Un Ministre de l’Education « visible » ? Trop « visible » ?

Minorités, discrimination,  racisme, laïcité, le nouveau panier à salade sociétale de Monsieur Pap Ndiaye

            Comme il aime le faire dans la plupart des secteurs des institutions de la République Française, le Président actuel a fait le choix d’un ministre au style disruptif, un ministre qui vient de faire irruption dans le domaine très sensible de la laïcité républicaine.

            Il s’agit d’un sujet qui m’a toujours concerné à la fois sur le plan familial, professionnel, et politique, un sujet que j’ai abordé et traité sur ce blog à de multiples reprises, peu de temps après sa création, le 6 mars 2011, à l’occasion de l’interview du ministre actuel par M.Joignot dans le Monde Magazine.

            Afin de bien comprendre la ou les thèses historiques et politiques défendues par l’intéressé, j’avais complété mon information en lisant le livre « La Condition Noire » édité en 2008, et en publiant une petite chronique de lecture le 16 mai 2011.

            Vous trouverez le texte des deux chroniques en annexes 1 et 2.

            Ces jours derniers, Monsieur Pap Ndiaye a défrayé la chronique politique de notre pays en signant l’arrêté du 13 avril 2023 qui élargit le champ de compétence du Conseil des Sages de la Laïcité à « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et toutes les formes de haine et de discriminations ».

            Il s’agit bien d’un virage institutionnel, idéologique, et politique que ce nouveau ministre vient de faire prendre à la République, pour combien de temps (?), en signant  cet arrêté du 13 avril modifiant 1) les compétences du Conseil des Sages de la laïcité , 2) sa composition, 3) le rôle nouveau du ministre dans une nouvelle composition du Conseil des Sages de la laïcité, chargé cette fois d’assurer la police de sa communication et de sa saisine.

            Il est évident que ces modifications de composition et de compétence mettent en cause le contenu et la mise en application de la loi de 1905 sur la laïcité, alors qu’elle fait l’objet déjà de multiples attaques liées à la mondialisation, au multiculturalisme, et à la poussée islamique dans notre pays. En 2020, la décapitation du professeur Paty en fut le malheureux symbole.

Les initiatives de ce ministre  ne vont certainement pas servir la laïcité de la République, et méritaient un débat au sein des institutions parlementaires, Assemblée Nationale et Sénat. Ont-elles au moins été débattues au sein du Parti Renaissance ?

Fait du Prince ? Incontestablement !

En 2011, les propos de Monsieur Pap Ndiaye dans une interview du Monde Magazine avaient surpris, la thèse historique  qu’il a développée dans le livre « La Condition Noire » publié en 2008 avaient suscité de la curiosité et de l’intérêt, mais elle souffrait à mes yeux d’une carence  d’analyse des contextes historiques de la France des flux d’immigration, d’un manque de statistiques reconnu par l’intéressé, faute de l’interdiction faite dans notre pays de livrer des statistiques dites ethniques, dont le ministre actuel était partisan…

Au lieu de nous lancer dans une nouvelle polémique sur le qui fait quoi d’un ministre de l’Education Nationale, nous devrions l’inviter à établir la statistique de la population accueillie dans nos établissements scolaires publics selon leurs origines, leurs lieux de naissance, établissement par établissement, et de voir ce qu’il faudrait changer.

Il y a quelques années, le ministre actuel s’est lancé dans une mission de mesure de la diversité dans une de nos institutions artistiques  les plus prestigieuses, l’Opéra de Paris.

 Très curieuse initiative dans un domaine de l’art, qui par définition, en tout cas en France, use de la plus grande liberté de choix.

Le ministre prône la « diversité », s’élève contre les discriminations, le Président l’a nommé à un poste de choix pour en faire la mesure, mais qu’il ne se mêle pas de tout mélanger, laïcité, racisme, ou antisémitisme.

Revenons au pays de Descartes et de la Raison !

Revenons aussi sur les contextes historiques d’une France qui ne commença à faire la connaissance du monde noir qu’à partir des années 1980-1990, avec les flux migratoires venus d’Afrique  noire, causés en partie par l’explosion démographique de ces pays dans l’incapacité d’offre un avenir à leur jeunesse.  Avant les indépendances, la France n’avait, contrairement à ce que raconte Pascal Blanchard et ses amis, qu’une connaissance très livresque des mondes noirs.

L’immigration noire, grâce à une meilleure santé publique locale  a fait un bond à la fin du siècle sans qu’elle soit officiellement mesurée pour des raisons d’hypocrisie politique bien française.
            Dans les années 60, on voyait des noirs dans les grandes villes universitaires, ou dans les grandes métropoles, mais pas dans nos chefs-lieux de département, à Montbéliard, ou au Mans…

Les questions de « diversité » ne se posaient pas.

Dans de telles conditions historiques, le débat ouvert par Monsieur Ndiaye sur la condition des Noirs dans notre pays, confrontés au « paradoxe identitaire » énoncé par l’intéressé ne se posait pas, vouloir être à la fois « visible » politiquement et « invisible « socialement » ne se posait pas.

L’auteur parle de « paradoxe minoritaire »

L’auteur écrit : «  voulant être invisibles du point de vue de notre vie sociale…Mais nous voulons être visibles du point de vue de nos identités culturelles noires, de nos apports précieux à la société et à la culture française. » (page 361) 

Avec les polémiques que ce ministre vient  d’enclencher sur l’ensemble de ces sujets sensibles», il a au moins l’assurance d’être visible, peut-être trop…

Avec les polémiques que ce ministre vient  d’enclencher sur l’ensemble de ces sujets sensibles», il a au moins l’assurance d’être « visible », peut-être trop…

Un mot enfin sur une autre décision de ce ministre, demander à l’enseignement privé de faire de la mixité sociale, vaste et épineux sujet, compte tenu d’au moins deux facteurs, son historique français et la complexité du contenu de l’expression « mixité sociale », dans le cas d’un ministre qui en a l’expérience concrète.

      Jean Pierre  Renaud                                  Tous droits réservés

Annexe 2

Faites connaissance avec le nouveau Ministre de l’Education Nationale

  1.  « L’identité se décline au pluriel »

         Ma chronique du 6/3/2011 sur ce blog

  1. Lecture critique du 16/5/11 : le livre « La Condition Noire »

&

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question préalable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça »  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.

Le « Suicide Assisté » de la France

Les discussions récentes sur les fins de vie, les propositions faites sur l’euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs, propositions émanant d’un collectif de citoyens et citoyennes tirés au sort, s’inscrivent tout à fait dans le paysage d’une gauche sociétale privée de toute créativité politique et économique.

Incontestablement, le « suicide assisté » de chaque citoyen et citoyenne intéresse plus ces fausses élites que le « suicide assisté » de la France !

Les solutions sont connues, mais elles supposent un courage politique que n’ont pas eu nos gouvernants depuis plusieurs dizaines d’années : ordre public, réforme des institutions européennes, transfert du pouvoir parisien aux régions, chasse aux bureaucraties de tout poil, contrôle effectif de l’immigration en passant au peigne fin tous nos accords diplomatiques sur le sujet…

Notre scepticisme sur ce programme des « sans jours » qui renoue avec le passé parisien :

« On trouve tout à la Samaritaine » !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

« Algérie »

« L’aveuglement de Macron »

Le Figaro Magazine 21/04/23, page 45

Charles Jaigu

                        A maintes reprises, j’ai traité de l’actualité algérienne et de la guerre d’Algérie (1954-1962) : la dictature FLN  étant toujours au pouvoir depuis plus de 60 ans, ma conclusion se résumait au slogan « Vive l’Indépendance de  la France ! »  

             Les relations internationales que la France entretient avec ce pays sont incompréhensibles et font de notre pays une « maison de passe » pour l’immigration algérienne en vertu d’un accord international obsolète datant de 1968.

Et pendant ce temps-là les officiels algériens s’adonnent à la même ritournelle sur la France « coloniale », oublient les années noires des années 1990, et continuent un double-jeu qui permet d’offrir à leur jeunesse la soupape de l’émigration vers la France.

            Charles Jaigu nous propose une chronique qui illustre clairement les enjeux de ce dossier sensible et l’aveuglement des gouvernements qui se sont succédés, avec le cas très particulier d’un Macron toujours en quête de faits d’éclat, alors que les Français et les Françaises se foutent complètement de ces fausses querelles de mémoire…

            Le journaliste cite un exemple du double jeu algérien, avec un acteur tout à fait représentatif de ce milieu corrompu, un des conseillers de Tebboune, un exemple qui s’est répété au fur et à mesure des années, aujourd’hui au sujet de la visite programmée, puis décalée, du Président FLN actuel de l’Algérie :

            « C’est M. Boualem Boualem, le conseiller juridique du président Tebboune, qui a été à l’origine de cette campagne antifrançaise. Cela ne l’a pas empêché dans la grande tradition de se faire hospitaliser quelques semaines plus tard … en France où il se trouve actuellement, nous confie un diplomate. Alger  ne croit qu’au rapport de force, ils ont été formés par les soviétiques, et ils continuent de commercer avec Poutine. » (page 48)

            Est-ce qu’enfin la France ne mériterait-elle pas un gouvernement qui mette ce dossier cartes sur table, que nos médias communiquent sur les richesses, les biens qu’une partie de la nomenclature FLN accumule chez nous ?

            En tout cas, pas de FLN sur les Champs Elysées !

                     Jean Pierre Renaud                    

PS : Il y a quelques semaines j’avais publié une petite chronique intitulée « Le Corbeau et le Renard » qui faisait référence au rôle de Stora sur les mémoires, avec le fromage des migrations.

« ZFE : les élus face à la colère des automobilistes »

Le Figaro du 6/03/2023 Première page

En 2016, les ZFE ?  La nouvelle usine à gaz écolo du couple François Hollande, Président de la République et Ségolène Royal, ministre de la Transition écologique.

« L’à peu-près politique » écolo !

Pour reprendre l’expression de Nicolas Bouzou : effectivement « la France souffre de l’à peu-près », mais dans de très nombreux domaines !

            Ancien préfectoral, j’ai tenté de comprendre le nouveau système écolo mis en place dans les villes de plus de 150 000 habitants pour limiter la mortalité qui serait causée par la pollution de l’air et notamment les particules fines.

            Le ministère a publié un guide de plus de 50 pages pour expliquer comment il fallait procéder pour mettre en place ces nouvelles machines bureaucratiques.

            Seuls petits problèmes, et ils sont innombrables, elles ont pour fondement juridique et démocratique des statistiques mouvantes, instables et privées de rigueur scientifique.

            Sur de telles bases et pour faire Ecolo, un Président parait-il socialiste, François Hollande met en place une formidable machine de discrimination  sociale ! Haro sur les voitures des pauvres et vive les Bobos qui ont les moyens de passer à l’électrique !

            Le Figaro donne la parole à François Gemenne, politologue,  auteur d’un bouquin chez Fayard sur ce type de sujet, je cite :

             Le Figaro : « Les zones à faibles émissions (ZFE) suscitent une forte contestation. Cette réticence vous étonne-t-elle ?

Monsieur Gemenne : « La colère que peuvent engendrer les ZFE ne m’étonne pas du tout. Nous le savons depuis le début : cette mesure bien qu’indispensable au regard du nombre de morts par an (plus de 40 000) liés à la pollution atmosphérique, est très impopulaire et demande un certain courage politique… »

Il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une statistique médicale officielle, mais d’une « estimation » publiée par Santé Publique France, ce qui n’est pas du tout la même chose.

            Dans la Métropole du Grand Paris, Santé publique France « estime que 6 000 décès prématurés par an pourraient être pourraient être évités ».

            Inutile d’avoir fait des études statistiques fouillées pour s’interroger sur le fondement scientifique de ce type de mesure démagogique qui sape la confiance qui peut être accordée aux mesures de santé écologique.

            Les mêmes dirigeants, avec le soutien de la Ministre Ecolo remuante Duflot, ont  mis en branle, sans études suffisantes et prévisions une machine politique dont l’ambition démagogique était d’atteindre un pourcentage de 50% d’énergie renouvelable pour la production de notre électricité :

    François Hollande :      « Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2O25. Cela commence aujourd’hui. »

            Jean Pierre Renaud              Tous droits réservés

Hommage à la liberté de la Russie !

Avec l’opposant russe Kara-Mourza !

Le Figaro du 18 avril 2023, page 5, Alain Barluet

« Condamnation stalinienne de l’opposant russe Kara-Mourza »

« L’une des dernières personnalités critiques du Kremlin à n’être pas déjà incarcérées ou en exil écope de 25 ans de prison »

Un extrait :

« La Russie sera libre, dites-le à tout le monde », a dit Vladimir Kara-Mourza, après le verdict. La semaine dernière, à l’issue de l’impitoyable réquisitoire du juge Podoprigorov, il avait eu des mots bouleversants :

« Je sais qu’un jour viendra où les ténèbres qui recouvrent notre pays se dissiperont. Quand le noir sera appelé noir, et le blanc, blanc. Quand sera officiellement reconnu que deux fois deux font toujours quatre, quand la guerre sera appelée guerre, que l’usurpateur sera appelé l’usurpateur et quand seront désignés comme criminels ceux qui ont instigué et déclenché cette guerre, et non ceux qui ont essayé de l’arrêter. Ce jour viendra aussi inévitablement que le printemps succède à l’hiver le plus froid. »

Hommage à la liberté de l’Algérie !

Le même jour dans le Figaro et vous, page 34, Figaro-Ci… Figaro-Là :

Le FLN dans la clandestinité officielle de Macron ?

« Liberté de la presse : le Parlement européen épargne l’Algérie »

« Une résolution du Parlement européen dénonçant l’Algérie pour la condamnation à 5 ans de prison du journaliste Ihsane El Kadi devait être soumise aux eurodéputés le 20 avril. Ce texte, défendant la liberté de la presse, a été retiré  de l’agenda avec l’appui des députés macronistes de Renew, qui ont changé d’avis sur le sujet alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune (notre photo) est attendu en France du 2 au 5 mai. »

Tebboune le président de l’Algérie FLN viendrait donc en France du 2 au 5 mai ? L’ancien officier SAS que  je fus dans les années 1959-1960, et qui agissait pour la liberté de l’Algérie, invite ses anciens frères d’armes encore vivants  à manifester, sur nos places publiques,  contre la présence de ce Président FLN ami d’un Poutine assassin !

Jean Pierre Renaud   

Œufs de Pâques 2023

Trois Têtes d’œuf en Chine…

Macron : Hello Joe Xi ! Here, the Chief of the French Country !

Je tapote affectueusement le dos de Xi…

On s’y serait cru à lire le récit du Figaro du 7 avril 2023 sous le titre trompeur de :

« A Pékin, Macron pointe les contradictions de Xi »

Mais beaucoup mieux la suite du récit de Sébastien Falletti ! 

Sur la place Tiananmen, seul devant le grand Hall du Peuple, où l’attend Xi Jinping, « … Emmanuel Macron bondit de la limousine fabriquée jadis pour Mao, et salue chaleureusement le président chinois au regard de sphinx, avant de passer en revue les troupes au garde à vous, baïonnettes au poing, au son de la fanfare. Le président français se met dans le pas lent du secrétaire général du Parti, et tapote affectueusement le dos de son hôte impassible, brisant un instant la gravité du protocole… »

Décidément, il ne s’agissait pas uniquement du protocole officiel, mais de tout un ensemble de codes de politesses de la tradition  chinoise qui vous apprend à toujours garder ses distances.

Un mot sur la présence de Raffarin aux côtés de Macron, le nouveau Mamamouchi chinois, et sur l’absence de Fabius qui avait sans doute oublié qu’il exerçait la fonction de Président du Conseil Constitutionnel en pleine tempête politique.

Jean Pierre Renaud

Joyeuses Pâques !

Paris a-t-elle des chances de rejoindre le statut du droit commun des communes ?

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BENOÎT DUTEURTRE

« ANNE HIDALGO S’OCCUPE DE TOUT SAUF DE PARIS »

Le Figaro des 1er et 2 avril 2023, en première page :

« Climat, Ukraine, immigration… Anne Hidalgo s’occupe de tout sauf de Paris » page 16

« … argumente l’écrivain  amoureux de la Ville Lumière »

Il y a quelques semaines j’avais rédigé une chronique sur un sujet qui m’était familier, et qui éclaire, je l’espère, le débat engagé.

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Paris, une Commune en excès de pouvoir !

« Dati «  Hidalgo saigne les Parisiens par l’impôt » Marion Mourgue Le Figaro du 30/11/2022, page 7

Ce sont les minorités qui nous gouvernent !

Une interview dont le contenu est intéressant pour un ancien haut fonctionnaire qui a contribué à la mise en place de la grande réforme institutionnelle des années 1975- 1980 redonnant un maire à la capitale.

            Cette interview pose une série de questions,  mais n’aborde pas, à mes yeux, les problèmes de fond de Paris Capitale de la France, c’est-à-dire l’inadéquation  des institutions parisiennes des années 70 à l’évolution de la région parisienne et du pays, face à l’évolution des pouvoirs, notamment l’émergence et l’explosion des réseaux sociaux et de la communication.

Paris occupe  une « position stratégique » inégalable en France.

            Le 19 octobre 2021, je publiais une chronique intitulée « Les destinées de Paris « Commune » ou « Etat dans l’Etat » ?

            J’écrivais : « Presque  quarante ans après les réformes des années 70-80, les  relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens. »

            Traitons successivement questions du jour et questions de fond :

Les Questions du jour

Les chiffres cités ?

            Mme Dati : « …. Je dénonce effectivement l’explosion d’une dette qui s’élève à 10 milliards d’euros. »

D’où vient ce chiffre dont je n’ai pas trouvé la source ? Je ne l’ai pas trouvé dans les derniers rapports de la Chambre Régionale des Comptes.

« Tours de passe-passe comptables » : lesquels, faute d’audit effectué par les oppositions au Conseil de Paris ?

« Nous exigeons depuis deux ans un audit de la gestion de la ville… »

Il y a bien longtemps que l’opposition aurait pu le faire si elle l’avait décidé. Elle n’en n’aurait eu ni la compétence, ni les moyens ?

L’audit nécessaire rencontrera une grande difficulté liée à la grande complexité du système administratif et financier parisien et à la constellation des organismes et sociétés qui en font partie : un vaste réseau de vases communicants qui permettent de « fausser », pour ne pas dire « truquer » la comptabilité, mais il faut le démontrer. 

Comment ne pas relever les initiatives démagogiques de la mairie, dans le tout vert et le tout social (explosion de la dépense sociale, le logement, des dépenses soi-disant vertes, des chantiers partout…. ) sans compter ce que coûte déjà la préparation des JO de 2024, peu compatibles avec une politique dé carbonation de la Ville, et la réduction du nombre des passoires thermiques de la Ville ?

Effectivement, Paris est dans un triste état !

L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, et très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Les Parisiens ne partagent pas tous la culture bobo de l’équipe Hidalgo, alors qu’elle n’a fait que 1,75 % des voix aux dernières présidentielles, après avoir déclaré qu’elle ne serait pas candidate à cette élection, avant les municipales.

Les conseillers de Paris jouissent d’une rente de situation, d’un privilège politique, un potentiel de communication fondé sur leur position dans la capitale, alors que leur représentativité politique est faible ou non démontrée.

Les Rousseau, Obono, Charon, Bayou, Benbassa…, ont très souvent tendance à s’exprimer sur le plan national en jouant sur une représentativité politique qui pose question.

L’’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a en effet pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle ajoute à la grande confusion des pouvoirs qui existe dans la capitale et dans la région, le qui fait quoi entre la région, les départements, les communes, la métropole, et l’Etat, un mille-feuille bureaucratique.

La capitale souffre de l’absence de l’Etat et pour Madame Hidalgo : «  l’Etat, c’est moi ! ».

La « position » politique et stratégique de Paris a toujours nourri les ambitions les plus folles, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, car la capitale constitue une plateforme exceptionnelle de communication, d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste « sociétal » exsangue.

Pour avoir en France une compréhension  complète des enjeux économiques, sociaux et politiques, il est nécessaire de faire intervenir le rôle majeur de l’establishment qui est au cœur de tous les problèmes et décisions nationales,  et pour ce faire, rééquilibrer le système de pouvoir au profit des provinces, de ce qu’on appelle les « territoires ».

Les Questions de Fond

« Paris, un Etat dans l’Etat » ? Toujours !

Oui, pour d’autres raisons !

Avant la réforme des années 70, le système parisien fonctionnait dans un contexte étatique préfectoral doté de moyens démarqués de l’Etat, notamment  pour les statuts du personnel.

 De nos jours, la Ville de Paris jouit encore de privilèges hérités de l’Etat, à la fois dans la gamme de ses statuts ou dans l’adaptation des anciens statuts.

Excès de pouvoir ? Pourquoi ?

Les héritages de l’ancien système parisien

La Chambre Régionale des comptes vient de publier un rapport fort intéressant intitulé « Paris et Métropole Exercices 2016 et suivants »

Ce document montre l’ensemble des liens juridiques qui permettent à la ville de Paris d’échapper à la Métropole grâce aux nouveaux tentacules de pouvoir  que sont les accords de coopération bilatérale passés avec les départements voisins, s’ajoutant aux anciens, établis sur la base du patrimoine immobilier important qu’elle détient encore en banlieue.

La Ville de Paris est au cœur d’une mini métropole parallèle à la Grande Métropole qui a du mal à exister. Elle jouit d’une grande capacité à tirer beaucoup de ficelles  dans la Région Ile de  France.

Quelques notes du Rapport : 

« La Ville de Paris poursuit sa propre stratégie métropolitaine, autonome par rapport à la MGP…elle n’est pas, ou pas encore au cœur d’une métropole polycentrique. … l’organisation des services de la ville n’intègre qu’à la marge « la « dimension métropolitaine »… le rôle déterminant de la Ville de Paris dans la gouvernance de la MGP… une gouvernance Paris/MGP partagée… absence de transferts en matière d’aménagement et de logement… des groupements de commandes principalement coordonnés par la ville de Paris….l’absence de dimension métropolitaine dans les services de la ville », « une coopération par projet »   le PLU 2020, « un projet autonome ».

Il est évident que l’équipe Hidalgo ne joue pas le jeu démocratique d’une métropole parisienne, et qu’elle en a fait un outil de plus de domination politique.

En ce qui concerne le boulevard périphérique, la Ville considère qu’il lui appartient, alors que l’Etat et l’ancien District de Delouvrier sont à l’origine financière de la création de ce boulevard, dont l’intérêt interdépartemental est indiscutable.

Nécessité d’une nouvelle réforme institutionnelle

Plus de quarante après, les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises, d’où l’importance de retrouver un équilibre des pouvoirs entre l’ensemble de nos provinces.

Conclusion :

il faut adapter la répartition des pouvoirs à l’évolution de notre pays, mettre fin à une bureaucratie qui multiplie les niveaux de compétence, entre l’Union européenne, la nation, les provinces, les départements, les communes, simplifier.

En concurrence avec les pouvoirs de l’Union européenne, que l’Etat central fasse son métier régalien, et les vaches seront bien gardées, selon un de nos vieux dictons provinciaux.

Que l’Etat transfère à nos régions ses pouvoirs dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

Dans la région d’Ile de France, Il faut instituer une vraie métropole qui égalise les chances de pouvoir entre Paris et les départements de la Petite Couronne.

La Com, les réseaux sociaux, l’affaiblissement des corps intermédiaires ont attribué un pouvoir excessif au système parisien, à son establishment, un excès de pouvoir qui  défie nos  institutions  démocratiques et républicaines, d’autant plus que quelques minorités diffusent leur propagande grâce à la position stratégique que leur donne leur élection parisienne.

Jean Pierre Renaud       Tous droits  réservés