Le film « The Imitation Game » de Morten Tyldum

 Un film historique, mais pas seulement, tout à fait intéressant, d’autant plus à mes yeux, qu’il aborde un des pans trop souvent ignorés des guerres, celui des stratégies indirectes chères au Chinois Sun Tzu, un domaine que j’ai exploré longuement il y a quelques années.

       Il s’agit de l’histoire d’un chercheur anglais, Alan Turing, qui a démonté les secrets de la machine allemande de cryptage de la messagerie militaire « Enigma », utilisée par le commandement militaire allemand, sur tous les fronts, sur mer, sur terre, et dans les airs.

            Grâce au génie de ce mathématicien, la Grande Bretagne a été capable de déchiffrer les messages des armées allemandes.

            Il est évident qu’une telle prouesse a donné un avantage capital aux Alliés dans leur affrontement militaire avec les Allemands, et tout en sauvant un nombre incalculable de vies humaines, elle a mis dans les mains des Etats-majors alliés un atout capital pour la victoire.

            Entrecroisée avec cette histoire de la guerre secrète, une autre histoire émouvante, celle d’un héros inconnu dont la sexualité était alors condamnée par la loi anglaise.

              Une histoire que vient clore le suicide d’Alan Turing, avant que ne soit reconnue officiellement l’humanité différente des homosexuels.

           Enfin la mise en lumière de la première mise au point d’une machine de type informatique !

JPR et MCV

DSK et ses trois « absolutions » féminines -Les Echos du 24 février 2O15

DSK et ses trois « absolutions » féminines !

« enquête

DSK, l’impossible reconstruction »

Les Echos du 24 février 2015 (page 13)

Par Marina Alcaras, Elsa Freycinet, Valérie de Senneville

              Avec en haut, une photo de DSK, de dos, juste le haut du crâne et la phrase suivante en dessous de la photo :

           « Dans ce procès, rien n’a été laissé au hasard. Des mots calibrés, un ton grave et paisible, une attitude qui masquent l’homme : tenter de sonder l’âme de l’ancien patron du FMI, c’est risquer de se perdre dans un labyrinthe. »

 Trois plumes journalistes de sexe féminin ont troussé avec un vrai talent le résultat de leur enquête sur DSK et sur son procès du Carlton.

            Je n’avais pas du tout, ni l’envie, ni l’intention d’écrire quoi que ce soit sur cette affaire et sur son acteur principal, mais, c’est en lisant cette chronique féminine, et après avoir lu ou entendu de très nombreuses chroniques qui banalisaient cette affaire, et qui en lieu et place de la Justice, s’érigeaient en juges de la vie privée et non de la vie publique, que ma conviction s’est faite : mais alors, et quels que soient tous les débordements d’une vie morale privée d’un homme ou d’une femme qui a l’ambition d’assumer les plus hautes responsabilités de la France, tout cela n’aurait aucune importance, ou incidence politique et sociale, lorsque le même ou la même, sous prétexte d’assumer un libertinage de nature simplement privée, pourrait, quelles que soient les victimes ou les objets, afficher à l’audience son goût pour ce type de « fêtes » ou de « jeux » ?

            Je veux bien être vieux jeu, mais comment apprécier certains des qualificatifs cités dans cette chronique, son titre tout d’abord :

           DSK l’impossible reconstruction, (avec en face quelles destructions !)

            J’aurais envie dire après quelles destructions de vies humaines et d’espoirs de cette gauche qui courtisait son nouvel héros jusqu’à l’affaire du Sofitel.

            Ensuite quelques-uns des mots cités, tels que « sa sexualité rude », ses « séances de récréation », les prostituées dont il dira « Elles n’ont pas le même ressenti que lui »

 Je fais incontestablement partie des citoyens imbéciles qui pensaient que certaines limites devaient borner la vie libidineuse des hommes ou des femmes qui ont l’ambition de nous gouverner, mais non ! Car seuls les imbéciles ne connaissaient pas la face sombre ou joyeuse du personnage, au choix de chacun ou de chacune, car  « il avale la vie », et j’ajouterais, combien d’autres vies ?

            En lisant cette chronique fort bien troussée par trois plumes de femmes journalistes, je n’ai pu m’empêcher de penser : de deux choses l’une, ou la vie publique est faite aujourd’hui pour et par des gens qui n’ont aucune pudeur privée, ou les médias sont magnifiquement manipulés par de brillantes cohortes composées d’avocats et de communicants de tout poil ;

            Absolution avant et après ! Ainsi soit-il !

            Pour en terminer, une remarque, une suggestion, et une question :

         Une remarque, celle d’un citoyen de sexe mâle qui est un peu étonné de voir trois belles plumes de sexe féminin banaliser en quelque sorte ce type d’exploit !

         Une suggestion, celle d’une nouvelle collection de jeunesse devenue adulte, un coup de jeunes pour cette vieille collection, celle de Martine, avec Martine à Marrakech, puis Martine à Elysée Carlton, etc… !

       Une questionla vraie question, celle des espérances que ces nouveaux héros suscitent dans notre jeunesse, de bien curieux modèles, alors que notre société a perdu sa boussole, est gangrenée par le fric ou le chômage, sans qu’aucune formation politique ne vienne lui proposer ni projet, ni espérance, ni modèles à imiter.

          Et les belles âmes de notre pays s’étonneront de voir une partie de notre jeunesse sans espoir s’adonner à des addictions mortelles, entre autres celles d’un nulle part ailleurs religieux !

    Jean Pierre Renaud