Eté 2020

Publications : après avoir lu et relu le livre d’Yves Lacoste « La question post-coloniale », j’éprouve une grande perplexité quant à la démonstration de géopolitique proposée sur un sujet évidemment aussi sensible dans la France du jour, perplexité quant à la définition de la géopolitique elle-même, et à sa mise en œuvre sur le chemin choisi pour une telle démonstration, 1) la question elle-même, 2) les luttes,3) les conquêtes coloniales.

            Il n’est pas facile de repérer dans les exposés le jeu rigoureux du triptyque géopolitique de l’auteur, c’est-à-dire le territoire, le pouvoir et les représentations.

Comme je l’ai déjà souligné, il est difficile de ne pas voir, d’abord,  dans cette analyse le portrait géopolitique d’une « question post-coloniale algérienne et maghrébine ».

Je publierai en septembre la suite de ma lecture critique du livre d’Yves Lacoste « La question post-coloniale ».

            Il s’agit de la Troisième Partie consacrée, pour l’essentiel, aux conquêtes coloniales de la France.

            A la fin de son ouvrage, l’auteur ne conclut pas.

            Je proposerai ma propre conclusion.

            L’auteur accorde un large place aux représentations sans qu’elles soient bien définies et illustrées.

            Il se trouve que j’ai effectué de nombreuses recherches sur le thème des « regards croisés » entre peuples à l’occasion précisément de la conquête de l’Afrique de l’ouest (1890-1920).

            Quoi de mieux en effet que de tenter de faire appel aux nombreux témoignages de cette époque, des deux rives, pour illustrer les représentations de ce monde disparu, au moins en partie !

            Sur ce terrain des représentations, les analyses faites à partir du terrain africain, sont assez éloignées de celles de l’auteur, et encore plus de celles des images coloniales exploitées de façon non scientifique par le trio d’historiens Blanchard, Bancel et Lemaire, sur la rive métropolitaine.

            Le lecteur intéressé pourra parcourir dans une annexe les conclusions de ces recherches dont le contenu fera l’objet d’une publication ultérieure.   

Jean Pierre Renaud

Lectures de détente : au choix dans la longue liste des romans policiers australiens d’Arthur Upfield, avec pour rôle principal, un policier métis (un père blanc et une mère aborigène), une rareté historique dans le continent australien colonisé par des immigrés anglais ou écossais.

            Grâce à cet écrivain voyageur, nous suivons les enquêtes du redoutable policier Napoléon Bonaparte, surnommé Bony pour les intimes, à la découverte des criminels dans le bush australien.

            Outre le grand mérite de nous faire découvrir la culture aborigène et le type de relation complexe qu’elle entretenait avec la culture anglaise, d’autant plus anglaise qu’elle était celle de colons entreprenants et prêts à s’approprier toutes les terres, le lecteur est captivé par les enquêtes de Bony et par la description des déserts et du bush australiens.

            Au choix « La mort d’un lac », « L’empreinte du diable », « L’os est pointé », « La branche coupée », « Les veuves de Broome »…

            Arthur Upfield fait partie de la belle cohorte des auteurs de polards ethnologiques qui nous entrainent sur les traces de policiers terriblement efficaces en même temps qu’ils nous font découvrir les cultures les moins connues de notre planète, tels que Von Gullick, avec le juge TI, ou Hillerman, avec Joe Leaphorn ou Jim Chee.

            Jean Pierre Renaud