Commémoration « internationale » du centenaire du 11 novembre 2018 – Emotion, Mémoire, Histoire, Oubli

Commémoration  « internationale » du centenaire du 11 novembre 1918, le 11 novembre 2018.

Emotion, Mémoire, Histoire, Oubli

Une émotion légitime

 Une émotion légitime en souvenir de tous les sacrifices des Français et des Françaises, morts ou blessés dans toutes les villes et tous les villages de France, et de leurs familles.

     Une émotion d’autant plus forte que dans ma propre famille paternelle quatre frères furent en même temps sur le front, qu’un de mes oncles y mourut la veille de ses vingt ans, que le deuxième y fut gazé et resta handicapé toute sa vie, que le troisième en revint mutilé, et que mon père, le quatrième, y fut blessé au cours d’un service militaire qui dura six années (1913-1919).

       En dépit de ce douloureux passé, et comme je l’ai déjà rappelé sur ce blog, je suis depuis plus de quarante ans favorable à plus d’union entre mon pays et l’Allemagne, alors que dans ma famille de Franche Comté nous avons été envahis trois fois d’abord par les Prussiens, puis les Allemands, en 1870, en 1914, et en 1939.

      J’ai regretté toutefois que le Président actuel ait cru bon, à cette occasion, et tout au long de sa tournée mémorielle, de mélanger les genres entre politique politicienne et commémoration de notre passé.

        Peut-être aurait-il fallu aussi mieux célébrer et honorer  les sacrifices des nations qui ont aidé notre pays à vaincre les Allemands, et à cet égard, je ne suis pas sûr que ces cérémonies aient fait une part de mémoire et d’histoire équitable à tous ces sacrifices alliés, en comparaison avec la réconciliation franco-allemande initiée par De Gaulle et Adenauer.

        C’est sans doute une raison des humeurs justifiées du Président Trump à l’endroit du type de commémoration choisie, car les nations alliées de la France n’ont pas été assez mises à l’honneur.

         La composition de cette liste en surprendra plus d’un de nos jours : Etats Unis, Grande Bretagne avec ses anciens Dominions d’Australie, de Nouvelle Zélande, et du Canada, Italie, Roumanie, Serbie, Belgique, Grèce, Portugal, Monténégro.

       Pourquoi ne pas être enfin surpris par la présence au premier rang de la cérémonie officielle de l’Arc de Triomphe du prince héritier du Roi du Maroc (15 ans) ? Une raison protocolaire ?

Jean Pierre Renaud

II – L’histoire de France : Mémoire ou Histoire ? De Nora à Stora

II

L’histoire de France

Mémoire ou Histoire ? De Nora à Stora

De 14-18 à 1954-1962

Le Figaro des 10 et 11 novembre 2018, a publié en dernière page une longue interview d’un de nos historiens contemporains les plus réputés, sous le titre

« Pierre Nora : 14-18 garde une place éminente dans notre mémoire »

La Grande Guerre continue à travailler la société française explique l’historien

        Le journaliste Guillaume Perrault rappelle en exergue que « Pierre Nora a dirigé l’ambitieuse entreprise des Lieux de mémoire, œuvre collective en sept volumes parus de 1984 à 1992, dans laquelle plus de cent historiens évoquent les monuments, les fêtes, les symboles, les manuels et les personnalités qui ont façonné la mémoire nationale. »

         Plus loin, le même journaliste pose la question : « La première guerre mondiale figure-t-elle encore au premier rang des événements qui composent la mémoire collective des Français ? »

      Le contenu de cet interview est à la fois riche et très intéressant en raison de tous les aspects mémoriels et historiques qui y sont évoqués avec les graves difficultés que rencontrent les historiens pour raconter de nos jours  notre passé national alors que selon Pierre Nora :

        « … nous vivons dans une société où  l’individu prime la conscience du collectif, alors qu’à l’époque, le collectif national dépassait la conscience de l’individu. »

       sévit « le victimisme contemporain. L’histoire n’a plus de héros, simplement des victimes. » 

       « En outre, si l’on entend chaque jour que l’histoire de France est criminelle et ne sert à rien pour exercer une profession, à quoi bon l’apprendre ? »

      J’ajouterais volontiers à l’individualisme un communautarisme de plus en plus actif, et à l’irruption de plus en plus envahissante des mémoires historiques en lieu et place de l’histoire.

       La mémoire se vend mieux que l’histoire, d’autant mieux qu’elle dessert des lobbies idéologiques, politiques, ou tout simplement du marketing éditorial.

       J’aurais aimé que Pierre Nora évoque le sujet, d’autant plus qu’il fit partie, à un moment donné de son parcours, de la matrice algérienne, une matrice intellectuelle dont les acteurs ont su occuper efficacement le terrain, en faisant plus de place qu’il n’aurait convenu à tout ce qui touche à la mémoire pour sauvegarder les caractéristiques de science humaine à la discipline historique.

     J’aurais également aimé que Les Lieux de mémoire soient classés par importance dans notre mémoire collective au moment de leur publication.

       Pourquoi ? Parce que l’expression de mémoire collective fait florès dans les médias sans que jamais on la définisse et qu’on la mesure dans l’opinion publique, alors que les moyens de la mesurer existent nombreux.

         Benjamin Stora s’est illustré à sa façon sur ce terrain en prétendant que la France souffrait d’une « guerre des mémoires » (« l’aube – 2007 »), mais sans jamais la mesurer ou la faire mesurer, ce qu’il aurait pu réaliser d’autant plus facilement avec le carnet d’adresses intellectuelles, politiques, et médiatiques dont il dispose.

        A l’occasion d’une de mes chroniques, je lui ai reproché d’être une sorte d’agit-prop – sous caution de l’histoire avec un grand H –  de la propagande postcoloniale, un nom de baptême qui lui est familier, compte tenu de son passé trotskyste et des affinités politiques qu’il affiche depuis très longtemps.

    Dans son interview, Pierre Nora évoque la « victimisation contemporaine », et il est évident que Benjamin Stora en est un des acteurs intellectuels du moment, de conserve avec les animateurs du « modèle de propagande Blanchard and Co »  dont j’ai largement critiqué les « œuvres » sur ce blog, et d’autres encore que l’auteur cite plus loin.

       Avant de proposer un petit florilège des mèches idéologiques et politiques que les lobbies en question ont allumé depuis des années, comment ne pas citer d’abord quelques-unes des incantations mémorielles capitales de l’auteur :

      « Au cœur de la transmission de l’histoire coloniale, l’Algérie est centrale pour de multiples raisons : la présence française dans ce pays pendant près d’un siècle et demi , la succession de trois ou quatre générations d’Européens de 1830 à 1962 traumatisés par la perte de leur terre natale, le rôle important des troupes supplétives et l’arrivée d’une importante immigration algérienne en métropole des années 1930 aux années 1970… Des millions de personnes se sentent toujours concernées par cette guerre d’Algérie qui a fait d’innombrables victimes. » ( Page 13)

&

      « Au cœur de la transmission de l’histoire coloniale, l’Algérie est centrale pour de multiples raisons. » 

        Je noterai tout d’abord et simplement que c’est le résultat pour le moment de la présence d’un groupe idéologique et politique d’intellectuels issus souvent de la matrice algérienne, lesquels surfent sur la guerre d’Algérie et sur celle d’une population d’origine maghrébine, avec à l’appui tout un ensemble de lobbies dont les objectifs sont loin d’être clairs, notamment sur le plan des réparations financières, pour ne pas dire l’assistance.

Questions : 1) près d’un siècle et demi ou moins d’un siècle et demi ?

     2) L’immigration algérienne : régulière ou irrégulière en forte croissance à la fin du siècle passé, en raison notamment de la deuxième guerre civile des années noires de l’Algérie, une immigration qui continue d’ailleurs, en dépit du fait que de jeunes français d’origine algérienne déclarent « ch… sur la France », et que le gouvernement algérien du FLN est bien content de voir ses jeunes citoyens aller chercher fortune dans un pays exhibé comme l’ennemi irréductible.

      3) Et l’auteur passe à la guerre d’Algérie, l’alpha oméga de toute notre histoire à la fois coloniale et française, sinon de l’histoire de France !

      a) je ne suis pas sûr que des mémorialistes ou des historiens qui ont vécu en Algérie au cours de cette période soient les mieux placés pour avoir la distance et la hauteur de vue historiques nécessaires sur un sujet aussi sensible.

    b) j’ai toujours conservé en mémoire et à ce sujet les réserves qu’avait exprimées l’historien Goubert sur l’histoire « à chaud », et j’ai toujours exprimé beaucoup de réserves sur les multiples témoignages que l’on publiait plusieurs dizaines d’années après le conflit franco-algérien, en s’inspirant d’une mémoire personnelle non consignée par écrit, au moment des faits.

      Au-delà de toutes les réserves  qui pèsent sur cette sorte de complainte mémorielle ou historique dans un contexte de « guerre » supposée, son auteur    écrit :

      « Je m’inscris dans la tradition de Jules Michelet, au XIXème siècle, un historien engagé qui ne se contentait pas de réclamer le droit d’établir la vérité scientifique sur les évènements. » (page 88)

       Rien de moins !

       Pour illustrer ce type de dérive intellectuelle, citons quelques-uns des jugements mémoriels de cet historien de l’Algérie qui illustrent le petit livre d’entretien en question, un ensemble de concepts historiques, mémoriels, ou psychanalytiques… développés à l’ombre de la figure d’historien de l’Algérie qu’on lui reconnait volontiers, ce qui veut dire avec le sceau de cette science humaine, et avec le crédit qui s’y attache :

       « La guerre des mémoires n’a donc jamais cessé, mais elle vivait dans le secret des familles… (page 18)… La perte de l’empire colonial a été une grande blessure narcissique du nationalisme français… (page 31)…Après 1968, ma génération a beaucoup versé dans le tiers-mondisme, et a contribué, aussi, au refoulement de la question coloniale…. Pourtant, la France a conservé dans sa mémoire collective, jusqu’à aujourd’hui, une culture d’empire qu’elle ne veut pas assumer. (page 32)… Faut-il entretenir cette guerre et « choisir son camp » ? Personnellement, j’essaie toujours de dresser des passerelles entre deux mémoires différentes et de trouver des espaces mémoriels communs. C’est le sens de tous mes travaux depuis une quinzaine d’années ». (page33)

       « Les enfants d’immigrés sont porteurs de la mémoire anticoloniale très puissante de leurs pères ». (p40)

       Ouf ! Le lecteur a eu chaud ! Lui a été épargnée une image évoquée dans le livre « La fracture coloniale-2005- Blanchard-Bancel-Lemaire)» :      « … le déni du droit et les discriminations qu’ils subissent comme la persistance d’une figure de l’indigène logée dans leur corps. » (page 200)

       L’historien mémorialiste a-t-il des sources statistiques solides à ce sujet ? A ma connaissance, non !

« Il ne faut jamais oublier qu’une grande majorité des universitaires français ont cru, presque jusqu’au bout à l’Algérie française. » (p 47)

       La preuve d’une telle affirmation ?

     « C’est ma ligne de conduite, je veux être un passeur entre les deux rives » (p 49)

       Comment un historien peut-il nourrir une telle ambition alors que l’Algérie devenue indépendante en 1962, vit encore en 2018, sous un régime dictatorial, en diffusant une propagande permanente à la gloire du glorieux FLN et de son histoire?

        « … Je suis partisan d’intégrer les nouvelles histoires dans la mémoire républicaine, pour l’enrichir» (page 52)

        Vaste ambition pour un enfant de l’Algérie encore française !

      Et après avoir mis le plein feu sur les mémoires vraies ou fausses, de les accréditer pour mieux les critiquer, l’auteur se plaint du « trop plein mémoriel » (page 65), et note plus loin : « En France, le cercle des lobbies mémoriels s’agrandit, entraînant, effectivement, le risque de logiques communautaristes, qu’elles soient religieuses, linguistiques ou culturelles. » (page 67)

      Ne s’agit-il pas du cas de figure connue du pompier pyromane ?

      Plus loin, le mémorialiste historien donne des leçons :

     «  Enfermer aujourd’hui les enfants d’immigrés dans l’histoire coloniale de leurs parents me parait dangereux. Cette histoire existe, mais elle ne doit pas être instrumentalisée. » (page 70)

    « L’objectif est d’intégrer, dans l’histoire nationale, ces mémoires bafouées. » (page 81)

     « La tâche des historiens n’est pas non plus de soigner les mémoires blessées. » (page 84)

       N’est-ce pas ce que croit faire en permanence Benjamin Stora ?

     Je recommande vivement aux jeunes historiens de lire ce petit livre afin de bien comprendre de quoi il s’agit, car le fil du discours est loin d’être clair, et l’on y perd bien souvent son latin, même s’il n’est plus à la mode.

      Certaines réflexions pourraient sans doute être proposées comme sujets d’agrégation sur la mémoire, l’histoire, ou la politique.

      Alors que le lobby idéologique, politique, et intellectuel dont il est un des animateurs a surfé sur la mémoire plus que sur l’histoire, sur une mémoire autoflagellante, ou repentante, au gré des vents éditoriaux du marché et de l’immigration.

      « On peut  se demander, effectivement, si ces saignements de mémoire, ces désirs mémoriels exprimés par une partie de plus en plus importante de notre société ne freinent pas le travail de l’historien. » (page 90)

       L’infirmerie mémorielle et historique de Benjamin Stora ?

      « Il faudrait peut-être revoir les lois d’amnistie adoptées après 1962, qui interdisent tout débat public et toute poursuite judiciaire. » (page 95)

      Pour une fois, je suis d’accord avec  l’auteur, et en ma qualité d’ancien soldat du contingent en Algérie, je regrette ces amnisties issues des Accords d’Evian, car elles ont engendré des revendications mémorielles à sens unique, laissant croire que le FLN était blanc comme neige et l’armée française coupable de tous les crimes de l’humanité.

      Dois-je rappeler que j’ai traité à maintes reprises sur ce blog le sujet de la mémoire, des mémoires collectives, de la mémoire coloniale, en regrettant que beaucoup de chercheurs mettent ces concepts à toutes les sauces, sans les définir, et sans les mesurer, une sorte de graal magique, un mythe idéologique.

Jean Pierre Renaud

Commémoration du 11 novembre 2018 – III -France, Allemagne et Algérie

III

Commémoration du 11 novembre 2018

Armistice du 11 novembre 1918 et Accords d’Evian du 18 mars 1962 : France, Allemagne et Algérie ?

Pourquoi un tel rapprochement, alors que les deux événements ne sont évidemment pas comparables,  sur le plan historique, compte tenu de leurs enjeux, des parties concernées et du nombre de victimes ?

        Une raison avant tout personnelle, mais que d’autres français, et sans doute d’autres algériens partagent aussi, celle de l’incompréhension.

     A cette occasion, je voudrais revenir sur l’histoire de mon pays, et précisément sur la guerre d’Algérie dont le souvenir est encore exploité par tout un ensemble de groupes de pression animés par un esprit de vengeance, de repentance, de victimes en quête de réparation sonnante et trébuchante…. Plus de soixante ans après la fin de cette guerre !

      Qui sont les responsables de cette situation ? A mes yeux, le FLN qui gouverne ce pays depuis son indépendance et qui n’a jamais su ou pu trouver le chef d’État (homme ou femme) capable d’assumer cette réconciliation. (De Gaulle et Adenauer 22/01/1963- moins de vingt ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale)

     La dictature du FLN algérien, le champion des haines recuites, a besoin d’un ennemi héréditaire pour continuer à exister, une recette historique assez connue et mondialement pratiquée.

      Comment expliquer en effet une telle situation entre nos deux pays ? Des facteurs de religion, de culture, de traditions, ou plus simplement le besoin de cultiver toujours le même adversaire, pour consolider l’autorité politique toujours fragile d’une nomenklatura dont beaucoup soupçonnent l’intégrité ?

      Le moment est  venu de procéder à une enquête sérieuse sur la mémoire collective de notre peuple, afin de savoir ce qu’il a conservé de ces guerres, et dire le vrai ou le faux en particulier sur cette guerre d’Algérie.

       Je proposerais volontiers :

       1°) que les classes terminales de nos collèges et lycées soient conviés à faire une dissertation sur le sujet suivant :

        Depuis la fin de la guerre d’Algérie, la France et l’Algérie n’ont pas encore trouvé un chemin de réconciliation : quelles en sont à votre avis les raisons, culturelles, politiques… ?

       2°) que les pouvoirs publics lancent une grande enquête publique, comme on sait en faire, sur l’existence et le contenu a) d’une mémoire de la guerre d’Algérie qui existerait encore en France très vivace,

     b) d’une mémoire coloniale qui infuserait encore dans l’opinion publique.

      Certaines voix postcoloniales ont cru bon de comparer la guerre d’Algérie à la guerre franco-allemande, évidemment dans tous les attributs dont le nazisme a su faire profiter le peuple français.

      Puis-je témoigner, aux côtés de très nombreux soldats du contingent ou de carrière, que la plupart d’entre nous ont alors œuvré pour que l’Algérie connaisse un sort meilleur que celui qu’ils découvraient, le constat que l’Algérie n’était pas la France ?

     Les comparaisons proposées entre la France des années 1954-1962 et la France des années 1939-1945 sont la plupart du temps outrancières ou hors de propos, alors que toute guerre n’a jamais été à l’abri de saloperies et de violences dans les deux camps.

      Dans l’un de mes livres consacré à ce conflit, je concluais chacune de mes chroniques de guerre avec une rubrique intitulée :

      « Morts ou vivants, ils auraient dit ou ils diraient » et dans l’une d’entre elles, j’écrivais :

       «  Le douar reprenait une vie normale, il y avait un café maure, et même un cinéma. Les écoles avaient rouvert leurs portes. Tout semblait dire : la pacification a réussi, on pouvait la toucher du doigt. Déjà on voyait colonel et sous-préfet, colonelle et sous-préfète, venir en touristes admirer les beaux paysages du douar.

      Juste une illusion, car le mal était fait. L’histoire avait effectivement franchi ici un pas elle ne reviendrait pas en arrière.

    Notre merveilleuse intelligentsia avait vu juste, mais elle avait beaucoup contribué pour qu’il en soit ainsi.

      Le sourire hygiénique de la pacification avait remplacé le sourire hygiénique du lieutenant de la SAS. » (page 94)

       Dans une des lettres que m’adressa, l’ancien lieutenant de Chasseurs Alpins, ancien normalien,  et comme moi, ancien élève de l’Ecole Militaire de Saint Maixent au titre du contingent, Georges Durand, concluait :

       « Quel dommage que la violence ait gâché notre présence, notre départ et notre absence ! La paix ne refleurira-t-elle jamais dans les oueds envahis par les lauriers roses s’éveillant sous la caresse des doigts de l’aurore, pareils à ceux d’où nous revenions au petit matin soulagés d’une nuit d’embuscade vaine. »

      Georges Durand crapahuta avant moi, et comme moi, dans le djebel de Petite Kabylie, en surplomb de la belle vallée de la Soummam dans les années 1958-1959.

       Avec Albert Camus en point final, dans son livre algérien « La peste » :

      « Le soleil de la peste éteignait toutes les couleurs, et faisait fuir toute joie.

         C’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. »

                  Jean Pierre Renaud

Les gilets jaunes du 24 novembre 2018 : journée imprévisible, gouvernement imprévisible, peuple, populisme, technocratie politique

Les gilets jaunes du 24 novembre 2018 

Une journée imprévisible face à un gouvernement imprévisible !

Peuple français, populisme français ou les limites d’une technocratie politique?

            Le peuple français est mécontent, mais ce n’est pas grâce au « décryptage » cher à nos médias, le plus souvent « entre soi », qu’on en saura plus.

           Deux choses au moins paraissent claires : 1) ce n’est pas en mettant de l’huile sur le feu et non de l’eau, comme le fait quotidiennement l’actuel ministre de l’Intérieur, que la colère risque de s’apaiser.

          2) personne ne comprend la politique de la transition énergétique, sauf à comprendre que l’augmentation  des taxes n’est pas affectée au financement de cette transition nécessaire, mais difficile.

          Jean Pierre Renaud

Radicalisme islamique et islam de France – La condamnation à mort pour blasphème de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi

Radicalisme islamique et Islam de France

La condamnation à mort pour blasphème de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi

            Les bonnes âmes de France vouées au multiculturalisme et au relativisme vont sûrement trouver quelques excuses au radicalisme qui sévit au Pakistan !

            Rappelons que la religion chrétienne n’est pas la bienvenue dans beaucoup de pays musulmans, sinon tous, et que les chrétiens y sont soit persécutés soit proscrits.

            Au cours de la période de colonisation française, et dans les pays musulmans, la cohabitation fut une solution pour asseoir une certaine paix civile.

      De nos jours et en métropole  avec la présence d’une population immigrée d’origine musulmane relativement importante, cette cohabitation pose des problèmes, beaucoup de problèmes, notamment en raison de la république laïque et des initiatives répétées de groupes de pression musulmans en vue d’imposer un vivre ensemble qui ne correspond pas à celui qui est le nôtre. Pourquoi oublierait-on le tragique passé de nos guerres religieuses fratricides d’il y a plusieurs siècles ?

       La séparation entre les Eglises et l’Etat étant notre assurance collective de paix civile, il convient tout à la fois de la défendre et de dénoncer les tentatives permanentes de détournement des mots et des faits, lesquelles tendent à faire croire que l’islam est chez nous stigmatisé, que l’opinion publique est abusée en permanence par la généralisation de cas particuliers.

         L’islam radical est toujours prêt à crier au loup, au loup, à la violation de l’état de droit, de mise en épingle de cas particuliers…

      Le cas de cette jeune femme pakistanaise est symbolique du fossé qui nous sépare des états nourris par leur islam radical, mais entend-on beaucoup de voix dans l’islam de France pour dénoncer cette radicalité ? Dans la plupart des pays musulmans sévit une guerre des religions entre mouvances, et nous aurions tort de vouloir nous en préserver ?         

             Jean Pierre Renaud

« Chiens jaunes » ou « Gilets jaunes » ? Les gilets du porte-avion Charles de Gaulle: le bon cap pour Macron?

« Chiens jaunes » ou « Gilets jaunes » ?

Les gilets du porte-avions Charles de Gaulle : le bon cap pour Macron ?

             Le Président a-t-il fait le bon choix pour expliquer aux Français quel était le bon cap ?

            Les « chiens jaunes » guident les avions au sol, les « verts » sont les techniciens avions, les « rouges » s’occupent du carburant des avions, les « rouges à bandes noires » sont en charge de l’armement, les « hommes en blanc » sont en charge du verrouillage des avions sur la catapulte.

            La vision d’images montrant des « chiens jaunes » risque d’introduire une fâcheuse confusion dans la conduite au sol du 17 novembre 2018 !

           Jean Pierre Renaud

Elections européennes 2019 – 1951-2018: d’Eisenhower à Trump, l’Europe existe-t-elle ? Elle ?

Elections européennes 2019

1951 – 2018 ?

D’Eisenhower à Trump, l’Europe existe-t-elle ?

  Très récemment, Trump, le Président volcanique, a reproché à l’Union Européenne, et à juste titre à mes yeux,  son manque de volonté à assumer sa propre défense, s’en remettant comme dans un long passé aux bons soins du peuple américain : une sorte de protectorat qui ne dit pas son nom !

            Dans le perspective des élections européennes, il est intéressant de rappeler les constats que l’ancien Président des Etats Unis Eisenhower effectuait lors de sa prise de fonctions à la tête de l’OTAN en 1951, et après qu’il fut élu à la Présidence, en 1952.

            Rappelons qu’après avoir fait l’Ecole militaire de West Point, Eisenhower fit une longue carrière militaire qui, pendant la Deuxième Guerre mondiale,  le conduisit à prendre le Commandement des deux débarquements alliés d’Italie et de France, en Normandie, dont les succès aboutirent, en 1945, à la défaite allemande.

            Après sa retraite, de 1948 à 1951, il présida aux destinées de l’Université de Columbia, date à laquelle il fut rappelé en service pour exercer les responsabilités de Commandant en Chef de l’OTAN, l’alliance de défense occidentale  qu’imposa la guerre froide, face à l’URSS.

            En 1952, il fut sollicité pour être candidat à la Présidence et fut élu Président.

        Rappelons qu’en juin 1950, la guerre de Corée avait éclaté, une nouvelle guerre qui changeait complètement la donne entre le monde communiste et l’Occident.

            Les quelques extraits de textes rédigés par Eisenhower sont tirés du livre de Kervin McCann intitulé « Un Général sans képi » (Robert Laffont 1952).

            En janvier 1951, il débarquait en Europe pour prendre un commandement suprême sans armée.

            Il entreprit un long et très minutieux voyage d’inspection qui lui permit de constater que tout était à faire :

            « Notre espoir, continua-t-il, repose toujours sur la construction d’un édifice pacifique, lui-même fondé sur la compréhension et la tolérance, seules bases solides de la paix. Nous en devons jamais désespérer de parvenir à bâtir cet édifice… De toutes nos forces, nous nous appliquons à ériger un mur de sécurité pour le monde libre, derrière lequel puissent vivre et se développer de libres institutions. Ce mur, nous devrons le maintenir en place, en attendant que l’impérialisme communiste meure des maux inhérents à sa nature. »

            Après avoir passé en revue l’incapacité et la répugnance de l’Europe à lutter contre une guerre d’agression, il résuma sa position personnelle en trois points :

            « A vous, peuple d’Amérique, je répète, comme je l’ai fait devant le Congrès et le Président, ma conviction que : primo, la sauvegarde d’une libre Amérique exige notre participation à la défense de l’Europe Occidentale. Secundo, la réussite est possible moyennant l’unité d’esprit et d’action, la tâche est réalisable. Tertio, si le transfert en Europe d’unités de notre armée est essentiel, notre contribution particulière la plus importante devrait être dans le domaine des munitions et de l’équipement… » (p,219)

            Il écrivait à un ami : « … Vu sous l’angle purement militaire, la chute, par force ou subversion, aux mains des communistes, du formidable système industriel de l’Europe Occidentale, y compris la masse énorme d’ouvriers spécialisés, serait pour nous une effroyable catastrophe. Si le continent eurasien devenait un bloc compact de peuples et d’industries communiste, aucune mesure militaire de notre part ne pourrait plus protéger l’Afrique…(p,223).

            L’effort matériel de l’Amérique, devrait à mon avis, être limité dans le temps ; je tiens pour une erreur de pouvoir prédire et fixer cette limite, pour l’instant, quant à son exact degré. Si j’ignore pour combien de temps encore les forces d’occupation devront rester en Allemagne, je dirais cependant ceci : si dans dix ans, toutes les troupes américaines stationnées en Europe ne sont pas rentrées dans leurs foyers, alors, c’est que le projet actuel a échoué…(p,225)

Eisenhower ne sous-estimait pas toutes les difficultés qu’il fallait surmonter pour arriver à un système de défense européenne commun, et en juin 1951, il déclara :

            « C’est un lieu commun que, entre associés, chaque fois qu’il faut donner toute la mesure de sa force, l’unité est la première nécessité. Sans elle, les efforts perdent de leur puissance pratique, et finalement de leur caractère décisif. Ce fait est particulièrement vrai pour l’Europe. On ne saurait trop insister sur les bienfaits qu’apporterait, en ces années de crise et de tension, aux nations du Pacte Atlantique, l’existence d’une unité profonde entre elles.

            Mais dans cette partie du monde, l’Histoire, les coutumes, la langue et les préjugés se liguent pour empêcher les peuples de se fondre. Le progrès en ce sens a été, et reste, entravé par tout un entrelacs de barrières douanières, compliquées d’accords bilatéraux, de cartels multilatéraux, de pénuries locales et de monstruosités économiques. Et c’est tragique ! Des hommes libres menacés par le spectre de l’esclavage politique, se débattent, paralysés par des chaines artificiellement forgées par eux-mêmes et qu’eux seuls pourraient faire tomber ! C’est là une tâche qui met au défi les efforts des hommes d’Etat les plus sages, des meilleurs économistes, des plus brillants diplomates… L’Europe ne pourra atteindre le sommet de sa puissance matérielle à laquelle elle aurait droit grâce aux talents et au courage de ses peuples, tant qu’elle restera démembrée par des frontières territoriales….

            Son unité réalisée, poursuivit-il, l’Europe pourrait édifier une sécurité suffisante et, en même temps, continuer à pousser en avant ce progrès qui  est la marque distinctive de la civilisation occidentale… Et cela signifierait très vite qu’elle ne dépendrait plus de l’aide américaine…(p,242) »

            Entre 1951 et 2018, la situation de l’Europe occidentale a-t-elle véritablement changé par rapport aux Etats Unis ?

            L’Europe s’est dotée d’une panoplie d’instruments politiques, financiers, et économiques, qui lui donnent de nouveaux moyens de puissance, mais elle n’a pas réussi encore à se doter d’un véritable gouvernement européen groupant les pays décidés à partager les mêmes ambitions, pour ne pas dire le même idéal.

            Toutes choses étant égales par ailleurs, et à situations historiques différentes, les prédictions et souhaits d’Eisenhower n’ont pas encore été  complètement réalisées presque 70 ans plus tard, notamment en ce qui concerne notre défense européenne.

            Il faut toutefois rappeler que c’est grâce à des chefs d’Etat comme Eisenhower que la menace communiste a pu être non seulement contenue, mais s’est écroulée en 1989, alors que de belles âmes intellectuelles ou politiques communistes ou marxistes continuaient à se faire les thuriféraires du paradis de l’homme nouveau !

            Jean Pierre Renaud

Le Monde du « nouveau monde » avec le contrôle capitalistique de l’étranger : Millésime 2018!

Le Monde du « nouveau monde » avec le contrôle capitalistique de l’étranger !

2018, le millésime du journal de référence de l’étranger !

Les journalistes du Monde nous prennent pour des innocents. En dépit de toutes les barrières juridiques qu’ils croient avoir posées pour garantir leur liberté d’écriture, qui les croira ?

Il n’est pas besoin d’avoir lu, et dans un tout autre genre, l’article du Canard  « Un sujet pénétrant » (7/11/11), en commentaire d’une rubrique récente et tout à fait surprenante du Monde sur la pénétration : « Pas celle d’un milliardaire tchèque dans le capital du Monde. »…

Ou encore les chroniques des deux détectives infatigables D et D de ce journal nouveau de référence (on viole le secret de l’instruction judiciaire en invoquant la protection du secret des sources)…

Pour être convaincu du contraire !

D’autant plus, si l’on en croit à nouveau le Canard et sa chronique « Un ami du Kremlin met un pied dans la porte du « Monde » !

Jean Pierre Renaud

L’histoire coloniale ou postcoloniale ? Contextes historiques et histoire quantitative ?

L’exemple de l’ouvrage Images et Colonies publié en 1993 !

            Les lecteurs savent que j’ai consacré beaucoup de temps à l’analyse et à la critique de cet ouvrage et aux livres qui ont été élaborés en grande partie à partir de cette source « historique », à l’initiative du groupe de chercheurs que j’ai classé dans le nouveau « modèle de propagande Blanchard and Co ».

            Au-delà des critiques de base que j’ai développées en ce qui concerne les carences d’histoire quantitative de ces thèses portant sur des vecteurs de propagande très imparfaitement évalués, autant dans leur importance physique que dans leurs effets éventuels, j’aimerais revenir sur une des contributions portant sur l’analyse proposée concernant la propagande économique entre 1945, date de la Libération, et 1962, date des Indépendances. L’historien Nicolas Bancel s’est illustré sur ce terrain historique (voir Images et Colonies pages 219- 232).

            Il apparait clairement 1) que cette analyse ne tient pas assez compte du contexte historique de la France d’après la deuxième guerre mondiale, et du nouveau monde d’alors, 2) qu’elle manifeste une carence manifeste de l’analyse statistique, économique et financière de la propagande économique de la période 1945-1962.

            1 – En 1945, la France était ruinée, ses usines avaient été dévalisées, beaucoup de villes avaient été détruites, et l’alimentation des français et des françaises était encore rationnée par les tickets d’alimentation, jusqu’en 1947.

            L’année 1947 constitue par ailleurs une date clé, puisqu’il s’agit du  début de la guerre froide, avec l’enchainement des conflits secondaires notamment en Asie, en Indochine et en Corée, puis en Afrique.

            Oublierait-on que les chars russes n’étaient pas très loin de la frontière française, et que la France avait bien du mal à sortir de la guerre d’Indochine 1945-1954, même avec l’aide financière américaine de plus en plus importante à partir de l’année 1951, la guerre d’Algérie lui succédant entre 1954 et 1962 ?

            Je serais tenté de dire très vulgairement, Français et Françaises se « contrefoutaient » alors, et comme avant, du monde colonial.

            L’historien Robert Ageron a publié au titre du CNRS un important travail d’analyse de l’opinion publique sur l’outre-mer de cette période, avec l’exploitation des nombreux sondages qui ont suivi la fin de la guerre, et ses conclusions infirment le discours tenu par l’historien. ( CNRS Colloque « Les prodromes de la décolonisation de l’Empire Français ». (4,5 octobre 1984/p,3)

            Citons une de ses conclusions : «  La connaissance de l’Outre-mer et l’intérêt porté au destin de l’Union française sont toujours restés de 1946 à 1962 le fait d’une minorité. Un quart seulement des Français portaient quelque intérêt aux informations concernant leurs territoires d’outre-mer et plus de la moitié d’entre eux ne pouvaient en 1949, donner une définition même inexacte de l’Union française. En 1962, malgré les guerres coloniales, et les indépendances, un quart de la population restait incapable de citer un seul des quinze Etats d’Afrique noire d’expression française…. »

            2 – Carence de l’analyse statistique, économique et financière :

            A lire la contribution Bancel sur la propagande économique coloniale dans les années 1945-1962, on ne peut manquer d’être frappé   par ses carences statistiques, tant sur la mesure des vecteurs de propagande  analysés (clichés et brochures) que sur les budgets de l’Agence de la France d’Outre-Mer ou que sur les procédures, mécanismes financiers, et volumes des crédits attribués aux plans de développement de l’outre-mer.

Les lecteurs pourront se reporter aux analyses que j’ai proposées à ce sujet à partir du livre de François Bloch Lainé.

            Il est évident que ce type d’analyse manque de pertinence historique et que l’auteur n’a pas su résister à ses pulsions idéologiques postcoloniales.

            Un seul petit exemple, à la page 224 de ce livre d’images, un paragraphe intitulé :     « La propagande comme masque »

                                   « L’hégémonie de la propagande coloniale »

            Comment est-il possible d’oser proposer de tels titres, alors qu’il s’agit cette fois de vraie propagande postcoloniale made in Blanchard and Co ?

             Jean Pierre Renaud

Où va la France ? Macron, quelle stratégie ?

Où va la France ?

Quelle stratégie pour la France du XXIème siècle ?

Macron, quelle stratégie ?

            Entre feu de paille politique, France réformée, « transformée », ou déformée ?

            16 mois après son élection et une grande agitation réformatrice désordonnée – on touche à tout – « en même temps », la question se pose de savoir si le nouveau Président a une stratégie, et si au-delà du « miraculeux » concours de circonstances de son élection, nous sommes gouvernés par un homme qui déploie une vraie stratégie politique et économique avec une vraie hiérarchie d’objectifs.

            Nombreux sont les citoyens qui se posent cette question.

            Le Président du « monde nouveau » a-t-il une stratégie ?

            Rien n’est moins sûr à découvrir presque chaque jour la succession souvent approximative ou contradictoire des décisions gouvernementales découlant du tout « en même temps », un gouvernement du «  touche à tout en même temps », dénué de toute vision à long terme.

            L’opinion publique est de plus en plus déboussolée, car le nouveau Président n’a pas affiché jusqu’à présent de stratégie claire, avec une hiérarchie des objectifs qu’il propose à la France.

        Où va la France de Macron ? Proposer la mise en œuvre d’une politique de l’offre, c’est-à-dire favorable aux entreprises, au travail, c’est mieux que d’avoir voulu comme Hollande engager à contretemps une politique de la demande, mais ce n’est sûrement pas un programme susceptible d’entrainer l’enthousiasme les Français et les Françaises.

        La dernière élection présidentielle était l’occasion d’un moment de vérité pour le pays, à la fois sur le plan national et sur le plan international :

  • Au plan national, un endettement excessif et dangereux, un appareil étatique et local obsolète, une fiscalité écrasante, l’abandon de trop de quartiers sensibles par la République, faute de volonté politique et de souci du bien commun avec le contrôle nécessaire des flux d’immigration…
  • Au plan international, une politique étrangère animée par la volonté d’être toujours la grande puissance d’un lointain passé, sans tenir compte des moyens du pays et des nouveaux rapports de force entre grandes puissances, avec la vision encore actuelle d’une mondialisation heureuse, alors que la seule voie de notre puissance nationale passe à la fois par une Union européenne renforcée, et la définition d’une stratégie française de puissance indirecte, celle que les gens des médias appellent le « soft power ».

            Face aux défis actuels, le pays aurait besoin d’un nouveau Mendès-France et non d’une sorte de version moderne  de Monsieur Queuille !

            Il y une vingtaine d’années, j’avais publié à compte d’auteur, un petit livre consacré aux stratégies indirectes.

            De nos jours et compte tenu de l’évolution du monde, Russie, Chine, Islam, Europe, les conceptions anciennes de la puissance française sont de plus en plus obsolètes et la stratégie de notre pays devrait avoir l’ambition de reposer sur trois piliers, le militaire dans le cadre de l’Union européenne, l’économique des niches françaises, et enfin le culturel, c’est-à-dire le développement d’une action culturelle tous azimut conforme à nos traditions les mieux assurées.

Je conclurais volontiers mon propos en citant une des phrases clés du jeune philosophe François-Xavier Bellamy :

        «  L’essentiel n’est pas d’avancer mais de savoir où l’on va », car il ne suffit pas d’avoir pour seul mot à la bouche la « transformation », de plus en plus équivalente de destruction du collectif français.

        Dans son livre « Demeure », le jeune philosophe pose les bonnes questions.

         Les « demeurés » ne sont peut-être pas où l’on pense !

        Jean Pierre Renaud