Le 10 décembre 2017, les nationalistes et indépendantistes de Corse ont remporté les élections de la nouvelle assemblée régionale.
Leur discours actuel ? Aller vers l’indépendance de l’île dans une dizaine d’années.
Ce processus suscite de multiples questions :
La première, la République Française indivisible existe-t-elle encore, étant donné que son assiette constitutionnelle échappe ou semble échapper à ses pouvoirs constitués, le Parlement et le gouvernement, donc aux citoyens français ?
Ne serait-il pas constitutionnel et démocratique de soumettre ce choix à un référendum national, Corse comprise, plutôt que de se laisser entraîner dans un processus constitutionnel détourné. Monsieur Siméoni a reconnu d’ailleurs qu’il conviendra de modifier la Constitution.
En troisième lieu, et avant toute chose et toute décision, il est capital que le processus engagé le soit « cartes sur tables », du « doit » et de l’« avoir », ce qui veut dire avec un bilan des relations de toute nature existant entre les deux collectivités.
Il faut qu’il soit bien clair, que dans une situation d’indépendance de la nouvelle Corse, le nouvel État ne bénéficiera pas, sous couvert d’une appellation flatteuse d’une autonomie-indépendance qui ne dit pas son nom, d’une sorte d’assistance respiratoire ad vitam æternam, en conservant tous les avantages existant aujourd’hui avec sa métropole, continuité territoriale, relations extérieures, monnaie, défense, sécurité, aide sanitaire et sociale, lutte contre les incendies, etc…
Est-ce que dans la balance, les beautés de la Corse suffiront à faire le poids ?
Quatrièmement, la République française a tout intérêt à quitter ces chemins de traverse qui, sous couleur de grandeur nationale et d’autonomie, depuis des dizaines d’années, laissent s’établir dans ces territoires le laissez aller des affaires publiques.
A lire l’Editorial du Figaro du 3 décembre : « Corse : le pari du réalisme » et le Contre-Point de la page 3 : « Outremer : l’autonomie, antidote de l’indépendance », on voit bien se perpétuer ce type de dérive « nationale » quasi-historique qui continue à prospérer chez nous les yeux fermés, dans l’outre-mer en général.
Avec une fois de plus, une illustration de l’adage « le beurre, et l’argent du beurre ».
Jean Pierre Renaud
Dernière heure ! Le Miracle ! Le Parisien du 5 janvier 2017, page 15 :
» Au Cap Corse, on marche sur l’eau »