« L’inflation met en péril les associations »

La flambée des coûts remet en cause le fonctionnement  et la pérennité des associations caritatives, qui voient le nombre de leurs bénéficiaires exploser et la générosité s’éroder »

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Le Figaro, pages 10 et 11 des 9 et 10 septembre 2023

« Collectes alimentaires : l’élan du cœur demeure mais les donateurs regardent de près à la dépense »

Patrice Douret président des Restos du cœur « Il faut ouvrir très vite un débat  national et lancer  un plan d’urgence »

Le Figaro, pages 10 et 11 

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Vaste sujet, et très sensible sujet pour qui a connu ou connait encore le monde des associations au carrefour de  très nombreuses questions caritatives, administratives, sociales, politiques, ou tout simplement du fonctionnement des associations et de leur contrôle sous l’angle de l’intérêt général.

          Le Président des Restos du cœur veut un « débat national » et un « plan d’urgence », une initiative intéressante et utile compte tenu des enjeux caritatifs et politiques, mais sans tabous, et dieu sait s’il y en a.

            Rappelons tout d’abord que l’enjeu financier du problème portait en 2021 sur 2, 84 milliards d’euros (rapport Sénat), ce qui n’est pas négligeable.

Première question, le régime juridique des associations fixé par une loi libérale de 1901, dans une France très différente de la nôtre, est-il adapté à la société d’aujourd’hui ?

Rien de plus facile que de créer une association, de la déclarer en Préfecture et de faire à peu près n’importe quoi, sauf dénonciation un jour d’activités suspectes. Les Préfectures n’exercent quasiment aucun contrôle.

Aux yeux d’un connaisseur de ce milieu, la forme juridique en question couvre toutes sortes de « marchandises », et dans le cas considéré, favorise les dérives mercantiles du système caritatif, faute de contrôle suffisant.

Au-delà d’un seuil de perception de dons de 153 000 euros,  les associations peuvent faire l’objet d’un contrôle de la Cour des Comptes, mais ce type de contrôle, sauf erreur, ne fait pas l’objet de rapports annuels, de statistiques, d’avis sur un sujet aussi sensible.

Existe-t-il vraiment ?

De son côté, le Parlement semble étrangement absent d’un domaine public où prospère un business caritatif qui alimente les flux d’immigration  illégale, tout autant que le détournement des aides au profit de publics qui ne devraient pas y avoir droit.

Je pense qu’il existe toujours telle ou telle société qui vendait ses services à des milliers d’associations, avec impression de prospectus et marketing.

Dans la situation actuelle de la France et de l’inflation, le moment ne serait-il pas venu de procéder à un audit généralisé de notre système de dons défiscalisés, et d’avoir le courage civique d’exercer un véritable contrôle des bénéficiaires du système.

Nous recevons des appels aux dons qui défient à la fois le bon sens, et notre conception du bon usage de l’argent public : je serais tenté de dire quel gaspillage ! Quand il ne s’agit pas d’actions humanitaires qui défient l’entendement et la bonne santé de notre pays.

Jean Pierre Renaud                    Tous   droits  réservés

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