IFOP et Guerre d’Algérie: une enquête de mémoire pertinente ?

IFOP et Guerre d’Algérie : une enquête de mémoire pertinente ?

L’enquête IFOP d’octobre 2014 pour la Fondation Jean Jaurès et le journal Le Monde :

« Le regard des Français sur la Guerre d’Algérie, soixante ans après la « Toussaint rouge »

Les résultats de l’étude :

« A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie »

B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes »

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La Fondation Jean Jaurès m’a communiqué les résultats de cette enquête et je la remercie

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Les questions que pose cette enquête ?

            Questions sur le langage tout d’abord ?

            Est-il possible de cerner le sujet de la mémoire que les Français ont, en 2014, de la guerre d’Algérie, en associant dans la grille du questionnaire des concepts aussi différents, pour ne pas dire ambigus, contradictoires, ou faussement compréhensifs au sens « logique », que « regard », « souvenir spontané » « représentations associées » « mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », « Contemporains de la guerre d’Algérie » ?

            Les « contemporains de la guerre d’Algérie » auraient de nos jours plus de 65 ans, et concernent les deux dernières tranches d’âge de cette enquête : les réponses aux questions posées sont –elles donc représentatives ?

             « Mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », un titre qui laisse à penser qu’il y a eu confusion entre la colonisation et l’Algérie, ce qui est inexact, même si certains chercheurs ou même historiens veulent nous faire croire le contraire.

            Questions sur la grille du questionnaire en deuxième lieu ?

            Avant d’aller dans les deux parties de cette enquête, une double question préalable de méthodologie :

–        celle qui dans la partie A questionne toutes les classes d’âge sur des contenus qui s’inscrivent dans une grille de chronologie qui manque de pertinence avec ces classes d’âge,

–        et celle  qui fait la distinction pertinente entre les « contemporains » et les autres, mais sans donner la définition statistique du questionné « contemporain ».

A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie

            Question – L’événement le plus marquant de la guerre d’Algérie, c’est… ? En premier ? En deuxième ? En troisième ?

                Sont énumérés les événements cités par le questionnaire qui viennent dans l’ordre suivant en pourcentage des citations :

            L’arrivée des pieds noirs (59%), une guerre de libération (54%), le retour du général de Gaulle (41%), une défaite pour la France (38%), l’abandon des harkis (38%), les attentats du FLN ( 29%), le recours à la torture par l’armée française (27%), le putsch des Généraux et l’OAS (14 %).

            L’institut publie en page 8 une grille très sophistiquée des questionnaires par personne interrogée, une structure dont au moins un des éléments fait problème, celui des âges :

            Age de l’interviewé(e)

Moins de 35 ans

18 à 24 ans

25 à 34 ans

35 ans et plus

35 à 49 ans

50 à 64 ans

65 à 69 ans

70 ans et plus

            Il parait tout de même difficile d’admettre que les générations nées après 1962, aient pu avoir un « souvenir spontané » de la plupart, sinon de presque tous les événements cités.

        Outre le fait, que ce questionnement ne tient pas compte de la composition du public interrogé, ancien pied noir ou descendant, français immigré ou harki, etc …, une méthode statistique qui fait peser une suspicion légitime supplémentaire sur la représentativité de cette enquête.

            Le même type de suspicion légitime peut exister pour la question suivante – :

      «  Le jugement sur le comportement de la France à l’égard des différentes populations concernées par la guerre d’Algérie

         Question : diriez-vous que depuis la fin de la Guerre d’Algérie jusqu’à aujourd’hui, la France s’est plutôt bien ou mal comportée   ?

     A l’égard les Pieds Noirs, le peuple algérien, les Français issus de l’immigration algérienne, les Harkis (c’est-à-dire les Algériens favorables à l’Algérie française) »

        en interrogeant donc une population française qui, dans ses âges et ses origines, ne peut pas, sur le plan historique, porter un tel jugement, d’autant moins si l’enquête ne tient aucun compte du nombre de personnes interrogées qui sont précisément issues des différents courants de population impliqués.

      B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes

        L’impact de l’indépendance pour l’Algérie et pour la France

            Comment mettre sur le même pied la mémoire de la colonisation et celle d’Algérie, même si un historien bien connu a tendance à confondre  ces deux mémoires, sans jamais avoir pris l’initiative de les faire à la fois mesurer et distinguer ?

            Comment, telle qu’est rédigée cette question, se mettre à la place de l’Algérie ?

            Question : Diriez-vous que l’indépendance de l’Algérie a été une bonne ou mauvaise chose… ?

            A la différence de la question précédente, le questionnaire fait la distinction entre contemporains de la guerre d’Algérie et les autres non spécifiés, mais sans donner la définition retenue pour les « contemporains »

            Comme nous l’avons indiqué plus haut, cette absence de définition, aussi bien sur le plan du langage que sur le plan de sa représentativité statistique, fait peser un sérieux doute sur les résultats proposés.

            « La place accordée à la guerre d’Algérie dans les médias et à l’école »

       Question : Selon vous, avez-vous l’impression que l’on parle trop, pas assez ou comme il faut de la Guerre d’Algérie ?

        Le questionnaire distingue à nouveau entre les « contemporains » et les autres, mais il parait difficile d’interroger les « contemporains » de cette guerre sur ce qui se passe à l’école, sauf à avoir interrogé les enseignants et peut-être les parents d’élève.

       En conclusion, cette enquête apporte quelques lumières sur le sujet de la mémoire de la guerre d’Algérie, mais il est regrettable que celle-ci n’ait pas procédé à un cadrage statistique rigoureux des questions posées par rapport au public interrogé, avec des impasses qui font peser une suspicion légitime sur ses résultats.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Démocratie ou démagogie en Grèce? Démocratie ou démagogie en Europe ?

Humeur Tique : démocratie ou démagogie en Grèce ? Démocratie ou démagogie en Europe au sens grec des deux mots ?

      A comprendre le discours des Grecs qui viennent de remporter les élections législatives, il faut cesser d’imposer une austérité insupportable à leur pays. On peut le comprendre mais deux questions :

       1 – la nouvelle gauche grecque, en même temps qu’elle a fait approuver la fin de l’austérité, a-t-elle fait voter un programme sérieux et crédible de restauration de ses finances et de son économie ?

        2- la démocratie grecque se confondra-t-elle avec la démagogie grecque, c’est-à-dire l’Europe paiera ?

         Vous voyez notre Mélenchon national faire campagne pour que les contribuables français paient les 40 ou 50 milliards d’euros que la France a prêtés à nos « amis » grecs ?

             Une des nombreuses phrases du nouveau leader grec sonne très curieusement :

        «  Notre avenir commun en Europe n’est pas celui de l’austérité, c’est celui de la démocratie, de la solidarité et de la coopération »

           Démocratie ou démagogie ?

           Effort ou laissez aller ?

Le musée de l’histoire de l’immigration : après l’UMP Toubon, le PS Stora!

« Le Musée de l’histoire de l’immigration » : Hollande a inauguré ce nouveau musée.

Après Toubon, le camarade UMP, Stora, le camarade PS !

Un musée politique !

Suite de mes précédentes réflexions publiées sur ce blog sur le même sujet.

            A l’occasion de cette inauguration, le journal La Croix a interviewé, le15 décembre 2014, le nouveau président du conseil d’orientation du Musée de l’histoire de l’immigration, Monsieur Stora, historien.

            Le quotidien reprend pour titre, un des propos de M.Stora :

            « L’immigration a engendré un capital dont la valeur est inestimable », sûrement, car il est effectivement difficile de l’estimer !

          Le lecteur connait les raisons pour lesquelles cette initiative de musée, dans la forme politique où elle a été lancée, c’est-à-dire celle d’un message aux électeurs français issus de l’immigration, fait légitimement douter de son succès, à voir sa faible fréquentation, laquelle serait encore plus faible sans celle des scolaires.

       Après le guidage UMP de  M.Toubon, le nouveau guidage PS de M.Stora !

         Il est évident que ce type de pilotage, s’il existe, n’est pas de nature à donner confiance aux Français sur les orientations de ce musée.

      Pour la deuxième fois donc, ce musée est frappé d’une marque politique partisane, encore plus qu’auparavant, car la marque socialiste s’ajoute à celle d’un historien spécialiste de la guerre d’Algérie, que beaucoup considèrent comme le partisan d’une repentance qui ne dit pas son nom.

      Cette désignation marque donc cette institution, qui fut une création inutile, du sceau indélébile d’un passé lié  avant tout à l’Algérie.

        Très curieusement, à la fin de l’interview, un petit encart de pub intitulé « La Guerre d’Algérie expliquée en images » Editions du Seuil 29 euros, septembre 2014 !

Comme quoi, même dans ce type d’exercice, le diable revient par la fenêtre !

        Au lieu de ce musée « politique », pourquoi ne pas donner ces moyens pour financer des actions sociales, économiques et culturelles dans nos quartiers dits « sensibles » ?

Jean Pierre Renaud

« Français et Africains Les Noirs dans le regard des Blancs-1530-1880 -William B. Cohen-Lecture critique

« Français et Africains

Les Noirs dans le regard des Blancs

1530-1880 »

William B.Cohen

( NRF Gallimard 1981)

Lecture critique

            Cette publication a été annoncée le 27 octobre 2014, à l’occasion de ma lecture critique d’une chronique du journal Le Monde du 29 août 2014 intitulée «  Afro-Américains et Noirs de France, les Faux Frères » d’Elise Vincent.

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 Une remarque préalable : Payot vient de publier un ouvrage de Frederick Cooper sous le même titre, un ouvrage qui fera l’objet d’une lecture critique ultérieurement.

Les caractères gras sont de ma responsabilité

            En reprenant la lecture d’un autre livre du même historien, intitulé « Empereurs sans sceptre » consacré à l’administration coloniale française, un ouvrage dont j’avais apprécié le contenu,  j’ai découvert l’existence de ce livre, dont le contenu, à l’inverse, ne m’a pas du tout convaincu, et voici pourquoi.

            S’agit-il véritablement d’un ouvrage historique dont l’objet serait celui des Noirs dans le regard des Blancs ou d’une thèse idéologique qui tend à vouloir démontrer, sans excès de preuves, et c’est un euphémisme, que les Français ont toujours été racistes ?

            Ce qu’annonce la préface :

      « Ses expériences (la France) et sa conception des peuples noirs ont contribué à la formation de l’image de l’homme noir dans la culture occidentale…

Par  conséquent, quoique cet ouvrage veuille être avant tout l’histoire des réactions françaises devant le phénomène noir, il aimerait aussi contribuer à l’étude plus générale des relations entre races, et prouver, dans le contexte français, l’exactitude de certaines théories concernant ces relations (p,7)… »

         A sa grande surprise (l’auteur), les documents historiques consultés se révélèrent imprégnés d’une forte tradition raciale, insoupçonnée jusqu’ à ce jour…

        La présente étude examine les réactions des Français à l’égard des Noirs – et cela à différentes  époques -, et dévoile la continuité d’attitudes et de stéréotypes enfouis dans la culture et dans les institutions françaises.Pour ce faire, on a eu recours à deux méthodes : la méthode chronologique et la méthode thématique. L’approche historique s’impose chaque fois que l’on veut analyser l’homme, ses pensées et ses actes dans le contexte temporel qui fut le sien. Mais comme l’histoire seule reste insuffisante, il faut s’adresser parfois à la psychologie, à l’anthropologie et à la sociologie. Néanmoins cet ouvrage reste avant tout un ouvrage historique traitant des questions soulevées par l’origine, le développement et la continuité d’une attitude basée sur des principes d’inégalité raciale, attitude que les Français développèrent envers l’homme noir, que ce dernier fût sur son sol natal, dans les plantations des Antilles et de l’Océan Indien ou en France même(p,9)

        Cette étude s’arrête en 1880,date délibérément choisie parce qu’elle se situe à la veille de l’expansion française en Afrique noire. Elle permet donc de voir dans quelle mesure l’image de l’Africain se développa indépendamment de la conquête même…

        « Français et Africains » ne s’appuie que sur des documents écrits. N’oublions pas que jusqu’au XIXème siècle la majorité des Français étaient illettrés. On peut supposer qu’il existait une sous-culture s’opposant à la tradition écrite, mais cela est peu probable. Les réactions devant l’indigène s’accordent si totalement entre elles qu’il serait surprenant de découvrir une pensée populaire qui n’aurait trouvé aucun écho dans la pensée écrite. En fait, les recherches portant sur la culture populaire, telle qu’on peut la saisir dans les ballades et les récits folkloriques, révèlent des attitudes dans l’ensemble fort proches de celles exprimées dans les sources écrites.

         Cet ouvrage repose essentiellement sur des documents qui ne s’adressaient pas au grand publicPour le XIXème siècle, il faut donc signaler l’absence de toute référence à la presse quotidienne à grand tirage. Ajoutons cependant que d’après une étude récente (1), les journaux reprenaient avec un certain retard, les thèmes développés par les savants, les théoriciens et les hauts fonctionnaires de l’époque. Aussi ne constituent-ils pas pour l’historien une source d’éléments nouveaux »  (p11)

          (1)  Une étude américaine portant sur les années 1870-1900)

       Que d’hypothèses ! A partir de quelles sources, de quels vecteurs de culture mesurables ou mesurés au cours des trois siècles examinés ?

          S’agit-il d’histoire ou de littérature, pour ne pas dire de propagande !

         J’ai mis en caractères gras les quelques mots et phrases clés qui marquent les points faibles, ambigus, ou contradictoires de cette analyse prétendument historique, son objet lui-même, quant à l’ancienneté et à la continuité du racisme des Français à l’égard des Africains tout au long des années 1530-1880, quant à une méthode historique fondée sur l’analyse de sources écrites, mais savantes, en décalage chronologique complet avec l’état de la France tout au long des années et des siècles étudiés sous l’angle des conditions d’information ou de culture des Français.

           L’auteur brosse un portrait de l’évolution du regard des Blancs, Européens ou Français, à partir de 1530, et dès le départ, il marque une contradiction d’analyse des rapports entre Blancs et Noirs, en écrivant :

         « Si les contacts se firent plus fréquents à la fin du XVIIème siècle, il n’en est pas moins vrai que pendant la période qui s’étend de 1530 à 1720, un nombre relativement restreint de Français étaient arrivés à connaître l’Afrique. Le point de rencontre le plus commun entre les deux races était la traite des Noirs et même dans ce domaine la présence française se faisait peu sentir. Par conséquent, les Français se tournèrent vers ceux qui les avaient précédés et continuèrent, pour alimenter leurs écrits, à faire appel aux anciens. » (p,61)

       Donc peu de contacts, l’importance relative de la traite des Noirs, inconnue ou connue, et toute l’ambiguïté de l’appellation les Français ! Qui sont ces Français en 1530, en 1720, ou plus tard ? Des Français qui ont le privilège « d’alimenter leurs écrits » ?

        Tout au long de l’ouvrage, l’auteur recourt à cette dénomination de Français, mais sans jamais donner leur identité, alors qu’il s’agit avant tout de la France savante.

        Le discours Cohen sur le racisme des XVI°, XVII°, et XVIII° siècles

       L’auteur accorde une très large place dans son analyse à l’esclavage (quatre chapitres, 2, 4 ,5 et 6 sur un total de 9 chapitres), mais sans situer son importance politique, économique, et humaine pour la France, ni sa durée.

        L’auteur lui-même reconnait :

        «  la brièveté même du système esclavagiste dans les possessions française » (p,161)

            Plus loin, l’historien écrit :

            « La présence dans les cahiers de doléances, d’idées faisant écho à celles des lumières et de la Société des Amis des Noirs trahit beaucoup plus la connaissance qu’avaient les avocats, les notaires, les « hommes de lettres » et autres notables des petites villes de ces arguments qu’une véritable préoccupation parmi les masses françaises pour la question de l’esclavage. » (p,202)

            Nous sommes ici à la veille de la Révolution, alors que les conditions d’information du peuple français ont effectivement commencé à changer, mais le terme de « masses » parait incongru, de même que d’autres termes volontiers utilisés par l’auteur tels que « l’opinion populaire » (p,104), le « grand public » (p,105), « l’opinion publique » (p, 279), tout autant que « les Français », appellation  très fréquemment utilisée par l’auteur, mais qui peut couvrir beaucoup de « marchandises » différentes entre 1530 et 1880.

            L’histoire coloniale n’a eu la possibilité de mesurer la connaissance du monde colonial, en positif ou en négatif, que pouvaient en avoir les Français qu’avec les premiers sondages effectués dans notre pays, c’est-à-dire juste avant la deuxième guerre mondiale.

            Ainsi que je l’ai écrit à maintes reprises, les historiens coloniaux et postcoloniaux n’ont pas cru devoir jusqu’à présent, en tout cas à ma connaissance,  mesurer ce facteur dans la presse, alors que ce matériau historique est important et qu’il aurait pu, effectivement et concrètement,  répondre à ce souci de véritable mesure.

            M.Cohen n’a pas cru devoir justifier la pertinence de son propos « historique » par une analyse de la presse, à partir du moment où elle a commencé à exister vraiment dans notre pays, c’est-à-dire dans la deuxième moitié du XVII° siècle.

           Nous tenterons d’examiner plus loin, à partir de travaux d’historiens, la connaissance que pouvait avoir des Noirs la population française de l’époque, alors que la traite des Noirs  ne fut pas durable, comme l’auteur l’a d’ailleurs reconnu, et qu’elle n’a concerné qu’une petite élite de riches.

        Les cahiers de doléances cités par l’auteur montrent que jusqu’à la Révolution, avec l’explosion de l’information, des journaux, la connaissance de l’esclavage était limitée, et que la paysannerie de l’époque, massivement illettrée, avait bien d’autres horizons.

         Comment ne pas noter aussi que la condition sociale de la majorité des « Français » des trois siècles considérés, n’était peut-être pas tellement éloignée de celle des esclaves des îles ?

       Le rôle des Philosophes

      Dans le chapitre 3, l’auteur analyse longuement le rôle effectif des Philosophes dans la construction de l’image raciste des Noirs au XVIIIème siècle, mais en relevant en même temps que dans les bibliothèques de Montesquieu ou de Voltaire, le nombre des ouvrages consacrés à l’Afrique était négligeable : chez Montesquieu et sur ses 45 ouvrages de géographie, aucun ne se rapportait à l’Afrique, et chez Voltaire, 103 d’entre eux avaient pour objet le monde non européen sur un total de 3 867 ouvrages.

         Ce qui n’empêche pas l’auteur de conclure d’un trait de plume :

    « Vers la fin du XVIIIème siècle, le racisme dominait sans contredit les esprits français…

       Si le racisme devint si influent en France, c’est qu‘il était devenu un mode de pensée fort répandu. » (p,143)

     Une démonstration historique ? Les Philosophes avaient une telle influence dans une population qui était encore illettrée ?

       Alors qu’à la fin du XIX° siècle, l’Afrique noire était encore un continent largement      inconnu ?

       Quel champ géographique d’analyse historique ?

    L’auteur l’a limitée à trois champs géographiques, les Antilles, le Sénégal, et la France.

     Au-delà de la référence assez large qui est faite aux Antilles, l’auteur accorde une certaine importance au Sénégal, mais il ne semble pas que cet exemple plaide en faveur de la thèse raciste défendue par l’auteur.

      « Rapports entre les races au Sénégal

      C’est aux Antilles que Français, Noirs et métis se rencontrèrent en plus grand nombre. Aux XVII° et XVIII° siècles, les premiers enclins à entretenir ou à développer des théories racistes, s’y montrèrent désireux d’éviter tout contact social avec des non-Européens. Vers 1770, nombreux étaient les Français de la métropole qui acceptaient ces théories ; à cette même époque, les lois discriminatoires se trouvaient rigidement appliquées. Mais on n’est pas sans rencontrer quelques exceptions qui montrent que, même si les préjugés de couleur permettent d’anticiper la manière dont un groupe sera traité par un autre, ces mêmes préjugés peuvent aussi être partiellement ignorés lorsqu’ils s’opposent aux intérêts de ceux qui les professent. Ce fut le cas au Sénégal où, contrairement à ce qui se passait dans les autres possessions françaises, les groupes raciaux, n’étant pas inflexiblement séparés, purent se mêler les uns aux autres. Les hommes libres de couleur ou noirs n’y connurent pas la vie marginale des affranchis des Antilles : au contraire, ils y étaient considérés comme des citoyens à part entière. » (p173)

     Plus loin et en ce qui concerne l’esclavage, l’auteur note :

    « De surcroît, la plupart des trafiquants d’esclaves étant eux-mêmes des Africains, ni idéologie, ni lois raciales ne devinrent nécessaires à la justification et au développement de cette activité comme ce fut le cas dans les colonies américaines. Le problème de l’esclavage ne se posait donc pas aux Français de Saint Louis. » (p,173)

     Ce type de réflexion doit évidemment être replacé dans le contexte historique de l’époque, un Sénégal réduit à sa plus simple expression géographique, c’est-à-dire la côte, et à la place marginale du Sénégal dans les affaires françaises, pour ne pas dire son inexistence, alors que la capitale Saint Louis ne comptait que 5 400 personnes, dont 10 % de Blancs à la fin du XVIII° siècle.

     Quid de la métropole et de ses références historiques? Des contacts que les Français pouvaient avoir avec des Noirs, du regard qui pouvait être le leur ?

       Il convient de revenir au discours « historique » de l’auteur sur la connaissance qu’avaient les Philosophes de l’Afrique, et sur celle que pouvaient en avoir les « Français »:

     « Comme l’Afrique retenait assez peu leur attention, les esprits du temps se contentèrent de reprendre et de développer les questions posées par le XVII° siècle. Certaines de ces questions subirent évidemment quelques changements et de nombreuses idées restées jusqu’alors fort vagues  contribuèrent même, une fois cristallisées, à la formation de l’image que se fera le XIX° siècle de l’Afrique. Ce fut au sein de la république des lettres – et cela doit être dit clairement -, que s’élaborèrent, grâce à la lecture des relations de voyage et autres traités de l’époque ces attitudes. Quant aux classes moins éclairées, on peut affirmer, d’après la littérature qui leur était destinée que leur ignorance du continent noir resta entière.

      Quant aux cinq mille noirs résidant en France, ils constituaient la seule source d’information non livresque sur leur race. Pour la plupart esclaves abandonnés ou émancipés et marins sans attache ou serviteurs, se mêlant parfois dans les ports au monde du crime et de la prostitution. Peu nombreux mais faciles à repérer à cause de leur couleur, ils provoquaient un sentiment de crainte chez les Français qui les jugeaient des êtres bas et grotesques. L’opinion populaire rejoignait donc le monde savant dans sa représentation négative de l’Africain. » (p,104).

      Quel roman ! Alors que leur effectif représentait une goutte d’eau dans la population (5 000 par rapport à 22 000 000 environ au XVIII° siècle), qu’il fallait quasiment un miracle pour qu’un habitant des villes en rencontre un, à moins qu’il ne se trouve à Paris ou dans quelque port, et encore moins pour un paysan de nos campagnes qui ne connaissait, et encore, que le bourg le plus proche de son village.

     L’expression « l’opinion populaire » est incontestablement tout à fait incongrue, pour ne pas dire abusive, parce qu’elle ne correspondait ni avec l’état de la France de l’époque, ni avec sa culture populaire, ni avec une analyse historique rigoureuse.

     Le rôle du racisme scientifique : l’historien consacre le chapitre  8 à son analyse en estimant que cette théorie a eu une influence importante sur les Français.

     « Dans la première moitié du XIX° siècle, l’attitude envers les peuples non-européens fut influencée par deux écoles de pensée restées irréconciliables à la fin du XVIIIème siècle. La première, évolutionniste attribuait les différentes cultures et civilisations de ces peuples à l’influence exercée par l’environnement. Elle affirmait également que ces derniers devaient emprunter le temps aidant, les voies qui étaient celles de l’Europe même. La seconde raciste, voyait le destin de ces divers peuples déterminé par la race à laquelle ils appartenaient. Elle s’appuyait essentiellement, non sur l’écologie, comme la première, mais sur la biologie et allait vers 1850, triompher. A une époque où le scientisme était devenu un véritable objet de culte, les thèses racistes qui se disaient corroborées par des découvertes scientifiques menèrent à la diffusion de l’idéologie raciste et à son enracinement dans l’esprit des Français. » (p,292)

      Il convient de rappeler que le pays avait été profondément marqué et transformé par la Révolution, avec l’explosion des vecteurs d’information, c’est-à-dire des journaux de toute nature, parisiens ou provinciaux, et que beaucoup de Français avaient pu découvrir à l’occasion de cette révolution le dossier de l’esclavage et de son abolition.

      Par ailleurs, la république dite des lettres ne connaissait pas l’Afrique noire, il faudra attendre la fin du XIX ° siècle pour cela. Sa curiosité était traditionnellement beaucoup plus tournée vers la Méditerranée, l’Orient, l’Asie ou les Amériques, que le continent noir.

      L’appréciation d’ « enracinement dans l’esprit des Français » parait donc pour le moins aventureuse, alors qu’elle ne s’appuie sur aucune analyse des vecteurs de l’information de cette époque, notamment une presse parisienne et provinciale très dense.

      Comment est-il alors possible d’utiliser l’appellation « les Français » ? Qui étaient-ils ces Français ?

     Que ces nouvelles théories aient eu du succès dans les cénacles intellectuels, incontestablement, mais sans que les historiens aient jamais à ma connaissance mesuré leur influence dans la presse populaire, alors que rares étaient les Blancs qui avaient été en contact avec les Noirs.

      Curieusement, dans la conclusion du chapitre, l’auteur limite la portée de ses considérations, en écrivant :

       « Les Français qui avaient vu les Africains de leurs propres yeux et qui avaient vécu parmi eux n’adoptèrent pas les abstractions racistes les plus poussées que l’on retrouve si souvent chez les anthropologues des années 1850. » (p,361)

      Mais alors, que penser des abstractions et généralisations de l’historien qui tendent à accréditer le fait que les Français étaient racistes sans avoir pris soin de prendre le pouls de la presse de l’époque, et en feignant d’ignorer l’ignorance que les Européens avaient du continent noir à la même époque ?

      Les grandes explorations des Blancs à partir des grands fleuves d’Afrique avaient à peine commencé vers le Nil, le Zambèze, le Congo, le Niger, ou le Sénégal.

Il ne faut d’ailleurs pas oublier que les communications maritimes avec l’Afrique n’étaient pas fréquentes, avant que ne soit inventée la marine à vapeur.

          Pour ne citer qu’un exemple, en 1852, Faidherbe mit deux mois pour venir de Bordeaux à Saint Louis du Sénégal.

        Le dernier chapitre « L’attrait de l’empire » a un contenu difficile à interpréter : qu’a voulu démontrer l’auteur ? Un contenu d’autant plus difficile que l’objet du livre avait retenu la borne historique de 1880, et que chacun sait que le partage de l’Afrique s’effectua après cette date.

      Les bons connaisseurs de l’histoire coloniale savent que les regards croisés entre Blancs et Noirs furent assez différents de ceux, abstraits qu’a décrit l’auteur, des regards contrastés selon les périodes et les régions, unanimes toutefois à dénoncer l’esclavage qui régnait dans la plupart des territoires conquis.

      Comme l’avait relevé d’ailleurs l’historien, en citant deux seuls exemples dans l’Afrique de l’ouest à partir des récits de Raffenel et de Mage dans l’hinterland du Sénégal.

      Le dernier paragraphe du chapitre propose  une conclusion un peu trop sommaire de la rencontre entre les deux mondes blanc et noir :

       « En continuant d’offrir aux Français l’image d’Africains passifs, simples objets entre les mains d’une France débordante d’activités, les projets de domination, puis les projets de domination ne firent que renforcer le stéréotype de l’Africain déjà fortement ancré dans les esprits. La domination du continent noir par les Blancs était aux yeux de ces derniers la conséquence naturelle de la prétendue inégalité qui existait entre les africains et les Européens. » (p,390)

       Un propos un peu contradictoire avec le constat que faisait l’historien dans la page précédente, quant au fait que l’attitude impérialiste n’était pas nécessairement partagée par la majorité des Français, sans qu’on sache d’ailleurs mieux sur quelle source l’auteur s’appuie pour dire l’un ou l’autre.

         L’auteur a résumé dans une postface ses réflexions sur le thème « L’impérialisme et l’image de l’indigène » qui mériterait un autre examen, mais il n’est pas dans l’objet de ce livre, et je n’ai l’intention, ni de l’analyser, ni de le commenter, en notant simplement que le discours est dans la continuité de la thèse d’après laquelle les Français sont racistes, et que leur jugement n’a pas été profondément modifié, les « stéréotypes » continuant donc à fonctionner.

            Ma critique de fond de cet ouvrage portera sur son inadéquation complète d’analyse avec le temps historique, c’est-à-dire l’état de la France au cours des trois siècles considérés, les 16, 17 et 18ème siècle, et complémentairement celui de la culture populaire.

            Mes objections seront en partie tirées de l’histoire de la France elle-même, des travaux de Robert Mandrou sur la littérature de colportage des 16° et 17° siècles, entre autres la Bibliothèque Bleue, et de Raymond Manévy sur l’histoire de la presse.

            XVIème siècle : une France paysanne, inculte et illettrée à plus de 95%, la France des villages, une France des superstitions, des catastrophes, de la misère, des famines, et des guerres.

       Zéro presse ! Qui connait un Africain ? Qui a vu un Noir ?

            XVIIème siècle  et XVIII° siècle: début de l’alphabétisation.

         D’après l’historien Munchembled (p,342), dans les années 1680-1690, 29% des hommes étaient alphabétisés et 14 %  des femmes, et à la fin du 18ème, 47% des hommes et 27% des femmes.

         Il n’est pas fait mention de la diffusion de la langue française qui avait encore de la peine à s’installer.

            Une littérature de colportage prend son essor, notamment celle de la Bibliothèque Bleue de Troyes minutieusement étudiée par Robert Mandrou.

            L’historien en a retrouvé 450 titres, lesquels proposent une image représentative de la culture populaire de cette époque, « l’aspect même d’un sondage », des titres qui accordent une large place à la foi et à la piété, à la mythologie, au calendrier, à la vie quotidienne, à l’histoire de France, avant tout une littérature d’évasion, aux légendes, à la magie, au merveilleux, aux fées…

         «  De 1660 à 1780, on assiste à une popularisation et à une ruralisation des livres à bon marché. » (p,166)

            « A quelques exceptions près (Corneille, La Fontaine et le cas obscur de Perrault), la littérature de colportage ne puise pas dans les écrits « savants » contemporains, ni au XVII° siècle, ni au XVIII° siècle. Ce qui disqualifie toute comparaison avec le livre de poche du XX° siècle qui a largement diffusé des œuvres anciennes et contemporaines » (p,31)

       « Enorme silence, qui signifie nécessairement indifférence à ces continents neufs, à une évocation, même vague, des pays étrangers : ce qui s’étend au-delà des horizons familiers, au-delà de la forêt communale, au-delà du plat pays étalé au pied des remparts… » (p,76)

      « Cette vision du monde  que la Bibliothèque Bleue a diffusée, a répandue dans les milieux populaires pendant plus de deux siècles : qu’il s’agisse des conceptions de l’homme, du monde, de la vie sociale, point n’est besoin de le nier, ni de chercher à les réduire à force de subtilité. » (p,166)

      « Cette littérature demeure, à travers deux siècles, une vision inchangée de mondes, partie réels, partie imaginaires, où les Fées, les saints, les Géants, tiennent autant de place que les hommes ; où l’émerveillement, l’enchantement, le miracle enfin sont si fréquents qu’ils expliquent  le dédain des philosophes du XVIII° pour ces contes « à dormir debout ». La Bibliothèque Bleue par ses lecteurs et ses auditeurs à la veillée, c’est d’abord une évasion. » (p,179)

    Constat : zéro Africain dans ces contes ! Il parait donc difficile de répéter  les Africains et les Français à ce sujet, même si à la fin du dix-huitième siècle, un homme sur deux était alphabétisé et une femme sur trois, mais d’abord dans les villes, où la presse naissait.

    Les journaux des 17° et 18° siècles

     Ainsi que nous l’avons déjà souligné, il parait difficile d’accréditer le discours de l’historien Cohen en faisant l’impasse historique sur l’essor de la presse à partir de la naissance du premier journal : le 31 mai 1631, nait la Gazette Renaudot.

       Tirage de démarrage : 1.200 exemplaires.

       1762 : 12.000 abonnés, dont le tiers à Paris.

       1er janvier 1777 : naissance du premier quotidien français Le Journal de Paris.

       1789 et Révolution  Française : explosion de la presse avec 250 journaux ou assimilés.

        « 1.350 journaux environ parurent de 1789 à 1 800 » (Manévy, p, 48)

      Cette fois, il ne s’agit plus du cercle restreint de la fameuse République des Lettres :

       «  La République des lettres en vérité est un village où tout le monde se connait et se comprend à demi-mot » (p, 108, PUF Lyon)

        Une République des lettres dont l’historien n’a pas présenté, en dehors de son discours des idées, la moindre analyse statistique du discours raciste contenu dans l’ensemble de ses écrits !

      La presse française a continué à se développer au cours du XVIII° siècle, avec la naissance, en 1836, du journal Girardin, dont le nombre d’abonnés passe, entre 1836 et 1846, de 70.000 à 200.000 abonnés.

      Aucune trace d’analyse du contenu historique de ce journal et des autres, de province, dans la thèse Cohen !

      Ce ne sont que quelques exemples, mais il parait tout de même difficile de défendre la thèse du racisme des Français, sans avoir analysé les journaux des époques considérées, au cours des 17ème, 18ème, et 19ème siècles.

     Comme nous l’avons déjà maintes fois relevé dans nos propres analyses de l’histoire coloniale ou postcoloniale telles que certains auteurs nous la racontent aujourd’hui, la presse française parisienne et provinciale n’ a pas fait jusqu’à présent, sauf dans quelques travaux universitaires de type parcellaire, l’objet d’une étude statistique de ses contenus, étude qui accréditerait des discours qui s’inscrivent beaucoup plus dans l’histoire des idées, où tout est possible, plus que dans l’histoire des faits.

Conclusion

      Ce livre est-il un livre d’histoire ?

      Non, compte tenu de la quasi-inexistence des sources et de l’évaluation de ce discours.

    Je serais tenté de dire que l’ouvrage est à classer dans la catégorie des livres idéologiques ou politiques, donc un livre très décevant.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Janvier 2015 barbare à Paris ! Réflexions citoyennes


                La France s’est réveillée, s’est mise debout, a fait mouvement, et suscité un immense espoir pour la défense des libertés.

              Immense espoir d’une société fraternelle et égalitaire, mais pour combien de temps ?

            Sauf, si « l’establishment »  ou « l’établissement » de la France et de l’Europe n’apporte pas les bonnes réponses à toutes les questions que les Français et les Françaises se posent sur le bien vivre et la sécurité dans notre pays.

                 Une simple remarque : il est tout de même étrange que la Présidence Hollande ait engagé trois guerres avec le consensus de notre « établissement », gauche et droite réunies, en oubliant que le pays devait dans le même temps se protéger contre le terrorisme et la propagande islamistes.

             Il est vrai que nos gouvernements n’ont pas eu le courage d’appeler les soi-disant interventions militaires extérieures – baptisées ainsi par certains de nos géo-politologues – les guerres de la France.

              Un exemple tout à fait révélateur : la DGSI chargée de notre sécurité intérieure a un budget de l’ordre de  47 millions d’euros, à peine supérieur à celui d’une institution qui ne sert à rien, la Cité de l’histoire de l’immigration.

Jean Pierre Renaud

La thèse Huillery et ses embrouilles sur l’histoire coloniale de l’AOF!

La thèse Huillery et ses embrouilles sur l’histoire coloniale de l’ancienne Afrique Occidentale Française !

 La forme modernisée et sophistiquée de la nouvelle propagande postcoloniale

Lire les conclusions de l’analyse de cette thèse sur le blog du 4 décembre 2014 sous le titre :

« Les embrouilles de la mathématique postcoloniale »

Avis aux lecteurs: publication des prochains mois

Avis aux lecteurs

Fréquentation de mon blog et annonce de publication d’articles au cours des prochains mois

Fréquentation

        Je remercie les lecteurs qui ont « visité » mon blog en 2014, en particulier les analyses que je leur ai proposées sur les sociétés coloniales (507 visites), la comparaison des empires anglais et français (331 visites), et toujours Edward Said (321).

          Les lettres de la Soummam ont également attiré l’attention des lecteurs (230 visites).

        Je précise qu’en 2013, année au cours de laquelle le thème des sociétés coloniales était inscrit au programme du Capes et de l’Agrégation, le blog  avait enregistré 1 895 visites. Pour les deux années 2013 et 2014, le total des visites est donc de 2 402, un chiffre que je trouve satisfaisant, compte tenu de ma position de chercheur « franc-tireur » en histoire coloniale et postcoloniale.

Annonce de publication

            Analyse et lecture critique du livre « Les Français et les Africains » par William B. Cohen.

            Le 27 octobre 2014, j’ai annoncé cette publication à l’occasion de ma lecture critique d’une chronique du journal Le Monde du 29 août 2014 intitulée «  Afro-Américains et Noirs de France, les Faux Frères » d’Elise Vincent.

            Analyse et lecture critique du livre « Les empires coloniaux », sous la direction de Pierre Singaravélou. (Points 2013)

            « Road movie » de la vie coloniale des années 1930 à travers les récits des auteurs ci-après : Claude Farrère, René Maran, Albert Londres, André Gide, George Orwell, Jacques Weulersse.

            Images coloniales d’Afrique occidentale, centrale, et sud-africaine, avec un détour la  Birmanie coloniale anglaise.

            Une sorte de d’illustration de l’analyse des sociétés coloniales que j’ai publiée sur mon blog en 2013.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique – AVEC POUTINE, LE KGB EST DE RETOUR !

Avec Poutine, le KGB est de retour !

Gare aux mémoires courtes !

            Plus de 25 ans après la chute du Mur de Berlin et du marxisme léninisme révolutionnaire de « l’homme nouveau » communiste, le KGB est de retour avec Poutine.

                Ses initiatives guerrières, faussement neutres, s’inscrivent dans la pure tradition des anciennes dictatures européennes, stalinienne, fasciste et nazie !

                   L’invasion des Sudètes et de  l’Autriche par l’Allemagne d’Hitler avant 1939, cela ne vous rappelle vraiment rien ?

                  Et pour cacher la face, le nouveau maître du KGB a rallumé le spectre de la guerre froide, avec toujours le même ennemi, l’Occident !

               Comme si la pauvre Union européenne existait véritablement comme puissance, et c’est là que le maître du Kremlin a de quoi triompher pour le moment !