Le Directeur de l’ENA prend la parole – neuf fois non, l’ENA n’est pas celle que l’on croit !

Le Directeur de l’ENA prend la parole :

« Non les élèves de l’ENA ne sont ni cooptés, ni coupés des réalités, ni détestés à  l’étranger ! »

Le Figaro du 24 avril 2019, page 16

 Le Directeur de l’ENA prend la parole, tout en se défendant de ne pas vouloir « participer au débat actuel sur l’avenir de l’ENA ».

          Il explique longuement sa position au fur et à mesure des neuf fois « Non » qu’il enchaîne successivement dans une tribune qui ne peut être qu’objective.

            Pour ma part, je me contenterai de dire pourquoi je pense que l’ENA doit être réformée et revenir aux sources de sa création en 1945.

            Non l’ENA n’est pas seulement une école du service public, mais une école du pouvoir,  des réseaux d’influence, et des réussites dorées dans le business national ou international, et c’est là qu’est le vrai problème, car ce type de dérive, au fur et à mesure des années, a produit et ne peut manquer de produire un effet évidemment cumulatif de pouvoir : d’où l’expression en partie justifiée d’ « Enarchie ».

            Revenir aux sources, cela veut dire ne pas mélanger les genres entre les carrières publiques et les carrières privées, celles que prisent certains des brillants sujets sortis de l’ENA, lesquels, après avoir garni leur carnet d’adresses, convolent vers des cieux plus accueillants. 

            Revenir aux sources, c’est  recruter des sujets motivés par le service public  et tenus de faire carrière dans le service public « régalien » pour lequel ils ont concouru, et donc fermer la porte aux échappées bancaires, industrielles et commerciales de toute nature, sur un plan national ou international, comme c’est le cas aujourd’hui.

           Jean Pierre Renaud