« L’archipel français » Jérôme Fourquet _ Notes de lecture 1

« L’archipel français » Jérôme Fourquet

« Naissance d’une nation multiple et divisée »

Notes de lecture (avec citations)

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PROLOGUE

Pourquoi ce livre est intéressant ?

  1. 1-Tout d’abord parce qu’il nous fait réfléchir sur les destinées de la France à court, moyen et long terme.
  2. Parce qu’il nous apprend que, sur certains sujets, et pour être informé dans la République Française, il faut biaiser, emprunter des chemins détournés, indirects, ici les prénoms.

3 – Parce qu’il lève des tabous d’information et de connaissance.

Un ensemble de tabous intellectuels qui empêchent le citoyen français de connaître la situation de son pays, le qui est quoi, le qui vient d’où, le qui qui croit à quoi…

Il nous propose une bonne connaissance de composition de la population française bouleversée par l’importante immigration des trente dernières années, venant notamment des pays du Maghreb, des mouvements de population que la France s’interdit encore de recenser par origine sous le faux prétexte de l’interdiction des statistiques ethniques.

La France fait face à des revendications contradictoires émanant  de tout un ensemble de minorités agissantes, idéologiques et politiques, qui protestent contre les discriminations, tout en refusant de se faire compter.

A titre d’exemple, mais ils sont innombrables, à l’occasion de ma lecture critique du livre «  La Condition Noire » de l’historien Pap Ndiaye (blog du 6/05/2011), il était difficile de ne pas soulever 1) les faiblesses d’une démonstration statistique s’arrêtant dans les années 80, alors que la véritable progression des flux d’immigration est postérieure, 2) mais avant tout la  revendication contradictoire d’une visibilité politique en même temps qu’une invisibilité sociale, la revendication contradictoire d’une discrimination qui existerait alors qu’on refuse de voir compter les populations discriminées.

Le constat : la population d’origine immigrée représente un pourcentage relativement important au sein de l’ensemble national, sans commune mesure avec celui des années 80 et 90.

Il est évident qu’il s’agit d’un changement qui pèse sur notre destin, compte tenu du poids démographique et culturel qu’occupent la ou les communautés d’origine arabo- musulmane.

Comment ne pas être surpris que l’auteur de cette analyse fouillée sur notre « archipel » ait été dans l’obligation de recourir aux statistiques de l’état civil, notamment les prénoms pour identifier les mouvements démographiques importants qui ont affecté notre pays, surtout depuis les années 1990 ?

  1. Des chiffres et des lettres et pas seulement des lettres et des considérations sans pièces à conviction !

Les lecteurs de ce blog savent l’importance que j’attache dans les analyses des questions coloniales et postcoloniales, aux études quantitatives, et dans le cas de l’histoire en particulier, à l’histoire quantitative.

C’est sur ce terrain-là que j’ai critiqué les travaux du groupe de chercheurs de l’Achac, la  carence de l’histoire quantitative,  dans leur étude des images coloniales de la Troisième République notamment, carence de leur démonstration quantitative des vecteurs supposés de culture coloniale et des effets produits dans l’opinion publique. L’impasse qu’ils ont faite sur la presse, seul moyen massif d’information et de propagande coloniale, était manifeste.

La thèse que défend l’historien Benjamin Stora sur la mémoire coloniale est frappée de la même carence, alors que sa position de conseiller des princes lui donnait la possibilité de faire mesurer statistiquement par enquêtes et sondages ce qu’il en était vraiment du sujet.

Le livre du géo politologue Yves Lacoste « La Question post-coloniale » affiche le même type de méthode.

5 – « La Fracture coloniale » (2005) ou « Lignes de Fractures » dans « L’archipel français » (2019) ? page 251 à 301) ?

J’ai critiqué sur mon blog le discours pseudo-historique contenu dans le livre « La Fracture coloniale » publié par les trois historiens Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, et Sandrine Lemaire, de même que leurs autres ouvrages sur la Culture coloniale ou impériale, faute de pièces à conviction historiques et statistiques sur les phénomènes décrits.

L’enquête qui a été faite à Toulouse en 2003 sous l’égide de la Délégation Interministérielle à la Ville, n’a pas été validée dans sa représentativité statistique de la situation locale et nationale.

Dans le livre « Supercherie coloniale » (page 24), je proposais quelques illustrations de ce type de discours :

« « Retour du refoulé…. Qui font de la fracture coloniale une réalité subalterne impossible à ignorer (p,10)… la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera une culture coloniale (p,13. De ce champ de bataille mémoriel (p,23)… La banlieue est devenue un théâtre colonial… » (p,23)

Le livre de Jérôme Fourquet leur apporte une réponse avec un luxe de statistiques sur la situation de notre pays en 2019 : des fractures mais plus de « fracture coloniale » !

« Lignes de fractures » (p,251)

« Toulouse/Ozanam/Aulnay-sous-Bois : radiographies parcellaires du tissu sociologique français (p,251)

Le trafic de cannabis comme accélérateur de la sécession de certains quartiers (p,268)

L’école, plaque sensible et catalyseur de la fragmentation » (p,280)

«  Marginalisation des catholiques, sécession des élites, affranchissement culturel et idéologique de toute une partie des catégories populaires, montée en puissance de l’hétérogénéité ethnoculturelle du pays, régionalisme corse, tous ces phénomènes contribuent à l’archipelisation de la société française ce processus de fragmentation s’observe également à l’école et au sein du tissu urbain des métropoles comme dans celui des villes moyennes de province… » (p,251

« Aulnay : de part et d’autre de la frontière (p,260)

A l’instar de ce que l’on avait observé dans le cas toulousain, la carte par carroyage de la commune d’Aulnay- sous-Bois fait également apparaitre une fracture sociale très nette …

De part et d’autre de cette frontière, deux univers se font face : les quartiers des grands ensembles habités par une population paupérisée au nord versus les quartiers pavillonnaires habités par la classe moyenne et supérieure au centre et au sud de la ville. Ce clivage, inscrit dans l’urbanisme et la composition sociale, est aggravé par le niveau de délinquance et de criminalité très élevé qui frappe la partie nord de la ville… » (p,263)

Le trafic de cannabis comme accélérateur de la sécession de certains quartiers (p,268)

«… D’après les experts, ce qu’on pourrai appeler « l’interprofession du chichon » emploierait aujourd’hui pas moins de 200 000 personnes, ce qui est considérable et classe ce secteur d’activité parmi les premiers employeurs français – au même rang que la SNCF (200 000 salariés) mais devant EDF (160 000) ou Intermarché (130 000) la plupart de ces emplois sont localisés dans les quartiers sensibles et les banlieues, et dans ces territoires en difficulté, l’économie du cannabis assure un revenu à dix fois plus de personnes qu’Uber et autres compagnies de VTC (qui auraient créé 20 000 emplois selon une étude du cabinet BCG, qui  sont pourtant d’importants pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes des quartiers…

Le chercheur Nacer Lalam estime que ce marché crée, tout bien pesé, 200 000 emplois répartis de la manière suivante : environ 110 000 détaillants et vendeurs de rue, 80 000 semi-grossistes, 8 000 grossistes et 1 000 têtes de réseaux… (p,274)

« Le faux-saunage du XXIème siècle (p,275)

«  Dans les territoires qui sont le plus concernés par ce trafic, cette activité criminelle occupe et fait vivre une part significative de la population locale. Toutes choses égales par ailleurs, on pourrait  établir ici un parallèle avec l’ampleur du faux saunage dans les bocages de l’Ouest au XVIIIème siècle…

Le deal a pris ses quartiers dans  toutes les villes de France… La couverture totale du territoire constitue un indice supplémentaire de l’ampleur et de la banalisation du cannabis dans la société française… »

« L’école, plaque sensible et catalyseur de la fragmentation… (p,280)

« Quand la fracture sociale s’invite à l’école…

« L’effet cartable » ou comment la compétition dope le prix de l’immobilier dans certains quartiers…

« Le développement du hors contrat comme symptôme de la sécession des élites…(p,284)

« Ségrégation ethnoculturelle : les black school à la française…(p,286)

« Choix des établissements scolaires et alyah  intérieure (p,289)

« Un enseignant sur sept constate régulièrement ou occasionnellement des atteintes à la laïcité. (p,295)

Le mot de la fin que j’ai souligné.

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

« L’archipel » Jérôme Fourquet

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Conclusions

Une autre France hier, aujourd’hui et demain !

Quelle France ? Peur, espoir, ou pari ?

Au-delà des tableaux statistiques et de leur chronologie qui dépeignent l’évolution de la société française depuis plus de trente ans, les mots utilisés caractérisent le choc national que cela représente pour la France.

« Grand basculement », « archipelisation », « dislocation de la matrice catholique », « dislocation de la matrice culturelle commune », « métamorphoses qu’a connues la société française au cours des dernières décennies »…

« Métamorphoses » ? Le mot qui mesure cette phase historique ?

Il n’est pas inutile de rappeler la définition qu’en donnait Le Petit Robert :

« 1 Changement de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable » (p,1078)

Le livre de Jérôme Fourquet propose donc un diagnostic pertinent sur la situation actuelle de notre pays, sur les mutations profondes qui ont été les siennes au cours des  trente dernières années.

Cette description statistique faite sur la longue durée, et les commentaires qui l’accompagnent font apparaitre une France mondialisée, fracturée, plurielle, au point qu’il n’est pas impossible de se demander si certaines des conclusions tirées n’ont pas trop d’assurance, en accordant trop d’importance non pas aux flux démographiques mais en laissant dans l’ombre tout un ensemble de structures qui façonnent encore la nation française, fussent-elles en souffrance ? Les vraies fractures qui ne disent pas leur nom et qui s’inscrivent encore dans cette France ancienne des terroirs si bien décrite par Eugen Weber, avec les risques de tensions ou de sécessions que son nouveau potentiel recèle.

Le livre met en lumière et à juste titre la montée en puissance de la démographie arabo-musulmane, avec une conquête territoriale qui ne dit pas son nom, et le dynamisme concomitant d’une nouvelle religion en France dont la philosophie pose déjà des problèmes de compatibilité avec notre système de valeurs républicaines, notamment la séparation entre l’Eglise et l’Etat, qui n’existe pas dans les pays musulmans.

Le livre met bien en lumière aussi les problèmes de compatibilité que posent les règles civiles de la religion musulmane par rapport à notre droit civil, avec la constitution de noyaux insulaires d’endogamie résistants, les noyaux turcs constituant d’ores et déjà, des ferments d’instabilité dans la vie nationale, compte tenu des nouvelles initiatives impérialistes de la Turquie.

Dans l’état actuel de la société française, de sa composition et de ses fractures, et compte tenu du laxisme que nous manifestons sur le plan intérieur et sur le plan international en matière d’immigration, la France continue à emprunter un chemin semé d’embûches.

Notre destinée nationale prend de plus en plus la route d’un pari, lequel n’a rien de pascalien, dont les propos sur le Coran n’étaient pas particulièrement tendres, en fondant notre espoir sur le versant d’une sagesse musulmane qui pourrait et devrait animer les communautés musulmanes de France, celles qui emprunteraient la nouvelle voie de la liberté de conscience et de la séparation entre religion et pouvoir politique.

Dans l’état actuel des choses et des forces et faiblesses du pays, notre bien commun appelle :

 1) un moratoire de suspension au cas par cas de l’ensemble des mouvements migratoires, avec en premier ceux du Maghreb.

2) le respect strict de nos règles républicaines de laïcité dans tous les compartiments de notre vie publique, ce qui n’est pas toujours le cas.

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

Enigme ? Méthode ? Orgueil démesuré ? « Émile » du Siècle ?

« L’énigme Macron » (Le Carnet de Jacques Julliard – Le Figaro du 4 janvier 2021, page 25, une pleine page)

 « Le Président est confusionniste. Quelle marge de manœuvre ce ping-pong cérébral laisse-t-il à l’action ? »

L’auteur nous assène une leçon bien documentée sur l’analyse qu’il propose pour nous éclairer sur le « mystère Macron » :

« Plus il parle, et moins on l’entend. Plus il s’explique, et moins on le comprend. Plus le temps passe, et moins on y voit clair. « Le mystère s’épaissit » comme on dit dans les polars ».

Je me suis intéressé depuis longtemps aux stratégies, les directes et les indirectes (le livre « Chemins Obliques »), aux stratégies politiques, notamment celle de Chirac dans « La Méthode Chirac » (1997) : il est évident que celle du Président actuel fait plus qu’intriguer, compte tenu des conditions imprévues de son accession au pouvoir et de la méthode, sinon de l’étrange stratégie qu’il met en œuvre pour gouverner, s’il en existe une.

Le blog s’en est déjà fait l’écho en proposant une explication sans doute partielle, mais elle a le mérite d’être dans le goût du jour et des capacités algorithmiques de son groupe de Mormons, la stratégie politique des algorithmes, le verbe épousant successivement  le mouvement des vagues digitales de l’opinion publique.

Une interprétation crédible :

Le Président a cru, depuis le début à sa bonne étoile, mais sans doute autant à ses capacités intellectuelles et à son verbe, pour tout résoudre avec sa baguette magique et nous entrainer tous vers une France nouvelle.

Toutefois, il recourt en permanence à la méthode « du je passe à côté » de la colonne vertébrale des institutions républicaines pour s’appuyer sur la seule opinion publique, en misant sur ses Marcheurs pour donner une autre colonne vertébrale au pays : seul problème, cette autre colonne vertébrale n’existe pas. Le président continue à parler, parler, à tweeter, en court-circuitant les institutions, le Parlement, les collectivités territoriales, les corps intermédiaires, … mais il court toujours après un début d’enracinement politique dans les territoires…

Sa façon de gérer l’épidémie actuelle constitue un autre symbole de ses choix stratégiques en assumant, tout en ne les assumant pas, en renvoyant les solutions sur autant d’experts qu’il faut pour diluer ses propres responsabilités.

Aujourd’hui et faute de jouer le jeu démocratique des collectivités territoriales, il fait porter la responsabilité sur l’administration, la bureaucratie centrale…

Il invente donc des expédients pseudo-démocratiques : le Grand Débat, le Loto des conventions citoyennes tirées au sort, celle du « climat » ou de la « vaccination » qu’il accroche à l’une des institutions les moins représentatives du pays, le Conseil Économique Social et Environnemental.

Il n’est pas besoin d’être initié pour savoir que cette assemblée est composée de membres éminents désignés le plus souvent par les organisations professionnelles à titre de sinécures…

Ces expédients confinent à l’absurde dans la mesure où par exemple certains des membres de la Convention Climat revendiquent un « statut citoyen ».

 Pas de problème puisque je suis le meilleur ! Et donc que j’ai les capacités pour asseoir mon pouvoir de façon indirecte, en inventant une démocratie représentative bidon ! Le tirage au sort démocratique, il faut le faire !

Je me rallierais donc volontiers au commentaire qui figure en  marge de la longue tribune Julliard, un commentaire qui contient toute une gamme d’interprétations subtiles du type « psy » :

« Le quinquennat d’Emmanuel Macron fait songer à ce que les Allemands appellent « Bildungsroman », c’est-à-dire un roman d’éducation, analyse l’historien et essayiste que nos lecteurs retrouvent chaque premier lundi du mois. »

Son séjour à Élysée l’aiderait donc à poursuivre une éducation, sans doute trop protégée ?

Ne sommes-nous pas revenus en définitive au siècle de Jean Jacques Rousseau avec son Émile ?

Le 29 janvier 2020, mon vieil ami Auchère m’avait fait parvenir une photo parue dans Der Spiegel du 18 janvier 2020 : une photo de Macron à son bureau, en train de lire un document avec Brigitte debout derrière lui, à sa droite, la main sur son épaule, avec pour titre :

« Staatsoberhaupt Macron, Ehefrau Brigitte im Elysée : Die arroganten kleinen Sätze hängen ihm bis heute nach »

Avec son commentaire : «  Ce n’est pas Jupiter, c’est une professeure (aux grands pieds) avec son élève favori »

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Imprimatur du 8/01/21

Nos médias publics sont formidables !

Nos médias publics sont formidables !

Noël et Nouvel An

De chouettes vaccinations ! On vous bassine les oreilles sur les risques de la vaccination, sur toutes les précautions qu’il faut prendre pour le faire, en vous montrant en boucle les opérations, de très grandes aiguilles dans le bras… Qui en avait vu auparavant d’aussi grandes ?

            Les choses ont trainé, tout le monde s’en plaint, ou s’en défausse dans les sphères du pouvoir : n’aurait-il pas été plus simple de confier à l’armée la livraison et la distribution des vaccins, en faisant appel à un général du Train ?

            Au moins le chef de cette « guerre » aurait fait appel à un général compétent, ce qui fut moins évident dans le cas de Notre Dame de Paris !

L’Opéra de Paris  dans la « bataille de la diversité » ! Ouf ! Ce n’est pas encore la guerre !

            Quelles mouches ont piqué le nouveau directeur, le Défenseur des Droits, et l’historien chargés de nous dire si la France respecte dans ce haut lieu de l’art et de la culture française des règles équitables de diversité ?

            Qui l’a décidé ? Qui paie ? Le contribuable pour moitié !

            Je conclurais volontiers avec l’expression « Affaire conclue » dont la chaine publique France 2 arrose les téléspectateurs presque chaque jour, fêtes comprises : « l’affaire » est-elle déjà « conclue » ?

            Jean Pierre Renaud

Les Défis de la France de 2021 ?

 Au cours des vingt et trente dernières années, la France a changé en profondeur parce qu’elle a ouvert ses frontières à tous les vents sur le plan économique, mais tout autant sur les plans démographique et culturel.

            Chaque jour, les faux savants, les demi-savants, mais avant tout les ignorants, et très souvent les demi-habiles ou les cupides d’argent ou de notoriété, nous rabattent les oreilles de dé ou de post colonial, du dernier woke de service venu des Etats Unis, ou encore de diversité, reine de la terre et des cieux…Leur ambition à tous est de clouer notre pays au pilori pour mieux asseoir leurs fausses puissances.

            Trop, c’est trop, et cela suffit ! Arrêtez vos conneries ! Revenez sur le terrain, le terrain de la France et du bon sens !

            Je fais partie des Français qui ont incarné la diversité dans les années 60, ce qui était plutôt rare en France, dans une France qui ignorait quartiers sensibles, manifs pseudo-religieuses, propagande musulmane s’insinuant dans toutes les fentes de la culture, de la politique, et de la société.

            Je puis témoigner du bon accueil que ma famille fit à une jeune femme venue de la Grande Ile, alors qu’il n’en fut pas de même pour moi sur ses plateaux d’origine. J’eus l’occasion de recueillir le même type de témoignage au cours des années suivantes auprès de parents ou d’amis.

            On ne peut pas dire que dans ce pays, les relations humaines étaient radieuses entre ses communautés, notamment entre celles des plateaux et celles des côtes, sans évoquer les andevo, les anciens esclaves, pas plus qu’elles ne l’étaient au Togo, entre le Nord et le Sud, ou encore entre douars, et même entre clans en Algérie…

Deux documents récents doivent aider les Français à comprendre et  à situer les enjeux actuels et futurs de notre pays, le livre de Jérôme Fourquet « L’archipel » avec la montée en puissance incontestable de la population d’origine arabo-musulmane, et le livre de Pierre-André Taguieff « L’imposture décoloniale » avec le « postcolonial business » … plus austère.

En 2008, j’avais moi-même publié un livre sous le titre « Supercherie coloniale »

Pourquoi ne pas assaisonner enfin cette lecture avec celle de la chronique intitulée « L’Opéra de Paris rattrapé par la bataille sur la diversité » par Ariane Bavelier (Le Figaro du 31/12/2020) ?

Je publierai quelques réflexions sur cette « bataille » des ignorants et des manipulateurs, pour au moins une raison, un vrai goût pour le ballet que je découvris tardivement en raison de ma « diversité provinciale ».

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

« Joyeux Noël 2020, une « naissance » politique ?

2022 : le Gouvernement

Président de la République Michel Barnier

Premier Ministre Arnaud Danjean

Ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau

Ministre des Affaires étrangères Valérie Pécresse

Ministre de la Défense Pierre de Villiers

Ministre des Territoires  Xavier Bertrand

Ministre de l’Economie et des Finances Didier Migaud

Une « vision » de la France profonde… ?

« M »… »M »… »M »… les trois consonnes du mantra Macron

 La veille de Noël, un Président de la République Française n’avait-t-il pas mieux à faire pour son pays que  de se prendre pour un prof de philo, un Paul Ricœur au petit pied ?

            Dans une longue interview à un hebdomadaire, le Président s’est lancé dans une longue dissertation pseudo-philosophique sur l’identité nationale, le « privilège de l’homme blanc », rien de moins !

            A nouveau une couche de fausse science démagogique, comme il l’avait fait lors de la présentation en 2018 des propositions Borloo en parlant de « deux hommes blancs » : ces propositions qui avaient pour objectif le rétablissement de la République dans les quartiers sensibles  avaient alors été enterrées par le Président. Aujourd’hui il alimente à nouveau les feux des fausses revendications et du désordre sur la victimisation et le racisme..

            Mieux à faire dans notre pays ravagé par une pandémie, une crise économique et financière, et par un doute sur son avenir, (ordre public, terrorisme, ou Brexit …), très précisément,  sur la capacité des politiques à l’assumer dans de bonnes conditions ?

            Jean Pierre Renaud

            PS : une confidence, j’avais décidé de ne rien écrire « Avent » la paix de Noël, mais Jupiter en a décidé autrement…

Les Mots d’un Président – Des Paroles, des Paroles, des Paroles !

   La France a la chance d’avoir un Président qui adore parler, parler, tenter de convaincre, comme si le verbe présidentiel avait des chances de s’incarner en actes, sauf qu’il ne s’agit pas de paroles d’évangile.

            Le Président régale la France de son verbe,  en particulier pour noyer en paroles – et cela a « marché » – successivement les troubles des gilets jaunes en lançant un Grand Débat, puis celui des retraites, et maintenant les propositions du Collectif sur le climat….

            Le 4 décembre dernier, le Président a refait l’exercice en direction des jeunes sur un média dont beaucoup ignoraient  l’existence : un sacré coup de pub !

Convaincant ou non après deux heures et demie d’éloquence ciblée, comme il sait le faire, mais inévitablement avec des imprudences de mot ou d’expression, comme ce fut le cas à plusieurs reprises en parlant du maintien de l’ordre, des écarts qui ont inévitablement provoqué des ondes de choc dans l’opinion publique.

            Deux citations dans le Figaro du 7/12/20, Politique, page 10 :

            «… Je n’ai pas de problème à répéter le terme « violences policières » mais je le déconstruis. ..»

            Va comprendre ! Sauf pour les norias d’intellectuels à la mode qui depuis des dizaines d’années prônent avant toute chose des déconstructions plus savantes les unes que les autres, ou plus idéologiques, pour mettre quoi à la place ?

            « …un individu de couleur était « beaucoup plus contrôlé et identifié comme étant un facteur de risque… »

Un constat dont le Président a la possibilité de démontrer la pertinence statistique en tenant compte des lieux et des faits de délinquance constatée.

           Il est vrai que le monde politique actuel compte quelques figures qui ont le verbe haut, Mélenchon par exemple, ou Castex avec sa voix grandiloquente…

            Revenons sur terre : il y a au moins des paroles dont les citoyens comprennent le sens, des paroles en actes, on ne peut plus contradictoires entre le en même temps « je confine les Français » et « j’autorise les manifs, casseurs compris » !

       Jean Pierre Renaud    

Une Police municipale à Paris ? De multiples enjeux !

La situation actuelle de Paris et de l’agglomération parisienne n’a plus rien à voir avec celle de la réforme de la loi du 31 décembre 1975 qui a transféré à un Maire les pouvoirs que le  Préfet de Paris exerçait jusque-là.

 La loi de 1975 n’a pas touché aux prérogatives du représentant de l’Etat, garant de l’ordre public dans la capitale, le Préfet de Police.

Ces pouvoirs transférés au conseil municipal, de Paris ont été élargis par la loi du 2 mars 1982 grâce au contrôle a posteriori des décisions des collectivités  territoriales.

Pendant les longues années au cours desquelles j’ai servi l’État dans la capitale, j’ai été acteur et témoin du fonctionnement de la nouvelle construction institutionnelle parisienne mise en place.

Observations et expériences faites, j’avais publié deux ouvrages, l’un intitulé, « Paris, un Etat dans l’État » (1993), l’autre « La Méthode Chirac » (1996).

            Entre l’année 1975 et l’année 2020, il est évident que les rapports de forces institutionnelles entre Paris et ses banlieues, d’une part, et d’autre part entre la collectivité locale Paris et l’État ont été complètement modifiés, pour ne pas dire bouleversés.

Dans la capitale, les relations Ville-Etat manquent de plus en plus de clarté, et seuls quelques initiés peuvent déterminer les champs de compétences respectifs, alors que l’État doit faire prévaloir, dans notre capitale qui abrite les institutions de la République et les représentations diplomatiques étrangères, la préoccupation numéro 1 de l’ordre public.

La municipalité avait-elle le pouvoir de « privatiser » les voies sur berges, au profit des Parisiens et au détriment des habitants de nos banlieues ? A-t-elle le pouvoir de « municipaliser » la plupart des voies de desserte de la capitale au détriment encore des habitants des mêmes banlieues ?

Les décisions stratégiques prises sur l’avenir de la capitale peuvent-elles être prises sans que l’Etat, le maître des lieux, en tant que capitale, ne donne au minimum son avis officiel ?

Quelles sont les règles du jeu applicables lorsque la ville prend des initiatives qui interfèrent avec les pouvoirs de l’Etat, comme cela a été le cas pour l’opération des dimanches sans voitures, le citoyen ne sachant pas à quel type de contrôle légal ou non, il était soumis ?

Le projet de création d’une police municipale vient donc à son heure, mais il soulève un certain nombre de difficultés, la première étant celle des habitudes anciennes, plutôt confortables politiquement, qui laissaient au Préfet de Police le soin d’assurer toutes les responsabilités de l’ordre public, notamment celles qui, dans le droit commun, sont exercées par les maires élus.

C’est sans doute une des raisons qui expliquait depuis longtemps le manque d’empressement parisien évident pour exercer ce type de pouvoir, dans un contexte d’insécurité générale de plus en plus présente avec l’exutoire permanent  des réseaux sociaux qui supplantent largement les médias traditionnels.

Est-ce que dans un tel contexte institutionnel, la collectivité locale parisienne n’a pas tendance à empiéter sur les pouvoirs d’ordre public  de l’Etat dans la capitale, en prenant des initiatives qui mettent en cause ses compétences, tout en lui laissant la responsabilité de les assumer ou d’en limiter les effets par exemple en matière de circulation ou d’accueil des étrangers, mineurs ou majeurs, avec ou sans papiers ?

La nouvelle configuration institutionnelle des années 80 posait déjà de redoutables problèmes de cohabitation, de coopération, et naturellement de conflit de pouvoir avec l’Etat, mais le contexte général a complètement changé.

Le dossier des relations entre une collectivité locale qui a la chance d’être le siège  des grandes institutions de la République Française et l’Etat doit être rouvert, afin de trouver, non pas un équilibre, mais une nouvelle configuration entre les deux pouvoirs adaptée au temps présent, ce qui n’est pas le cas.

La création d’une police municipale constitue donc un moyen de mieux définir les pouvoirs respectifs de la collectivité et du préfet de Police : il convient de fixer des règles du jeu claires dans le qui fait quoi entre la collectivité locale parisienne et l’Etat dans le domaine de la sécurité parisienne, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui : il est évident qu’une telle répartition des pouvoirs ne sera pas, et de toutes les façons,  facile à respecter dans un domaine aussi volatil.

L’une des raisons cachées du refus de la municipalité de s’engager sur le terrain d’une police municipale trouvait sans doute sa source dans le droit commun des collectivités locales qui, dès l’origine, en 1884, a confié au maire un pouvoir de police pour assurer « la tranquillité publique » dans sa commune, sous le contrôle du Préfet, alors que les lois sur la décentralisation ont donné au Maire de Paris un très large pouvoir de décision soumis simplement à un contrôle de légalité a posteriori effectif ou non : c’est-à-dire à un retour partiel, dans un domaine on ne peut plus sensible, sous une tutelle préfectorale !.

Les articles L 2212-1 et 2215-1 du Code Général des Collectivités  territoriales fixent les pouvoirs respectifs des deux autorités, l’article 2215-1 attribuant au Préfet un pouvoir de substitution en cas de défaillance communale.

S’agissant d’ordre public, ce transfert de pouvoir ne devrait donc pas s’effectuer sous le bénéfice d’un simple contrôle de légalité a posteriori, effectif ou non.

            Il est évident que la création en question modifiera en profondeur la relation Etat – Collectivité territoriale, ne serait-ce qu’en raison des nouvelles attributions confiées à la mairesse qui touchent en profondeur la « tranquillité publique » des Parisiens et Parisiennes, mais avec toutes les autres répercussions que cela aura sur le plan régional et national.

            Cette réforme soulèvera d’innombrables difficultés d’application dans le contexte actuel d’explosion des médias et de la communication.

            Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Clowneries virales de la semaine, quel concours !

Clownerie sacrée à l’Elysée ?

Le 24 novembre 2020, d’après les médias bien ou mal informés, sur la « jauge » des 30…

« A 23 h 44 mardi soir ce n’est pas un évêque irrité qui appela Mgr Eric Moulins Beaufort mais Emmanuel Macron en personne ! Promesse fut alors faite de rectifier le tir par l’adoption, d’ici à jeudi matin, d’une « jauge réaliste » qui serait annoncée par le premier ministre. « Macron expliqua qu’il aurait été mal informé de la demande spécifique des catholiques. Le comble est qu’il voulait vraiment, selon son entourage, « faire un geste » pour les cultes dont il parlait effectivement pour la première fois en dix discours depuis le début de l’épidémie. » (Le Figaro du 26/11/2020 – page 2)

Une « jauge » sacrée ?

Le grand planificateur de Pau a une explication évangélique !

« Je pense qu’il y a eu un défaut de communication dans cette affaire. J’ai entendu dire (des voix ?) que le chiffre de 30 était en rapport avec 30 % des places. »

Dieu soit loué, enfin des voix pour nous éclairer !

Clownerie servile ?

« Le prime time, un tremplin en or pour Macron »

Le 26 novembre dans le Figaro Economie, Médias et Publicité, page30

C’est-y pas mieux de parler English, pour annoncer une analyse médiatique on ne peut plus savante et euphorique sur les exploits médiatiques d’un Président ?

« Ses interventions ont battu des records d’audience et permis au chef de l’État de corriger son style

« Emmanuel Macron a opéré un hold-up sur l’Audimat. Même Mbappé, Griezmann, et Pokba n’arrivent plus à lutter. Jusqu’à présent l’équipe de france de football trustait régulièrement le palmarès des meilleures audiences télévisuelles. Mais, ça, c’était avant…

Emmanuel Macron, toujours, qui s’est offert la  meilleure audience télévisée de toute l’histoire de de la télévision française… »

Les réseaux sociaux  sont compris dans l’échelle représentative ?

Les rédacteurs nuancent toutefois leur propos, ah bon ?

«  Comparaison n’est certes pas raison…. Contrairement à une finale de Coupe du Monde de football… Il faut regarder tout cela avec humilité, car c’est surtout lié au moment extraordinaire que nous traversons, prévient un conseiller du Président… »

Ouf, heureusement qu’un Conseiller du Président rectifie le tir !

« Bains de foule cathodiques

« Selon l’entourage du chef de l’État, le fonctionnement de la Vème République ne serait d’ailleurs pas étranger à l’enchainement de ces performances audiovisuelles…. »  En France, le statut du Président est inégalé et inégalable. Il y a automatiquement un effet père de la nation, qui fait du chef de l’État la figue tutélaire. C’est la puissance la plus forte en termes d’émission de messages et de définition des objectifs », résume-t-on. »

« Une analyse que vient compléter le producteur et propriétaire de théâtre Jean-Marc Dumontet qui est proche d’Emmanuel Macron. « Depuis le début du quinquennat, il a pu lui arriver d’être aimé par les uns ou ne pas être aimé par les autres. Mais une chose est sûre : il n’a jamais perdu sa posture présidentielle. Sa parole est forte et attendue. Elle pèse tout le temps », décrypte-t-il auprès du Figaro…

Fait inédit, les bains de foule cathodiques du chef de l’État –six depuis  le printemps – ont valeur d’aubaine pour l’Élysée….

« Cette crise marque une vraie rupture. Depuis une trentaine d’années, les interventions télévisées, aussi réussies soient-elles, mobilisaient les convaincus de l’action du président de la République, mais ne faisaient pas bouger les lignes. Ou alors de manière très parcellaire, comme pour Français Hollande en 2015, au moment des attentats », observe Frédéric Dabi, le directeur général adjoint de l’Ifop… »

Re… « Une trentaine d’années » L’Ifop a naturellement réintroduit dans son analyse les réseaux sociaux et le virus qui n’existaient pas dans les années 90 !

« On est passé de discours plus « méta », qui s’expliquaient au printemps par la découverte du virus, à des interventions plus concrètes et plus pédagogiques cet hiver » confirme un communicant…. »

« Le principe de l’allocution est presque devenu un nouveau rendez-vous républicain. Plus l’expression à la nation est claire, plus le niveau d’adhésion dans le pays est élevé, plus le rapport de confiance se structure », résume un conseiller élyséen, selon qui « un dialogue les yeux dans les yeux s’est progressivement installé entre le président et la nation ». Macron et la télévision ? Touche pas à son poste. »

« Meta » ? C’est-à-dire !

Trop, c’est trop ! A lire ce texte farci d’enflures et de boursouflures, sans y recenser toutes les perles de raisonnement représentatif  et d’écriture, la France est heureuse de compter des journalistes, des conseillers de ceci ou de cela, des experts, qui ont l’avantage, comparés à ceux de Chine, de Corée du Nord, ou de Turquie, d’avoir spontanément une écriture servile !

Comme s’il n’y avait pas encore le virus dans notre pays ! Comme si le 24 novembre dernier, nous voulions tout simplement savoir ce que nous allions avoir le droit de faire ou de pas faire dans les semaines qui suivaient, avec ou sans papier.

Il est temps de revenir au bon La Fontaine que nous avons appris dans notre enfance à l’école, avec « Le corbeau et le Renard » :

« Tout flatteur vit aux dépens de celui qu’il écoute ! »

Clownerie pour Noël ? A la cuisine !

Il fallait certainement que le Directeur Général de la Santé s’exprime pour clarifier les messages cacophoniques des autorités publiques : c’est à qui ajoutera son grain de sel dans un débat que l’opinion  publique  a du mal à suivre.

 Quelle parole de bonne santé !

« Les Français face au casse-tête d’un Noël sous contraintes »

« On coupe la bûche de Noël en deux, et papi et mamie mangent dans la cuisine » (Figaro du 27/11/20, première page)

Jean Pierre et Marie Christine Renaud