Egypte, Libye, Tunisie, Iran, Syrie, Irak … ou la grande illusion « occidentale » des Printemps Arabes !
Le nouvel « orientalisme » du XXIème siècle !
Avec leurs « lunettes » intellectuelles ou culturelles par trop ethnocentriques, les élites intellectuelles et politiques de l’Occident ont cultivé, tout au long des siècles passés, une fausse vision de l’Orient.
A l’époque moderne, Edward Said a tenté de décrire et de dénoncer, en grande partie avec succès, toutes les formes d’orientalisme que nous cultivions en Occident, culturelles, politiques, ou économiques.
L’explosion des « Printemps arabes » a donné une grande poussée de fièvre de com’ internationale à une partie de notre élite politique et intellectuelle qui les a convaincu, souvent de bonne foi, et plus souvent par manque de culture, que les pays arabes, pour ne pas dire musulmans, connaissaient enfin le réveil démocratique tant attendu.
L’exemple le plus frappant de cette maladie internationale a été celui de BHL, qui a surfé sur les soi-disant printemps arabes, héros moderne des conquêtes mondiales de la démocratie, voulant à tout prix, en conseiller du jour ou de la nuit des princes qui nous gouvernent, que notre pays se lance dans des guerres de libération démocratique.
Au dernier festival de Cannes, le héros com’ a eu l’audace de présenter un documentaire à sa gloire, hors compétition, et il n’est pas sûr, qu’il ait réussi, même provisoirement, à faire croire aux gogos qu’un « Serment de Tobrouk » ait existé, et que la Libye ait pu être ainsi libérée, grâce au couple Sarkozy-BHL
On voit aujourd’hui le résultat, le chaos en Libye même, ainsi qu’au Sahel dont les factions islamistes ont récupéré les armements de l’ancien dictateur Kadhafi.
BHL a au moins réussi à entrainer indirectement la France dans une nouvelle guerre au Mali, et au Sahel !
Autre forme d’un nouvel orientalisme du XXIème siècle, l’aveuglement de nos dirigeants à l’égard du monde musulman, des grands représentants de l’Islam, sunnite ou chiite, qui se gardaient bien, il y a encore peu de temps, de condamner les exactions et les crimes que les djihadistes perpétraient au Moyen Orient, notamment contre les minorités chrétiennes ou contre leurs concurrents ou adversaires dans l’Islam lui-même.
Quel silence ! Alors que la plupart des Etats du Moyen Orient, où prospèrent encore des formes théocratiques de pouvoir soutiennent ou attisent les multiples conflits qui agitent ces Etats.
Avec l’invitation permanente qui est faite à l’Occident, d’abord aux Etats Unis, d’intervenir, faute pour ces pays-là d’avoir le courage de le faire officiellement.
On aimerait aussi entendre de temps en temps, de la part de tel ou tel grand chef religieux de l’Islam, la condamnation des persécutions, des massacres qui jalonnent l’histoire de ces pays.
Face aux guerres ou à une guerre, la grande faiblesse de l’Islam est constituée par ses profondes divisions, l’absence d’autorités religieuses ayant le courage de s’inscrire dans le message de l’Islam, plutôt que dans ses multiples interprétations historiques, académiques, et aujourd’hui guerrières.
Certains en arriveraient presque à regretter, qu’à la différence du christianisme, le monde de l’Islam n’ait pas su s’organiser de telle sorte qu’il puisse défendre un message religieux de paix unitaire.
Jean Pierre Renaud