France et bien commun, séparation de l’église et de l’Etat, Barbarin et Bernheim

France et bien commun, séparation de l’église et de l’Etat et laïcité

Les interviews du cardinal Barbarin et  du grand rabbin Bernheim

Le Monde (le 5 mars 2011, page 11 ; les 20 et 21 mars 2011, page 14)

       J’avouerai, dès le départ, que la lecture de ces textes m’a beaucoup troublé, et voici pourquoi.

            Une première raison est relative à la problématique de la séparation de l’église et de l’Etat Elle dépasse largement celle de la laïcité qui a pris son essor dans les écoles primaires publiques dans les années 1880, bien avant la loi de séparation de l’église et de l’Etat, en 1905. Cette dernière a véritablement donné son assise républicaine à notre laïcité.

            La deuxième raison est liée au concept de bien commun, un concept habituellement familier à l’Eglise catholique.

            Il est tout de même curieux que la cardinal Barbarin n’ait fait aucune allusion au concept de bien commun, à sa valeur sociale, dans le sillage religieux de la cité augustinienne des hommes en regard de la cité de Dieu.

L’Eglise a toujours, sauf erreur, reconnu le principe du bien commun : « Tout comme le tout est plus important que la partie et lui est antérieur, la cité est antérieure à l’individu… et son bien est d’une dignité plus élevée que celui de chaque individu pris en lui-même. »

Le bien commun a donc toujours été un arbitrage entre des intérêts divergents qu’ils appartiennent à des individus, à des groupes, ou qu’ils soient ceux d’une collectivité, un arbitrage nécessaire pour qu’il y ait un vivre ensemble, et il est clair que les dossiers difficiles de l’immigration, de la laïcité, ou de l’islam en France, peuvent faire l’objet d’une analyse sous l’angle du bien commun de la société française.

A cette lumière, les Français sont en droit de considérer que séparation de l’église et de l’Etat et laïcité constituent leur bien commun, et ils ont beaucoup de raisons de le penser, étant donné qu’elle a été le résultat d’un combat difficile à la fin du dix-neuvième siècle, entre le cléricalisme et la société civile, l’expression politique de la maxime de l’Evangile :

 «  Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Mathieu XXII)

Je suis d’autant mieux placé pour le reconnaître, qu’un de mes grands-pères, meneur d’une révolte de toute sa commune, a fait quinze jours de prison pour s’être opposé aux inventaires qui avaient pour but de mettre en application la loi de séparation de l’église et de l’Etat.

Historiquement, il avait tort,  étant donné que ce nouveau principe du vouloir vivre ensemble dans la République a été le gage d’une paix religieuse et sociale durable.

Et pour ceux qu’effraient les débats actuels sur la laïcité, je serais tenté de leur dire, compte tenu de la violence des luttes qui ont entouré le vote de la loi de 1905, que le débat actuel, même s’il est « instrumentalisé », a plutôt les allures d’une lutte aseptisée.

J’adhère donc à la phrase du cardinal qui sert de titre à l’interview: «  L’islam est compatible avec la République, à condition que les musulmans le veuillent… mais des progrès restent à faire », et le cardinal a raison de noter les problèmes de réciprocité que l’islam pose dans le monde, et de conclure son propos ainsi, car le point est sensible : 

 «  Cela dit, il est vrai que dans l’islam, le rapport entre le religieux et le social ou le politique est différent du nôtre. C’est une question de fond que posent les musulmans en France, et nous pouvons en parler avec eux. En outre, il est clair que des questions spirituelles ne vont pas trouver leur réponse dans la seule sphère du politique. »

Je suis beaucoup plus hésitant sur l’interprétation des propos du grand rabbin Bernheim, notamment lorsqu’il déclare, et c’est la phrase qui sert de titre à l’interview, à tort ou à raison : « Il est souvent difficile d’être musulman en France dans ce climat malsain. » qui risque d’être mise en relation, sinon en corrélation, avec sa phrase sur la « concurrence des victimes », le même auteur concluant du reste à ce sujet, « La comparaison à laquelle vous faites allusion est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah. »

Tout autant hésitant lorsqu’il déclare : « Mais le véritable enjeu est ailleurs, plus pervers et plus grave : c’est hélas la place des juifs et des musulmans dans la société française. »

Le véritable sujet de ces interviews porte sur la situation de la religion musulmane en France et de la capacité de ses fidèles à jouer le jeu de nos institutions républicaines, et à voir le débat actuel, il n’est pas encore démontré que ce soit le cas, pour une partie d’entre eux.

Pourquoi ne pas adhérer à l’analyse du cardinal qui range les catholiques dans trois catégories, ceux qui font silence sur les problèmes, ceux qui ont peur pour leur christianisme, et ceux qui ne se rangent dans aucun de ces deux camps, c’est à dire les troisièmes ? :

 « Enfin, d’autres refusent l’opposition violente comme la candeur, et savent vivre un chemin de respect, voire d’amitié. C’est l’exemple laissé par les moines de Tibihérine. »

Jean Pierre Renaud 

Humeur Tique: la Côte d’Ivoire et Orson Welles, le scorpion et la grenouille, Gbagbo et Ouattara, le conte de Monsieur Arkadin

 Le conte « le scorpion et la grenouille » dans le film « Monsieur Arkadin » pourrait sans doute servir de morale de l’histoire actuelle de la Côte d’Ivoire.

« Un scorpion voulant traverser une rivière demanda à une grenouille de l’aider ;

–   Non, car tu me piqueras et chacun sait que la piqûre du scorpion est mortelle, dit-elle.

–   Quelle sottise ! Si je te pique, je me noie avec toi. Est-ce logique ?

–   Alors la grenouille prit le scorpion sur son dos. Arrivée au milieu de la rivière, elle sentit une douleur affreuse la traverser, le scorpion l’avait piquée

–   Tandis qu’ils s’enfonçaient dans l’eau, elle cria, est-ce logique ?

–    Non je le sais bien, dit le scorpion, mais que veux-tu, je n’y peux rien…. C’est mon caractère. »

                                 (Source adfp)

Dans le film, deux aventuriers s’affrontaient, et tous les deux incarnaient le mal, la logique du mal, laquelle étant plus forte que tout !

En Côte d’Ivoire, M.Ouattara qui n’incarne pas, semble-t-il, un des deux aventuriers du conte, serait bien inspiré de ne pas ressembler à la grenouille de la fable !

Côte d’Ivoire en 1907: exhibitions et zoos

Eclats de vie coloniale : Côte d’Ivoire

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« 1907 : exhibitions et zoos en Côte d’Ivoire  »

Par l’africaniste Maurice Delafosse dans « Broussard ou états d’âme d’un colonial » (1923)

Petit rappel historique

            L’évolution a été tellement rapide dans la situation des relations entre l’Europe et l’Afrique, qu’il est souvent difficile de ne pas avoir un regard et une analyse historiques anachroniques.

Difficile de se représenter la Côte d’Ivoire des années 1900, alors que la colonie venait à peine d’être créée, par le décret du 10 mars 1893, et pour un Français du vingt et unième siècle, cette création ex nihilo, ce fait du prince, fruit de l’impérialisme de l’époque, est sans doute difficile à comprendre.

La France s’arrogeait donc une nouvelle terre africaine sur la côte de laquelle ne vivotaient jusque- là  que quelques comptoirs français de la maison de commerce Verdier, et beaucoup plus nombreux, des comptoirs étrangers, anglais notamment.

Depuis la fameuse Conférence de Berlin des années 1884-1885, la  « course au clocher », c’est-à-dire au partage de l’Afrique entre puissances européennes, se déroulait à un train d’enfer.

Lorsque la France se mit en tête de « coloniser » la Côte d’Ivoire, son territoire était habité par un grand nombre de peuples, dont le plus puissant était celui du royaume Baoulé. Les peuples de la forêt étaient généralement animistes, alors que ceux de la savane étaient musulmans.

Il convient de préciser que l’administration française commençait à peine à pénétrer dans la forêt, à y installer des postes, y tracer des pistes allant de la côte vers la savane, à tenter d’y faire régner une paix relative, en n’hésitant pas à utiliser la manière forte, et en abuser, sous le mandat du gouverneur Angoulvant.

C’était la première fois que des chaloupes à vapeur naviguaient sur la lagune, et reliaient les nouveaux postes français de la lagune.

C’est dans ce contexte historique que Maurice Delafosse fit donc ses premières armes d’administrateur et d’africaniste.

       Après avoir effectué des études à l’Ecole des Langues Orientales, Maurice Delafosse entra, en 1894, dans l’administration coloniale à un grade modeste de commis en Côte d’Ivoire, où il fit ses premières armes. Il poursuivit sa carrière comme administrateur des colonies en Afrique jusqu’en 1918, puis exerça différentes fonctions d’enseignant à Paris.

Son séjour en Afrique fut pour lui l’occasion d’engranger une quantité considérable d’informations linguistiques et ethnographiques dont il fit bénéficier tous les chercheurs qui s’intéressaient alors à ce continent.

Il publia de nombreux ouvrages sur les langues africaines, notamment son dictionnaire portant sur les 60 langues ou dialectes parlés en Côte d’Ivoire, son encyclopédie en trois tomes sur l’Afrique occidentale, et quelques autres livres, dont celui qui fait l’objet du présent commentaire, intitulé « Broussard ou états d’âme d’un colonial. »

Les pages qu’il consacrait à la question des exhibitions et des zoos sont intéressantes, étant donné qu’elles prennent à « front renversé », comme diraient les militaires, certaines thèses historico-médiatiques modernes qui montent en épingle les « zoos humains » des expositions coloniales, en expliquant savamment qu’ils correspondaient à l’opinion publique de l’époque sur les sauvages, les primitifs, et donc aux fameux stéréotypes du véritable « bain » dans laquelle cette dernière aurait été plongée.

La littérature coloniale de certains chercheurs s’est assuré un certain succès médiatique en s’emparant, quelquefois à des fins lucratives, d’images choc propres à flatter les goûts du jour pour les images, quelles qu’elles soient.

Le problème a toujours été, moins de nos jours qu’à cette époque où les communications, les médias, n’inondaient pas toute la planète, «  le comment l’un  a fait l’expérience de l’autre, noir ou blanc. »

Dans le cas présent, Delafosse racontait son expérience personnelle d’acteur de zoos blancs en Côte d’Ivoire.

Delafosse conversait avec un de ses amis :

« Oui, répéta-t-il songeur : voici venus les beaux jours – je l’espère du moins – et, comme d’habitude à pareille époque, nous allons voir surgir un peu partout dans les faubourgs de Paris des exhibitions dites coloniales : villages nègres, douars marocains, campements de Peaux Rouges. Le public de votre bonne ville aime ce genre de spectacle, moins que le cinéma assurément, mais suffisamment cependant pour que les organisateurs de ces sortes d’entreprises se sentent encouragées à ne pas changer de métier.

Pourtant, l’utilité de ces exhibitions est discutable, les gens qui les visitent n’en rapportent le plus souvent, en dehors du plaisir qu’ils ont éprouvé, que des impressions très fausses. Bien que les sujets exhibés ne soient pas recrutés aux Batignolles, quoi qu’en disent quelques esprits forts, et qu’ils aient été effectivement amenés de pays lointains, il s’en faut de beaucoup, la plupart du temps, qu’ils répondent à l’étiquette ethnique dont les affuble leur barnum. Je me souviens de soi-disant Touareg qui n’étaient autres que des Arabes, ouvriers de Constantine ou khammès de Batna, et qui ne sachant un traître mot de langue tamacheq, répondaient en arabe, avec l’obstination d’un soldat exécutant une consigne, à toutes les questions que je leur posais sur leur origine ; « Nous sommes Touareg, nous ne comprenons pas l’arabe. »

Suivait une discussion sur l’organisation de ces exhibitions, sur leur truquage, et sur la comparaison qu’il était possible de faire avec les exhibitions exotiques des grandes expositions qui avaient en général un indéniable cachet de vérité.

« Mais que l’on enferme entre des grilles quelques vingtaines de noirs, d’Asiatiques, ou de Peaux Rouges, comme je l’ai vu faire maintes fois, et que la foule se presse autour de ces grilles, comme elle le fait autour de l’enclos des otaries, pour assister aux ébats et repas des malheureux exotiques dans le même esprit qu’elle assiste aux ébats des kangourous et aux repas des fauves, c’est là une chose que je ne puis supporter et que je trouve parfaitement immorale ; j’oserais dire que c’est un véritable attentat à la dignité humaine. »

Et Delafosse de parler en connaissance de cause, compte tenu de l’expérience personnelle qu’il avait faite en Côte d’Ivoire, en 1907, expérience qu’il racontait dans son livre. 

Il s’agissait cette fois d’une inversion de rôles !

En 1907, Delafosse effectuait une reconnaissance en pays Ouobé,à l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région de Man, en compagnie du regretté capitaine Caveng :

« Nous étions arrivés à Semien, assez gros village aujourd’hui pourvu d’un poste, mais nul européen n’avait pénétré avant nous en dehors du lieutenant Cornet. Celui-ci était venu visiter Semien en 1901, mais, depuis, six ans avaient passé, et les Ouobé n’avaient plus vu aucun blanc. Leur curiosité n’était donc pas satisfaite, et lorsque le bruit se fut répandu que deux blancs étaient présents à Semien, tous les villages voisins se vidèrent de leurs habitants, accourus pour contempler le phénomène.

Le phénomène, c’était Caveng et moi-même. Attablés pour un frugal déjeuner dans la hutte qu’on nous avait assignée, hutte étroite et basse où nous ne pouvions noi tenir debout et dans laquelle l’air et la lumière ne pénétraient que par une unique ouverture au ras du sol, haute de soixante centimètres environ, nous crûmes que nous allions périr étouffés : l’entrée minuscule, en effet, était entièrement obstruée par un nombre infini de têtes noires, serrées les unes contre les autres et dardant sur nous des yeux qui ne devaient pas voir grand-chose, vu l’obscurité, mais qui n’en avaient que plus soif de voir. Nous avions beau chasser les curieux, ils étaient immédiatement remplacés par d’autres. Nous dûmes faire appel au chef de village, un grand vieillard astucieux qui se nommait Dié. Ses efforts furent vains : la foule voulait nous voir. De guerre lasse, Dié nous conseilla de sortir et de faire à pas lents le tour du village, de façon à ce que tout le monde put nous contempler librement :  

 « Après cela, ajouta le chef, je pourrai exiger qu’on vous laisse tranquille, puisque tous vous auront vus. »

Il n’y avait pas d’autre chose à faire et nous nous exécutâmes. Toute ma vie, je me souviendrai de cette chose grotesque : Caveng et moi, bras dessus, bras dessous, circulant entre deux haires compactes d’anthropophages, nous donnant en spectacle à ces gens qui voulaient voir des sauvages. Car, c’était nous les sauvages, là-bas, offerts en spectacle à la curiosité d’ailleurs sympathique de la foule, qui détaillait avec intérêt la couleur de notre peau, la forme de notre nez, la coupe de nos vêtements, le son bizarre de notre voix, l’impression qui pouvait se lire sur notre visage.

Nous étions les exotiques exhibés en public, avec cette différence toutefois qu’aucune enceinte grillagée n’était là pour nous assimiler à des fauves et surtout qu’on n’était pas aller nous chercher : si la situation nous semblait gênante, nous n’avions qu’à nous en prendre à nous-mêmes ; si nous étions là, c’est que nous l’avions bien voulu, et nous savions ce que nous faisions et pourquoi nous le faisions ;

La plupart des malheureux exotiques qu’on exhibe en France, conclut Broussard, n’en pourraient pas dire autant. » (Pages 240 à 245)

Deux commentaires :

–       Si les fameuses exhibitions constituaient incontestablement, même à cette époque, une atteinte grave à la dignité humaine, elles n’eurent toutefois pas l’importance  que certains chercheurs leur accordent de façon un peu trop anachronique, et tout autant médiatique..

–       Et ces exhibitions ne furent pas réservées aux seuls noirs, car on y a présenté quelquefois aussi des Lapons, des Irlandais, des Bretons, et des Auvergnats, ce qui n’est évidemment pas une circonstance atténuante.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Editoriaux du Monde, la France, la Côte d’Ivoire, la Lybie, et pourquoi pas Madagascar?

 Edito du 11 mars 2011 : « L’avenir de l’Afrique se joue en Côte d’Ivoire »

            Edito du 16 mars 2011 : « Il est temps d’aider la rébellion libyenne »

            Bravo au journal de « référence » pour ces prises de positions claires !

            Encore un petit effort pour prendre le même type de position claire sur Madagascar, c’est-à-dire dire clairement au nom de la France, que notre pays veut le retour à des institutions démocratiques issues d’une élection contrôlée par des institutions internationales.

            Avec la complicité de la France, ce pays s’enfonce toujours plus dans la misère, sous le contrôle d’une « Haute Autorité », dite de « Transition », Transition qui dure depuis plus de deux ans, Haute Autorité issue d’un coup d’Etat.

            Il serait enfin temps que les citoyens français connaissent la politique étrangère qui est faite en leur nom à Madagascar, bien loin de notre idéal républicain !

Humeur Tique: Méhaignerie et les chiffres de l’immigration-Pakistan: la cruauté de deux photos et la croix de la Reine-Blanche

Humeur Tique : Méhaignerie et ses chiffres de l’immigration « implicite » – Pakistan : la cruauté des photos et la croix de la Reine-Blanche

Méhaignerie et sa connaissance des chiffres de l’immigration « implicite » :

Les Echos des 11 et 12 mars 2011, (page 2) sous le titre « Méhaignerie : « Supprimer l’ISF pour réduire les inégalités », pourquoi pas ?  Mais il n’est pas sûr que ses électeurs de Vitré ou de Bretagne comprennent bien cet enjeu qui reste tout de même très technocratique, très, très loin des enjeux du terrain des citoyens.

Arrêtons-nous un instant, sur un tout autre sujet, auquel les mêmes habitants sont sans doute plus sensibles, la laïcité.

Question : « Faut-il arrêter le débat sur la laïcité ?

Réponse du Président de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale :

Je n’ai jamais été très favorable à ce type de débats. S’il n’est pas bien cadré, il peut être mal perçu par la population. Attention à ce que les 5 à 6 millions de Français d’origine étrangère ne se sentent pas stigmatisés… »

Les Français ne seraient-ils pas en droit d’attendre de la part du président d’une commission des affaires sociales de l’assemblée nationale, concernée au premier chef par ce dossier, un peu plus de rigueur, et de la part de l’ancien ingénieur du génie rural, un peu plus de précision ?

5 à 6 millions, le chiffre est déjà approximatif, mais comment citer un tel chiffre, alors qu’en 1999, près de 14 millions de personnes étaient déjà d’origine étrangère, soit 24% de la population (1) ?

Il y aurait donc une population d’origine « implicite » dans le chiffre avancé par Méhaignerie, c’est-à-dire un non-dit politique, et une fois de plus ?

(1)  Voir livre Tribalat « Les yeux grands fermés » pages 155 et suivantes

Pakistan, la cruauté morale et religieuse de deux photos !

La croix de la Reine-Blanche !

La première photo parue dans « Valeurs actuelles » du 10 mars 2011, celle du ministre fédéral chargé des Minorités religieuses, Shahbaz Bhatti assassiné par des islamistes, photo dont le sous-titre est : 

« Il montre ici une croix sortie des décombres d’une église brûlée. Les islamistes l’ont tué le 2 mars. »

Deuxième cliché, paru dans « Capital » de mars 2011, page78 :

« Asif Ali Zardari, président du Pakistan : Après s’être rendu à l’Elysée en août, Zardari, souvent mis en cause pour corruption, a rejoint son manoir de la Reine-Blanche, en Normandie, dans un hélicoptère prêté par l’armée française ; (avec en médaillon sa photo, et en arrière- plan, vue de la propriété survolée par un hélicoptère)

Le film « Winter’s Bone » de Debra Granik

 Si vous avez envie de vous désintoxiquer des spots et sunlights d’Hollywood, ou de découvrir l’ouest américain autrement qu’avec des westerns, découvrir une certaine Amérique profonde, dans les monts Ozarks du Missouri, en bref, vous dépayser, allez voir ce film, un film dur, un film noir chez les blancs, un vrai film des ténèbres.

            Dans un univers humain pervers, l’histoire d’une jeune fille de dix- sept ans qui se retrouve seule pour élever son petit frère et sa petite sœur, avec une mère invalide, et un père en fuite, dealer en « met », comme il est dit dans le film.

            Le problème est qu’il a mis sa maison sous caution, et qu’elle a toutes les chances d’être vendue, à moins que l’on n’arrive à mettre la main sur le fuyard , mort ou vif. Et c’est effectivement mort qu’il sera retrouvé, au cours d’une scène d’apocalypse.

            Ce film nous plonge dans un enfer américain, des trafics de met, des règlements de comptes, entre des personnages et des familles aux mines le plus souvent patibulaires, avec toutefois le grand rayon de soleil de cette jeune fille qui fait face à toute cette violence pour sauver sa petite famille.

            N’allez pas croire toutefois que les images infernales de ce film puissent être représentatives d’un ensemble géographique et humain, qui pourrait être ici celui de la vie dans les monts Ozarks !

            Bien au contraire, si vous lisez le livre étonnant de Sue Hubbell« Une année à la campagne », un chant de découverte de la nature, et d’émerveillement, précisément dans les mêmes monts Ozarks.

            Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Chirac et Le Borgne – BHL dit la politique étrangère de la France

      Chirac et Le Borgne

Le monde des « initiés » se plait à reconnaitre que l’avocat Le Borgne a une belle voix, mais personne n’est obligé de croire ce qu’il écrit dans sa tribune du Monde du 12 mars 2011, sous le titre « N’en déplaise aux populistes, la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée »

Légitime ? Alors que la fameuse question prioritaire de constitutionnalité (QPC) n’existait pas au moment des infractions reprochées à Chirac, laquelle arrive presque miraculeusement !

Alors qu’en cas de saisine du Conseil Constitutionnel, ce dernier, compte tenu de sa composition « chiraquienne » serait bien incapable de se prononcer sur le sujet ?

Alors que ce débat cache un autre débat de fond sur la découverte des abus de biens sociaux, un débat qui concerne l’exercice de la justice française et le bon fonctionnement de la République Française, celui de la sanction des abus de biens sociaux, c’est-à-dire des infractions commises généralement par les riches et non par les pauvres ? Il est évident que si les infractions se trouvent prescrites trois années après leur commission, il n’y aura plus d’abus de bien social !

Alors serait populiste le citoyen qui défendrait une conception de justice égale pour tous, et en définitive équitable ?

Et comme le dirait un de mes amis, l’avocat Le Borgne est effectivement borgne en matière de justice, mais il fait son métier d’avocat !

Alors ajouter « la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée », dépasse tout entendement de bonne justice et renvoie à la fable de La Fontaine « Les animaux malades de la peste », que tous les enfants apprenaient à l’école :

        « Selon que vous soyez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » !

La France est décidément malade d’une nouvelle peste morale !

BHL, Bernard Henry Lévy, nouveau ministre des Affaires Etrangères de la France !.

Nombreux sont les Français, pour ne pas parler des étrangers, qui ont vu et entendu M.BHL faire sur le perron de l’Elysée une déclaration officielle d’après laquelle la France reconnaissait le tout nouveau Conseil de la révolution Libyenne.

Après Alliot-Marie, et Juppé, déjà BHL ?

Humeur Tique: Le sondage du Front National, quel ramdam! Procès Chirac: encore un effort d’inventivité juridique!

Le sondage du Front National, quel ramdam ! Un mot peut-être sacrilège !

            Au lieu de crier au loup, nos brillants politiques et intellectuels de tout poil seraient mieux inspirés de procéder à un examen de conscience honnête (sur les trente dernières années), de faire l’inventaire de ce qui ne va pas en France, et de proposer de vraies solutions. Que de temps perdu !

Procès Chirac : encore un petit effort d’inventivité juridique !

            L’ancien président est présumé innocent présumé coupable depuis au moins trente années ! Quelques députés du PS ou de l’UMP seraient bien inspirés de mettre leur créativité juridique au travail, en inventant un tout nouveau concept d’amnistie du présumé innocent présumé coupable.

            Les mêmes ont manifesté la même capacité d’innovation juridique, dans le cas de la Fondation d’Art LMVH, au jardin d’acclimatation de Paris, en substituant, à l’occasion d’un amendement de loi « furtif », la loi au décret en Conseil d’Etat.

            Et dans l’intérêt des citoyens « contribuables » que l’on cesse, de déni de justice en déni de justice, de leur faire payer des dépenses de procédure et de justice dont le montant n’est jamais donné par les médias!

Humeur Tique: un procès Chirac « fictif » qui fait pschitt!

Humeur Tique : le procès Chirac va faire pschitt ! Etrange, n’est-ce pas ?

Fil blanc ou noir, mais sûrement pas bleu blanc rouge !

« Le procès Chirac pourrait ne pas avoir lieu »

Le Monde des  6 et 7 mars 2011

Tout au long des années, un bataillon d’avocats a permis à l’ancien président d’échapper, jusqu’à ce procès « fictif »,  à toute poursuite judiciaire en ce qui concerne ses actes de maire de Paris et de chef de parti.

            On tient donc la France en haleine : Chirac ira-t-il ou n’ira-t-il pas à son procès ? Aura-t-il le courage d’assumer ses actes ? Il l’a fait savoir, mais il semble s’être ravisé, car un ou plusieurs expédients d’audience, dont ses avocats ont toujours eu le secret,  viennent d’être déposés pour la première audience du 7 mars 2011.

            Quelques-uns,  parmi les citoyens qui ont vu fonctionner la mairie de Paris et le RPR, dans leurs très belles années, auraient de quoi faire un constat et poser des questions :

Compte tenu de la véritable osmose politico-administrative qui existait alors entre la mairie et le parti de Chirac, ces quelques emplois fictifs représentaient effectivement une misère.

L’ancien chef « gaulliste » a-t-il été véritablement le chef supposé des acteurs de son système politique, qui ont eu la malchance de tomber dans les griffes de la justice ?

Enfin, la question que personne ne pose : la défense de l’illustre présumé innocent a coûté beaucoup, beaucoup d’argent, combien de milliers, sinon de millions d’euros ? Et qui s’en est acquitté, ou s’en acquitte aujourd’hui ?

L’UMP ? Ou tout simplement les services de l’Etat (les contribuables) dans la défense d’un ancien grand serviteur de l’Etat ? Ou alors le présumé innocent qui  a fait savoir au président du conseil constitutionnel qu’il renonçait, le temps de son procès, à son indemnité mensuelle de 11.000 euros, de membre de ce conseil ?

            Et dans le même numéro du journal, une interview du président du Conseil Constitutionnel qui nous explique ce qu’est aujourd’hui l’heureuse innovation en matière de contrôle de constitutionnalité, laquelle vient fort opportunément relancer le suspense d’un procès « fictif »!

Alors mélange des genres ou pas, entre médias et conseil constitutionnel? Heureuse coïncidence?

Décidément, dans la chiraquie judiciaire, on ne s’ennuie pas !

Immigration, Identité, Laïcité: Histoire ou Politique? Le discours Ndiaye, Monde Magazine du 5/02/11

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question prélable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

            M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.