La taxe d’habitation, sa suppression ? Miracle en « marchant » ou tour de prestidigitation ?
Pourquoi je suis contre ?
1 – Cette suppression porte atteinte aux libertés fondamentales de nos collectivités locales, déjà bien entamées, et à ce seul titre, cette mesure viole la Constitution.
2 – Peut-on faire confiance à l’État ? Non !
Même si la ministre chargée des relations avec les collectivités locales déclarait dans le Figaro du 22 novembre « les collectivités ne perdront pas un centime ».
La majorité actuelle s’engage à compenser cette perte de recettes pour les collectivités locales : un engagement peu crédible, compte tenu du risque que fait déjà courir à la France le remboursement d’une dette publique colossale : la hausse des taux d’intérêt des emprunts d’État sur les marchés internationaux pèsera naturellement de façon délétère sur cet engagement. Une nouvelle Grèce à venir ?
Est-ce que dans notre passé, l’État a tenu tous les engagements qu’il a pris ? Non. Sans doute moins que les collectivités locales !
3 – Le vrai problème à résoudre est celui de la réforme de finances locales, obsolètes, mais ce n’est sûrement pas en ouvrant cette boite de Pandore par la taxe d’habitation, et de proposer cette solution du type « emprunt toxique ».
Jean Pierre Renaud, ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur et titulaire de plusieurs postes de finances publiques