Chronique N°7 de la France d’en bas- Etat d’urgence ? Etat d’urgence?

   « Etat d’urgence » contre les attentats terroristes ! « Etat de guerre » contre Daech !

           Après le Mali, la Centrafrique, le Sahel, le Moyen Orient ! ! Hollande s’érige en justicier international des conflits.

           Et pendant ce temps-là, que voit-on ? Depuis des semaines et des semaines, sans discontinuer, avec Nuit Debout et les manifs contre la loi Travail, les forces de l’ordre sont en permanence mises à contribution, mais dans quel but ? Maintien de l’ordre public ou lutte contre les menaces terroristes ?

            Depuis des semaines et des semaines, ces graves désordres nourrissent l’actualité des médias. Le 18 mai 2016, à titre d’exemple, en première page de La Croix : « Mais que peut faire la police ? », en deuxième et troisième pages, « Les policiers face aux nouveau défis du maintien de l’ordre », « Depuis les attentats, la fatigue s’accumule ».

          Je corrigerais volontiers le titre de la première page en écrivant « Mais que doit faire la police ? ».

          Et pendant ce temps-là, les commandos des ultragauches s’entrainent   place de la République, sur un magnifique terrain, pour une autre guerre intérieure ?

        Oui ou non, la France est-elle en « état d’urgence » ?

         Comment le croire puisque les médias, tout comme le gouvernement, font comme si ce n’était pas le cas ?

       Au journal du soir du13 mai, sur France 2, et à Rennes, ville de graves désordres, le ministre de l’Intérieur expliquait gravement qu’il fallait tout à la fois faire preuve d’autorité, et respecter la liberté de manifester, c’est-à-dire de déployer, sans discontinuer, nos forces de police contre des bandes de casseurs au lieu de se mobiliser pour maintenir la paix civile dans  notre pays.

        Que de contradictions et de circonvolutions, pour ne pas dire d’innocence vraie ou fausse ! Hollande va en Nigéria proposer son aide militaire, Le Drian, va porter bonne parole et feu dans les pays où la France a cru devoir s’engager, Ayrault, va plaider à Tel Aviv et à Ramallah, pour une nouvelle étape de pacification de ces territoires, alors qu’ils ne sont pas foutus d’entretenir ou de préserver la paix civile en France, à Rennes, ou Nantes.

       Ces jours-ci, Valls passe trois jours en Israël et Palestine.

         On croit rêver ! Mais non, c’est la réalité d’une France politique complètement zinzin !

Jean Pierre Renaud

« Leçons indiennes » « Itinéraires d’un historien » Sanjay Subrahmanyam

« Leçons indiennes »

« Itinéraires d’un historien »

« Delhi .Lisbonne. Paris. Los Angeles »

Sanjay Subrahmanyam

Alma Editeur

Lecture critique
Première partie

            Il s’agit d’un livre tout à fait intéressant pour de multiples raisons, le ton irrévérencieux des textes, leur style souvent dérangeant et décoiffant, au moins tout autant que leur contenu, riche, encyclopédique, quasi-planétaire, une réflexion et des témoignages touche-à-tout sur l’histoire des idées, des hommes, les débats passés ou encore actuels sur les grandes problématiques du monde, historiques ou non, intellectuelles, politiques, ou religieuses.

            Ce livre démystifie beaucoup de sujets d’histoire et oblige le lecteur à regarder un peu plus loin que le bout de son nez, le fameux ethnocentrisme que la plupart des historiens, sinon les intellectuels du monde entier, ont en partage, avec leurs modes, leurs courants, leurs partis pris.

            Car, il est toujours très difficile d’échapper à son égo, à sa subjectivité, au nombrilisme, quel que soit le continent.

            Dans une de ses leçons, le « provincialisme » de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en prend pour son grade, et, à lire ce livre, tout laisse à penser que la France n’occupe qu’une place modeste dans les recherches historiques postcoloniales.

            « J’avais très peu d’étudiants en doctorat à Paris, car les sujets que j’étudiais étaient jugés marginaux. Quand Serge Grunitzky et moi avons proposé des changements au cœur de la structure de l’EHSSS, de sorte que les « aires culturelles » soient mieux intégrées à l’histoire, notre proposition a été rejetée sans ménagement par l’administration et par beaucoup d’historiens spécialistes de l’Europe. Je crois que la partie historique de l’EHSS est en train de commencer à payer le prix de son provincialisme et de son incapacité à suivre le rythme des évolutions… » (p, 349, Leçon 21 « A travers trois continents » »

            Tout en estimant que l’histoire postcoloniale française a un caractère un peu trop franchouillard, je n’hésiterai toutefois pas à me demander si l’auteur ne souffre pas lui-même de cette maladie « nombriliste » qu’il dénonce au fil des pages, dans l’écriture de sa leçon parisienne, (Leçon19 « Un Parisien ambigu »), et peut-être aussi certaines de ses réflexions qui ne peuvent échapper à son lieu de naissance indienne, à sa vie d’intellectuel indien.

            A la lecture de la leçon 4 « L’histoire politique indienne et Guha », la découverte d’un autre livre à lire : « La fin des terroirs » d’Eugen Weber, un ouvrage qui démontre, à mon avis, avec un certain succès, que la nation française n’a véritablement commencé à exister qu’à la fin du dix-neuvième siècle, et au début du vingtième.

            L’auteur relie cette référence à la problématique discutée et discutable de la fabrication de la « nation indienne ».

            « Weber est surtout connu pour son étude sur la manière dont la nation française moderne se construisit entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. C’est une interprétation qui met en jeu routes et chemins de fer, écoles et instituteurs sévères et qui se centre sur la production d’une « francité » uniforme, à la fois comme réalité et comme mythe, englobant les divers terroirs qui existaient encore en 1870. On peut y voir soit une version de la théorie de la modernisation… 

… Aucun maître ouvrage comparable à celui de Weber n’existe à ce jour pour l’Etat-nation qu’est l’Inde moderne, en partie parce que les historiens du sous-continent on généralement évité de s’aventurer au-delà de 1947, laissant cette tâche aux politologues, aux sociologues, et aux touche à tout omniscients. »  (page 56 et 57)

         Au risque de déflorer une partie du sujet, les historiens qui se sont  fait une belle notoriété en décrivant dans un de leurs ouvrages « Culture coloniale »  que la France s’était « imprégnée de culture coloniale » au cours de la période 1871-1914 feraient bien de mettre en accord leur discours trompeur avec la situation qui était encore celle de la France à la fin du dix-neuvième siècle.

            En premier jugement, donc un livre désaltérant sur le plan intellectuel, un ton souvent incisif, et quelques détours dans les coulisses de l’édition et des publications.

            Nous allons à présent évoquer quelques- unes de ces leçons indiennes,  en regroupant notre lecture par quelques-uns des grands thèmes qui touchent à des sujets sensibles de l’histoire du monde, à la fois dans leur contenu, et dans la façon dont les historiens la racontent.

            L’Inde est le premier thème d’analyse et de réflexion  qui occupe au moins huit  leçons sur vingt et une, lesquelles nourrissent largement la critique historique de l’auteur.

            La réflexion commence avec la leçon 1 :

 La «  civilisation indienne » est-elle un mythe ?

A lire toutes les pages qui sont consacrées à l’Inde et au Sud Est Asiatique, le lecteur prend la mesure de l’écart qui semble séparer, sans doute aux yeux d’un ignorant, les travaux de recherche historique coloniale et postcoloniale consacrés à l’impérialisme britannique des Indes comparativement avec les travaux consacrés à l’impérialisme français, un écart qui s’appuie sur un appareil universitaire important, aussi bien à Dehli qu’à Londres, ou à Chicago.

.Des historiens indiens, souvent anglicisés, dialoguent, débattent entre eux, échangent des propos agressifs, qu’ils soient restés en Inde ou qu’ils se soient expatriés dans des universités anglo-saxonnes, ou qu’ils fassent encore partie de la cohorte des historiens anglo-saxons reconnus compétents sur l’histoire coloniale ou postcoloniale du Royaume Uni.

Un des débats porte sur la question de comprendre comment la civilisation indienne, pour autant qu’elle ait existé, s’est positionnée par rapport à l’impérialisme anglais, décrite par certains intellectuels sous les traits d’une « Inde comme civilisation, vite synonyme d’une Inde close » (page 22)

La leçon 3 «  Le sécularisme et le bienheureux village indien » ouvre un débat parallèle sur ce que certains intellectuels appellent le « sécularisme », un concept très différent de la laïcité à la française, et à cette occasion, l’auteur épingle violemment Ashis Nandy sur son ignorance à la fois du passé de l’Inde et de l’Europe :

         « C’est donc une profonde erreur de partir du principe que le sécularisme est un mot courant dans l’usage politique occidental, qui aurai été transféré en Inde, comme une « idée importée ». En réalité, le terme a en Inde un poids politique qu’il n’a jamais eu en Occident et a acquis un sens profond que de nombreux Européens ne comprennent même pas…(p,43)

     …  A croire que, pour être un « grand penseur », il faut d’abord être un grand ignorant. Comment ne pas désigner ainsi quelqu’un qui peut affirmer en toute insouciance que –comme le fait Nandy – que l’Inde n’a jamais eu d’historiens avant la période coloniale ? Sans doute Abu’l Fazl venait-il de la planète Mars ?…(p,44)

       Cela réclame évidemment plus de travail que de vendre de la guimauve qui passe pour de l’intelligence dans les cercles « indigénistes »…

      Nandy est désormais – maintenant que Nirad Chadheri a disparu – notre seul vrai penseur colonial. Peut-être un romantique colonial, mais un colonial tout de même, d’une mentalité profondément coloniale….(p,45)

      …Cela ne signifie pas pour autant qu’il faudrait s’abstenir de débattre du sécularisme en Asie du Sud, bien au contraire. Mais ce débat, ne saurait s’enfermer avec profit dans les termes de cette fausse alternative, pas plus que dans les termes d’une opposition tout aussi fausse entre les productions conceptuelles d’on ne sait quelle Inde éternelle, d’une parfaite pureté chérie, et de haïssables importations d’origine étrangère. » (p,53)

           Plusieurs débats d’idées et d’histoire courent à travers les lignes de plusieurs leçons indiennes, le rôle respectif des intellectuels immigrés du monde anglo-saxon ou des intellectuels restés sur le continent indien, la lutte entre les historiens marxistes et les libéraux à la Delhi School (Leçon 17 « Jours tranquilles à la D.School »), le rôle de l’impérialisme anglais dans la modernisation de l’Inde, la place qui est faite à l’histoire de l’Inde ancienne par rapport à la moderne, le regard des historiens tourné à juste titre ou non, de façon pertinente ou non, vers la vie du petit peuple, avec le succès qu’a connu le « subalternisme » (p,167), ou avec l’expression à la mode de « Subaltern Studies », un thème de réflexion et de critique qui irrigue la leçon 10 «  Les civilisations souffrent-elles du mal des montagnes ? et la leçon 13 « Le marché mondial et l’histoire de l’Inde »

           Le contenu de la leçon 10 est décoiffant dans sa critique d’une théorie historique d’après laquelle, en tout cas déjà dans le Sud-Est asiatique, l’expansion des Etats dans les plaines aurait trouvé constamment ses limites dans les difficultés, sinon l’incapacité qu’ils ont eue à imposer leur domination dans les régions de montagne, ce qu’un historien, Scott a baptisé du nom de « Zomia ».

        « Sur « Zomia », Scott a une thèse « simple, suggestive et sujette à controverse ». Jusqu’à présent, avance-t-il, la plupart de ces minorités ethniques ont été étudiées par les anthropologues aussi bien que par les décideurs politiques comme des vestiges du passé, les survivants d’une époque révolue. Au contraire, affirme-t-il, « les peuples des collines doivent être bien plutôt perçus comme des communautés de fugitifs, d’esclaves marrons qui sur un arc de deux millénaires, ont fui l’oppression des projets de construction étatique à l’œuvre dans les vallées –esclavage, conscription, corvées, épidémies et guerres ». (p,169)

       L’auteur cite la source de l’anthropologue français Clastres (les Indiens Guyaqui), et note :

      « Pour ce qui est de la traque des intentions, nous avons vu que Scott s’allie à un courant en pleine croissance parmi les anthropologues de l’Asie du Sud-Est (mais dominant aussi partout dans le monde qui affirme que « les Etats, en fait, créent les tribus » (p,177)

     L’auteur ne ménage d’ailleurs pas Clastres dans son propos :

      « Ecrivant au début des années 1960, Clastres avait lui-même tendance à voir les Guyaki comme des vestiges d’un monde disparu, un petit groupe (deux cents-cinquante ou trois cents personnes, selon son estimation) qui aurait éclairé les origines d’un groupe bien plus large d’Indiens Guarani. Par la suite, il changea radicalement son point de vue et se lança dans une polémique féroce contre ceux qui voyaient la question sous cet angle évolutionniste – et donc affirma- t- il,  ethnocentrique. Peut-être cela avait-il à voir avec son expérience sur les barricades du Quartier latin comme soixante huitard… (page 170)

       Comment ne pas souligner qu’il parait effectivement difficile sur le plan scientifique de tirer des conclusions sur la nature du pouvoir dans l’histoire de l’humanité en fondant son raisonnement sur des populations indiennes comptant plusieurs dizaines, centaines, et quelquefois milliers de membres.

      Résistances ou non, importance effective de la géographie des lieux, montagne ou forêts impénétrables contre l’expansion des Etats, il parait évident que les minorités ethniques ont été modelées, sinon crées par tel ou tel Etat, colonial ou pas, mais dans le cas français, sur une durée assez courte qui a peu à voir avec l’Asie du Sud-Est.

       Le contenu de la Leçon 13 « Le marché mondial et l’histoire de l’Inde» est tout aussi intéressant en dévoilant les coulisses des modes historiques, qu’elles aient pour origine, les éditeurs eux-mêmes ou les écoles de chercheurs.

        Le texte d’ouverture de la leçon mérite d’être cité :

       « Permettez- moi de commencer par une longue anecdote, qui va faire office de libre exemplum ethnographique. Il y a quelques années, alors que j’étais dans une université américaine, j’ai assisté à un « job-talk » : il s’agit d’une conférence destinée en priorité aux membres du département qui recrute un nouveau professeur, mais néanmoins ouverte à un plus large public…. Ces interventions sont d’étranges procédures… Elles ne se pratiquent pas, en règle générale, à Paris, Oxford, ou Lisbonne, pas plus qu’à Delhi ou Chennai…. »

        Deux cas de figure, l’un ciblé sur un candidat déjà retenu, l’autre choisissant entre plusieurs candidats, et dans le cas présent l’anecdote concerne la deuxième procédure :

       « Les questions fusèrent et il fut immédiatement évident qu’elles n’avaient rien à voir avec celles d’un séminaire de recherche à l’anglaise. Il n’y eut pas de discussion sur des faits concrets. Les sources et les archives ne furent même pas citées. L’exposé portait sur l’Inde coloniale et la domination britannique. Les auditeurs n’étaient préoccupés que par l’opinion personnelle de l’orateur, sa généalogie intellectuelle, bref de son identité académique. Finalement, une personne extérieure au département d’histoire, mais adepte autoproclamée du courant connu sous le nom d’ « Etudes postcoloniales » leva la main. « Il y a maintenant deux écoles dans l’histoire indienne, déclara-t-elle avec assurance, les Etudes subalternes et l’Ecole de Cambridge. J’aimerais savoir où vous vous situez par rapport à elles. …» (p,224)

         Les Etudes Subalternes devinrent à la mode dans les universités américaines, car elles  étaient fondées sur le postulat qu’elles devaient porter sur les dominés, un domaine à la fois méprisé, mais difficile à saisir :

      « Je me rappelle avec quel plaisir et quelle fierté les membres du collectif « Subaltern Studies me dirent – j’étais alors doctorant à Delhi – que même les poids lourds du monde universitaire américain étaient maintenant en relation avec eux et que, si certains de leurs articles avaient été acceptés, d’autres avaient été rejetés sans façon. C’était j’imagine un moment d’ivresse postcoloniale…. » (p,228)

      « … En d’autres termes, pour que les Etudes subalternes puissent entrer en force dans le monde universitaire américain, elles ont dû prendre le « tournant culturel » et pas du tout du bout des lèvres. Sans quoi, on n’aurait pas pu les distinguer de banales recherches sur les paysans latino-américains : face à la profusion des révoltes paysannes au Nicaragua ou en Bolivie, quelques rébellions au Bihar ou en Andhara n’auraient rien changé au tableau. La « différenciation du produit » était désormais de rigueur : Ranajit Guha ne pouvait être confondu avec le sous-commandant Marcos ! Pour le dire sur le mode de la tradition orale, si Gayatri Spivak était Ry Cooder, les Etudes subalternes étaient le Buena Vista Social Club. » (p,233)

          Dans cette leçon, l’auteur montre toute l’ambiguïté de certaines modes historiques, l’importance du marché des recrutements, des revues, et des éditions, et dans le cas présent, celle du marché américain.

          Conclusion :

     «  En bref, les nouvelles conditions du marché laissent à penser que, parfois et à l’instar des dominés, les historiens ne peuvent pas parler » (p,239)

        Pour la bonne compréhension de l’expression Etudes subalternes, rien ne vaut que de citer la note de la page 95 :

        « Le Subaltern Studies Group « SSG) « Groupe d’études subalternes », réunit de nombreux chercheurs d’Asie du Sud étudiant les sociétés postcoloniales et/ou postimpériales, en Asie du Sud mais aussi plus largement, dans ce que l’on a désigné comme le tiers-monde. Leurs recherches se concentrent sur ceux dont ils estiment que la voix n’est pas entendue et l’action peu ou pas prise en compte. Dans la postérité de Gramsci, les Subaltern Studies s’intéressent particulièrement aux personnes discriminées du fait de leur ethnie, de leur classe, de leur genre, de leur sexe, de leur religion, etc. Le chef de file de ce courant a été l’Indien Ranajit Guha. »

             Pour avoir lu de nombreux récits d’officiers, d’administrateurs, de chercheurs, ou de lettrés, sur l’histoire coloniale, je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de novateur dans ce discours à la mode sur les Subaltern.

           Je me rallierais volontiers à ce qu’écrit  à ce sujet, Jean-François Bayart, dans son livre «  Les études postcoloniales- Un carnaval académique ».

            Juste un mot sur la Leçon 11 « Churchill et la théorie du grand homme en histoire ».

         Il est évident qu’il est plus rentable pour un éditeur, et plus utile pour un historien ou un intellectuel, de publier un livre sur la vie d’un grand homme que sur le petit peuple des dominés, mais dans le cas présent, nous ne nous attacherons pas à rappeler la consanguinité de Churchill avec l’impérialisme anglais, mais à l’usage historique qu’en a fait  Mukerjee dans son livre « La guerre secrète de Churchill » :

        «  De son propre aveu, Mukerjee n’est pas une historienne mais une journaliste de formation scientifique qui, de manière désarmante, note que pour écrire son livre, elle a dû « apprendre les bases de l’histoire mondiale ».(p,193)

       La journaliste a su utiliser le personnage du grand homme pour traiter le sujet qui lui tenait à cœur la grande famine du Bengale des années 1943-1944, donc pour simplifier mon propos et le rattacher aux lignes précédentes, a trouvé une astuce pour faire des Subaltern.Studies à l’ombre d’un grand homme.

Deuxième partie, la semaine prochaine

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

« Guerre d’Algérie: réflexions »

« Guerre d’Algérie : réflexions »

Volet 4, et dernier volet

La querelle du 19 mars 1962 ? Une querelle de mémoire ou une querelle d’histoire ?

Ou le constat historique que l’Algérie, comme les autres colonies, n’étaient pas la France ?

            L’analyse du sens mémoriel ou historique de cette querelle en dit plus long qu’on ne voudrait bien le dire, ou entendre dire habituellement sur la portée de cette date.

            Pourquoi ne pas reconnaître que le choix de cette date par les anciens soldats du contingent appelés à servir en Algérie sanctionnait le véritable constat historique, non pas celui de la fin de la guerre d’Algérie, mais le fait que l’Algérie n’était pas la France, contrairement à tous les discours qu’ils avaient entendus ?

            Convient-il de rappeler que ce constat fait par plus d’un million de jeunes soldats en Algérie valait bien n’importe quel sondage ?

            Les adversaires de cette date, pour des raisons tout à fait honorables, notamment les massacres postérieurs au cessez-le-feu, des Français et des Algériens pro-français, s’inscrivent encore dans le courant d’autres mémoires, et de l’histoire officielle de la ratification des Accords d’Evian, et donc d’un cessez le feu qui n’en fut pas un.

            Car une autre histoire continua en effet après la 19 mars avec le massacre des Algériens qui partageaient notre combat, lâchement abandonnés par le gouvernement, et celui de nombreux pieds noirs encore en Algérie.

            Un dossier d’autant plus  difficile à refermer que les accords d’Evian avaient accordé l’impunité pour tous les actes des deux camps commis auparavant, c’est-à-dire les crimes, et qu’après le cessez le feu, d’autres crimes commis par les représentants du nouveau pouvoir algérien furent couverts  par la même impunité.

            Un dossier d’autant plus difficile à refermer qu’un courant idéologico-mémoriel puissant tente en permanence de démontrer que la France a commis tous les péchés coloniaux du monde, et qu’en conséquence notre pays doit  s’adonner à des cérémonies permanentes d’autoflagellation.

            Un dossier d’autant plus difficile à refermer qu’un des zélateurs de ces mémoires, bien en cour, agite en permanence le flambeau d’une guerre des mémoires qu’il n’a jamais eu le courage, avec ses compères, d’évaluer, c’est-à-dire de mesurer.

Jean Pierre Renaud

La repentance postcoloniale avec le prix Goncourt Jérôme Ferrari

Réflexions d’un prix Goncourt sur une repentance « postcoloniale » qui ne dit pas son nom : la chronique de Jérôme Ferrari intitulée « Repentance et héritage » parue dans le journal La Croix, « La dernière page », le 4 avril 2016

Pourquoi ne pas proposer « Le sermon sur la chute de Rome » pour un prix d’histoire corse ?

            Je vous avouerai en tout premier lieu que le titre de cette chronique m’a surpris, étant donné qu’il s’agit d’un sujet polémique rebattu depuis de longues années, et que, a priori, il s’agit plus d’un sujet d’histoire que de philosophie, mais soit !

          Les deux concepts du titre mériteraient déjà d’être définis, car la repentance fait référence d’abord au monde religieux, le péché,  les «  filles repenties » des siècles passés, alors que le concept d’héritage a un sens ambivalent aussi bien matériel, avant tout, qu’intellectuel ou spirituel.

            J’avais lu dans un lointain passé quelques prix Goncourt dont le décor et l’intrigue se déroulaient dans les mondes coloniaux, « les Civilisés » de Claude Farrère, « Batouala » de René Maran, ou encore « La condition humaine » d’André Malraux, pour ne citer que ces quelques exemples.

                Lisant le contenu de cette chronique dont les références coloniales et postcoloniales à la fois annoncées,  « l’ampleur des crimes de la colonisation », et d’autres, sous-entendues, j’ai cru devoir faire une exception à la règle que je me suis depuis longtemps fixée de n’acheter aucun livre propulsé par les concurrences éditoriales dans le flot médiatique du moment.

              J’ai donc acheté le livre intitulé « Le sermon sur la chute de Rome », en me disant que j’allais y trouver réponse à mes questions sur les sources romanesques auxquelles avait pu faire appel notre philosophe, en tout cas coloniales ou postcoloniales, compte tenu des postulats posés par la chronique en question.

           Pourquoi pas, avant toute analyse, une remarque préalable, étant donné l’importance que les Corses  donnent à juste titre à leur culture et à leur histoire?

            A lire cette chronique et le texte du prix Goncourt,  et compte tenu des « origines » de l’auteur, certains lecteurs trouveront sans doute qu’il n’a pas été très charitable pour la famille corse qu’il met en scène, en lui faisant porter une lourde responsabilité coloniale, les « crimes  coloniaux », et les « mains trempées de sang ».

         Détrompez- vous, chers amis, les Corses des colonies françaises n’ont pas tous été des buveurs de sang !

       Le contenu –  Analysons brièvement le contenu de cette chronique dont l’intitulé annonce déjà le programme, la repentance, un terme à la mode dans certains milieux politico-médiatiques de chercheurs intoxiqués par la mode d’une nouvelle histoire de France autoflagellante, d’après laquelle notre pays aurait été historiquement une terre de péchés, au moins au temps de la colonisation.

       L’auteur écrit : « Quand a-t-on commencé à fustiger la « repentance ». Si ma mémoire est bonne, j’enseignais encore en Algérie quand je ne sais quel parlementaire avait eu l’idée géniale de parler du rôle positif de la colonisation ou plutôt – délicieux euphémisme – de la présence française… puisqu’on avait le choix qu’entre le repentir et la revendication cynique, mieux valait choisir cette dernière option, même si elle entrainait une relecture pour le moins hardie de notre histoire. Pourtant, à l’époque déjà, cette alternative ne me semblait pas du tout pertinente: j’étais pleinement conscient de l’ampleur des crimes de la décolonisation et je ne me promenais pas cependant dans Alger la tête recouverte d’un sac de cendres en suppliant les passants de me pardonner. »

        Eureka !  Pas de « sac de cendres » ! Pas besoin de se faire « pardonner », d’aller se confesser ! Mais de quoi ?

      Le romancier philosophe apaise ses états d’âme en faisant référence aux propos de Pierre Joxe, lequel explique que « c’est d’une certaine façon normal qu’un Français de 50 ans ou a fortiori plus jeune ne se sente aucune responsabilité dans le passé colonial de la France, dans les crimes qui ont été commis à cette époque dans différentes régions du monde. Mais d’un autre côté, c’est une illusion parce que l’histoire d’un peuple est globale. Elle est l’histoire des générations d’avant… Moi, je ne ressens pas une position d’accusateur. Je l’ai eu quand j’étais jeune, dans des mouvements étudiants anticolonialistes, j’étais accusateur, oui, de ceux qui étaient auteurs de crimes. A présent, je ne me sens héritier de cela, mais pas responsable, ni coupable. »

         « Assumer son héritage n’a rien à voir avec le repentir car il n’existe rien de tel qu’une responsabilité morale collective. »

           Il est bien dommage que le chroniqueur n’ait pas demandé à Pierre Joxe plus de précisions sur les conditions de son service militaire à Alger, dans les années qui ont précédé l’indépendance.

             Le chroniqueur poursuit, en sa qualité de professeur de philosophie, une comparaison audacieuse avec la situation de l’Allemagne : « En 1945, Karl Jaspers a donné un cours incroyablement lucide et courageux publié chez Minuit sous le titre «  La culpabilité allemande ». Il y distingue notamment la culpabilité juridique, qui concerne uniquement ceux qui se sont rendus coupables de crimes, de la culpabilité (1) politique, qui concerne un peuple tout entier, en tant que tel, y compris, Jaspers lui-même, bien qu’il ait été antinazi. »

            L’auteur précise dans une note de bas de page (1) : «  Dans le second cas, le terme de culpabilité n’a de sens que parce que le public auquel s’adresse Jaspers a connu le nazisme. Il ne convient bien sûr plus pour les générations suivantes et doit être remplacé par celui de responsabilité ou d’héritage. »

             Une comparaison audacieuse, pour ne pas dire une assimilation tout à fait suspecte, inacceptable entre les deux problématiques de l’Allemagne nazie et de la France coloniale.

             En référence implicite, ce type de réflexion « philosophique » confond naturellement le domaine algérien et le domaine colonial, une confusion qui arrange aussi le promoteur bien connu d’une soi-disant guerre des mémoires qui n’a jamais fait l’objet d’une validation scientifique.

          Je me suis demandé quels étaient les fondements du raisonnement philosophique proposé, quelles en étaient les sources ? Son passé familial, l’expérience d’un jeune professeur de philo à Alger à la fin du siècle passé, plus de trente ou quarante ans après les accords d’Evian, et quelques années après la deuxième guerre civile qui a ensanglanté l’Algérie ?

         Faute de mieux, j’ai analysé le contenu du roman « Le sermon sur la chute de Rome », un titre qui se propose de mettre le récit sous le patronage de Saint Augustin, dont la pensée, si j’ai bien compris, a nourri les études du romancier.

        Rien qu’à lire le titre, il y avait en effet de quoi toucher beaucoup de lecteurs, Rome, Saint Augustin, et la comparaison entre la chute d’un empire, colonial français, plutôt bref, qui eut beaucoup de mal à exister, même en Algérie, et celui de la Rome qui a duré plusieurs siècles.

            Une écriture allante, un roman qui entortille habilement l’histoire de deux jeunes corses autour du gros fil conducteur de la pensée augustinienne.

            Les deux « héros » en question, Mathieu et Libero, désertent leurs études, reviennent en Corse pour y tenir un bar, lequel devient très rapidement un refuge de beuveries et de débauches, avec ce qu’il faut de références coloniales, un père, Marcel,  qui fut à un moment donné de sa vie, fonctionnaire de l’Afrique coloniale, un oncle qui fut sous-officier colonial, avec inévitablement un séjour en Indochine, et « ses trafics abominables » (page 71), puis en Algérie, un autre parent officier, le capitaine André Degorce, qui fut également en Algérie (« la seule compagnie de ses mains trempées de sang » (p,145), une sœur, Aurélie qui fait évidemment des recherches archéologiques à Hippone, et qui connait Alger, avec pour finir l’émasculation de Pierre Emmanuel et l’assassinat du coupable, Virgile Ordioni, par Libero.

            Le roman n’est pas inintéressant, mais un lecteur qui dispose d’un minimum de culture coloniale ne peut s’empêcher de voir dans le fil de cette lecture qui se veut « augustinienne », le choix d’un décor, celui de la fin de l’empire colonial français, une intrigue truffée de ce qu’il faut d’ingrédients pseudo-historiques au gré de son fil idéologique, avec la question : que l’auteur de ce prix Goncourt connait-il de l’histoire coloniale française qui ne serait faite que de « crimes coloniaux » bien sûr, car la thèse idéologique qu’il défend est celle d’une France historiquement criminelle ?

            Le contenu du roman a au moins le mérite de faire référence à la multiplicité des relations coloniales qui existèrent entre la Corse et les colonies, et à leur rôle non négligeable, car les Corses y furent très présents pendant toute la période de l’empire.

            Décor de roman ou décor d’histoire ? Décor  de roman ou décor idéologique ? Pour l’inscrire dans un courant idéologique à la mode, même s’il commence à décliner, celui d’une histoire de France qui met en scène la célébration d’un culte victimaire, quel qu’il soit ?

            Au début de cette petite analyse, j’ai cité quelques-uns des prix Goncourt dont les auteurs avaient au moins le mérite d’une vraie expérience historique de témoins et d’acteurs.

         A la fin de son livre, l’auteur remercie les personnes qui lui ont apporté leur concours, notamment Jean-Alain Hauser : « Jean-Alain Hauser m’a permis de m’initier aux mystères conjoints de l’administration coloniale et des maladies tropicales dont jj me suis permis de déformer les symptômes en fonction de critères que je n’ose pas qualifier d’esthétiques ».

        Il convient de reconnaitre en effet que l’évocation de l’AOF coloniale est également toute en déformation.

      Et pourquoi ne pas conclure ces réflexions par celles-ci ?

1 – En dépit de tout ce que ces propagandistes racontent sur une France coupable de tous les maux de la terre, ils devraient se demander pourquoi tant d’Algériens et d’Algériennes sont venus se réfugier dans notre pays pendant la guerre islamiste des années 1990.

2- A voir tout autant beaucoup de jeunes algériens ou algériennes manifester leur désir ou leur volonté de venir dans notre pays, pourquoi ne pas se demander s’ils partagent aussi ce dégoût de l’histoire de notre pays ?

3- Le jour viendra, qui ne saurait beaucoup tarder, où les thuriféraires de ces mémoires tronquées et frelatées se trouveront discrédités, et où l’histoire rendra justice à tous ces citoyens de France qui se sont mis au service des habitants d’outre-mer, y compris pendant la guerre d’Algérie.

4- Enfin le vœu, si cela n’a pas déjà été fait, que le roman se voie couronner d’un Prix littéraire corse !!!

            Pour terminer, j’aimerais dire ma surprise, et sans être nécessairement bégueule,  de voir l’auteur en question publier une chronique hebdomadaire dans un journal comme La Croix, au risque d’y voir une recommandation faite aux bonnes paroisses de France de faire l’acquisition d’un ouvrage qui est aussi un hymne à la débauche.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Areva, Edf et l’Etat- Mayotte- le terroriste Abd… Mailly, l’indécrottable…

Humeur Tique

Areva, Edf, et l’ETAT- Mayotte – le terroriste Abd…Mailly, l’indécrottable FO

            Areva, Edf et l’Etat

    La déconfiture des deux grandes sociétés contrôlées par l’Etat, considérées naguère comme des fleurons de l’industrie française, pose la question du rôle de l’Etat, de sa responsabilité dans les décisions des conseils d’administration.

            La même déconfiture pose une autre question sur la responsabilité des deux grands « courtisans » qui en ont eu la responsabilité tout au long des dernières années, Madame Lauvergeon et Monsieur Proglio.

            Ne trouvez-vous pas curieux que dans toutes les informations que publient les journaux, on oublie d’interroger ces deux grands commis de l’Etat sur ces gestions calamiteuses ?

            Mayotte

          Récemment encore, la France s’est engagée stupidement à Mayotte, comme elle le faisait au temps des conquêtes coloniales de Jules Ferry, au XIX siècle.

        Quelques années passeront peut-être avant que le pays ne reconnaisse que les gouvernements français nous ont mis dans une impasse, dont personne ne saura comment en sortir.

        Valls va à Mayotte et promet des « mesures » de l’ordre de 50 millions d’euros, en plus de toutes les autres.

        Cela fait tout de même 2 350 euros par habitant de Mayotte! Pas si mal, non ?

        Est-ce que le Premier Ministre a exigé de la part des habitants de Mayotte qui revendiquent une égalité des droits, la même égalité de leurs devoirs ?

Abd… le terroriste assassin du Bataclan et du Stade de France !

             A voir et à entendre chaque jour les commentaires des médias sur ce terroriste, c’est à se demander si nos médias ne sont pas un peu fous, oui, fous, en faisant la pub quotidienne de ce barbare de l’Islam radical.

         Le 27 avril 2016, au Journal de 20 heures, avec Pujadas, dix minutes d’antenne !     Et on nous précise que ce barbare va bénéficier dans sa nouvelle cellule d’un poste de télévision.

         Au moins aura-t-il pu s’y voir déjà, et entendre le discours de son avocat déjà sollicité sur notre chaine publique !

          Heureux les terroristes qui tuent ou font tuer et qui bénéficient de tous les droits de notre défense judiciaire ! Que les pouvoirs publics informent les citoyens du coût de la défense de ces assassins ! Traque, prison cinq étoiles, avocats en série, etc…

          Sommes-nous, oui ou non en guerre ? Si oui, c’est la justice militaire qui devrait être saisie.

Mailly, enfin, l’indécrottable de FO !

Ce syndicat, au demeurant sympathique, composé majoritairement d’adhérents à statut protégé, n’a rien compris à l’évolution de l’emploi et de l’économie.

         Résultat : il ne joue aucun rôle dans le redressement du pays.

Jean Pierre Renaud

Chronique de la France d’en bas, ou plutôt de l’Eglise d’en bas Entre Dieu et César !

Chronique n° 6 de la France d’en bas, ou plutôt de l’Eglise d’en bas

Une Eglise de France en pleine confusion des ordres !  « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Luc

            Entre laïcité et culte catholique dans la République « laïque », en pleine crise de « pédophilie », il est tout à fait étrange de voir les évêques de l’Eglise de France désigner un préfet pour présider la Commission nationale d’expertise indépendante chargée de conseiller les évêques dans l’évaluation des situations de prêtres ayant commis des abus sexuels.

           D’autant plus étrange que le nouveau Président exerçait ou exerce encore, les fonctions de directeur général de la Fédération française de football : quel saut olympique entre le foot et les sacristies !

            A lire son curriculum vitae publié par le journal La Croix du 22 avril dernier, (page 14), sa fréquentation du bon establishment de France, institution de l’Eglise « comprise », le méli-mélo multiculturel qui y règne, et sans contester les qualités de ce haut fonctionnaire, il est possible de se poser la question de savoir si cette nomination ne révèle pas une trop grande proximité entre  préfets de France et évêques de France, entre l’establishment qui nous gouverne encore et un establishment épiscopal qui ne dit pas son  nom.

          Décidément, l’Eglise de France est peut-être beaucoup plus malade qu’on ne pouvait le penser ! Et la France avec elle !

Jean Pierre Renaud

La France est entrée dans une ère de pleine fiction politique !

      La République française, place de la République ?

            Le gouvernement et le Parlement ont décidé de mettre la France en « état d’urgence », contre le terrorisme, et depuis plusieurs semaines, la Place de la République, est occupée par une sorte de coalition d’anarchistes, d’agitateurs professionnels,  et de rêveurs « innocents »,  mâtinée de bandes de casseurs.

            Résultat : les forces de sécurité sont quotidiennement détournées de leur mission nationale de protection et de défense.

         Conclusion : le gouvernement est incapable de faire respecter l’ordre public.

        Alors que la situation du pays échappe de plus en plus complètement et de toute part au Président,  ce dernier fait comme s’il ne se passait rien dans notre pays. Certains observateurs diraient qu’il passe plus de temps dans l’avion  présidentiel que dans son pays.

      D’autres observateurs trouveraient que la situation française ressemble fort à celle qui avait précédé en 1958 le retour du général de Gaulle au pouvoir, à la seule différence près qu’il n’y a plus de de Gaulle.

               Pourquoi ne pas dire que le pouvoir de l’Etat « part en couille » ?

Macron, le nouveau porte-étendard de Jeanne d’Arc !

            L’ancien pensionnaire de la banque Rothschild a-t-il vraiment beaucoup de choses à se faire pardonner pour tenter de capter un petit brin du mythe de Jeanne d’Arc ?

           Autre hypothèse : à  quel prince ou à quel roi le futur « puceau d’Orléans » a-t-il proposé son aide spirituelle ? Pour sauver la France ?

        Dans quel siècle vivons-nous ?

     Jean Pierre Renaud

« Guerre d’Algérie » Volet 3 « Japon-Corée », France Algérie », « Le Japon et le fait colonial »

« Guerre d’Algérie : réflexions »

Volet 3

« Le Japon et le fait colonial- II »

« Les débats du temps postcolonial, des années 1950 à nos jours »

« Japon- Corée, France-Algérie »

« Réflexions sur deux situations coloniales et postcoloniales »

Lionel Babicz (page 55 à 80)
Cipango
Cahier d’études japonaises Année 2012
Lecture critique
S’agit-il d’un « objet d’histoire » ?

            Indiquons dès le départ que l’auteur s’attaque à un sujet difficile, ambitieux, qui soulève beaucoup de questions de méthodologie concernant le concept de comparabilité historique, et nous verrons ce qu’il convient d’en penser.

            Avec une question préalable, s’agit-il d’un « objet d’histoire », alors que la Corée « coloniale » a disparu de la scène internationale après 1945, avec une partition en deux Corées, celle du nord et celle du sud ? De quelle Corée s’agit-il ?

            L’auteur écrit :

            « Histoire, paix, réconciliation. Si une quantité croissante de travaux sur ces thèmes ont été publiés en Asie orientale et en Europe, peu nombreuses sont les études comparatives. Le présent article résulte de ma participation à l’une de ces rares initiatives, un ouvrage japonais intitulé « Histoire et réconciliation publié en 2011 par les historiens Kurosawa Fumitaka …et Ian Nish. Ce livre, composé à la fois de travaux historiques et de témoignages directs, comporte également une partie comparative dédiée à des thèmes rarement abordés jusqu’à présent : mise en perspective des processus de réconciliation sino-japonais et germano-polonais, ou nippon- coréen et anglo-irlandais. Ma contribution personnelle fut une tentative de comparaison entre deux couples coloniaux n’ayant jamais encore été systématiquement confrontés, Japon-Corée et France-Algérie. Les quelques réflexions qui suivent sur divers aspects des situations coloniales et postcoloniales franco-algériennes et nippo-coréennes constituent une version remaniée et actualisée de ce texte japonais. » (p,56)

            L’auteur expédie le cas comparatif des mémoires de guerre de l’Allemagne et du Japon, effectivement très différentes de celui qu’il a l’ambition d’analyser, et écrit donc:

     «  Ces quelques pages se proposent ainsi d’examiner les parallèles et différences entre les situations coloniales franco-algériennes et nippo-coréennes, mais également de comparer la manière dont cette histoire porte une ombre encore aujourd’hui sur les relations au sein des deux « couples » .(p,57)

            Le lecteur aura bien noté que la réflexion porte sur les « situations coloniales », « parallèles » ou « différentes », les mots que j’ai soulignés.

            A la fin de notre lecture critique, nous verrons ce qu’il faut penser, de façon synthétique, d’une tentative de comparaison entre deux couples coloniaux n’ayant jamais encore été systématiquement confrontés, une comparaison qui soulève évidemment la question de sa pertinence historique.

         Je ne cacherai pas aux lecteurs que j’en doute sérieusement, et qu’à plusieurs reprises je me suis demandé quel maître à penser de l’INALCO avait pu souffler l’idée d’un tel sujet.

        « Le centenaire de l’annexion de la Corée (p, 57)

          Ces dernières années auront été emblématiques : les relations nippo-coréennes et franco-algériennes évoluent toujours à l’ombre de l’histoire et de la mémoire.

       L’année 2010 marqua le centenaire de l’annexion de la Corée par le Japon. En apparence, les choses se sont plutôt bien passées…    

       Le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

      « Pour ce qui est de la France et de l’Algérie, l’année 2012 aura marqué le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et de l’indépendance algérienne. Là aussi, polémiques et divergences furent au rendez-vous…

     Au-delà des gestes politiques, il semble également que l’année 2012 aura été l’occasion pour la France intellectuelle, artistique et médiatique de se pencher sur le passé algérien comme cela n’avait jamais été fait auparavant…

     De manière apparemment paradoxale, le cinquantième anniversaire de l’indépendance algérienne sembla avoir suscité plus d’intérêt en France qu’en Algérie, et ce malgré une série de célébrations officielles  démarrant en juillet 2012…

      En fait, la manière dont le Japon et la France ont respectivement commémoré les anniversaires de 2010 et de 2012 révèle, me semble-t-il, une différence essentielle entre les mémoires coloniales des deux pays. En France, l’Algérie suscite un important débat intérieur passionnant une grande partie de la société civile… » (p61)  

      Questions : j’ai souligné les réflexions qui posent problème.

        Comment est-il possible de comparer, sauf à dire qu’il s’agit de deux événements complètement différents en chronologie et en signification, entre une annexion de la Corée  datant de 1910 et la fin d’une guerre d’indépendance pour l’Algérie datant de 1962 ?

       L’année 2012… une occasion de se pencher sur le passé algérien… ? Vraiment ?

      Une différence essentielle entre les mémoires coloniales des deux pays ?  Est-ce le cas, alors qu’aucune enquête statistique sérieuse n’a pas été faite à ma connaissance sur cette fameuse mémoire coloniale, avant tout chère à Monsieur Stora. Alors qu’il s’agit bien souvent d’une mémoire mise au service d’une cause politique ?

      « La force du lien colonial (p,62)

      « Aussi bien dans le cas de la France et de l’Algérie que dans celui du Japon et de la Corée, on ne peut véritablement saisir l’état des relations bilatérales sans se référer à la réalité de la période coloniale. Quelles sont donc les similitudes et les différences dans les situations coloniales franco-algérienne et nippo-coréenne ?

       La similarité la plus frappante est peut-être la spécificité du lien qui reliait les deux partenaires coloniaux..

       L’Algérie fut une colonie française durant plus de cent trente ans (1830-1962… une colonie de peuplement… la possession française… indispensable stratégiquement (l’Algérie était la clef de l’Afrique, du Maghreb et du Proche Orient, et aussi symbole de la grandeur de la France. » (p63)

       Questions et constats sur les mots soulignés :

       La spécificité, incontestablement !

 Une colonie française jusqu’en 1962, vraiment ?

 Une colonie de peuplement, incontestablement !

 Indispensable stratégiquement (l’Algérie était la clef de l’Afrique, du Maghreb et du Proche Orient ?

       Une affirmation historique hardie, pour ne pas dire plus.

Grandeur de la France, incontestablement ! Une des raisons qui ont trop souvent conduit les gouvernements français à vouloir s’occuper de tout sur la planète aussi bien pendant les conquêtes coloniales, avec Jules Ferry et après, et encore de nos jours avec les interventions extérieures multiples de la Cinquième République, sous les houlettes de Messieurs Sarkozy et Hollande.

       « Deux catégories de personne » (p,64)

        « Il y avait une différence, cependant. Le Japon avait développé à l’égard de la Corée une idéologie de proximité raciale. Les Coréens étaient considérés comme des frères de race égarés, destinés au bout du compte à regagner le bercail originel d’une civilisation commune. Ce sont des idées, déjà présentes au moment de l’annexion en 1910, qui furent à la base des mesures d’assimilation mises en place à partir de 1938.

         En Algérie, pas de proximité raciale qui tienne. L’Algérie était destinée à être assimilée à la France par le biais d’une colonisation française (et européenne) et par la « francisation » progressive d’une élite locale. Durant toute l’époque coloniale, il y eut  essentiellement deux catégories de personnes en Algérie : les colons – citoyens français bénéficiaient de tous les droits – (auxquels furent adjoints en 1870 les Juifs algériens), et les indigènes locaux, les « Arabes », régis par le Code de l’indigénat de 1881. Ainsi lorsqu’on parle d’assimilation, il s’agit des citoyens colons, et non de celles des Algériens musulmans. » (p,65)

      Questions relatives aux mots ou phrases soulignés :

Proximité raciale, annexion en 1910, et mise en place en 1938 seulement, juste avant le début de la guerre mondiale ?

        Est-ce tout à fait pertinent ?

 « En Algérie, pas de proximité raciale qui tienne. » « francisation » progressive d’une élite locale »… assimilation ?

      Idem, une analyse pertinente, il est possible d’en douter, mais les remarques relatives aux frères de race … au bercail originel d’une civilisation commune sont, elles, tout à fait pertinentes, car le facteur religieux, la présence de l’Islam, fut un des facteurs qui rendait difficile, sinon impossible toute idée d’assimilation.

      Je rappelle à cette occasion que dans les années 1900, les colons, terme inapproprié pour dénommer les européens d’Algérie, étaient composés pour un tiers d’espagnols, un tiers d’italiens, et un tiers de français, et qu’en 1870, il n’existait quasiment pas encore d’Etat algérien.

         L’auteur note d’ailleurs que les projets d’intégration des Coréens, même tardifs, ne réglaient pas le même type de problème :

       «  Ainsi dans les deux colonies, au nom d’une lointaine et utopique assimilation, les populations  étaient l’objet d’une ségrégation intense, et les opposants les plus farouches à l’assimilation des Coréens étaient les colons japonais, craignant de perdre leurs privilèges. » (p65)

       Mais alors, qu’en penser ?

        Qu’il s’agisse de l’avant 1939 ou de l’après, toute comparaison parait difficile à faire, compte tenu de l’irruption du facteur international, la guerre, la défaite du Japon et l’indépendance de la Corée le 15 août 1945, puis la guerre froide, la guerre de Corée (1950-1953), la division du pays en deux Corées, un élément de l’histoire coréenne qui rend difficile toute comparaison pertinente avec l’Algérie

    L’Algérie, elle-même, ne sortira pas indemne de la guerre, et sera rapidement prise dans les soubresauts de la décolonisation, les interventions des Etats Unis, de l’URSS, et du Tiers Monde, puis la guerre d’Algérie.

      Corée et Algérie avaient basculé dans un autre monde.

     « Décalage chronologique, décolonisation

       Ce décalage des chronologies constitue peut-être l’une des différences essentielles entre les deux situations coloniales. « L’Algérie est colonisée beaucoup plus tôt que la Corée (prise d’Alger en 1830, colonisation officielle à partir de 1905 pour la péninsule) et se libère plus tard (la Corée est libérée en 1945, l’Algérie se libère en 1962)…

        En France, la perte de l’Algérie française a été vécue comme « une sorte d’amputation ». la guerre d’Algérie est également à l’origine de la création de la Vème République…

Occultation

        Ainsi après l’indépendance, la guerre fut occultée en France. Benjamin Stora publie en 1991, un ouvrage intitulé « La gangrène et l’oubli » dans lequel il analysait comment cette « guerre sans nom » demeurait une page blanche de l’histoire de France, et rongeait comme une gangrène les fondements mêmes de la société »

Occultation également en Algérie…

       En Corée, le processus de décolonisation fut totalement différent… Ainsi pour le Japon, le traumatisme de la perte de la Corée se dilua dans le traumatisme général de la défaite.

       Cependant, là-aussi, l’occultation était au rendez-vous. Les deux décennies suivant la fin de la guerre (1945-1965) furent une période de désintérêt total à l’égard de la Corée. » (p,68,69)

       Questions :

        Indépendamment de la question de base, – à savoir sommes-nous vraiment dans des « situations coloniales » comparables ? -, l’auteur fait référence à un historien qui surfe depuis des années, sur la mémoire d’une guerre d’Algérie qui l’a fait rapatrier à l’âge de douze ans.

       Pour avoir participé à cette guerre au titre du contingent, et avoir été attentif à ce qu’on en racontait après, je n’ai pas le sentiment que cette guerre ait été occultée, en tout cas, pas par les groupes de pression multiples qui ont tenté de s’en approprier la mémoire, souvent avec succès, notamment, celui qu’anime l’historien-mémorialiste cité.

          Quant au constat « Occultation également en Algérie », je laisse le soin à l’auteur de nous dire sur quel fondement il formule ce constat.

       « Normalisation nippo-coréenne (p,70)

        En 1965, le Japon établissait des relations diplomatiques avec la République de Corée, au Sud. Ce traité de normalisation était le résultat à la fois de pressions des Etats-Unis qui aspiraient à renforcer la stabilité régionale, et d’une convergence d’intérêts, essentiellement économique, entre la Corée et le Japon….le Ministre des Affaires étrangères japonais, Shiina Etsusaburo exprima les regrets de son pays pour ce « passé infortuné ».

       Il est évident que dans le cas d’espèce, les Etats-Unis étaient devenus maître du jeu.

      « La France et l’Algérie après l’indépendance (p,71)

      Contrairement au cas nippo-coréen où l’indépendance amena une rupture des liens bilatéraux,  entre la France et l’Algérie, le contact ne fut jamais rompu. Il est même surprenant de voir comment malgré la violence et les atrocités de la guerre dès son lendemain, les deux parties manifestèrent leur volonté de maintenir un lien étroit…

   En 1981, le président Mitterrand se rendit même à Alger

     Dégradation franco-algérienne, amélioration nippo-coréenne (p,73)

     Mais l’année 1981 marqua également un pic

        Question : une fois de plus, compare-t-on des situations historiques comparables ? A mon avis, non, sans oublier que derrière le décor franco-algérien se profilait l’accord secret sur les essais nucléaires au Sahara.

       Point n’est besoin de noter, en ce qui concerne les relations nippo-coréennes, qu’en 1998, le Mondial fut un nouveau facteur de normalisation, mais avec quelle Corée ? Et sous le parapluie américain?.

      « Vers la fin de l’époque postcoloniale ? (p,75)

       … Les traités de sécurité liant Séoul et Tokyo à Washington ont l’allure d’une véritable alliance trilatérale, et il ne fait guère de doute que ce triangle de sécurité est à la base de la paix dont jouit l’Asie orientale depuis un demi-siècle. » (p,76)

           Question : en dépit de l’existence d’un autre morceau de la Corée, celle du Nord, encore communiste et agressive, et la montée en puissance de ce qu’on pourrait appeler la nouvelle Chine, et la forme moderne de son impérialisme séculaire ?

       « L’Algérie et la France dans la tourmente (p,76)

         L’auteur rappelle à juste titre l’existence de la guerre civile des années 1988-1990, la deuxième après celle des années 1954-1962, une guerre qu’il parait légitime de dénommer une guerre de religion, et ils ont été nombreux les Algériens qui sont venus en France pour y trouver refuge.

       Depuis, ces relations n’ont trouvé ni apaisement, ni nouvel équilibre, en raison notamment, et souvent des deux côtés de la mer de Méditerranée, de la culture de mémoires partisanes, lesquelles, ont l’ambition d’exiger de la France une repentance coloniale.

      « Une surabondance mémorielle » (p,79)

         Je ne suis pas convaincu qu’il existe de nos jours une surabondance mémorielle, alors que l’ancien passé  aurait été occulté, par qui ? A quel niveau ?

      En tout cas, pas dans les très nombreuses associations ou groupes de pression qui ont cultivé la mémoire de cette guerre, avec une immense majorité de soldats du contingent, dont je faisais partie, qui n’avaient jamais été convaincus, en débarquant en Algérie, qu’ils se trouvaient sur une terre française.

      Pourquoi ne pas noter que les groupes de pression qui font le plus de bruit en faveur d’une repentance qui ne dit pas son nom, ont partie liée avec des partis politiques ou des publics issus de l’immigration ?

         Comment adhérer, au terme de cette lecture critique à cette sorte de conclusion caricaturale qu’en tire l’auteur ?

           « Les couples franco-algériens et nippo-coréens semblent ainsi constituer deux variantes d’une même situation postcoloniale. Les deux couples entretiennent aujourd’hui des relations  dictées essentiellement par leurs situations géostratégiques et leurs choix politiques. Dans ce contexte, la mémoire du passé colonial est souvent instrumentalisée pour des besoins intérieurs et extérieurs. Mais ces débats, disputes, accrochages et affrontements sont également l’expression de plaies toujours vives et qui ne semblent pas près de se refermer. La colonisation travaille en profondeur tant les sociétés des pays colonisateurs que celle des pays coloniaux. « (p,80)

        Comment ne pas interpréter une telle opinion qui ne correspond pas aux réalités françaises, sauf pour une petite partie  de sa population, comme un appel – une fois de plus- à un « inconscient collectif » cher à beaucoup de chercheurs, lequel « travaille en profondeur », qui constituerait l’alpha et l’omega, pour ne pas dire le graal des relations entre ces pays désignés ?

        Un « inconscient collectif » cher à Monsieur Stora !

Ma critique de synthèse

– Question préliminaire : le but de cette chronique était-il de faire apparaître toutes les différences qui séparaient la Corée et l’Algérie ? Si oui, il parait atteint.

– Une chronologie pertinente ? Non ! Car comment comparer des situations coloniales, datant l’une de 1830, et l’autre de 1905, celle de la Corée ne durant que quarante ans contre cent trente-deux ans pour l’Algérie, la première à un moment de la vie internationale qui ne soutenait aucune comparaison avec le début du XX°siècle, et selon  des durées « coloniales » difficilement comparables.

 – Des situations coloniales comparables ? Bien sûr que non !

        Comment comparer l’Algérie des années 1830, dépourvue de tout Etat, sous la gouverne des tribus, avec le contrôle lointain et superficiel de l’Empire Ottoman, avec la Corée des trois royaumes peuplés d’une population partageant une civilisation commune, mixant les grandes religions d’Asie, avec une Algérie musulmane, une Corée qui existait bien avant son annexion par le Japon ?

      Une comparaison de la Corée avec l’Indochine, gouvernée par l’empereur d’Annam, fils du ciel, comme en Chine, n’aurait-elle pas été plus pertinente ?

–  Le facteur stratégique ?

       L’auteur en souligne l’’existence, mais autant un tel facteur a été déterminant dans la conquête de la Corée, comme le souligne les auteurs d’autres contributions, ce facteur était inexistant à l’origine pour Alger, puisqu’il s’agissait avant tout de mettre fin au trafic d’esclaves chrétiens par les pirates barbaresques, et alors que la distance qui séparait les deux côtes ne donnait pas à l’Algérie cette caractéristique de sécurité nationale.

         Il fallut attendre la deuxième guerre mondiale, et le débarquement de troupes alliées en Afrique du Nord pour que l’Algérie devienne momentanément un élément important d’une stratégie nationale, une situation qui dura peu de temps, car contrairement à ce qu’écrit l’auteur,  je ne sache pas que l’Algérie ait eu une importance stratégique pour la France au Moyen Orient.

–    Le volet des « situations coloniales » sur leur plan économique et financier ? Un volet qui fait complètement défaut, alors qu’une comparaison intéressante et utile aurait pu être effectuée entre les deux pays, de même et de façon plus pertinente avec l’Indochine entrée dans une ère coloniale à peu près à la même période que la Corée.

        Il aurait été intéressant, si cette hypothèse de travail est pertinente, que l’auteur montre comment les banques de Corée, entre les mains du Japon, ont été l’instrument d’un impérialisme secondaire du Japon en Chine.

        Cette lacune de données économiques est très fréquente dans beaucoup de recherches d’histoire postcoloniale, alors que de nombreux outils d’évaluation statistique sont disponibles.

        La Corée, quelle  Corée ? Celle du Nord encore communiste, ou celle du Sud,  alliée des Etats Unis et du Japon ?

        A la lecture de cette chronique, il est possible de se poser la question.

–    Le mot de la fin, avec la contribution du détective Napoléon Bonaparte, célèbre pour ses enquêtes dans le bush australien, notamment chez les Arborigènes, en partie exterminés ou discriminés par les anciens colons de ce continent, un détective dont les enquêtes ont été popularisées par Upfield.

          Aurais-je envie de dire, qu’à la grande différence des enquêtes fouillées de Napoléon Bonaparte, qu’il m’arrive de trouver que certaines recherches postcoloniales manquent peut être de la même rigueur dans leur évaluation des faits ou idées analysés.

          C’est à se demander si les romans policiers les meilleurs ne font pas preuve d’une plus grande rigueur scientifique, pour ne pas citer certains romans historiques qui pourraient sans aucun doute en remontrer à certains chercheurs !

          Nous nous proposons d’ailleurs de publier plus tard une petite chronique sur ce sujet passionnant.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Chronique de la France d’en bas N°5 « Le foot du fric ou le foot du sport ?

Chronique de la France d’en bas

N°5

Le foot du fric ou le foot du sport ?

 « Les sportifs doivent-ils être exemplaires ? »
Le journal Aujourd’hui en France du 28 mars 2016, page 17
A propos de la sex-tape Benzema-Valbuena !

         Deux « experts » ont été consultés, Roselyne Bachelot, ancienne ministre des sports (2007-2010) et Pascal Boniface, géo politologue, directeur de l’IRIS, nouveau juge de l’éthique du foot.

         Le titre des deux réponses résumait leur position sur ce sujet sensible :

        « Ils ont un rôle de citoyen à assumer », pour Mme Bachelot

       «  On ne peut pas leur demander plus qu’aux autres », pour M.Boniface.

         La réponse de M.Boniface est tout à fait inacceptable, d’autant plus qu’il fait partie depuis 2013, du Conseil national de l’éthique de la Fédération française de football.

      A lire certains propos du Président Thiriez, l’institution en question  parait en effet défendre plus le foot du fric que le foot du sport. (voir blog du 16/03/16)

        Aux yeux du politologue Boniface et nouveau juge de l’éthique du sport au sein de la même institution, il serait possible et acceptable, sur le plan éthique, d’être embarqué dans une affaire civile et judiciaire douteuse, et de représenter la France dans notre équipe nationale de football ?

     Une fois de plus, il y a décidément quelque chose de pourri dans le royaume de France.

      Certains ajouteraient que le mal n’est pas si grave que cela, à voir ou à découvrir que, dans certaines équipes de France, chargées de défendre les couleurs nationales, sur le plan international, des sportifs détiennent deux nationalités, et optent donc pour telle ou telle nationalité, selon la loi du plus offrant sur le marché.

Jean Pierre Renaud

Primaires à gauche, primaires à droite ? Macron ? Terroristes, Zorro, ou Zozos

Primaires à gauche, primaires à droite ? Macron,  électron libre, vraiment ?  Terroristes, Zorro, ou Zozos ?

           Les primaires –

         J’ai déjà manifesté mon opposition à ce mode de désignation des candidats à l’élection présidentielle, et je la renouvelle pour au moins trois raisons :

        La première : la contradiction qui existe entre l’article 4 de notre Constitution, qui reconnait le rôle des partis politiques dans la démocratie et cette nouvelle pratique politique qui donne la possibilité aux mêmes partis de se défausser de cette responsabilité en la transférant aux électeurs, quels qu’ils soient, ces derniers ayant la charge de désigner la ou le plus populaire d’entre eux.

       La deuxième : le constat que ces joutes politico-médiatiques misent beaucoup plus sur le coefficient de popularité de tel ou tel candidat, sur leur ego, que sur les projets, les idées, en faisant basculer une élection présidentielle vers un nouveau type de manifestation politique cosmétique.

      La troisième : le constat qu’avec la combinaison du quinquennat présidentiel et des primaires, le pays est plongé dans une campagne électorale permanente.

        Macron,

         nouvel OVNI, ni gauche ni droite, mais ministre d’un gouvernement socialiste ! Aurait-il honte d’être socialiste, mais alors que fait-il  dans ce gouvernement ?

        L’irruption de Macron dans le jeu politique n’est pas innocente : quels sont ceux ou celles qui tirent les ficelles ? Pour ajouter encore plus à la sorte d’anarchie des idées qui règne dans le pays ? Une sorte de relève de la gauche caviar qui ne dit pas son nom ? Une  manip de plus d’un Hollande manœuvrier qui a trop tendance à confondre la carte de France avec celle d’un Parti Socialiste, dont il fut longtemps le tireur de ficelles le plus averti ?

Terroristes, Zorro, Zozos ?

           Nos gouvernements et nos médias font une drôle de guerre !

         Ils s’empressent tous de faire de la pub à ces nouveaux barbares, on vous file leurs portraits sous les yeux, toutes les heures et tous les jours,  vous savez tout de leur passé, petits ou grands délinquants, mais aussi gentils petits garçons, de leurs allers et retours en Syrie ou d’ailleurs, de leurs exploits, c’est-à-dire de leurs lâches assassinats d’innocents et d’innocentes.

           Est-ce que dans certains milieux de France, certains jeunes convertis ou pas, ne se prendraient pas déjà pour des Zorro ?

Jean Pierre Renaud