Droits des femmes, violences conjugales, violences physiques et morales, le cas du viol

Droits des femmes, violences conjugales, violences physiques et morales, la grande relativité de ces concepts, à travers l’histoire, les pays, et les religions, avec souvent l’extrême difficulté de la compréhension de l’intime…

Le cas du viol

Et en exergue de réflexion, un épisode tiré de la Genèse de la Bible (19 Sodome et Gomorrhe), deux anges invitent Lot, neveu d’Abraham, sa femme et ses deux filles, à quitter Sodome, sans se retourner, avant que Dieu ne détruise par le feu ces villes maudites : 

«  La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel….

            Dans sa fuite, « Il habita dans une caverne, lui et ses deux filles. L’aînée dit à la plus jeune : Notre père est vieux ; et il n’y a point d’homme dans la contrée pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. »

            Les choses ont changé depuis, mais ont-elles véritablement changé ?  compte-tenu de l’évolution du monde, et de la montée en puissance, tout à fait justifiée, mais souvent difficile, du droit des femmes, de leur droit à l’égalité de traitement ?

           Le film égyptien Le bus 678 (voir le blog du 12/07/2012) nous propose un éclairage sur la condition de la femme égyptienne au Caire, différent de celui qu’on peut avoir en France, mais le droit des femmes à l’égalité peut encore beaucoup progresser.

            Un autre film « Le cahier » (voir le blog du 10/03/2010) nous a fait découvrir l’extrême difficulté que les petites filles afghanes rencontraient pour triompher des résistances culturelles et religieuses de leur société.

            Et dans certaines de nos banlieues, la situation et les peurs de toutes ces jeunes filles et femmes si bien décrites dans le documentaire « Les roses noires » (voir le blog du 15/10/2011)

            Et les quelques chiffres publiés ces derniers mois sur la condition des femmes françaises montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire : une femme meurt tous les trois jours sous les coups d’un conjoint, 96% des congés parentaux sont attribués à des femmes, les femmes gagnent en moyenne de 10 à 20% de moins que les hommes, à poste de travail égal, etc…

Ceci dit, la condition de la femme dans la plupart des pays occidentaux est bien supérieure à celle de beaucoup d’autres pays du monde, et nos gouvernements seraient bien inspirés de développer une information continue sur la liberté des femmes en direction des pays les plus rétrogrades, par chaines de radio ou de télévision interposées

Le progrès de l’humanité passe en effet par la reconnaissance du droit des femmes.

                                                                    Le viol

La définition pénale

Selon la définition du code pénal, articles 222-23, le viol se caractérise comme «  tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise »

Le viol résulte donc d’une pénétration sexuelle, par un sexe  dans un sexe, dans l’anus ou dans la bouche

C’est aussi la pénétration dans ces mêmes organes de tout objet, de quelque nature qu’elle soit mais c’est aussi pour le sexe et l’anus, la pénétration digitale

La variété des situations et des acteurs

Le viol peut être commis par un ou plusieurs inconnu(s) mais aussi souvent par un proche de la famille (un ami, un oncle, un ½ frère, un  beau-frère…,  mais aussi un médecin généraliste ou spécialiste, ou encore un ouvrier qui intervient sur des travaux d’intérieurs ou qui pénètre dans le logement de la victime….

Le viol peut donner lieu à plainte lorsqu’il est commis par le conjoint de la victime, par son ex conjoint ou en instance de séparation. Ces derniers cas sont délicats à traiter.

Une qualification souvent difficile

Comment appréhender la notion de viol lorsque la plaignante déclare être en instance de divorce ? Comment appréhender le viol commis par un conjoint que l’on accepte un jour et refuse un autre ? S’agit­- il de viol ou plus exactement d’agression sexuelle ? Le mari ou le concubin qui a des relations sexuelles avec sa femme, alors que celle-ci ne le souhaite pas, ou l’ancien amant qui revient au domicile de son amie et lui impose une relation sexuelle, éventuellement sous l’emprise de l’alcool pour les deux parties, sachant toutefois qu’en matière pénale, le fait pour l’auteur d’être sous l’emprise de l’alcool peut  constituer une circonstance aggravante.

Une répression pénale accrue

La répression pénale est accrue si le viol est commis avec certaines circonstances parmi lesquelles :  

La vulnérabilité de la personne victime: il convient alors d’établir cette vulnérabilité qui peut être une grossesse, une infirmité quelconque visible, mais également des troubles psychologiques, de la dépression, l’âge… La jurisprudence considère par exemple qu’une femme en état de dépression est moins à même de se défendre qu’une personne indemne de toute pathologie de nature psychologique …

La qualité de l’auteur : un ascendant ou toute personne ayant une autorité de droit ou de fait sur la victime ou une personne ayant autorité de par ses fonctions employeur, médecin ou assimilé. A cet égard on peut citer l’exemple du père, du grand-père, de l’oncle de la victime mais aussi le viol commis par le gynécologiste, l’ostéopathe, ….  Dans cette dernière spécialité, un praticien connu de la place parisienne a pu faire les beaux jours d’une certaine chronique judiciaire.

Il ne faut pas oublier que le viol existe et dans des proportions non négligeables entre adultes de même sexe et notamment au détriment des hommes homosexuels, (dont les plaintes  sont encore peu nombreuses).

Une omerta ?

Le refus des autorités  politiques et judiciaires de traiter ces affaires ? Non sauf peut- être lorsqu’il y a un notable en cause, et c’est encore plus ou moins vrai avec les médias actuels.

Mais le viol n’est pas toujours facile à caractériser.

Sauf les cas simples du viol par un inconnu, dans la rue par exemple, une jeune femme est emmenée de force par un individu alors qu’elle rentre chez elle ou qui s’introduit dans son immeuble à sa suite, prend l’ascenseur avec elle, le bloque entre deux étages et lui impose une fellation.

 Il faut que la victime soit crédible, que les faits qu’elle dénonce soient vraisemblables. C’est le cas par exemple de la femme qui donnera successivement des versions totalement différentes des faits subis, en se trompant sur les dates et les lieux, et en décrivant des violences que les expertises médicales ne peuvent corroborer.

A l’évidence aussi, les faits ne doivent pas  dater de trop longtemps, pour pouvoir rechercher des preuves, et des traces telles que des traces d’ADN.

Les difficultés seront d’autant plus grandes que l’auteur sera un proche et que son pouvoir de pression et d’intimidation sera grand.

Que dire aussi de ces femmes qui acceptent d’avoir des relations sexuelles pour obtenir un travail et qui dénoncent les faits lorsqu’elles sont évincées ? Y a- t-il viol ou abus de faiblesse, ou peut-être encore harcèlement ?

Le viol est de toute façon la manifestation d’un abus de faiblesse dans la mesure où il est commis par une personne qui physiquement et/ou psychologiquement est  plus fort.

On peut dire aussi qu’il  est la forme ultime du mépris  et de la violence avant le meurtre. Mais comment interpréter le viol commis par un médecin ? Par un conjoint éconduit ?  Dans les cas  des violeurs du monde médical, et surtout lorsqu’il s’agit d’un praticien réputé, il n’est pas rare que les victimes hésitent à dénoncer les faits, car elles éprouvent une sorte de culpabilité qui les conduit à penser qu’elles sont sans doute  coupables d’avoir été « provocatrices »

            Dans le cas d’un viol par un parent ou un employeur par exemple, la victime se voit souvent intimer l’ordre de ne rien dire, sous peine de violences, ou dans le cas de l’employeur, de licenciement.

L’omerta, si elle existe encore de nos jours, est aussi le fait des victimes elles- mêmes  qui préfèrent cacher cet épisode funeste, plutôt que d’en parler même à leur proches. Ce n’est pas toujours facile d’étaler ce type d’intimité devant ses proches, des tiers, puis une cour d’assise.

Et enfin, les auteurs ne sont pas toujours, loin s’en faut, identifiés ou identifiables.

En conclusion, des progrès incontestables ont été enregistrés dans la poursuite de ces crimes, mais il serait tentant du dire qu’au fur et à mesure de l’évolution des mœurs, les faits incriminés prennent souvent une qualification trop subtile pour être poursuivis.

Pomme acide

Humeur Tique ou Humour Tique: Où est l’opposition? Une discipline politique positive! Bonsoir les petits!

Humeur Tique ou Humour Tique ?

            Où est passée l’opposition ?

L’opposition UMP s’est évaporée avec la lutte des deux « Titans ». Elle est passée à la gauche de la majorité actuelle du Président Hollande !

La discipline politique positive !

Sur France 2, journal du soir du 5 décembre, un dossier consacré à la « discipline positive » une nouvelle école de santé familiale importée des Etats Unis.

Peut-être le gouvernement actuel trouverait-il grand profit à suivre un stage de « discipline positive » !

Bonsoir les petits ! Sur France 2, en soirée du 5 décembre

Enfin une éducation sexuelle ouverte à tous,  grâce à la maison Tellier, c’est-à-dire l’évocation d’un bordel « familial », un téléfilm tiré du grand Maupassant, à une heure de grande écoute !

Est-ce véritablement être bégueule ? Ou doit-on obligatoirement être « tendance » ?

Humeur Tique : Alerte rouge sur notre jeunesse !

Le Monde du 4 décembre « En France, 23 % des jeunes sont pauvres » en première page et pages 2 et 3

En page 2 « 18% des jeunes désœuvrés »

         Tous les signaux sont au rouge pour l’avenir de notre jeunesse, dette publique qu’ils seront chargés d’honorer ! Dette de la sécurité sociale qu’ils seront obligés d’acquitter ! France en grand désarroi culturel, politique,   économique, et social !

Les chiffres les plus inquiétants figurent à la page 2, car le concept de pauvreté peut ouvrir à discussion, mais moins les chiffres relatifs aux jeunes désœuvrés de 18 à 25 ans : « 18% des jeunes désœuvrés, c’est-à-dire « qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation. »

Ces statistiques méritent d’être décortiquées de près, car la moyenne cache beaucoup de disparités, comme le montre le tableau de ces chiffres, département par département, outre-mer compris.

Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une alerte rouge, et que la France doit mettre en œuvre tous les moyens pour offrir à nouveau un avenir à sa jeunesse, quitte à sacrifier certains de ses rêves de grandeur qu’elle nourrit encore dans le monde.

Mayotte sous le regard de la revue Hérodote, une impasse?

Océan Indien et Mayotte sous le regard de la Revue Hérodote (2012/2 – numéro 144)

« Existe-t-il un risque de vide stratégique dans l’Océan Indien ? »

« Géopolitiques mahoraise et réunionnaise : de la crise actuelle à un état des lieux régional » (Sophie Moreau et Aurélien Marszek)

Entre Mayotte et France, malentendu et impasse ?

            Tout d’abord, deux remarques sur la contribution relative à « un risque  de vide stratégique », la première avec la question pour qui, un tel vide stratégique, et la deuxième quant à l’affirmation qui concerne la situation de Madagascar « La répression sanglante exercée par le pouvoir affairiste de Marc Ravalomanana a suscité une mutinerie de l’armée, qui l’a déposé en mars 2009 »

            Un raccourci un peu rapide pour décrire la mise à l’écart du « toujours » président de la Grande Ile, et vraisemblablement une erreur d’interprétation, compte tenu des révélations d’un  des acteurs principaux de la venue au pouvoir de l’actuel président de la transition, grâce à un véritable coup d’Etat..

            Comment ne pas noter qu’en cas de résolution démocratique de cette grave crise, Madagascar pourrait jouer un rôle dans ce « vide stratégique », beaucoup mieux sans doute que le département de La Réunion ?

            Quant à Mayotte, nous avons déjà abordé la problématique de cette petite île sur ce blog, mais il nous parait utile d’y revenir avec l’éclairage sans complaisance des deux chercheurs cités ci-dessus sous l’ombrelle de la sérieuse et ancienne revue Hérodote.

            L’état des lieux effectué :

            Une résolution de l’ONU n° 3385 du 12 novembre 1975 a reconnu que Mayotte faisait partie de l’archipel des Comores.

            En 2007, une commission franco-comorienne a été mise en place « afin définir les modalités d’un rapprochement entre Mayotte et le reste de l’archipel » dont on ne connait pas les résultats.

            Il existe donc un bel imbroglio sur le plan international puisque que la France a accordé le statut de département français à Mayotte !

            Comme beaucoup d’observateurs, les deux chercheurs font le constat que l’immigration clandestine est très importante, de l’ordre de 30% de la population, et qu’au cours de la dernière crise – une information tout à fait intéressante – elle a été manipulée tout à la fois par les immigrés clandestins venus d’Anjouan et par les Mahorais eux-mêmes pour alimenter le cours de la crise :

            « Cette utilisation quasi hypocrite des immigrés clandestins, décriés mais tolérés et utilisés par ces mêmes mahorais qui les considèrent comme de véritables esclaves, est une donnée majeure de cette crise. En s’agitant, les Anjouanais servent indirectement les intérêts des Mahorais. » (page 152)

            La même analyse relève que 80% de la population a moins de vingt- cinq ans, avec de l’ordre de 8 à 10 000 mineurs isolés, enfants d’Anjouanais refoulés, lesquels ont joué un rôle important dans cette crise.

            De même qu’elle note les problèmes nouveaux que l’immigration comorienne ou mahoraise crée aujourd’hui dans l’île même de la Réunion :

            «  A la Réunion, le Comorien ou le Mahorais est désormais perçu comme le bouc émissaire idéal pour tous ceux qui voient en lui une menace en termes de délinquance de voie publique (cambriolages multiples et, en hausse, constante, agressions sexuelles), non sans fondement factuel, mais également pour les responsables politiques en manque de propositions politiques » (page 156)

            Des flux d’immigration clandestine qui ne risquent pas de s’arrêter, compte tenu de la proximité et de la perméabilité de Mayotte, île musulmane, à toutes les influences d’îles ou côtes de la même religion les plus proches.

            Avec un courage certain les deux chercheurs posent la question de fond quant au choix qu’a fait la France d’accorder le statut de département à cette petite île :

            « On peut dans ce contexte, s’interroger sur les raisons de la départementalisation de Mayotte dans la mesure où son intérêt géostratégique pour la France ne semble plus vraiment exister. La départementalisation est-elle la simple conséquence d’une promesse électorale de longue date ou y-a-t-il un intérêt politique ou économique pour l’Etat français ? » (page 159)

            Du pétrole ?  Pourquoi pas ? Mais est-ce que les Français ont véritablement été appelés à se prononcer sur cette décision, et auraient pris le risque de s’embarquer dans une nouvelle aventure de type « colonial », pour du pétrole ?

            Un vrai labyrinthe ! Une fois de plus, notre pays, pour de sottes raisons de grandeur, s’est engagé dans le labyrinthe maritime mahorais sans en connaître toutes les conséquences, et le gouvernement aurait été mieux inspiré en laissant à Mayotte son statut de territoire d’outre- mer, car telle était la ligne diplomatique bien inspirée du Quai d’Orsay.

            Et je vous avouerai qu’une fois de plus je me demande si nos gouvernements ne sont pas devenus inconscients ou fous, en engageant la France dans des aventures qui ressemblent étrangement à toutes les aventures coloniales de la Troisième République, lesquelles ont mis du temps, beaucoup de temps, à se dénouer plus ou moins bien avec la décolonisation.

Jean Pierre Renaud