Humeur Tique: Public Senat et les Lettres Persanes- Sadomasochisme et pacte de prostitution conjugale de la veuve Robbe-Grillet

Humeur Tique :

LCP PUBLIC SENAT

Sénat, Bibliothèque Médicis, avec la veuve Robbe-Grillet, le sadomasochisme et son pacte de prostitution conjugale

Un nouveau pacte républicain !

Notre belle intelligentsia politique et littéraire, sous le regard des Lettres Persanes de Montesquieu

« Rica à Ibben à Smyrne   le 14 décembre 1712

            T’avouerais-je mon cher Ibben que je suis tombé l’autre soir sur une émission réputée d’une gazette des lucarnes qui se dénomme Public Sénat, qui a pour cadre la magnifique bibliothèque Médicis que je verrais bien transportée à Ispahan, ma capitale.

Participait  à cette émission la veuve d’un des lettrés les plus étonnants de la galaxie intellectuelle des Français.

Très curieux de savoir à qui j’avais eu affaire, tant le visage de cette dame me paraissait étrange, je suis tombé sur une belle image en couleur qui était imprimée dans ce qu’ils ont baptisé Le Monde Petite Lucarne (du 9 décembre 1712), et sur cette image, figuraient l’animateur toujours bien en cour de cette belle émission, et à ses côtés, à sa droite, la veuve en question, et trois autres invités.

Au-dessus de l’image, un petit texte de présentation dont je te communique la teneur tant sa saveur est grande :

« Jean-Pierre Elkabbach reçoit Catherine Robbe-Grillet (au centre) à l’occasion de la parution de « Alain » chez Fayard, un livre de souvenirs sur son mari, romancier et cinéaste. La romancière et figure du milieu sadomasochiste évoquera sa vie de couple et leur « pacte de prostitution conjugale. Autres invités… »

Une image qui ne pouvait soutenir, sans conteste possible, la comparaison avec celles de nos chers contes des Mille et Une Nuits, mais tout autant, une légende tout à fait absconde sur ce nouveau culte célébré avec tant de faste dans un des temples de ce qu’ils appellent la République.

Te dirais-je que j’ai eu beaucoup de difficultés à me faire expliquer par un de mes amis français le sens de cette nouvelle religion et de ce pacte conjugal, très loin de nos si beaux contes des Mille et Une Nuits.

Humeur Tique : A l’UMP cru 2012, des élections irréprochables ?

 A l’UMP cru 2012 , des élections irréprochables ?

 A voir le tohu-bohu entraîné par des résultats modifiés au fur et à mesure des réclamations, des jours, et des avis de la fameuse commission dite des recours !

            Seul petit problème, lequel vient s’ajouter aux nombreux autres petits problèmes, le président de cette sacro-sainte commission nationale des recours vient d’être condamné pour abus de faiblesse !

            Chacun en tirera telle ou telle conclusion qui lui conviendra !

Le Mali et son arrière-plan littéraire et politique. Le malentendu!

    Le Mali et son arrière-plan littéraire et politique

Le malentendu !

« L’aventure ambigüe » de Cheikh Hamidou Kane (1961)

« L’Afrique humiliée » d’Aminata Traoré (2008), préfacée par Cheikh Hamidou Kane

Lecture 

I – Côté littéraire et politique

Deux livres intéressants, mais tout autant instructifs sur l’état d’esprit de deux éminents représentants des élites d’Afrique noire, tous deux anciens ministres, au cours des années 1960 à nos jours, l’un du Sénégal, Cheikh Hamidou Kane (1), l’autre du Mali, Aminata Traoré.

Le premier, un conte de sagesse tout africaine, le deuxième, le cri d’une mère, mais tout autant, un pamphlet, un réquisitoire contre les blancs et les Français !

« L’aventure ambiguë »

Le premier est d’une facture très poétique avec l’évocation des états d’âme d’un jeune sénégalais, Samba Diallo, avide de connaissance et partagé entre deux cultures, deux mondes, mais tout autant deux univers religieux, car l’islam est omniprésent dans le milieu familial et social du jeune Samba Diallo.

Les anciens comprennent bien que dans le Sénégal colonial, il n’est possible d’accéder à la connaissance du nouveau monde qu’en fréquentant l’école française, « l’école étrangère », car « l’ère des destinées singulières est révolue ».

Le jeune Samba Diallo réussit si bien dans ses études qu’il rejoint Paris où il fait la connaissance du monde blanc, et à l’occasion d’une conversation avec un ami, auquel il fait part de son désarroi, ce dernier lui dit, à un moment donné :

« Ha ! Ha ! Ha ! Je sais ce que c’est. Ce n’est pas l’absence matérielle de votre terroir qui vous tient en haleine. C’est son absence. L’Occident se passe de vous, l’on vous ignore, vous êtes inutile, et cela, quand vous-même ne pouvez plus vous passer de l’Occident. Alors vous faites le complexe du Mal Aimé. Vous sentez que votre position est précaire. »

(1)  Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer Promotion 1956

Au fil de toutes les pages empreintes de spiritualité, l’auteur exprime la difficulté qui est la sienne d’entrer complètement dans le monde des blancs sans perdre son âme, et déclare :

« Je ne suis pas un pays des Diallobé distinct (sa terre d’origine), face à un Occident distinct, et appréciant d’une tête froide ce que je puis lui prendre et ce qu’il faut que je le lui laisse en contrepartie. Je suis devenu les deux. Il n’y a pas une tête lucide entre deux termes d’un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n’être pas deux. »

Et pour mot de la fin peut-être, une parole de sagesse d’une vieille cousine, la Grande Royale :

« Elle n’est pas encore revenue de la surprise où l’ont plongée la défaite et la colonisation des Diallobé. Je ne dois d’être allé à l’école, et d’être ici ce soir, qu’à son désir de trouver une explication. Le jour où je prenais congé d’elle, elle me disait encore : « Va savoir chez eux comment l’on peut vaincre sans avoir raison. »

Donc un très beau texte qui exprime toute la difficulté qu’avait un jeune africain d’entrer, dans les années 1950, dans les nombreux codes de la société française, très éloignés de ceux du Sénégal.

Ajouterais-je que la majorité des Français ignore, aujourd’hui, et tout autant qu’avant, les codes des sociétés d’Afrique noire !

« L’Afrique humiliée »

Le contenu du deuxième livre, celui d’Aminata Traoré n’a rien à voir avec le précédent, et la préface qu’en a faite Cheikh Hamidou Kane relaie les propos et jugements souvent très violents à l’endroit de la France et de l’Europe, des institutions internationales, et pourquoi ne pas le dire ? de la terre tout entière !

Il écrit dans cette préface:

« Un cri, le vrai cri, le seul, vient de vriller le ciel de sa protestation. Il nous réveille du cauchemar ; il arrête notre descente aux enfers. Il est puissamment proféré. Il nous secoue et nous bouleverse d’autant plus profondément qu’il est poussé par une femme, une Bambara, une fille de la savane, une citoyenne de ce Mali qui, de tout temps, a été un des pôles de sustentation du continent noir…

Le message qu’Aminata Traoré adresse à l’Afrique et à l’Europe est parvenu haut et clair, à l’homme, à l’Africain, à l’ancien fonctionnaire des Nations Unies, à l’ancien ministre du Sénégal et de la Coopération, à l’intellectuel et écrivain noir que je suis. Qu’elle me permette de lui dire al barka, a diarama, « merci », car elle m’a puissamment secouru »

« Lisez ce livre. Vous serez édifiés quant à la responsabilité des crimes dénoncés, de la « France de la finance et du commerce », de l’Europe impérialiste, du « capitalisme mondialisé », du colonialisme de naguère et de l’échange inégal d’aujourd’hui. Toute l’«élite » africaine aux affaires depuis des décennies ne peut que reconnaître avec Aminata qu’on nous a fait évoluer dans un « monde qui marche à l’envers », en imposant à nos paysans un marché qui rétribue mal leur travail ; un monde où, « au nom de l’efficacité, le couperet des institutions internationales de financement » tombe sur des économies surendettées et même sinistrées, et qui n’avaient nul besoin « d’être amputées de leurs entreprises nationales », donc de pousser vers la porte « des dizaines de milliers d’agents de l’Etat, souvent compétents et consciencieux, qui étaient aussi des pères et des mères de famille. »

 Ainsi que l’écrit Aminata Traoré, « jamais des jeunes originaires du Mali, du Sénégal, du Cameroun, ou de la Côte d’Ivoire ne seraient retrouvés comme un seul homme à des milliers de kilomètres des leurs, à Ceuta et Melilla ou à bord des embarcations de fortune qui les mènent souvent à la mort, si le Fonds monétaire international et la Banque mondiale n’avaient pas infligé vingt années durant à leur pays la médecine de cheval de l’ajustement structurel. »

Le préfacier conclut :

« Appartenant moi-même à la génération des aînés parmi elles (les élites), je me fais le devoir de leur dire qu’à mon sens l’arme la plus décisive, l’arme de destruction massive que nous pourrons opposer au sort calamiteux auquel notre continent parait voué, c’est son unité. »

L’analyse de Mme Traoré est souvent juste et percutante, mais tout y passe, la faute à la France, à l’Europe, au FMI (ses ajustements structurels), à la Banque Mondiale, à la mondialisation.

Mme Traoré dénonce la politique française sur l’immigration, la chasse aux immigrés, le co-développement.

En ce qui concerne ce dernier point et le chapitre qui lui est consacré, l’auteur met en exergue une belle citation de Joseph Ki-Zerbo (page 245) :

« Nan laara, an sara. (Si on se couche, on est mort).

Toujours la faute des autres ?

Ce livre est un cri, le cri d’une mère, et à ce titre, il mérite d’être entendu, mais pourquoi ne pas avoir le courage aussi de s’interroger sur la responsabilité des pères et des mères qui mettent au monde des enfants dont ils savent pertinemment que leur vie sera difficile s’il n’ y a pas un sursaut salutaire de leurs élites ?

A titre d’exemple, citons un dossier tout à fait intéressant sur la situation d’un Etat voisin du Mali, le Niger, paru dans le journal La Croix du 7 février 2012,intitulé « Au Niger, la malnutrition recule », et ce journal d’évoquer tout un ensemble d’évolutions favorables de la situation alimentaire de ce pays, mais sans faire censure d’un problème démographique très important pour ce pays du Sahel.

« Les autorités recensent 15 millions d’habitants aujourd’hui. Au rythme actuel, ils seront 50 millions en 2050 à vivre dans un pays désertique et semi-désertique. Maitriser la croissance démographique reste un défi. Ici, on ne parle jamais de contrôle des naissances, un terme tabou, mais d’espacement des grossesses par la pilule, le stérilet ou l’implant contraceptif

Et à cet égard, rien n’est possible sans le concours des maîtres d’écoles coraniques qui ont une grande autorité sur la population.

« Si certains restent réticents, la majorité des marabouts adhère à l’argumentaire de l’ONG. (MDM). Moukeila Momoni est l’un de ces imams qui parcourent les villages pour s’entretenir avec les leaders religieux. »

« Sans la religion, le message ne passe pas, précise cet érudit. Or, il n’y a rien dans le Coran qui s’oppose au planning familial. Au contraire, il est dit que pour bien nourrir ses enfants, il faut espacer les naissances. » (page 3)

Il existe un grave et ancien malentendu entre les élites d’Afrique noire française et les élites françaises : ces dernières, et pour une petite minorité, ne se sont véritablement intéressé et senti concernées par ces territoires qu’occasionnellement, et n’ont souvent découvert la réalité de l’outre-mer qu’après leur indépendance, et de nos jours, avec les courants d’immigration.

Mme Traoré a un discours dont un des fondements, sinon le principal, est : vous avez une dette à notre égard, quoi que vous disiez ou vous fassiez, et nous nous devons de vous le rappeler chaque jour, et c’est là qu’est le malentendu !

Côté politique

Pourquoi faire l’impasse sur la responsabilité des dictateurs qui se sont succédé au Mali entre 1960 et 1991 ? Et il n’est pas interdit de se demander si la gouvernance de type démocratique qui a suivi, alors considérée comme exemplaire par rapport à beaucoup d’autres pays d’Afrique, ne masquait pas certains vices qui ont été à l’origine de la crise actuelle qui ravage le pays.

Cela dit, il est évident que les frontières tout à fait artificielles du Mali, datant de l’époque coloniale rassemblent des régions très contrastées: quoi de commun entre celles de Kayes, de Bamako, ou de Tombouctou ? Sinon peut-être la religion.

Jean Pierre Renaud

Post scriptum : pour les lecteurs qui aimeraient compléter leur connaissance de la culture africaine et de son passé colonial, deux auteurs, en particulier, MM Hampâté Bâ et Kourouma ont excellemment traité ces sujets dans plusieurs romans : en ce qui concerne le premier, dans  « L’étrange destin de Wangrin », « Amkoullel, l’enfant Peul » et dans « Oui, mon Commandant », et pour le deuxième, notamment dans « Monne, Outrages et Défis », et « Les soleils des indépendances ».

            Deux autres livres au contenu plutôt décevant, l’un intitulé « Katiba » de M.Ruffin évoque le terrorisme islamique nouveau des peuples du Sahara, avec toutes les possibilités qu’offre cet immense désert,  mais on a du mal à entrer dans une intrigue plutôt artificielle, l’autre intitulé « Les anciens dieux blancs de la brousse » de M. Billeter évoque le demi-monde des blancs qui continuent à hanter le Burkina-Fasso, avec un brin d’histoire, notamment le rôle du chirurgien – dentiste patenté de Mitterrand pour la Françafrique.

Le film « Royal Affair » de Nicolaj Argel

 Un film historique tout à fait intéressant, même s’il frise quelquefois la bluette ou le mélo, mais qui nous remémore une des révolutions démocratiques les moins connues d’Europe, celle du Danemark.

Sous l’impulsion d’un roi étrange et que l’on disait fou, Christian VII , mais avant tout  de  Caroline  Mathilde de Bavière, reine du Danemark, avec l’appui du médecin du roi, Johann Struensee devenu son amant, le Danemark fit sa révolution, dans l’Esprit des Lumières du XVIIIème siècle.

L’heure n’était toutefois pas encore propice et le poids de la monarchie conservatrice ainsi que l’inconstance du roi ont eu raison des velléités démocratiques  de  ce « couple » qui fut, pour le médecin, décapité, et pour la reine, exilée.

Cette expérience éphémère et tragique eut néanmoins le mérite de jeter les bases de la deuxième révolution, accomplie, celle-là, par le fils de la reine.

              Alors que nous avons souvent tendance en France, à considérer que le révolution de 1789 fut le fer de lance de l’évolution démocratique du monde occidental, en dépit de tous ses excès, ce film nous rappelle que trente ans avant, .une reine  à peine âgée de 20 ans  avait tenté d’offrir à son pays les bases de la démocratie.

Un film qui donne de « l’hygiène » à notre culture historique, tout en nous distrayant du début à la fin. Un film qu’il faut voir  pour ses décors et ses costumes, mais avant tout pour le message qu’il délivre sur les intrigues de la cour afin de conserver à tout prix pouvoir et privilèges.

Avec sa concubine préférée

Humeur Tique : Le Mariage pour tous ! Avec Usbek, Rica, et les Lettres Persanes de Montesquieu !

Ou le regard de deux Persans sur l’étrangeté des mœurs françaises !

Au XVIIIème siècle

« Usbek à Rica, à°°°                     le 10 décembre 1712

       « Te raconterai-je la dispute intellectuelle et morale à laquelle j’assistai hier dans un des endroits à la mode de Paris, sous les allées couvertes des jardins du Palais Royal ?

            L’un de mes amis s’étonnait que la première dame de la Cour de France s’invite dans le débat difficile du mariage pour tous, en faisant remarquer à son entourage qu’elle n’avait pas cru bon, alors que le droit lui en reconnaissait le droit, d’en bénéficier elle-même.

Etrange contradiction, d’autant plus que la situation de l’intéressée, première concubine du prince, n’est pas si loin, en définitive, et contrairement aux apparences, de celles des concubines de mon sérail. »

Florange, ses hauts fourneaux et l’acier de la France!

Quel grand gâchis pour les hommes et les femmes de Florange, pour la Lorraine, mais tout autant pour la France, son histoire sidérurgique, et notre « reliquat » d’indépendance !

            Je vous avouerai que je n’ai pas encore compris comment ce dossier avait été géré, sur le plan humain d’abord, et sur tous les autres plans, stratégique pour notre pays, politique, économique, financier, et prospectif.

            Je n’ai pas vu mettre sur la table tous les enjeux et toutes les données de ce dossier sensible, alors que les médias sont saturés de consultants et d’experts en tous genres.

            Bercy ne disposait plus d’une force de frappe de réflexion et d’action suffisante dans ce dossier ?

            Quelles sont les questions centrales qui auraient dû conduire à un autre et vrai choix politique ?

 1 – La France a-t-elle encore besoin de produire sur son territoire de l’acier ?

La réponse est oui, compte tenu de son intérêt économique stratégique.

2 –  La France est-elle la plus mal placée, compte tenu des traditions sidérurgiques de la Lorraine, pour redonner un nouvel élan à de nouvelles technologies de l’acier ?

La réponse est non

3 – Un investissement de recherche en innovation de l’ordre d’un ou plusieurs milliards est-il hors de notre portée, afin de préparer l’acier de demain ?

La réponse est non,alors que la France gaspille encore des milliards dans toutes sortes de niches fiscales sans intérêt ou mal contrôlées, et qu’elle trouve les milliards nécessaires au financement de projets mal ficelés ou d’expéditions coûteuses à l’étranger.

            Et nul besoin de l’Union Européenne pour faire ce choix !

            N’ayant pas plus l’esprit libéral que l’esprit dirigiste, car tout dépend des situations et des chronologies, j’aurais été partisan, dans le cas présent, et pour au moins les trois raisons énoncées ci-dessus, de nationaliser ces hauts fourneaux et de donner à une nouvelle société les moyens financiers nécessaires pour innover et se repositionner sur les nouveaux et futurs marchés de l’acier.

Donc oui à une mesure de nationalisation temporaire !

Jean Pierre Renaud

Droits des femmes, violences conjugales, violences physiques et morales, le cas du viol

Droits des femmes, violences conjugales, violences physiques et morales, la grande relativité de ces concepts, à travers l’histoire, les pays, et les religions, avec souvent l’extrême difficulté de la compréhension de l’intime…

Le cas du viol

Et en exergue de réflexion, un épisode tiré de la Genèse de la Bible (19 Sodome et Gomorrhe), deux anges invitent Lot, neveu d’Abraham, sa femme et ses deux filles, à quitter Sodome, sans se retourner, avant que Dieu ne détruise par le feu ces villes maudites : 

«  La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel….

            Dans sa fuite, « Il habita dans une caverne, lui et ses deux filles. L’aînée dit à la plus jeune : Notre père est vieux ; et il n’y a point d’homme dans la contrée pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. »

            Les choses ont changé depuis, mais ont-elles véritablement changé ?  compte-tenu de l’évolution du monde, et de la montée en puissance, tout à fait justifiée, mais souvent difficile, du droit des femmes, de leur droit à l’égalité de traitement ?

           Le film égyptien Le bus 678 (voir le blog du 12/07/2012) nous propose un éclairage sur la condition de la femme égyptienne au Caire, différent de celui qu’on peut avoir en France, mais le droit des femmes à l’égalité peut encore beaucoup progresser.

            Un autre film « Le cahier » (voir le blog du 10/03/2010) nous a fait découvrir l’extrême difficulté que les petites filles afghanes rencontraient pour triompher des résistances culturelles et religieuses de leur société.

            Et dans certaines de nos banlieues, la situation et les peurs de toutes ces jeunes filles et femmes si bien décrites dans le documentaire « Les roses noires » (voir le blog du 15/10/2011)

            Et les quelques chiffres publiés ces derniers mois sur la condition des femmes françaises montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire : une femme meurt tous les trois jours sous les coups d’un conjoint, 96% des congés parentaux sont attribués à des femmes, les femmes gagnent en moyenne de 10 à 20% de moins que les hommes, à poste de travail égal, etc…

Ceci dit, la condition de la femme dans la plupart des pays occidentaux est bien supérieure à celle de beaucoup d’autres pays du monde, et nos gouvernements seraient bien inspirés de développer une information continue sur la liberté des femmes en direction des pays les plus rétrogrades, par chaines de radio ou de télévision interposées

Le progrès de l’humanité passe en effet par la reconnaissance du droit des femmes.

                                                                    Le viol

La définition pénale

Selon la définition du code pénal, articles 222-23, le viol se caractérise comme «  tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise »

Le viol résulte donc d’une pénétration sexuelle, par un sexe  dans un sexe, dans l’anus ou dans la bouche

C’est aussi la pénétration dans ces mêmes organes de tout objet, de quelque nature qu’elle soit mais c’est aussi pour le sexe et l’anus, la pénétration digitale

La variété des situations et des acteurs

Le viol peut être commis par un ou plusieurs inconnu(s) mais aussi souvent par un proche de la famille (un ami, un oncle, un ½ frère, un  beau-frère…,  mais aussi un médecin généraliste ou spécialiste, ou encore un ouvrier qui intervient sur des travaux d’intérieurs ou qui pénètre dans le logement de la victime….

Le viol peut donner lieu à plainte lorsqu’il est commis par le conjoint de la victime, par son ex conjoint ou en instance de séparation. Ces derniers cas sont délicats à traiter.

Une qualification souvent difficile

Comment appréhender la notion de viol lorsque la plaignante déclare être en instance de divorce ? Comment appréhender le viol commis par un conjoint que l’on accepte un jour et refuse un autre ? S’agit­- il de viol ou plus exactement d’agression sexuelle ? Le mari ou le concubin qui a des relations sexuelles avec sa femme, alors que celle-ci ne le souhaite pas, ou l’ancien amant qui revient au domicile de son amie et lui impose une relation sexuelle, éventuellement sous l’emprise de l’alcool pour les deux parties, sachant toutefois qu’en matière pénale, le fait pour l’auteur d’être sous l’emprise de l’alcool peut  constituer une circonstance aggravante.

Une répression pénale accrue

La répression pénale est accrue si le viol est commis avec certaines circonstances parmi lesquelles :  

La vulnérabilité de la personne victime: il convient alors d’établir cette vulnérabilité qui peut être une grossesse, une infirmité quelconque visible, mais également des troubles psychologiques, de la dépression, l’âge… La jurisprudence considère par exemple qu’une femme en état de dépression est moins à même de se défendre qu’une personne indemne de toute pathologie de nature psychologique …

La qualité de l’auteur : un ascendant ou toute personne ayant une autorité de droit ou de fait sur la victime ou une personne ayant autorité de par ses fonctions employeur, médecin ou assimilé. A cet égard on peut citer l’exemple du père, du grand-père, de l’oncle de la victime mais aussi le viol commis par le gynécologiste, l’ostéopathe, ….  Dans cette dernière spécialité, un praticien connu de la place parisienne a pu faire les beaux jours d’une certaine chronique judiciaire.

Il ne faut pas oublier que le viol existe et dans des proportions non négligeables entre adultes de même sexe et notamment au détriment des hommes homosexuels, (dont les plaintes  sont encore peu nombreuses).

Une omerta ?

Le refus des autorités  politiques et judiciaires de traiter ces affaires ? Non sauf peut- être lorsqu’il y a un notable en cause, et c’est encore plus ou moins vrai avec les médias actuels.

Mais le viol n’est pas toujours facile à caractériser.

Sauf les cas simples du viol par un inconnu, dans la rue par exemple, une jeune femme est emmenée de force par un individu alors qu’elle rentre chez elle ou qui s’introduit dans son immeuble à sa suite, prend l’ascenseur avec elle, le bloque entre deux étages et lui impose une fellation.

 Il faut que la victime soit crédible, que les faits qu’elle dénonce soient vraisemblables. C’est le cas par exemple de la femme qui donnera successivement des versions totalement différentes des faits subis, en se trompant sur les dates et les lieux, et en décrivant des violences que les expertises médicales ne peuvent corroborer.

A l’évidence aussi, les faits ne doivent pas  dater de trop longtemps, pour pouvoir rechercher des preuves, et des traces telles que des traces d’ADN.

Les difficultés seront d’autant plus grandes que l’auteur sera un proche et que son pouvoir de pression et d’intimidation sera grand.

Que dire aussi de ces femmes qui acceptent d’avoir des relations sexuelles pour obtenir un travail et qui dénoncent les faits lorsqu’elles sont évincées ? Y a- t-il viol ou abus de faiblesse, ou peut-être encore harcèlement ?

Le viol est de toute façon la manifestation d’un abus de faiblesse dans la mesure où il est commis par une personne qui physiquement et/ou psychologiquement est  plus fort.

On peut dire aussi qu’il  est la forme ultime du mépris  et de la violence avant le meurtre. Mais comment interpréter le viol commis par un médecin ? Par un conjoint éconduit ?  Dans les cas  des violeurs du monde médical, et surtout lorsqu’il s’agit d’un praticien réputé, il n’est pas rare que les victimes hésitent à dénoncer les faits, car elles éprouvent une sorte de culpabilité qui les conduit à penser qu’elles sont sans doute  coupables d’avoir été « provocatrices »

            Dans le cas d’un viol par un parent ou un employeur par exemple, la victime se voit souvent intimer l’ordre de ne rien dire, sous peine de violences, ou dans le cas de l’employeur, de licenciement.

L’omerta, si elle existe encore de nos jours, est aussi le fait des victimes elles- mêmes  qui préfèrent cacher cet épisode funeste, plutôt que d’en parler même à leur proches. Ce n’est pas toujours facile d’étaler ce type d’intimité devant ses proches, des tiers, puis une cour d’assise.

Et enfin, les auteurs ne sont pas toujours, loin s’en faut, identifiés ou identifiables.

En conclusion, des progrès incontestables ont été enregistrés dans la poursuite de ces crimes, mais il serait tentant du dire qu’au fur et à mesure de l’évolution des mœurs, les faits incriminés prennent souvent une qualification trop subtile pour être poursuivis.

Pomme acide

Humeur Tique ou Humour Tique: Où est l’opposition? Une discipline politique positive! Bonsoir les petits!

Humeur Tique ou Humour Tique ?

            Où est passée l’opposition ?

L’opposition UMP s’est évaporée avec la lutte des deux « Titans ». Elle est passée à la gauche de la majorité actuelle du Président Hollande !

La discipline politique positive !

Sur France 2, journal du soir du 5 décembre, un dossier consacré à la « discipline positive » une nouvelle école de santé familiale importée des Etats Unis.

Peut-être le gouvernement actuel trouverait-il grand profit à suivre un stage de « discipline positive » !

Bonsoir les petits ! Sur France 2, en soirée du 5 décembre

Enfin une éducation sexuelle ouverte à tous,  grâce à la maison Tellier, c’est-à-dire l’évocation d’un bordel « familial », un téléfilm tiré du grand Maupassant, à une heure de grande écoute !

Est-ce véritablement être bégueule ? Ou doit-on obligatoirement être « tendance » ?

Humeur Tique : Alerte rouge sur notre jeunesse !

Le Monde du 4 décembre « En France, 23 % des jeunes sont pauvres » en première page et pages 2 et 3

En page 2 « 18% des jeunes désœuvrés »

         Tous les signaux sont au rouge pour l’avenir de notre jeunesse, dette publique qu’ils seront chargés d’honorer ! Dette de la sécurité sociale qu’ils seront obligés d’acquitter ! France en grand désarroi culturel, politique,   économique, et social !

Les chiffres les plus inquiétants figurent à la page 2, car le concept de pauvreté peut ouvrir à discussion, mais moins les chiffres relatifs aux jeunes désœuvrés de 18 à 25 ans : « 18% des jeunes désœuvrés, c’est-à-dire « qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation. »

Ces statistiques méritent d’être décortiquées de près, car la moyenne cache beaucoup de disparités, comme le montre le tableau de ces chiffres, département par département, outre-mer compris.

Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une alerte rouge, et que la France doit mettre en œuvre tous les moyens pour offrir à nouveau un avenir à sa jeunesse, quitte à sacrifier certains de ses rêves de grandeur qu’elle nourrit encore dans le monde.

Mayotte sous le regard de la revue Hérodote, une impasse?

Océan Indien et Mayotte sous le regard de la Revue Hérodote (2012/2 – numéro 144)

« Existe-t-il un risque de vide stratégique dans l’Océan Indien ? »

« Géopolitiques mahoraise et réunionnaise : de la crise actuelle à un état des lieux régional » (Sophie Moreau et Aurélien Marszek)

Entre Mayotte et France, malentendu et impasse ?

            Tout d’abord, deux remarques sur la contribution relative à « un risque  de vide stratégique », la première avec la question pour qui, un tel vide stratégique, et la deuxième quant à l’affirmation qui concerne la situation de Madagascar « La répression sanglante exercée par le pouvoir affairiste de Marc Ravalomanana a suscité une mutinerie de l’armée, qui l’a déposé en mars 2009 »

            Un raccourci un peu rapide pour décrire la mise à l’écart du « toujours » président de la Grande Ile, et vraisemblablement une erreur d’interprétation, compte tenu des révélations d’un  des acteurs principaux de la venue au pouvoir de l’actuel président de la transition, grâce à un véritable coup d’Etat..

            Comment ne pas noter qu’en cas de résolution démocratique de cette grave crise, Madagascar pourrait jouer un rôle dans ce « vide stratégique », beaucoup mieux sans doute que le département de La Réunion ?

            Quant à Mayotte, nous avons déjà abordé la problématique de cette petite île sur ce blog, mais il nous parait utile d’y revenir avec l’éclairage sans complaisance des deux chercheurs cités ci-dessus sous l’ombrelle de la sérieuse et ancienne revue Hérodote.

            L’état des lieux effectué :

            Une résolution de l’ONU n° 3385 du 12 novembre 1975 a reconnu que Mayotte faisait partie de l’archipel des Comores.

            En 2007, une commission franco-comorienne a été mise en place « afin définir les modalités d’un rapprochement entre Mayotte et le reste de l’archipel » dont on ne connait pas les résultats.

            Il existe donc un bel imbroglio sur le plan international puisque que la France a accordé le statut de département français à Mayotte !

            Comme beaucoup d’observateurs, les deux chercheurs font le constat que l’immigration clandestine est très importante, de l’ordre de 30% de la population, et qu’au cours de la dernière crise – une information tout à fait intéressante – elle a été manipulée tout à la fois par les immigrés clandestins venus d’Anjouan et par les Mahorais eux-mêmes pour alimenter le cours de la crise :

            « Cette utilisation quasi hypocrite des immigrés clandestins, décriés mais tolérés et utilisés par ces mêmes mahorais qui les considèrent comme de véritables esclaves, est une donnée majeure de cette crise. En s’agitant, les Anjouanais servent indirectement les intérêts des Mahorais. » (page 152)

            La même analyse relève que 80% de la population a moins de vingt- cinq ans, avec de l’ordre de 8 à 10 000 mineurs isolés, enfants d’Anjouanais refoulés, lesquels ont joué un rôle important dans cette crise.

            De même qu’elle note les problèmes nouveaux que l’immigration comorienne ou mahoraise crée aujourd’hui dans l’île même de la Réunion :

            «  A la Réunion, le Comorien ou le Mahorais est désormais perçu comme le bouc émissaire idéal pour tous ceux qui voient en lui une menace en termes de délinquance de voie publique (cambriolages multiples et, en hausse, constante, agressions sexuelles), non sans fondement factuel, mais également pour les responsables politiques en manque de propositions politiques » (page 156)

            Des flux d’immigration clandestine qui ne risquent pas de s’arrêter, compte tenu de la proximité et de la perméabilité de Mayotte, île musulmane, à toutes les influences d’îles ou côtes de la même religion les plus proches.

            Avec un courage certain les deux chercheurs posent la question de fond quant au choix qu’a fait la France d’accorder le statut de département à cette petite île :

            « On peut dans ce contexte, s’interroger sur les raisons de la départementalisation de Mayotte dans la mesure où son intérêt géostratégique pour la France ne semble plus vraiment exister. La départementalisation est-elle la simple conséquence d’une promesse électorale de longue date ou y-a-t-il un intérêt politique ou économique pour l’Etat français ? » (page 159)

            Du pétrole ?  Pourquoi pas ? Mais est-ce que les Français ont véritablement été appelés à se prononcer sur cette décision, et auraient pris le risque de s’embarquer dans une nouvelle aventure de type « colonial », pour du pétrole ?

            Un vrai labyrinthe ! Une fois de plus, notre pays, pour de sottes raisons de grandeur, s’est engagé dans le labyrinthe maritime mahorais sans en connaître toutes les conséquences, et le gouvernement aurait été mieux inspiré en laissant à Mayotte son statut de territoire d’outre- mer, car telle était la ligne diplomatique bien inspirée du Quai d’Orsay.

            Et je vous avouerai qu’une fois de plus je me demande si nos gouvernements ne sont pas devenus inconscients ou fous, en engageant la France dans des aventures qui ressemblent étrangement à toutes les aventures coloniales de la Troisième République, lesquelles ont mis du temps, beaucoup de temps, à se dénouer plus ou moins bien avec la décolonisation.

Jean Pierre Renaud