La Première Page de Libé du 19 mai 2010: Carlos

Humeur Tique: la première page de Libé du 19 mai 2010-  A la gloire du terroriste et assassin Carlos?

Certains Français, dont je fais partie, auraient sans doute préféré une première page « Moines de Tibéhirine », plutôt que « Carlos », assassin hébergé dans une de nos prisons: vous, non?

Humeur Tique: la burqa, le regard de Plantu, une cause nationale pour JCDecaux

Humeur Tique: la burqa, le regard de Plantu, 1ère page du Monde des 16 et 17 mai 2010, une cause nationale pour JCDecaux?

 La caricature met en scène, à gauche, une femme (supposée) en burqa, au centre, le Conseil d’Etat, qui s’exclame en voyant la statue de Marianne « Droits de la Femme »:

   « Couvrez moi ça! « 

    Première remarque: il n’est pas assuré que,dans le cas d’espèce, le Conseil d’Etat, fasse preuve de la sagesse qu’on lui prête habituellement, en raison peut être du monde que fréquentent habituellement les membres de cette assemblée.

   Deuxième remarque:  le Conseil d’Etat est un des responsables de la persistance de la polygamie dans notre pays. Sauf erreur, il a adopté, en 1980, une jurisprudence de tolérance à l’égard de la polygamie. On ne peut donc pas dire que les avis du Conseil soient toujours sages, et qu’il faille s’y soumettre.

   Troisième remarque: est-ce que c’est au Conseil d’Etat de dire la loi, ou au Parlement? Et s’il faut modfifier une fois de plus la Constitution, modifions la!

    Enfin, une suggestion au grand afficheur JCDecaux, pourquoi ne pas lancer une grande campagne d’affichage des caricatures de Plantu, car il y en déjà eu plusieurs, aussi bonnes, la campagne d’une grande cause nationale?

    Je suis sûr qu’une grande partie de la population ne comprend pas les hésitations, les tergiversations des politiques sur un sujet aussi symbolique et sensible.

Humeur Tique: des crevettes de Madagascar et de notre histoire coloniale

 Une grande chaîne de supermarchés de l’ouest de la France a lançé une campagne de souscription en faveur de la construction d’un lycée à Madagascar: bravo!

      Si vous achetiez un kilo de crevettes de la Grande île, vous donniez un euro pour cette bonne et noble cause.

      Elles sont d’ailleurs excellentes, comme d’habitude, et je vous les recommande. Conseil tout à fait désintéressé!

      Deux questions  ont été posées aux quatre vendeurs du rayon « marée », trois femmes et un homme, de la génération 30-40 ans:

     Première question: savez-vous où se trouve Madagascar? Réponse; deux disent en Afrique, sans pouvoir préciser la localisation, les autres ne savent pas.

    Deuxième question: Est-ce que Madagascar a été une colonie française? Trois ne savent pas, le quatrième répond, interrogatif,  « une colonie anglaise?

    De quoi sans doute rassurer les zélateurs d’une histoire coloniale qui aurait marqué la mémoire des Français, et , plus sûrement encore, leur inconscient collectif.

   Ce petit sondage n’est bien sûr pas représentatif, mais il nous invite, une fois de plus, à mesurer sérieusement les fantasmes qui planeraient sur notre mémoire nationale.

Lecture du livre « Diversité contre égalité »: un titre qui se suffit à lui-même

Une lecture pour ouvrir l’esprit !

Le petit livre « Diversité contre égalité » de Walter Benn Michaels

            Le titre à lui seul éclaire le contenu d’un petit livre tonique sur le plan intellectuel, culturel, et politique. L’ouvrage part d’un constat sans concession de la situation américaine, en ce qui concerne la diversité, le respect des cultures, la discrimination positive, et la repentance. Il en conclut que l’Amérique, au lieu de mieux payer les pauvres, a choisi de les respecter.

            Il est vrai que cela coûte moins cher !

            En qualité de professeur de littérature de l’université de l’Illinois, à Chicago, il porte particulièrement son attention sur les problèmes d’accès, de diversité, et de discrimination positive dans l’université, mais sa réflexion est beaucoup plus large : elle touche à toute la problématique de la société américaine.

            L’auteur écrit (p.46) : Alors que le problème est l’inégalité ; la solution proposée est l’identité, l’identité culturelle, en notant que le problème des races s’est substitué à celui des classes sociales.

            L’auteur évoque la situation française et il n’a pas complètement tort, même si beaucoup de Français ne  sont pas des adeptes inconditionnels de l’american way of life.

            Les slogans de diversité, de non-discrimination, de repentance, sont aujourd’hui à la mode dans une certaine société française, alors que notre passé national n’a rien à voir avec celui des Etats-Unis. Les anciens esclaves sont une partie constituante de la nation américaine, et la discrimination raciale officielle y régnait encore, il n’y a moins d’un demi-siècle.

            En France, une grande partie de nos difficultés procède d’une immigration « invasive », autorisée, régularisée, ou clandestine, d’origine africaine ou maghrébine, dont la culture sociale et religieuse est souvent éloignée de celle qui était majoritairement la nôtre, à la fois, laïque et chrétienne.

            L’auteur évoque aussi l’usage politique qui est fait de ce nouveau credo, en France comme aux Etats-Unis, aussi bien de la part de la droite libérale que de la gauche libérale. Cette dernière, faute de pouvoir proposer un nouveau projet social et économique, dans la diversité, la non-discrimination, et quelquefois la repentance.

            Car aux Etats-Unis, dixit Walter Benn Michaels, la repentance est bonne pour les affaires : les grandes banques Wachovia et JP Morgan n’ont pas hésité à manifester leur repentance pour se laver d’un péché  d’esclavagiste commis dans leur lointain passé bancaire.

            Et pourquoi effectivement ne pas voir, que derrière tous ces enjeux culturels ou victimaires, se cachent le plus souvent d’autres enjeux de gros, gros sous ?

Jean Pierre Renaud,

JEUX DE MEMOIRE COLONIALE OU LE SEXE DES ANGES COLONIAUX

Mémoire collective

Contribution 4

Rappel des contributions précédentes :

Contribution 1 : définition de la mémoire collective (15/04/10)

Contribution 2 : « La guerre des mémoires » de M.Stora (25/04/10)

Contribution 3 : « Décolonisons les imaginaires » : le colloque de la Mairie de Paris du 12 mars 2009

(3/05/10)

Jeux de mémoire coloniale ou le sexe des anges coloniaux

« Françaises, Français, décolonisez vos imaginaires ! »

            Mémoire collective, inconscient collectif, stéréotypes, ces concepts sont à la mode dans certains milieux. Ils seraient l’alpha et l’omega d’une histoire coloniale que personne ne connaît, pas plus en France que dans les anciennes colonies, et qui, miraculeusement, rendrait compte de notre regard et de notre comportement actuels à l’égard des nouveaux indigènes de la République.

            La mémoire collective s’est substituée à l’histoire, et c’est beaucoup plus commode pour les ignorants.

            L’histoire coloniale est donc tombée dans le piège des mémoires, d’une mémoire collective que tout un chacun cite, sans jamais en avancer la moindre preuve, notamment des enquêtes et des sondages ? Sans en donner une quelconque mesure ? Sans produire une analyse enfin sérieuse de cette mémoire coloniale qui resterait quand on aurait tout oublié, pour paraphraser la  phrase célèbre d’Herriot sur la culture ?

            Un sondage chaque jour, sur l’alimentation, sur les retraites, les vacances… mais le désert complet sur la mémoire collective !

            Aurait-on peur des résultats d’un sondage exhaustif et honnête sur cette fameuse mémoire collective coloniale ?

            Il est tout de même étrange qu’une secrétaire d’Etat de couleur, et qu’un présentateur de télévision également coloré, figurent actuellement parmi les personnages publics les plus populaires d’une France ravagée par sa mémoire coloniale !

            Un historien médiatique a commis récemment un petit livre intitulé La guerre des mémoires. Dans un livre récent également, L’Europe face à son passé colonial, plusieurs historiens ont fait référence à la mémoire collective, sans jamais la définir et en donner de preuve, par une analyse des médias notamment.

            A l’occasion d’un colloque consacré aux images coloniales en 1993, plusieurs historiens sérieux avaient déjà évoqué les concepts magiques d’un inconscient et d’une mémoire collectifs, qu’ils n’ont jamais défini et évalué.

            Invoquer à tout propos une mémoire collective que personne n’a le courage de mesurer et d’évaluer, alors que chacun est à même de mesurer chaque jour les limites et les faiblesses de sa mémoire individuelle, parait donc tout à fait incongru.

            Nos mémoires individuelles sont déjà très fragiles, alors que dire de la mémoire collective ? Avancer pour toute explication, et sans aucune preuve statistique, compilation de journaux, d’émissions, de documents, mais surtout sans bonne et saine enquête approfondie, une mémoire collective indéfinie et indéfinissable, frise l’escroquerie intellectuelle et est purement et simplement de la manipulation.

            Les discours idéologiques et politiques qui enchaînent à tout propos mémoire collective, inconscient collectif, et stéréotypes coloniaux n’auront de crédit qu’à partir du moment où une enquête sérieuse, exhaustive, et objective en auront apporté commencement de bonne preuve, et bonne preuve.

            Le Maire de Paris a organisé le 12 mars 2009 un colloque sous le patronage du journal le Monde, intitulé Décolonisons les imaginaires.

            J’ai demandé au maire et au journal sur quelle base scientifique il était possible d’avancer que notre imaginaire était colonisé, mais j’attends toujours la réponse.

            Ce type d’initiative, irresponsable, contribue à accréditer un discours idéologique et politique qui alimente le feu couvant des banlieues.

            A l’heure actuelle, l’inconscient collectif, la mémoire collective et les stéréotypes coloniaux, sont donc à ranger, dans l’état actuel de nos connaissances,  dans le même rayon que le sexe des anges coloniaux.

Jean Pierre Renaud, le 8 juillet 2009

Et en guise de conclusion, une anecdote qui met en lumière le rôle des bibliothèques du Maire de Paris : dysfonctionnement administratif ou censure ?

            En 2008,  j’ai déposé moi-même au Service des Bibliothèques un exemplaire du livre « Supercherie coloniale », avec lettre d’envoi jointe, livre qui démontre, point par point,  l’absence de fondement, de méthode, et de sérieux, de la thèse d’un collectif de chercheurs sur le thème de la  « Culture coloniale », thèse largement répandue dans plusieurs livres, dans le but d’illustrer la colonisation de nos imaginaires.

             Ce livre s’est trouvé, quelques mois plus tard, dans une solderie de livres, l’exemplaire déposé contenant la lettre personnelle d’envoi avec l’adresse de l’expéditeur.

            Un livre égaré, avec sa lettre d’envoi avec le nom et l’adresse de l’expéditeur, vous ne trouvez pas ça étrange ?

Humeur Tique: DSK, le nouvel Enfant Jésus (Libé du 5 mai), le Budget de la France à Las Vegas

DSK, le nouvel Enfant Jésus de la politique française, d’après Libé du 5 mai

   Une première page avec une grande photo, plus les deux pages suivantes, avec une deuxième photo,  un texte bourré de sucreries, de platitudes, et de servilité par avance acquise! Décidément, un grand « souper fin » entre complices qui attendent impatiemment la venue du Sauveur! 

   Le Budget de la France à Las Vegas!

   D’après le Canard Enchaîné du 5 mai, la compagne du nouveau ministre du Budget de la France paie ses impôts à Las Vegas! L’information a d’ailleurs été confirmée.

   Il y a décidément quelque chose de « pourri dans le royaume de France » !

   Et le tout nouveau ministre du Budget de continuer à se parer des couleurs de la Chiraquie, je veux bien, mais de celles du gaullisme, les Français n’en croiront pas un mot. 

Immigration, sans-papiers: cohérence ou incohérence? Editorial du Monde du 7 avril 2009

Immigration, sans- papiers, cohérence ou incohérence ? Editorial du Monde du 7 avril 2010, 5 mai 2010, le feuilleton des chiffres continue.

            L’éditorial du Monde du 7 avril 2010, sous le titre :

            « Sans-papiers : sortir de l’incohérence », pose deux sortes de questions, d’une part quant à la fiabilité des chiffres donnés par le journal, et d’autre part  quant à la définition du sans-papier.

            La fiabilité des chiffres et de leur interprétation      

            Dans un article remarqué et contesté, du 4 décembre 2009, signée Anne Chemin, le journal notait la stabilité de la proportion d’immigrés par rapport à la population française : elle notait « si l’immigration s’est stabilisée… », et relevait plus loin « un chiffre étonnamment stable… », alors que les chiffres communiqués démontraient que l’immigration avait connu un rythme d’augmentation plus rapide entre 1999 et 2006.

            L’analyse et l’interprétation de ces chiffres ont d’ailleurs fait l’objet d’une critique remarquée et argumentée de la démographe Tribalat.

            En ce qui me concerne, j’avais 1) contesté le constat d’une stabilité supposée, 2) fait remarquer que cette analyse ne rendait pas compte de tous les mouvements qui affectent l’immigration, par exemple des naturalisations de l’ordre de 100.000 personnes par an, au cours des dernières années, 3) noté que les Français, dans leur vie concrète, ne partageaient pas ce constat.

            Dans son dernier livre, « Les Yeux grands fermés », Mme Tribalat, en montre d’ailleurs toute la complexité, notamment le flux de plus en plus important de mariages de français d’origine algérienne avec des algériennes, et d’arrivées motivées par les « motifs familiaux ou personnels » ; ces derniers motifs étant évidemment on ne peut plus vagues.

            Mais revenons à notre propos.

            Les sans-papiers

            Le Monde écrit le 7 avril ; « Or la majorité des 400.000 sans-papiers présents en France ont un emploi salarié ».

            Trois mois après l’article Chemin, on revoit donc les chiffres à la hausse ?

            Ce ne serait plus 5 millions (en 2008, ou en 2006), mais 5,4 millions, sans tenir compte de l’effet « immigration » au cours des 5 à 10 dernières années ?

            Le Monde du 5 mai écrit :

            « Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou deux immigrés, représentent 6,5 millions de personnes, soit 11% de la population. Trois millions d’entre eux avaient leurs deux parents immigrés. »

            Et le même journal cite encore le chiffre des demandeurs d’asile : « en 2009, 150.000 étrangers bénéficiaient du statut de réfugié politique. »

            L’analyse de décembre serait donc à revoir complètement ? Et un nouveau décryptage proposé aux citoyens ?

             Alors, peut-on aussi plaider pour la régularisation d’immigrés sans papiers sans examiner la question au fond ?

            La question des sans-papiers  

            S’agit-il de sans-papiers célibataires ? De familles ? Entrés en France depuis quand ? Doit-on encourager des immigrés à venir illégalement en France, à produire des faux papiers, qu’il est assez facile de se procurer, comme l’on sait à Paris ou en Afrique ? Convient-il de traiter ces dossiers sans tenir compte des conceptions africaines  de la famille assez différentes des nôtres ? Souvent très étendues, et quelquefois mal définies à l’état civil ? Comment ne pas tenir compte aujourd’hui de l’obligation qu’ont les entreprises de faire vérifier dans les préfectures que les papiers fournis ne sont pas truqués ?

            Un pays comme la France a-t-il la volonté d’imiter les Etats-Unis qui ouvrent assez largement leurs portes à l’immigration clandestine pour peser sur le niveau des salaires. Est-ce cela que l’on veut pour la France ?

            Pour avoir suivi le dossier du travail clandestin dans la capitale pendant de nombreuses années, au cours des années 1980-1990, je serais tenté de dire 1) qu’il s’agissait alors d’un phénomène d’ampleur réduite par rapport à celui dont il est aujourd’hui question, 2) que les pouvoirs publics, et bien sûr les chefs d’entreprises, avaient naturellement connaissance déjà de tous les trafics de faux papiers, et que les responsables politiques ont attendu plus de vingt ans pour imaginer et décider le contrôle des papiers d’identité, un contrôle souvent difficile et malaisé 3) que des particuliers et des entreprises profitaient déjà de ce système.

            Je serais tenté de conclure provisoirement mon propos en disant que les deux camps opposés des exploiteurs de main d’œuvre et des défenseurs de l’humanitaire y trouvent leur « compte », mais je doute que notre pays y trouve son « compte » pour le bien commun de tous ses habitants..

Humeur Tique: ambiance, état d’esprit d’un jeune immigré du Bénin; cumul des mandats

  Ambiance, état d’esprit d’un jeune immigré  venu du Bénin ( ethnie Fon-Abomey)

 Jeune immigré venu à neuf ans du Bénin, actuellement en Centre de Formation d’Apprentis, disposant d’une carte de séjour, vivant dans un logement HLM du 19ème Arrondissement de Paris, avec une mère, également béninoise, qui a également une carte de séjour.

  Un discours très politisé sur la torture de la France en Algérie et sur le pillage des colonies par les blancs; le reproche fait aux Français de mettre les immigrés dans des ghettos; un mental imprégné de croyances africaines traditionnelles, le vaudou, les fétiches et le maraboutage. 

   Cumul des mandats et parlementaires: le Monde du 4 mai 2010 Page 20 Décryptages

 Le cumul de mandats de M.Proglio a fait l’actualité des derniers mois, et à juste titre.

   Le Monde du 4 mai nous donne des informations précises sur le cumul des mandats de nos parlementaires: sur un total de 577 députés, 264 de nos députés sont maires, 123 sont membres d’un conseil général, dont 18 sont présidents et 29 vice-présidents, 70 sont membres d’un conseil régional, dont 7 sont présidents, et 12 vice-présidents.

   83 députés exercent deux mandats locaux ou plus.

 Ces chiffres sont éloquents. Ils montrent, qu’effectivement, nos chers députés ont beaucoup de peine à concilier commissions parlementaires, séances à l’Assemblée, et nombreuses responsabilités locales.

   Le cumul d’un mandat national et d’un mandat local, de conseiller minicipal ou général, suffirait largement, pour reconnaître la pertinence de l’argument toujours avancé de l’accrochage démocratique « terrain ».

    Pourquoi ne pas dire enfin que le lecteur aurait sans doute aimé savoir si la gauche et la droite partagaient équitablement ce goût immodéré des cumuls?

Clin d’oeil cinéma: le film « Hors la loi » et « l’historien » colonial Blanchard

Pages cinéma du Monde du 5 mai 2010: Clarisse Fabre évoque la polémique qui s’est engagée sur le film « Hors – la – loi ». Elle cite comme avis de référence celui de M.Blanchard, animateur d’un collectif de chercheurs qui diffuse depuis quelques années une littérature coloniale, de type idéologique, au mieux ingénue, sur le passé colonial de la France.

   M.Blanchard a effectivement fait des études d’histoire et soutenu une thèse de doctorat, sur un sujet circonscrit à la fois sur le plan géographique, chronologique, et thématique, et je recommande aux spécialistes la lecture de cette thèse, afin de vérifier si elle est susceptible d’accréditer ce chercheur comme référence médiatique de notre histoire coloniale, ce qui ne semble pas être le cas dans les mileux sérieux de l’histoire coloniale.

   Le titre de cette thèse est: « Nationalisme et Colonialisme, la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale »

   L’intéressé déclare à la journaliste, quant aux inexactitudes pointées par le Service Historique de la Défense :

   « Mais ce n’est pas le sujet, Hors-la-loi est une fiction ».

   Comme l’histoire coloniale de « fiction » dont le chercheur est un des hérauts? Avec un talent incontestable pour surfer dans les médias sur un filon à nouveau découvert, celui des images  coloniales. 

« Décolonisons les imaginaires »: Le Monde au colloque de la mairie de Paris, le 12 mars 2009

Mémoire collective

Contribution 3

Rappel des contributions précédentes :

Contribution 1 du 15 avril 2010 : la mémoire collective n’est pas « un lieu commun », elle doit et peut être définie.

            Contribution 2 du 25 avril 2010 : que penser de la thèse développée sur le sujet par M.Stora dans le livre « La guerre des mémoires »

Contribution 3

Objet : la participation du journal Le Monde au Colloque intitulé « Décolonisons les imaginaires » organisé par la mairie de Paris le 12 mars 2009

            J’ai découvert l’existence du colloque « Décolonisons les imaginaires », en lisant l’interview de Mme Bengugui par Mme Van Eeckhout dans le journal du 13 mars 2009.

            J’ai fait part de mon opinion sur cette interview au maire de Paris, en indiquant qu’autant j’approuvais le constat de l’utilité de « la mesure de la diversité ethnique », autant je n’étais pas d’accord sur le discours accréditant l’existence d’une colonisation des imaginaires français. J’en ai également fait part à votre collaboratrice.

            En associant le Monde à cette initiative municipale, et en faisant figurer son nom sur le programme, le journal de référence a cautionné un titre qui sonne comme un slogan politique ou idéologique, alors qu’aucune enquête scientifique sérieuse ne parait accréditer le discours d’après lequel nos imaginaires seraient colonisés et auraient besoin d’être décolonisés.

            Les mots devraient avoir encore plus d’importance pour un journal de référence que pour le commun des mortels, et je déplore l’usage de ces mots.

            Je mets au défi, un journal que j’estime, d’apporter la démonstration scientifique, par exemple une enquête d’opinion sérieuse et complète, que la situation actuelle serait bien celle d’une mémoire colonisée,  qu’il faudrait donc décoloniser.

            L’enquête approfondie dont vient de faire état le journal, le 25 avril, ne parait pas répondre à cette question.

             La discrimination n’est pas obligatoirement liée à une histoire coloniale que l’immense majorité des Français ignore, mise à part celle de l’Algérie et surtout de sa guerre, ni à une mémoire collective que personne n’a eu le courage de mesurer, notamment tous les responsables politiques. Alors on dit n’importe quoi, et on écrit n’importe quoi, au risque  de fournir des aliments de propagande à des groupes de pression qui ignorent le plus souvent leur propre histoire, et qui sont trop contents de voir accréditer certaines de leurs affabulations idéologiques.

            Les écrits de certains collectifs de chercheurs qui dispensent ce type de propagande mémorielle n’ont, en tout cas jusqu’à présent, apporté aucune preuve scientifique sérieuse sur le sujet.

            Pourquoi ne pas traiter sérieusement des sujets qui sont sérieux pour l’avenir de notre pays ?

Jean Pierre Renaud