Les « Printemps Arabes » ? Entre Islam, Démocratie, Démographie, Technologie, et Occident : la continuité de l’ethnocentrisme ?
Quelle leçon pour la France ?
Le bouillonnement du monde musulman n’est pas récent, mais pendant des dizaines d’années, des régimes dictatoriaux avaient réussi à masquer cette évolution.
L’explosion des « Printemps Arabes » est le résultat d’un ensemble de facteurs, avec sans doute, et en tout premier lieu, la croissance exponentielle de la démographie (1), et d’une jeunesse qui ne trouve pas d’emploi, donc une jeunesse en « vacances », qui parallèlement, et naturellement, s’est entichée des nouvelles technologies..
L’expansion des nouvelles technologies, la télévision, l’internet, le téléphone portable, a en effet complètement bouleversé les conditions d’information et de relations, et donc de mobilisation potentielle des citoyens de ces pays.
On l’a vu successivement en Tunisie, en Lybie, et en Egypte,
Les médias occidentaux, et une partie de leurs élites, se sont extasiés devant ce qu’ils ont interprété comme un mouvement de démocratisation des pays musulmans, et comme la preuve que la démocratie pouvait faire bon ménage avec l’Islam.
Les événements récents montrent que rien n’est encore véritablement joué sur ce terrain qui nous est familier, mais il faut laisser du temps au temps pour apprécier les résultats de ces nouvelles révolutions musulmanes.
La leçon française immédiate qu’il serait possible d’en tirer serait celle d’une meilleure connaissance des composantes et des courants de l’Islam, notamment entre le sunnisme et le chiisme, des tensions qui les opposent, pour ne pas citer leurs guerres fratricides actuelles.
Cette leçon n’est pas du tout anodine, alors que l’Islam est devenu en trente ans la deuxième religion de la France.
Jean Pierre Renaud
(1) Voir mon analyse du livre de Gaston Bouthoul « La surpopulation » (1964) sur le blog du 12 juillet 2011