Pourquoi « votre » ? Chaque jour, « vos » journalistes annoncent « votre » journal, « votre » feuilleton, « votre » film…
« Votre » ? En est-on sûr si l’on tente d’évaluer le contenu et la qualité du produit télévisé public qui nous est servi chaque jour, à la lumière de quelques critères :
La représentativité ?
L’information délivrée est-elle représentative du monde et de la France actuelle, compte tenu de la place qui est faite aux faits divers farcis d’émotions, par rapport à celle qui est donnée à l’information ?
Pour ne citer que France 2 ou France 3, et les informations des journaux, avec de plus en plus de « décryptages », les journalistes oublient le plus souvent de proposer un cadrage de représentativité statistique du sujet traité.
Encore plus quand il s’agit de télévision « trottoir » comme dans « Ma Rue » !
La transparence médiatique ?
Le moment n’est-il pas venu pour la télévision publique d’ouvrir ses lucarnes afin de dire qui fait quoi et avec qui, entre les journalistes eux-mêmes et les ou leurs sociétés de production, les échelles de rémunération, les relations entre communicants et journalistes, entre les chaînes et les agences de communication ou de publicité … Que d’ « Histoires Secrètes « à venir sur la 2 !
La pédagogie citoyenne ?
Je ne suis évidemment pas un critique spécialisé, pas plus sans doute qu’un téléspectateur représentatif, mais comment ne pas être surpris par l’importance des jeux d’argent qui jalonnent les programmes, des films violents, des émissions qui correspondent à des sortes de rentes « quasi-perpétuelles » pour leurs acteurs officiels ou cachés ?
Comment expliquer la place quotidienne – même le dimanche ! – qui est faite à l’émission « Affaire Conclue », et ce goût des brocantes, alors que leur mode semble dépassée dans nos provinces ?
En comparaison, et à l’occasion des dernières élections européennes, nos chaines publiques ont-elles fait le nécessaire pour en expliquer les enjeux, et une fois les élections passées, expliquer le rôle respectif de la Commission européenne, de sa Présidente et des Commissaires, de l’Assemblée Européenne, de l’Exécutif européen, du qui fait quoi et avec qui ? Ou encore des pouvoirs respectifs de l’Union et des Etats membres, etc…
Est-ce qu’il n’aurait pas été intéressant de proposer un calendrier régulier de chroniques spécialisées et d’ateliers-débats dans le but que les institutions de l’Union ne restent pas étrangères aux citoyens?
Cela fait des années que j’estime que nos chaines publiques n’accordent pas une place suffisante à la pédagogie citoyenne et civique : pourquoi ne pas ouvrir quotidiennement une rubrique citoyenne ?
Jean Pierre Renaud