du contrôle soviétique sur ses alliés internationaux. Quand le dessous des cartes de la tragédie vietnamienne sera à son tour dévoilé, il est à craindre que beaucoup d’hommes qui se sont laissé prendre à la mythologie romantique des combattants aux pieds nus ne découvrent avec stupeur qu’ils ont cru à un théâtre d’ombres. L’horreur de notre siècle tient à  ces espérances perpétuellement bafouées…Tant de souffrances inouïes pour un naufrage sans appel… «  (p,117)

      « Je sentais que la fin approchait. Dans mes jumelles, j’avais vu le poste frontière du côté chinois tomber aux mains des partisans de Mao. Il ne s’agissait plus d’une guérilla isolée. Une armée appuyée par tout un continent se préparait. Talung était à la charnière entre deux époques de guerre. Sur la RC4, dans notre dos, les combats redoublaient. Les convois français subissaient des attaques d’une rare violence…

        Il était évident que quelque chose de grave allait se produire. Je me sentais de plus en plus attaché à ce carré de jungle où j’avais pris racine avec la rapidité de ceux qui pensent que  la mort va les surprendre le lendemain…. Je réfléchissais à ces hommes et à ces femmes que j’avais engagés à ma suite, au nom de mon pays et d’une partie des leurs… » (p,120,121)

        « La fuite

       Un jour de février 1950, j’ai vu arriver un convoi à moitié vide accompagné d’une escorte. Le colonel Charton, qui dirigeait en second Cao Bang, descendit du premier véhicule. J’ai cru à une inspection. C’était une opération de repli. La victoire communiste en Chine avait transformé la donne. Il fallait rapatrier toutes les forces éparpillées en Haute-Région sur Cao Bang qui allait être assiégée par le Vietminh. Il fallait faire vite…

         Les partisans rassemblèrent leurs familles pour monter dans les camions. Je suis resté quelques minutes avec les légionnaires pour assurer l’arrière-garde en cas d’attaque vietminh, et puis nous avions embarqué. C’est là que j’ai vu ceux que je n’avais pas voulu voir, auxquels je n’avais pas voulu penser. Les habitants des villages environnants, prévenus par la rumeur, accoururent pour partir avec nous. Ils avaient accepté notre protection. Certains avaient servi de relais. Ils savaient que sans nous, la mort était promise. Nous ne pouvions pas les embarquer, faute de place et les ordres étaient formels : seuls les partisans pouvaient nous accompagner. Les images de cet instant-là  sont restées gravées dans ma mémoire comme si elles avaient été découpées au fer, comme un remord qui ne s’atténuera jamais. Des hommes et des femmes qui m’avaient fait confiance, que j’avais entrainés à notre suite et que les légionnaires repoussaient sur le sol… Certains criaient, suppliaient. D’autres nous regardaient, simplement, et leur incompréhension rendait notre trahison plus effroyable encore. Le silence est tombé sur le camion qui fonçait à travers les calcaires… Dans toute la région, des opérations semblables avaient été effectuées. Au nord de Cao Bang : Tra Linh, Nguyen Binh, Ben Cao. A l’est de Thât Khé : Poma, Binhi. A Saigon, j’imaginais le point presse triomphal : « notre dispositif de frontière a été resserré. Tout s’est bien passé »… La période plus  exaltante de ma vie s’est alors terminée dans un désastre total. Nos efforts avaient débouché sur la trahison, l’abandon, la parole bafouée…  

        « Le guerre telle que nous la pratiquions au Vietnam entrainait une certaine osmose entre les troupes et la population. Il ne s’agissait pas d’un conflit de positions entre deux ennemis bien définis, mais d’un affrontement politique et géopolitique où les intérêts de toutes sortes et les stratégies contradictoires s’imbriquaient inextricablement, entre la Chine et le Vietnam, l’Occident et le communisme, la France et son ancienne colonie indochinoise, les Viets et les minorités ethniques. Autant de dimensions qui nécessitaient de prendre sur le terrain des engagements allant au-delà du simple métier de soldat. Pendant des années, les cauchemars de Talung allaient rejoindre ceux de la déportation. J’avais le sentiment d’être un parjure. Ce mot vaut-il encore quelque chose à une époque où la notion d’honneur est passée à l’arrière-plan ? Disons qu’il ne s’agissait pas d’un serment chevaleresque. Tout simplement de centaines d’hommes et de femmes, dont parfois les moindres traits du visage sont inscrits dans ma mémoire, et à qui, au nom de mon pays et en mon nom, j’avais demandé un engagement au péril de leur vie. Nous les avons abandonnés en deux heures. Nous avons pris la fuite comme des malfrats. Ils ont été assassinés à cause de nous.

       Depuis 1949, ce canton perdu dans la Haute-Région vit toujours en moi, comme un pan autonome de ma mémoire, le bloc d’un iceberg détaché du courant….

        Par les associations de boat-people, j’ai reconstitué l’histoire de Talung. Après les terribles massacres qui ont suivi notre départ, les Thos ont été mis à contribution sur le plan militaire par le Vietminh, formant l’essentiel de la célèbre division 308…» (p,124,125)

Commentaire : un bref commentaire, car ce passage illustre bien le type de guerre révolutionnaire pour laquelle l’armée française n’était pas du tout préparée. Le Vietminh mettait en œuvre le type de guerre qui avait donné à Mao Tsé Tung les clés de la Chine, c’est-à-dire le contrôle de la population.

     Certains officiers, au cas par cas,  en retirèrent rapidement la leçon, mais c’est sur le théâtre d’opérations algérien que l’armée française mit en œuvre une nouvelle stratégie de guerre contre-insurrectionnelle qui connut un incontestable succès, mais qui conduisit à la suite que l’on connait, le refus d’une partie des officiers d’obéir à un commandement qui trahissait la parole donnée, comme en Indochine.

  1. Chez les Thos, ethnie de la Haute-Région

      « Le siège de Cao-Bang (p,126)

       « … Avant la fin de ce premier séjour en Indochine, il me restait encore à vivre quelques semaines de combat. La pression Vietminh s’accentuait de jour en jour…

      A partir de Cao bang, nous avons régulièrement effectué des missions de reconnaissance et de renseignement. Nous ramenions des prisonniers. Tous les indices concordaient : des moyens considérables se mettaient en place. Or, plus le commandement renforçait la défense de la ville, plus l’évacuation devenait une opération lourde et difficile. Le piège se mettait en place. Mon premier séjour touchait à sa fin… «  (p,127)

Le lecteur pourra prendre ailleurs connaissance de la tragédie de Cao-Bang qui constitua un des tournants majeurs de cette guerre.

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      Le capitaine de Saint Marc effectua un deuxième séjour en Indochine entre 1950 et 1953 dans un Bataillon Etranger Parachutiste, un BEP, nouvelle forme d’une guerre aéroportée.

       La guerre d’Indochine avait basculé dans une autre dimension  avec l’arrivée de la Chine communiste sur les frontières d’Indochine, une des dimensions internationales de la nouvelle guerre entre l’Est et l’Ouest, l’aide des Etats-Unis, et la tentative du général de Lattre de faire prendre un nouveau tournant stratégique et tactique à cette guerre.

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       « L’expérience de la guerre (p,136)

      «  Les combats que j’ai connus de 1950 à 1953 furent d’une âpreté et d’une violence  que je n’ai plus retrouvées dans ma carrière militaire…

      « L’annuaire des troupes du 2ème BEP entre 1950 et 1954, ressemble à un monument aux morts. On y dénombre, selon les compagnies de 30 à 60 pour cent de disparus.(p,133)

     La guerre est un mal absolu. Il n’y a pas de guerre joyeuse ou de guerre triste, de belle guerre ou de sale guerre. La guerre c’est le sang, la souffrance, les visages brûlés, les yeux agrandis par la fièvre, la pluie, la boue, les excréments, les ordures, les rats qui courent sur les corps, les blessures monstrueuses, les hommes et les femmes transformés en charogne. La guerre humilie, déshonore, dégrade. C’est l’horreur du monde rassemblée dans un paroxysme de crasse, de sang, de larmes, de sueur et d’urine.

      « Sur la route d’Hoa Binh (p,141)

    « En novembre 1951, de Lattre décide de couper les forces du Vietminh en deux sur la Rivière Noire, à la hauteur d’Hoa Binh…

    Nous avions trente ans et nous vivions dans l’ignorance du lendemain. Nous savions bien sûr que notre drapeau n’était pas aussi pur qu’il aurait pu l’être et que la France se désintéressait chaque jour davantage de la cause indochinoise. Mais nous étions tombés amoureux de cette terre et de ce peuple…La fin de mon séjour au 2ème BEP fut marquée par la bataille de Nassan… La mort du général de Lattre avait fait retomber l’espoir d’une victoire militaire… » (p,14&,148,153)

Jean Pierre Renaud – Tous Droits Réservés

Le boomerang climato-politique de l’affaire Griveaux…

Selon une source sûre, A1, comme diraient les militaires, celle des Deux Détectives Infatigables D et D, le Président exfiltrerait son ancien Secrétaire d’État, Porte-Parole, en le nommant Ambassadeur des deux « Hémisphères » Nord et Sud.

Ségolène a laissé une place libre.

Secret des sources oblige !

L’héritage postcolonial du Sahel : « Sahel, business or not business !

Empire colonial anglais et Empire colonial français (19ème et 20ème siècle) avec l’héritage postcolonial du Sahel

Suite des chroniques publiées sur le thème des Empires, pages vues en 2016, 2017, 2018, 2019, soit un total de 10 081 pages vues.

“Sahel, business or not business” !

Comparaison curieuse, anachronique, comme les adorent certains historiens contemporains,  me direz-vous ?

            Pas tant que cela si vous tentez de comprendre les grands enjeux et les ambitions légitimes ou non qui expliquent souvent la conduite politique et internationale de nombreux pays sur la longue durée.

            Sous cet angle, le thème du titre illustre tout à fait la façon dont les deux pays ont administré leurs territoires coloniaux respectifs de l’Ouest africain, car les « choses » continuent : « Sahel business  or not business » !

       Le Sahel ? La France va au Sahel, trompette au vent, comme elle est partie à la conquête de l’Afrique de l’Ouest  sans rien connaître des territoires et des civilisations qui s’y trouvaient.

         La Grande Bretagne, elle, et ça n’est pas le fait du hasard, s’est emparée des terres coloniales qui disposaient, dans les connaissances  de l’époque, des meilleurs atouts économiques (Sierra Leone, Ghana, Nigéria), avec une obsession, surtout ne pas mettre les mains dans la gestion concrète des hommes sur le terrain, un terrain qui était d’ailleurs on ne peut plus complexe à tous points de vue, là comme ailleurs, en Afrique de l’Ouest.

     Ils laissèrent ce type de gouvernance aux pouvoirs traditionnels locaux, sans avoir l’ambition d’y promouvoir une égalité entre « citoyens » qui n’existaient d’ailleurs pas, ou les rêves d’un Etat républicain…

        Dans le nord du Nigéria, ils laissèrent le pouvoir aux grands émirs du Sokoto et du Bornou, et dans le sud, comme dans l’Empire des Indes, ce fut la Compagnie Royale du Nigéria qui gouverna ces territoires jusqu’en 1914. Les territoires côtiers avaient donné naissance à des royaumes puissants et prospères.

       Point de tout cela dans les territoires de mouvance française, la République française étant le « meilleur » régime politique du monde, il fallait que les Africains en bénéficient, même si l’on savait que cela était impossible : il fallait donc mettre la main dans un tissu d’ethnies, de croyances, de chefferies et de petits royaumes très différents les uns des autres…

       La suite de cette histoire ?

       Dans le Sahel du XXIème siècle, avez-vous vu la couleur d’un engagement militaire britannique quelconque sur le terrain dans cette immense région qui borde entre autres le nord du pays africain toujours le plus puissant de ce continent, le Nigéria, alors que le mouvement religieux et séditieux de Boko-Haram  ravage le nord du pays depuis de nombreuses années et entretient un état de guerre civile ?

            Jean Pierre Renaud

Quartiers sensibles « Tout schuss! » avec Brigitte !

  Décidément, le Canard enchaîné n’est pas à mettre entre toutes les mains !

            Dans le numéro du 8 janvier, en première page :

« Merci Brigitte ! »

« L’espoir renait en Seine Saint Denis, le département le plus pauvre de France. Les élèves de l’école pour « décrocheurs » de Clichy sous-Bois, fondée par Brigitte Macron, ont eu la chance de rencontrer Lamine Guèye, personnalité sportive sénégalaise…

C’est vrai que Lamine Guèye n’est pas n’importe qui : à la fois président, trésorier et secrétaire de la Fédération sénégalaise  de ski… »

Du plan Borloo aux pistes de ski du Sénégal, on a du souci à se faire !

Ce type de visite caricaturale en dit plus long que beaucoup d’analyses d’experts en tout poil sur  le grand écart politique entre marcheurs (skieurs ?) et les réalités du terrain.

Jean Pierre Renaud

Juppé, le Conseil Constitutionnel, et Bordeaux : entre « réserve », « neutralité » et mélange des genres !

Quelle hypocrisie ! Quelle tartufferie !

Le Figaro du 13 janvier 2020, page 40

« Alain Juppé au côté de Nicolas Florian »

 Nombreux seront sans doute les citoyens qui s’interrogeront sur le sens des mots et sur celui de la morale politique, pour ne pas parler des principes du droit, en entendant Monsieur Juppé déclarer :

            « Candidat à sa réélection, le maire LR de Bordeaux, Nicolas Florian, a reçu ce week-end la visite d’Alain Juppé à son QG de campagne. « Je ne peux pas parler, mais je peux penser – et espérer-, a déclaré l’ancien premier ministre, contraint à un devoir de réserve depuis qu’il est membre du Conseil Constitutionnel. Sa femme, Isabelle Juppé, préside le comité de soutien de Nicolas Florian, qui sera opposé à un candidat LREM »

            Précisons que Mme Juppé fut, dans un lointain passé, journaliste à La Croix.

            Il n’est pas besoin d’avoir lu Machiavel pour apprécier toute la saveur de cette belle tartufferie à la Molière.

            Ceci dit, et une fois de plus, il est légitime de se demander pourquoi le Conseil Constitutionnel accueille dans son sein des élus de petite ou grande notoriété ?

            Afin que les juges de la constitutionnalité des lois soient mieux éclairés sur le mélange des genres ?

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Rebelote » ! Quinze jours plus tard !

« Le Figaro et Vous » samedi 1er et dimanche 2 février 2020

« Figaro-Ci Figaro-Là » page 41

« Lors d’un dîner privé avec des amis, anciens chiraquiens, Alain Juppé s’est dit inquiet de la montée des écologistes dans les sondages, avant l’élection municipale de Bordeaux. L’ancien maire, pourtant connu pour sa fibre verte, soutient officieusement, soutient officieusement Nicolas Florian (LR) qui lui a succédé en mars 2019. Mais il regarde de près la poussée d’une liste écologiste qu’il juge trop radicale. « Cela va être très serré, j’espère que Nicolas va l’emporter. »

            Alain Juppé est incontestablement un modèle de dévouement à la chose publique, au point, 1) et par amitié et générosité, de soutenir un candidat du Parti qu’il a récemment quitté, 2) de prendre le risque de donner au Conseil Constitutionnel une couleur de mélange des genres qui sied mal à cette institution.

                        Quelqu’un a « fuité »  pendant ou après ce « dîner » historique, mais « grâce à Dieu », le « secret des sources » en fera un nouveau « secret de la confession » !

                        Jean Pierre Renaud

Intoxication mémorielle ou « fièvre » chiraquienne à la « tête » de la République Française ?

Intoxication mémorielle ou « fièvre » chiraquienne à la « tête » de la République Française ?

Lu dans Le Figaro du 27 janvier 2020, page 8 :

« L’Élysée récuse toute comparaison entre Shoa et guerre d’Algérie »

« Aux yeux de Macron, le seul lien qui existe se joue au niveau de la charge mémorielle que représentent ces sujets pour un président »

Question préalable : l’auteur de l’article est-il bien l’auteur du titre et sous-titre ?

Car le titre et le sous-titre proposent une version édulcorée du contenu.

Citation du journal :

      « Exécutif Couper court. Face à la polémique naissante sur les propos d’Emmanuel  Macron – tenus dans l’avion présidentiel qui le ramenait d’Israël, où il a reçu le Figaro -, l’Élysée a récusé toute comparaison entre la Shoa et la guerre d’Algérie. En s’appuyant notamment sur ce que le Président avait déclaré dès jeudi soir.- « C’est le crime absolu qui ne peut être comparé à aucun autre », avait-il tranché, relevant la « singularité la plus extrême de l’Holocauste. » « Le Président a réaffirmé l’unicité de la Shoah : elle est indiscutable », complète l’un de ses conseillers, pour ne laisser aucun doute.

      (Macron ou un « conseiller » ?)

       Dans l’esprit du chef de l’État, le seul lien qui existe se joue entre «  les sujets mémoriels. » Dans leur ensemble, qui sont au « cœur de la vie des nations ». « Qu’ils soient utilisés par certains, refoulés par d’autres, assumés… Ils disent quelque chose de ce que vous voulez faire de votre pays et de votre géopolitique ». juge-t-il.

       Selon lui, un même processus en trois étapes est chaque fois nécessaire avant de pouvoir « regarder son histoire en face ». Il y a le travail de l’historien. Il y le travail du juge. Et quand on préside ou qu’on participe à la vid’une nation on a ce matériau à saisir », détaille-t-il. Entre les lignes c’est bien à la guerre d’Algérie que pense le Président. « Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi d’un point de vue mémoriel et qui sont politiques. La guerre d’Algérie, sans doute, est le plus dramatique d’entre eux », confirme- t-il. On en a plein, comme ça. Mais la guerre d’Algérie est la plus problématique. Je le sais depuis ma campagne. »

        (« Matériau à saisir » ? Ne s’agit-il que d’un « matériau » ?)

      A l’époque, le candidat d’En Marche ! avait cru bon, lors d’un déplacement de l’autre côté de la Méditerranée, de qualifier la colonisation de « crime contre l’humanité ». Une expression qu’il « ne regrette pas » aujourd’hui, même s’il se garde bien, de le réemployer. « J’ai crispé des gens. (Mais) je pense que je les ai ramenés, maintenant dans une capacité à distinguer », estime-t-il, citant tour à tour l’ensemble des parties prenantes. Désormais, il souhaite mettre fin au « conflit mémoriel » qui demeure sur  cette question. « Je n’ai pas la réponse » pour y parvenir, reconnait-il toutefois «  avec beaucoup d’humilité », admettant « tourner autour du sujet. « 

       En attendant de trouver la bonne formule, Emmanuel Macron s’inspire de son défunt prédécesseur, Jacques Chirac. « Quand (il) fait le discours du Vel d’Hiv, ça a un impact politique. C’est quelque chose qu’il fait à dessein, aussi, politiquement. Et  pas simplement historiquement », se souvient-il… Aujourd’hui, son lointain successeur considère que la charge mémorielle qui lui incombe avec  la guerre d’Algérie est équivalente. C’est tout le sens de ce  qu’il a confié dans l’avion.

          A ses yeux, s’il réussit le travail qu’il compte entreprendre sur ce sujet, la guerre d’Algérie aura « à peu près le même statut que ce qu’avait la Shoa pour Chirac, en 1995. »

       (« Statut » ? Qu’est-ce à dire ?)

        Ce rapprochement,qui ne porte que sur l’aspect mémoriel, a immédiatement fait bondir l’opposition…

       Soucieux de ne laisser aucun malentendu s’installer, Emmanuel Macron a précisé samedi au Figaro, le sens exact de sa pensée. « La       guerre d’Algérie est aujourd’hui un impensé de notre politique mémorielle et l’objet d’un conflit de mémoire comme l’étaient la Shoa et la collaboration de l’Etat français lorsque Jacques Chirac avait prononcé son discours du Vel d’Hiv », a-t-il expliqué. »

     Élu sur la promesse de « réconcilier les Français », le chef de l’Etat semble donc  se fixer un objectif pour sa présidence : celui de trouver la bonne approche pour refermer, enfin, ce chapitre qu’il a lui-même ouvert durant sa campagne. … » (Fin de citation)

        J’ai souligné le mot « impensé », un mot idéologique à la mode qui couvre en réalité un « business » postcolonial, un mot que j’ai cité (page 239) dans le chapitre IX du livre « Supercherie coloniale » intitulé « Le ça colonial » (pages 235 à 251).

         Le texte de ce chapitre a été publié in extenso sur le blog du 14 janvier 2016 et le livre lui-même a été édité en numérique.

     A lire ces réflexions successives, le lecteur ne peut manquer d’être frappé :

  1. par son manque de clarté : ne confondez pas les situations, mais elles se ressemblent, en comparant des situations historiques non comparables,
  2. par le manque de culture historique, pour ne pas dire tout simplement de culture générale de son auteur,
  3. par une envie politique irrépressible de chausser les bottes de Chirac.
  4. par la sorte de copié-collé d’un texte de Stora paru dans son livre intitulé « La guerre des mémoires » La France face à son passé colonial » :

       « Et puis en 1995 avec l’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir, les nostalgiques de l’Algérie française se sont réveillés. Avec son fameux discours du 16 juillet 1995 reconnaissant la  responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs, le Président Chirac a fermé la page de Vichy, mais il n’a pas ouvert véritablement celle de l’Algérie. » (pages 20, 21)

      En ce qui me concerne, en ma qualité  d’ancien Officier de SAS du Contingent pendant la guerre d’Algérie, et en ma qualité de citoyen d’une République encore française, je récuse ce type d’assimilation mémorielle idéologique et politique entre Shoa et guerre d’Algérie.

        Mais alors, les camarades tués en Algérie ne seraient pas « morts pour la France », et nous-mêmes n’aurions pas servi la France ? Assimilation aux collabos et aux nazis ?

       Honte à un tel Président !

      Macron cherche une réponse ? Elle est toute trouvée !

Ayez le courage de faire procéder à une enquête mémorielle statistique complète, sérieuse, et contrôlée par le Parlement sur cette guerre d’Algérie, en distinguant naturellement les citoyens français d’origine algérienne, selon leur communauté  d’origine des autres citoyens, et en tenant évidemment compte des âges et des domiciles des personnes interrogées, et en ce qui concerne les citoyens français d’origine algérienne leur date d’arrivée ou de naissance dans notre pays.

            A plusieurs reprises, et sur mon blog, j’ai invité Monsieur Stora, propagandiste en chef d’une « guerre des mémoires » à procéder à cet exercice, mais il n’a jamais eu le courage de les faire mesurer « statistiquement » et « scientifiquement ». (voir « La parabole des raisins verts » blog du 17/9/2017)

&

            A lire ces « jugements » présidentiels successifs sur l’histoire de France, je ne puis m’empêcher de penser que notre pays est passé dans un univers de pensée familier à la vieille Chine et à celle de Mao Tsé Tung, résumé dans la maxime « Le poisson pourrit par la tête ».

            Le Président actuel ne serait-il pas à la « tête » du mouvement de subversion postcoloniale qui bouleverse actuellement la France ?

Petit éclairage historique

Le Fort des Capucins Presqu’île de Crozon, la carte postale d’un vieil ami, ancien ingénieur général de l’armement qui contribua à la mise au point les fusées atomiques sous-marines :

            « Landevennec, 13 mars 2003.

      Cette carte est destinée à illustrer votre prochain ouvrage sur les Colonies, à la rubrique « Bretagne » La France lui a imposé sa langue, mis en place des gouverneurs étrangers et traité sa population comme si elle  appartenait aux races inférieures. »

            Avec mes amitiés »

A l’adresse du groupe de propagande postcoloniale Blanchard and Co : Bécassine face à Banania !

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Violences policières ou violences républicaines contre violences des manifestants ?

   Une fois de plus, et d’autant plus que depuis plus d’un an, le gouvernement  actuel n’a pas été capable d’éteindre les braises et les feux du mécontentement de la population, les forces de l’ordre se trouvent  mobilisées pour rétablir un ordre public de plus en plus fragile, compte tenu de l’état d’inversion des droits entre l’individu citoyen et la collectivité publique, c’est-à-dire la République.

            Les réseaux sociaux exploitent sans vergogne les bavures des forces de l’ordre en feignant d’oublier qu’elles font face à une violence toujours plus grande des manifestants, notamment de la part des black-blocs, le policier, le gendarme ou le CRS, devenant des proies médiatiques de la défense toute fictive de toutes sortes de droits, sous le drapeau du droit de manifester, c’est-à-dire de pouvoir insulter les forces de l’ordre, les narguer, leur lancer pavés ou cocktails Molotov.

            A travers nos forces de l’ordre, c’est la République Française qui est visée et donc atteinte, c’est-à-dire notre modèle de vivre ensemble, notre collectif de libertés.

              Jean Pierre Renaud

« Paris 2020 » « Paris, un autre Etat dans l’Etat »

Avec le clin d’œil littéraire de Miguel de Cervantès et de Jean de La Fontaine

Avec un clin d’œil chinois et stratégique : « La propension des choses » de François Jullien 

         Introduisons ce sujet austère avec un extrait de l’interview de Bruno Duteurtre (Figaro du 23 décembre 2019), sous le titre « Le cycliste n’admet aucune loi » ? Les quelques lignes de conclusion de cette interview décrivent parfaitement la situation actuelle de Paris aux prises avec la démagogie politique, mais aussi le désordre de gestion  des affaires publiques qui ont cours depuis quelques années :

« … Aujourd’hui, on détruit l’allure même des grands boulevards pour donner à la bicyclette une priorité sur tout. Et, tandis que la rue se divise en multiples voies réservées, on voit s’accroitre un « communautarisme » de la circulation où chaque tribu s’oppose aux autres dans un même ressentiment : vélos contre piétons, trottinettes contre taxis, joggers contre promeneurs. Nous voici loin du radieux « partage de l’espace urbain. »

            Les rapports de forces institutionnelles entre Paris et ses banlieues, entre la collectivité locale Paris et l’Etat ont été complètement modifiés entre l’année 1977, début du nouveau régime institutionnel parisien, et l’année 2020.      

     Les principaux facteurs de cette évolution en sont l’émergence d’une écologie qui se veut parisienne, la « méthode » Hidalgo qui n’a plus rien à voir avec la « méthode » Chirac, le règne de la Com’, et des nouveaux réseaux sociaux dont les sources sont souvent parisiennes, avec l’écho continu donné à l’accueil des étrangers,  et pourquoi ne pas le dire, un affaiblissement de l’État régalien dans la capitale.

            Dans la capitale, la relation Ville-Etat manque de plus en plus de clarté, et seuls quelques initiés peuvent en déterminer les champs et les compétences.

            Le « Paris Bobo » que je décrivais brièvement, il y a quelques mois, sur ce blog, n’a pas battu des records de propreté, de bonne gestion de l’espace public – voir les trous partout, le désordre des vélos et des trottinettes sur nos trottoirs, avec morts et blessés -, les excès de vitesse permanents des véhicules dans nos rues, alors que la municipalité se pique quotidiennement de vouloir diminuer la pollution causée par la circulation.

            Les conditions de circulation, de livraison, et de stationnement, des véhicules et des camions sont à revoir complètement, avec des vitesses limitées et signalées, sous le contrôle de caméras et de radars, là où cela est nécessaire.

        Plus grave encore, comment ne pas constater la dégradation continue de la « tranquillité publique », alors que la municipalité se rallie enfin, pour des raisons « électorales », à la création d’une police municipale ?

     L’État doit faire prévaloir dans notre capitale, qui  abrite les institutions de la République et les représentations diplomatiques étrangères, la préoccupation numéro 1 de l’ordre public.

        Pour un ancien acteur des services de l’État à Paris, il est difficile de ne pas se poser la question de l’« empiètement » continu de la collectivité publique « locale » sur les pouvoirs de l’État dans la capitale.     

       La nouvelle configuration institutionnelle des années 80 posait déjà de redoutables problèmes de cohabitation, de coopération, et naturellement de conflit de pouvoir avec l’Etat, mais tout a changé.

       Le « système parisien » tel que je le décrivais était doté d’une puissance politique exceptionnelle, à laquelle Chirac ajouta un volet de Com’ » à la « papa » qui n’avait rien à voir avec la « Com’ » du jour, grâce aux réseaux sociaux et aux nouvelles Tech. (« Paris un Etat dans l’Etat »(1993) – « La méthode Chirac  »(1997).

            Au cours des dernières années, et sous réserve d’un audit sérieux, il semble que la majorité municipale actuelle de gauche de type « Bobo », une gauche de marque « libertaire », mâtinée de grand capitalisme international et d’associations multiculturelles en tout genre et sans contrôle, ait de plus en plus imposé ses manières de gestion politique et ses pouvoirs à l’Etat.

       C’est en tout cas l’impression générale que la gestion municipale actuelle laisse à l’observateur, un parti-pris multiculturel très gaillard qui échappe  de plus en plus au passé national de notre capitale, la recherche avant tout du bonheur d’une intelligentsia de plus en plus influente, sachant fort bien utiliser les pouvoirs des nouvelles Tech, et donnant les quelques gages d’ouverture sociale qui conviennent à une majorité municipale de gauche.

             Après la « caste «  de la « chiraquie », une autre « caste » ?

            La majorité municipale a en effet forcé la note,  en pratiquant une politique d’accueil laxiste des migrants étrangers, femmes ou mineurs isolés, souvent clandestins, et en menant une politique très coûteuse de diversification sociale en matière de logement, deux axes qui ont eu pour résultat d’aggraver l’insécurité des parisiens et d’alourdir très sérieusement la dette de la collectivité parisienne, c’est-à-dire celle du contribuable parisien, plus de 7 milliards d’euros.

           Avec ce lourd héritage de la dette, il est évident que l’avenir de la Ville est déjà lourdement hypothéqué. Traditionnellement, la Ville de Paris bénéficiait d’une dette faible due en grande partie  au trésor de guerre que constituait sa richesse économique et fiscale, comparée à celle des grandes villes de banlieue, ce qui n’est plus le cas : cette situation constitue une grave hypothèque sur les investissements à venir.

            Dans le domaine du logement et de la spéculation immobilière, il n’y a guère d’autre solution que la limitation ou le contrôle des acquisitions par  l’étranger, et l’interdiction absolue de donner une vocation hôtelière aux appartements.

            L’impression aussi de l’amateurisme nouveau de la gestion municipale, à voir la façon dont le Vélib a été géré, l’incursion anarchique des trottinettes, les chantiers ouverts  partout, l’organisation des journées sans voiture, sans que la Ville fasse le nécessaire pour que les contrôles d’accès soient effectués dans les conditions légales exigées…

         Amateurisme d’autant plus surprenant que la Ville dispose de services traditionnellement puissants et compétents, et d’autant plus encore que les services des cabinets des élus sont pléthoriques.

        Le dossier des relations entre une collectivité locale qui a la chance d’être le siège  des grandes institutions de la République Française et l’État doit être rouvert, afin de trouver, non pas un équilibre, mais une nouvelle configuration entre les deux pouvoirs adaptée au temps présent.

Relations entre la Ville de Paris et les Banlieues

         Au fil des années, et compte tenu de sa ligne Bobo, la commune de Paris a tendance à considérer qu’elle peut exercer tous les pouvoirs,  sans se soucier des habitants des Banlieues, notamment en ce qui concerne la circulation, l’accès ou la traversée de la capitale, et le stationnement, quel que soit le motif du déplacement, alors que cette fréquentation s’effectue généralement au profit de Paris.

         « L’octroi Hidalgo » ! Est-ce du social ? Non, trois fois  non ! La création de nouveaux « octrois » comme il en existait sous la monarchie !

       L’équipe municipale actuelle rétablit de nouveaux octrois pour accéder à Paris, la tranquillité d’un Paris Bobo privilégié étant assurée au détriment des habitants de banlieue dont le niveau de vie est inférieur à celui des Parisiens, qui viennent travailler dans la capitale, un comble pour une équipe municipale de gauche !

       La Ville a « privatisé » à son profit les « voies sur berge », entrées en quelque sorte dans le domaine privé de la capitale, sans que, ni l’Etat, ni les collectivités voisines, ne puissent s’y opposer ( ?) et trouver un accord évitant leur neutralisation permanente, sous l’étendard ambigu du CO2.

        En ce qui concerne les relations institutionnelles entre Paris et ses banlieues, l’évolution passée n’a pas brillé par sa simplicité et sa clarté : le mille-feuille de l’agglomération parisienne s’est enrichi d’une couche nouvelle avec une métropole dont personne ne saisit l’utilité entre les départements et la région Ile de France.

       La situation actuelle de Paris et de l’agglomération parisienne n’a plus rien à voir avec celle des années 70-80, notamment dans le domaine de la paix civile : l’équipe municipale actuelle gère ses relations avec l’État en tentant en permanence de faire porter le chapeau à l’État, alors que c’est elle qui prend les initiatives déstabilisantes.

Avant d’être une collectivité locale, Paris est la capitale de la République Française !

Point à la ligne républicaine !

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Un clin d’œil littéraire binational

Avec  Miguel de Cervantès Saavedra dans « L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche » et Sancho Panza

Avec Jean de La Fontaine dans la fable « La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf »

            Dans une fable relativement brève, Jean de La Fontaine décrit l’ambition de la grenouille à vouloir « égaler l’animal en grosseur »

            Disant : « Regardez bien, ma sœur,

          Est-ce assez ? Dites-moi : n’y suis-je pas encore ?

          Nenni.- M’y voici donc ?- Point du tout.- M’y voilà ?

       Vous n’en approchez point. » La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva.

            Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

       Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,

       Tout petit Prince a des Ambassadeurs,

            Tout Marquis veut avoir des Pages. »

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Dans son récit plein d’aventures avec ses deux héros, Don Quichotte et Sancho Panza, (chapitre XLII, page 842, Garnier Frères-1961), Don Quichotte donne de précieux conseils à son ami Sancho Panza qui vient d’être nommé gouverneur d’une île :

            « Premièrement, ô mon fils, garde la crainte de Dieu, car dans cette crainte est la sagesse, et, si tu es sage, tu ne tomberas  jamais dans l’erreur.

            Secondement, porte toujours les yeux sur qui tu es, et fais tous les efforts possibles pour te connaître toi-même : c’est la plus difficile connaissance qui se puisse acquérir. De te connaître, il résultera que tu ne t’enfleras point comme la grenouille qui veut s’égaler au bœuf. »

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Un clin d’œil stratégique et chinois avec le sinologue François Jullien dans la « La propension des choses » « Pour une histoire de l’efficacité en Chine »

            Dans ce livre, François Jullien décrit le processus stratégique qui découle des concepts de « disposition » et de « propension des choses », une thématique familière à la pensée chinoise.

            « Le potentiel naît de la disposition (p,25)

            « … tout l’art de la stratégie peut être réexprimé plus précisément à travers lui : dire que l’ « adresse » à la guerre « repose sur le potentiel né de ladisposition » (che) signifie que le stratège doit viser à exploiter à son avantage, et selon leur maximum d’effet, les conditions rencontrées. Comme image idéale de ce dynamisme découlant de la configuration qu’il faut capter, celle du cours d’eau : si l’on ouvre une brèche à de l’eau accumulée en hauteur, celle-ci ne peut que se ruer vers le bas ; et dans son élan impétueux, elle charrie jusqu’aux galets. Deux traits caractérisent, à partir de là un telle efficience : d’une part, elle n’advient qu’à titre de conséquence, impliquée par une nécessité objective ; et, de l’autre, elle est irrésistible, compte tenu de son intensité » (p,25,26)

Tout au long d’une longue histoire, et de nos jours encore, la position de Paris, continue à illustrer, à l’évidence, la configuration stratégique d’une  « disposition » exceptionnelle à la « propension des choses » née de son « potentiel », telles que l’auteur les décrit.

                  Jean Pierre Renaud   –  Tous droits réservés

Actualité statistique 2019 du blog

En 2016j’ai publié une chronique de comparaison détaillée entre les deux Empires Coloniaux Anglais et Français, une analyse qui a suscité un intérêt incontestable de la part des lecteurs, tout au long des années 2016, 2017, 2018, et 2019.

         Le total des pages les plus visitées du sujet atteignait à la fin de l’année 2019, un chiffre supérieur à 10 000, soit 10 681 pages, et en ce qui concerne cette dernière année, 2 245 pages.

            Jean Pierre Renaud

Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et de France !

Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et à la République Française « souveraine » !

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Franc CFA et repentance : Macron en Côte d’Ivoire ?

« Machine à fantasmes » ? « complot français » ?

La France va-t-elle enfin mettre toutes les cartes du dossier sur la table ? Sans « trous noirs » ?

Il faut en finir avec les non-dits, les petits arrangements, les tabous, ce qui signifie rendre public le vrai bilan du système d’échange monétaire actuel !

En dehors des fausses sciences postcoloniales dont les experts avancent par exemple le « totem » d’une mémoire coloniale française, jamais mesurée !

            La repentance : non, il ne s’agit pas de la repentance des « filles perdues » de l’Ancien Régime, mais en est-on si loin que cela ?

      Je n’insisterai pas sur les partis pris de la culture historique du Président, à Alger hier, et en Côte d’Ivoire, ces jours derniers, et sur son culte de la repentance coloniale.

      Abîmer l’image de la France dans un pays étranger, ancien pays colonisé, est-ce le rôle d’un Président ?

      Sans doute, aurait-il mieux valu, s’adressant à la jeunesse africaine de l’Ouest qu’il les invite à défendre leur pays de naissance, plutôt que de compter sur l’armée d’un ancien pays colonial !

       Le Président affronte une rude concurrence avec tous les groupes de propagande, encore très actifs en France, d’inspiration idéologique, politique, multiculturelle, électorale, ou de revendication pure et simple de réparation en monnaie sonnante et trébuchante.

            Pourquoi ne pas renvoyer à ce sujet à la lecture des textes d’un intellectuel africain de grande tenue, Hampâté Bâ, lequel écrivait dans un de ses contes, que dans toute cette histoire – qui n’a pas  été très longue, un peu plus de cinquante années en Côte d’Ivoire par exemple – il y avait naturellement des ombres et des lumières, le jour et la nuit ?

            Un sujet d’actualité : le Franc CFA

      Dans leur immense majorité, les Français ignoraient même l’existence de cette monnaie de l’Ouest africain, comme ils ignorent au moins autant l’histoire de  la colonisation, tout comme les peuples de l’univers CFA ignorent sans doute, qu’avant la colonisation, ils auraient aujourd’hui de la peine à communiquer entre eux, compte tenu de la multitude de dialectes qui existaient en Afrique de l’Ouest.

      A titre personnel, je suis partisan du dénouement complet des liens monétaires (garanties de dettes, compte de devises ou de trésorerie…) qui nous unissent à ces pays et qui pénaliseraient leur souveraineté.

      Le Franc CFA : survivance coloniale ou postcoloniale, pourquoi pas ?

      La France a le devoir de publier le bilan financier complet de ces relations « frelatées ».

      Les services de Bercy, le Trésor public, qui bénéficièrent jadis des compétences du Président, de même que la Banque de France, ont sous la main tous les éléments d’information nécessaire pour publier ce bilan, en concurrence peut être avec des experts de l’Ecole d’Economie de Paris, Messieurs Piketty et Cogneau, compte tenu du patronage qu’ils ont accordé à la thèse économique et financière sur l’ancienne AOF de Mme Huillery, professeur dans une Université parisienne.

        Les lecteurs intéressés ont toujours la possibilité de consulter l’analyse complète que j’ai publiée sur ce blog. (1)

        Passons donc aux actes !

            Les citoyens français ont droit à la photographie 2019 complète des relations financières entre la Banque de France, le Trésor public français, et leurs correspondants dans chacun des Etats de l’Afrique de l’Ouest, parties prenantes, y compris le petit Etat de Guinée Bissau : les balances des paiements, excédents et déficits,  les réserves de change, les comptes de trésorerie avec les avances, les comptes des dettes garanties par la Banque de France, avec tous les récapitulatifs utiles, etc…

            Finissons en une bonne fois pour toutes en publiant les chiffres en gains et en pertes de ces relations toujours contestées, à tort ou à raison.

            Dans un lointain passé, François Bloch-Lainé s’était illustré par une remarquable étude sur la Zone Franc, dans l’ouvrage « La zone Franc » (1956)

            La France aurait grand  besoin de faire appel à un expert de cette qualité !

       J’ai cité plus haut le nom des deux économistes qui ont parrainé la thèse également citée plus haut, une thèse qui s’est illustrée par une mécanique redoutable d’outils corrélés, tout en constatant qu’il existait des « trous noirs » dans les sources sur lesquelles s’appuyait les conclusions de cette thèse : il manque en effet dans les sources consultées les séries statistiques d’une trentaine d’années entre 1960 et 1990.

(1) « Les embrouilles de la mathématique postcoloniale »

De très étranges « trous noirs » !

Pourquoi ne pas rappeler à ce sujet qu’il existe les mêmes phénomènes au cinéma :

Comme je le notais à la fin de mon exercice critique :

« Je viens de revoir avec plaisir le film « Le dernier métro » de François Truffaut, avec une intrigue portant sur une pièce de théâtre intitulée « La disparue ».

A l’occasion d’un dialogue amoureux entre Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, alors jeunes acteurs, l’actrice déclare : « Ce n’était pas des mensonges, mais des trous noirs. »

Fin de citation ! 

« HISTOIRE COLONIALE, DEVELOPPEMENT ET INEGALITES DANS L’ANCIENNE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE »

Thèse de Mme Elise Huillery

Sous la direction de Denis Cogneau et de Thomas Piketty

27 novembre 2008

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Chronique sur le blog à plusieurs reprises entre le 10/07/14 et le 12/01/15 pour les quatre chapitres examinés.

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Une autre espèce de « trous noirs » ?

Post scriptum :  » Réflexions d’un de mes vieux amis de promotion, bien meilleur connaisseur de l’Afrique moderne que moi :

    » Ne conviendrait-il pas de conclure que le mode d’analyse de l’École d’Economie de Paris avec les « trous noirs » constatés devrait être remplacé par un mode d’analyse d’autres  » trous noirs », ceux de la mécanique des transferts de monnaie  » avec un change sécurisé  » , licites ou non, c’est à dire au profit d’une partie des élites « 

       Avec le petit arrière-goût historique du trafic des piastres !

      Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés