Le film « La Petite Venise » d’Andrea Segre

Dans le fil de son intrigue la plus simple, l’histoire d’une jeune femme chinoise immigrée en Italie, confrontée à la fois au choc des cultures et au servage auquel ses employeurs chinois la soumettent.

            Son histoire croise celle de vieux pêcheurs de la lagune de Venise, leur humanité colorée, en particulier celle d’un vieux pêcheur veuf qui veut prendre sous son aile, ou son filet, cette jeune femme d’autant plus attachante qu’elle s’adapte vite à ce milieu italien hors d’âge, mais vivant.

Elle croise aussi le racisme de quelques nazillons italiens trafiquants d’on ne sait quoi, mais prêts à faire le coup de main

 Le tout dans le décor vaporeux et poétique de la lagune !

Une métaphore de la confrontation d’une vieille Europe ancrée dans son passé et d’une Chine qui, par la voie d’on ne sait quelle organisation, mafieuse ou non, régente, au jour près, la vie d’une main d’œuvre qu’elle contrôle jusque dans son intimité et fait de l’obéissance à ses exigences, la condition d’un retour de l’enfant laissé au pays.

Un film intéressant dans lequel se mélangent la délicatesse et la violence,  sans que l’on puisse savoir s’il  nous donne bien la mesure du dialogue des deux cultures chinoise et française.

Jean Pierre Renaud et sa concubine préférée

Humeur Tique : Humeur Politique du jour !

 Après plus d’une année de campagne électorale, et de saturation, quelques réactions :

            La première anecdotique, le brillant et vibrionnant Jacques Lang, éperdu d’affection politique, allant de circonscription en circonscription, a finalement échoué dans son pays natal.

            Il a quand même eu plus de chance que son grand ami Gbagbo, avec lequel il fit campagne, en hélicoptère, en Côte d’Ivoire, avant la crise meurtrière que l’on connait. Au moins aura-t-il peut- être le temps de lui porter des oranges dans sa prison de La Haye !

Le Modem, triste Modem ! Ce qui devait arriver est arrivé, la disparition de ce mouvement, faute d’avoir été capable d’adopter une ligne claire pour les dernières élections législatives, le chef allant dans un sens, et ses fidèles dans tous les sens. S’agissait-il d’un vrai mouvement politique ?

Et un de ses vice-présidents, Rochefort, ajoutant à la confusion en sollicitant auprès de Hollande, de façon insistante et répétée, quelque chose qui pouvait ressembler fort à un maroquin ministériel, 39 au lieu de 38 déjà ?

38 ministres, dans le gouvernement de la France, avec tout leur entourage, combien cela va-t-il bien coûter à nos finances publiques ? Mais il est vrai que tout ce beau monde sera payé, à compter du 15 septembre prochain, en empruntant de l’argent sur les « marchés » !

Hollande à Tulle, et Ayrault à Nantes arrivaient à animer et coordonner le travail de 38 collaborateurs ? Rien que sept ministres pour les dossiers économiques ! L’inflation ministérielle à Bercy ?

Remarquez que la France peut bien se payer 38 ministres, puisque Madagascar, dans sa 4ème année de crise, dirigée par un « dictateur » au petit pied, toujours en « transition démocratique », pour ne pas dire « transe démocratique », compte un nombre de ministres comparable !

Et en plus sérieux, beaucoup plus sérieux ! Quant à l’état de santé de notre démocratie républicaine !

Un système électoral qui permet au parti des Verts d’obtenir 11 ou 12 sénateurs et une vingtaine de députés, alors que la candidate des Verts n’a obtenu que 2,31% des voix aux Présidentielles (828.345 bulletins), est-ce bien démocratique ?

Et encore moins alors que ce parti des bisbilles futiles se pare en permanence de morale, de responsabilité, d’exemplarité ? Alors mesdames et messieurs, SVP, un peu moins de CO2 antidémocratique !

Mais beaucoup plus grave encore, le taux de participation, près de 50% d’abstentions au 2ème tour des élections législatives !

 Notre République est bien malade, et le Conseil Constitutionnel serait bien inspiré, comme il vient de le faire tardivement sur les horaires du scrutin, en demandant leur harmonisation, de recommander le vote obligatoire à toutes les élections de la République.

Une décision qui serait également la bienvenue pour les élections des dirigeants des corps intermédiaires, car dans beaucoup de ces élections, les taux d’abstention  sont encore beaucoup plus forts que dans  nos élections politiques.

Rocard et la suppression de la bombe atomique, levée d’un nouveau tabou français?

Rocard et la suppression de la force de dissuasion nucléaire de la France, la levée d’un nouveau tabou français ?

            Le 20 juin dernier, Rocard a fait une déclaration « explosive » en faveur de la suppression pure et simple de la force de dissuasion nucléaire française.

            Tollé de tout ce qui compte dans notre landernau politique, presqu’unanimement attaché à cette force de frappe, tout autant qu’au refrain sans cesse répété d’une France encore grande puissance, un grand pays qui ferait encore rêver la terre entière…

             Cette déclaration fracassante pourrait avoir au moins un mérite, celui d’une révision complète de nos accords de défense avec les autres pays d’Europe, et notamment l’Allemagne, ce qui veut dire accord sur les objectifs, mise en commun des forces, et partage équitable des charges financières.

Sur le blog du 19 décembre 2011, nous avions cité les chiffres comparés des budgets de la défense de la France et de l’Allemagne, chiffres qui démontraient l’écart existant entre les charges des deux pays :

En 2010, le budget de la défense de la France représentait 3,3% de son PIB, contre 1,92% en Allemagne, et en crédits, 64 milliards en France contre 46 milliards en Allemagne, soit 18 milliards de plus, alors que la population française ne représente que 77% de la population allemande.

En résultat et en 2009, un français dépensait 1 015 euros pour sa défense, et un allemand 560 euros.

Pourquoi donc refuserait-on d’ouvrir à nouveau et complètement ce dossier de la défense européenne ? Beaucoup d’eau a coulé sous nos ponts depuis l’échec de la Communauté Européenne de Défense, la CED, en 1954 !

Zone euro, gouvernance de la zone et de l’Europe, défense de l’Europe, une autre et nouvelle Europe, même « combat » !

Jean Pierre Renaud

Gallieni et Lyautey, ces inconnus. Tonkin 1894, Gallieni en Chine chez le maréchal Sou

Gallieni et Lyautey, ces inconnus.

Eclats de vie coloniale

Morceaux choisis

Tonkin

5

1894, Gallieni en Chine : son premier voyage en Chine chez le maréchal Sou, le commandant militaire de la province du Quang-Si

            En 1892, lorsque le colonel Gallieni fut affecté au Tonkin, après avoir servi pendant de longues années, en Afrique de l’Ouest, au Soudan,  la retraite des troupes françaises devant les troupes chinoises, à Lang Son, en 1885, à une des portes de la Chine, était déjà du passé.

Par le traité de Tien- Tsin, signé la même année, la Chine avait reconnu la tutelle de la France sur le royaume d’Annam, et au fur et à mesure des années, le delta du Tonkin, partie la plus peuplée du royaume, fut pratiquement pacifié à l’exception de la petite zone du Yen-Thé, proche du 2ème Territoire Militaire, dont Gallieni allait prendre le commandement.

            Gallieni avait reçu la mission de pacifier la Haute Région du Tonkin, à la frontière de la Chine, dans sa province du Quang-Si, dont le maréchal Sou était le commandant militaire.

            Une très grande insécurité régnait dans cette région, habitée par les Mongs et les Thos, faite de massifs élevés et déchiquetés, coupés de vallées profondes, dans un paysage montagneux sauvage que Lyautey représenta fort bien dans les nombreux croquis qu’il a réalisés, car Lyautey était un fin dessinateur.

            Au-delà de l’évocation de sa mission de pacification dont il rend compte avec minutie dans son livre, celle de ses voyages en Chine est tout à fait intéressante. Elle nous ouvre en effet une fenêtre historique sur la Chine de l’époque, laquelle avait conservé beaucoup des attributs de sa puissance passée, tout en s’engageant dans la voie de la modernité occidentale.

Gallieni écrivait :

« Il ne se passait guère de jour sans que nous ayons à enregistrer des attaques de poste, de convois, des assassinats de courriers, d’habitants, des villages incendiés, etc. » (G/p, 25)

            Plusieurs bandes de pirates avaient mis ce territoire en coupe réglée, sans qu’on ne sache jamais s’il s’agissait de pirates annamites ou de pirates chinois.

            Gallieni décrivait fort bien cette situation :

            « Les Chinois savent ce qu’ils font en favorisant la piraterie au Tonkin : ils l’éloignent ainsi de leur territoire. Tous les malandrins des frontières savent qu’ils pourront piller, voler et tuer à leur aise au Tonkin, et transporter ensuite, en toute sécurité, leur butin, femmes, buffles, riz en Chine, mais à condition d’épargner leurs compatriotes chinois. Les mandarins de cette partie du Quang-Si favorisent la piraterie, parce qu’ils en vivent… » (G/p,30)

            « Les chefs des bandes les plus importantes, les Ba-Ky, Luong-Tam-Ky, Luc-A-Song, A-Coc-Thuong, etc… se trouvaient à la tête d’une vaste association, en quelque sorte commerciale, qui avait ses profits et ses pertes. De leurs repaires, situés surtout dans le 3ème Territoire militaire et dans cette région qui s’avançait en coin entre le 2ème et le 3ème Territoires, ils dirigeaient leurs incursions, dans toute la Haute Région, ramassant surtout des buffles, indispensables aux indigènes pour leurs cultures, et des femmes.

Les femmes sont rares dans le Quang-Si, ou tout au moins dans la partie méridionale de cette vaste province où, me disait-on à Long -Tchéou, on comptait à peine une femme pour cinq ou six hommes ; de plus, les femmes annamites étant particulièrement recherchées pour leurs qualités d’activité, de travail, d’économie et leurs aptitudes au négoce, les marchands chinois étaient très désireux d’en acquérir pour se faire aider dans leur commerce. Notre consul me fit remarquer plusieurs fois, dans nos visites aux boutiques de Long-Tchéou, la présence de femmes qui, malgré leur costume chinois et leur chignon caractéristique, étaient annamites et avaient été ainsi importées du Tonkin…

            En échange des buffles et des femmes, les pirates rapportaient au Tonkin de l’opium, avidement recherché par les habitants de la Haute région, et même par les Annamites du Delta. Mais pour se procurer cet opium ainsi que les fusils et cartouches qui leur étaient nécessaires, les chefs de bande avaient besoin d’intermédiaires : c’étaient précisément les honnêtes marchands de soie, au souvenir si prévenant, que je visitais ce jour-même…

C’était bien une véritable entreprise commerciale qui s’exécutait sous l’œil bienveillant des mandarins chinois, qu’on aurait certainement trouvés également à l’article dépenses, si on avait pu consulter d’un peu plus près les registres en question. » (G/p, 134)

En mars 1894, le colonel Gallieni se rendit donc en territoire chinois pour y rencontrer le maréchal Sou, commandant des troupes chinoises de cette province, et à Long-Tchéou, son chef- lieu, le Tao-Taï,  c’est-à-dire le préfet de cette même province, ainsi que le maire de Long-Tchéou, afin de mettre au point le dossier définitif de l’abornement de la frontière qui arrivait à son terme, et de tenter d’obtenir la neutralité de la Chine à l’égard des fameuses bandes pirates qui dévastaient encore la Haute Région.

Dès l’entrée en Chine, l’impression était bonne, avec des villages propres, mais des villes sales, où l’on sentait partout une odeur nauséabonde d’excréments et d’ordures.

Premier contact avec le maréchal Sou :

« Nous nous débarrassons de nos vêtements de voyage, revêtant nos uniformes de petite tenue, et, par une rue très étroite, précédés de plusieurs réguliers à hallebardes et suivis d’une foule de curieux, nous parvenons à la Pagode des Mandarins, où nous sommes reçus avec tout le cérémonial cher aux Chinois, dont nous avions déjà eu un échantillon dans la matinée.. Des soldats à casaques rouges, armés de fusils à répétition de modèles divers, ou porteurs de drapeaux, forment la haie dans une première pièce à l’extrémité de laquelle Sou vient au- devant de nous, la main tendue. Il nous salue à la chinoise, les poings levés à la hauteur du visage et nous conduit aussitôt sur des sièges élevés, disposés autour d’une deuxième salle, près de petites tables supportant des tasses de thé, sans sucre, à la mode chinoise.

Le maréchal Sou ne dément pas l’excellente impression qu’il avait faite, jusqu’à ce jour, sur tous les Européens qui avaient pu l’approcher. C’est un homme grand, vigoureux, de belle prestance, avec la tête assez petite, le visage plein, sous la calotte de soie des mandarins de rang élevé. Ses yeux sont vifs et intelligents ; ils regardent bien en face. Il porte avec aisance un élégant costume de soie rose et jaune.

Nous sommes tout de suite en confiance. » (G/p,34)

Plusieurs sujets sont abordés au cours de ce premier entretien, la piraterie, le réseau télégraphique et le chemin de fer de Lang-Son qui intéressent les Chinois, et enfin le dossier de l’abornement de la frontière entre Chine et Tonkin.

« Puis, nous passions à table où nous attendait une copieuse collation. Les mets étaient servis à la mode chinoise ; nous leur fîmes honneur sans aucune contrainte. La boisson offerte était du champagne, mais de qualité médiocre. Sou continua, pendant le repas, à nous entretenir de questions diverses, développant sur beaucoup de sujets, notamment au point de vue des cultures du pays et des aptitudes commerciales des Chinois, des idées réellement intéressantes à entendre. Bref, nous nous séparâmes très satisfaits l’un de l’autre, en nous donnant rendez-vous pour le surlendemain à Long-Tchéou (le chef- lieu de la province). Avant de partir, il exigea que nous emportions avec nous des pièces et poteries chinoises que nous avions admirées en entrant et qu’il remit, malgré notre refus, à l’un de nos boys.

Telle fut ma première entrevue avec le maréchal Sou. Depuis, nous nous revîmes bien souvent et nos relations devinrent de plus en plus étroites. De véritables liens d’amitié s’établirent entre nous. » (G/p,35)

Par souci de sécurité et de conservation des secrets militaires, les Chinois ne permirent pas au colonel de se rendre à à Long-Tchéou par la belle route large et stratégique qui existait, mais par de mauvaises pistes.

Il découvrit la ville chef-lieu, accompagné du consul de France, M.. Bons d’Anty :

« Long-Tchéou présente l’aspect de toutes les villes chinoises : rues étroites, pavées, d’une saleté et d’une odeur repoussantes, bordées de nombreuses boutiques parmi lesquelles dominent les boucheries, rôtisseries pâtisseries. Tout cela sent la viande faisandée, l’huile, la graisse rance et l’ordure. »

Il y rencontra le Directeur des Douanes qui y était domicilié, car il convient de rappeler ici que les douanes chinoises étaient contrôlées par les nations occidentales, en garantie des emprunts que le gouvernement de Pékin avait contractés auprès d’elles.

Les visites officielles du colonel et du consul s’effectuaient dans des chaises à porteur.

Au cours de ces visites, le colonel eut l’occasion de visiter la jonque de Canton, et nous évoquons cette visite pour illustrer la vie qui était celle de la Chine de la fin du dix-neuvième siècle :

« Nous visitons une grande et belle jonque chinoise, d’une trentaine de mètres de long, qui fait le service de Canton. Le bateau est bien aménagé, avec salon, cabines relativement propres. Le commandant du bateau, un Chinois de pure race, nous reçoit très courtoisement, nous offre la tasse de thé traditionnelle et nous donne des renseignements utiles sur les voyages qu’il accomplit. Il met en moyenne, quarante – cinq jours pour monter de Canton à Long-Tchéou et vingt – cinq jours pour en descendre. La navigation est pénible, le cours du fleuve étant accidenté et coupé de nombreux rapides. » (G/p,40)

Le colonel se rendit ensuite au Yamen, la résidence officielle du Tao-Taï « beau vieillard de haute taille, ayant réellement grand air avec sa barbe blanche et sa robe constellée de broderies… Il nous salue à la chinoise et nous conduit immédiatement à une table où est servie une copieuse collation ; mais les vins, Champagne, Bordeaux sont exécrables et dénotent la mauvaise qualité des marchandises que l’Europe envoie vers ces régions lointaines. » (G/p,43), puis s’enchaîne la visite au maire de Long-Tchéou :

«  Le Maire de Long-Tchéou vient au-devant de nous, empressé et souriant. C’est un homme de taille moyenne, encore jeune, sans barbe, au visage franc et ouvert, intelligent et sympathique. Il nous fait la meilleure impression. On reconnait en lui un Chinois de la nouvelle école, ami du progrès et de la civilisation européenne. Il faut se remettre à table et « collationner » à nouveau. Les mets servis, gâteaux, pâtes de fruit, confitures, bonbons à la menthe, sont d’ailleurs excellents. » (G/p,45)

Le colonel décrivait alors le système de pouvoir chinois :

« Il faut bien se reporter d’ailleurs ici aux mobiles qui dominent les actions de l’administration du Céleste Empire. Tout le système de cette administration repose sur la suspicion. Dans cette partie du Quang-Si, il y avait trois autorités : le maréchal Sou, le Tao-Taï et le Maire, tous les trois indépendants l’un de l’autre et chargés de se surveiller réciproquement. Sou, tant par la dignité et le rang qu’il occupait à la Cour de Pékin que par l’importance du commandement militaire sur les frontières du Quang-Si, semblait bien avoir le pas sur les deux autres ; mais, outre que les mandarins civils affectaient de mépriser leurs collègues militaires, il n’ignorait pas que toutes ses paroles et tous ses actes étaient espionnés et rapportés aux agents du Tsong-Ly-Yamen (Cour de Pékin). « (G/p,45)

Le colonel continuait à négocier avec le Tao-Taï, à son Yamen, le dossier de l’abornement des frontières, négociation qui fut conclue, une fois de plus, par une collation.

« Après cette longue séance, nous prenons part au copieux dîner auquel nous sommes invités, en même temps que nous, tous les officiers français et chinois qui ont collaboré aux travaux de la Commission d’abornement. Suivant l’usage, de ces sortes d’agapes chinoises, il y a un très grand nombre de plats. J’en ai compté trente au moins, parmi lesquels le potage traditionnel aux nids d’hirondelles, le ragoût aux ailerons de requins, de nombreuses espèces de porc rôti ou grillé, etc… Tous ces plats étaient bien préparés et se mangeaient avec plaisir. Mais, hélas, avec les Chinois, il faut boire. Sans cesse, il me fallait répondre aux toasts que le Tao-Taï, le Maire, le maréchal Sou, qui assistaient aussi à la réunion et les nombreux mandarins, assis à côté de nous, me portaient. Le champagne qui nous était offert était atrocement mauvais. De plus, dès que nos verres étaient vides, les boys allaient prendre dans une armoire placée dans un coin de la salle, des bouteilles nouvelles qu’ils choisissaient au hasard, de sorte que nos coupes étaient remplies successivement de bordeaux, de madère, de kirsch, de cognac, de pipermint, de curaçao, d’anisette, etc… Et moi qui, depuis de longues années, suis un abstinent, ne buvant que de l’eau ! Mon estomac fut soumis à une rude épreuve bien que, pour répondre à tous ces toasts portés, j’eusse délégué mes officiers, les lieutenants Détrié et Dumat, de la Légion et le lieutenant Querette de l’infanterie de marine, qui, pendant ce festin, poussèrent très loin leur dévouement à leur chef. Quant aux convives chinois, ils semblaient absorber tous ces affreux mélanges avec un plaisir évident. On devine dans quel état ils se trouvaient quand nous quittâmes la salle de banquet vers huit heures du soir. » (G /p,50)

Mais il fallut que le colonel Gallieni fasse un deuxième voyage en Chine, en juin 1894, pour signer la convention d’abornement de la frontière. Ce voyage sera évoqué dans le prochain chapitre.                    

    Jean Pierre Renaud

Chapitre précédent sur le blog du 3 juin 2012 : Than-Taï, l’Empereur d’Annam

Le film « INDIAN PALACE » de John Madden

 Un film riche en situations, intrigues, et personnages,  presque trop riche, mais réellement intéressant, et aussi amusant.

            L’Inde, toujours un peu l’Inde des Anglais, avec une  bonne dose d’exotisme,  portée ici par le rêve d’une retraite à bon marché dans un palace indien.

            Les images et les situations nous transportent dans un tout autre monde que le nôtre, par les couleurs, les mouvements, les mœurs, avec plusieurs thèmes  qui structurent le film, et mettent en évidence une philosophie de la vie très différente de la nôtre, toute en contraste avec celle de ces vieux anglais ou vieilles anglaises qui viennent passer leur retraite dans un pays qu’ils parent des couleurs d’un nouvel Eldorado.:

On y trouve pêle-mêle des vieilles anglaises et de vieux anglais encore à la recherche de la sexualité, de l’amour, de la tendresse, ou tout simplement de la sérénité,  une veuve apaisée, et un vieux célibataire, déjà venu en Inde, en quête de son compagnon indien qui fut chassé de sa famille, il y a plus de quarante ans, en raison de sa sexualité…une vieille fille, d’abord acariâtre, un brin raciste, qui prend sa revanche sur ses déconvenues d’Angleterre, en aidant  le faux Palace   , délabré, à trouver enfin la voie de sa résurrection financière, et qui en définitive, aime cette Inde…

Mais aussi, et tout en contraste, ce jeune Indien, gérant de palace amateur mais plein de bonne volonté, qui vit une belle histoire d’amour avec une dulcinée que lui refusent à la fois le frère,  et sa propre mère mais  qu’un vieux sage indien finit par convertir à cette union.

Pour border le tout, l’évocation inévitable de ce monde des « intouchables », la dernière caste de l’Inde, laquelle trouve une certaine reconnaissance dans ce film.

Et pour une école de juristes en mal de « cas », une belle histoire de vraie publicité mensongère !

Jean Pierre Renaud avec sa concubine préférée

Humeur Tique: France 2 avec le monstre Magnota – Mais où est donc passée Eva Joly?

Humeur Tique : France 2, notre belle télévision publique, le journal de 20 heures du 13 juin 2012 avec le monstre Magnota

Mais où est donc passée Eva Joly ?

            France 2, notre belle télévision publique avec le monstre Magnota !

Pendant plusieurs minutes, un journaliste nous rend compte de l’enquête qu’il a faite au Canada sur le passé du détraqué sexuel et mental qui s’y était illustré en dépeçant un être humain.

            Non, vraiment, notre télévision publique manque tellement de sujets qu’elle doive se vautrer dans le fait divers à ce point ?

            Mais où est donc passée Eva Joly ?

         On ne parlait que d’elle, on ne voyait qu’elle, mais la campagne des élections législatives l’a mise au placard. Elle ferait perdre tellement de voix à son camp des Verts Ecologistes, vraiment verts de peur?

            Son parti l’a envoyé en mission dans un des beaux fjords de Norvège ?

Humeur Tique: les tartufferies politiques et médiatiques à la Française, Ségolène et Valérie

Humeur Tique : les tartufferies politiques et médiatiques à la Française, Ségolène et Valérie, secret de vie privée et vie publique, secret de l’instruction et place publique !

            Les com-mères de « Jarnac » ! Entre Ségolène et Valérie, les couteaux sont depuis longtemps tirés. Le Monde du 14 juin 2012 rompt, en tout cas pour les cons de petits Français, l’omerta politico-médiatique qui cachait aux citoyens la guerre intime que se livraient, depuis 2005, les deux com-mères de « Jarnac ».

            On comprend beaucoup mieux pourquoi le candidat naturel du Parti Socialiste, c’est-à-dire l’ancien Secrétaire national de ce parti,  a fait défaut dans la campagne présidentielle de 2007, et tout aussi pourquoi Hollande, « armé » par sa nouvelle compagne journaliste, s’est lancé avec le succès que l’on connait dans cette nouvelle aventure.

            Il y a de quoi s’interroger sur le sacro-saint respect de la vie privée, quand il s’agit d’affaires publiques, comme au temps de la bigamie privée, protégée à frais coûteux par la puissance publique, de l’ancien Président Mitterrand.

            Plus récemment, l’affaire DSK a alimenté cette belle problématique de la protection de la vie privée des personnages publics, hommes ou femmes.

            Dans ce domaine, il en est comme du secret de l’instruction que chacun viole, en dévoilant sur la place publique les procès-verbaux de la police ou des juges, tout en déposant plainte pour violation du secret de l’instruction, ou pour protection des sources.

Humeur Tique: Humeur du Jour – Les Français de l’Etranger, BHL, Une France à crédit, Modem et Mayotte, martyrs chrétiens du Nigeria

Humeur Tique : Humeur du Jour

Comique, Tragique, Tragi- comique ? Au choix !

Marsaud et les Français de l’Etranger, BHL et son nouvel « engagement militaire », une France qui vit à crédit, le MODEM à Mayotte, les martyrs chrétiens de Nigeria

            Marsaud et la magnifique innovation démocratique de l’élection de députés dans les 11 circonscriptions des Français de l’Etranger, complètement artificielles.

            Beau résultat du premier tour des élections législatives avec des taux d’abstention qui battent tous les records, autour de 80% !

            C’est à se demander ce que l’ancien juge d’instruction, ancien député, et ancien chiraquien grand teint, et toujours président de l’UMP de Haute Vienne, est bien venu faire dans cette magnifique et nouvelle circonscription du Sud de l’Afrique, du Moyen Orient et des pays arabes !

            Auto-désigné pour bien vérifier la légalité d’un processus électoral un peu dingue ?

             BHL !!! Une fois de plus, BHL fait des siennes !

 En Lybie, une guerre à la BHL, si l’on s’arrête au seul constat du « pas de morts » de notre côté ? Mais pour quel résultat ? Le retour des tribus, et la mise à feu du Sahara !

            BHL invite la France à faire la même chose en Syrie. Une seule et unique question : pourquoi le célèbre BHL ne va-t-il pas s’engager dans une des brigades de l’opposition syrienne, y faire le coup de feu, y risquer sa vie, à l’exemple de quelques-uns de ses grands anciens, qui, dans l’histoire littéraire, n’en sont pas restés au stade confortable des mots.

            La France à crédit !

Dieu soit loué ! A partir du 15 septembre 2012, comme  les années passées  et sans doute à la même date, dans les prochaines années, notre belle France vivra à crédit, avec des emprunts à des taux « raisonnables » disent certains journaux qui s’en félicitent encore à chacune de leurs émissions.

            Est-il vraiment « raisonnable » que des journaux économiques et financiers français puissent ainsi se féliciter de nos taux d’emprunt « raisonnables » ?  

             Le MODEM à Mayotte : au premier tour des législatives 2012, le député sortant de Mayotte (1ère circonscription), éminence des instances centrales du MODEM, a recueilli 127 voix sur un total de 35 586 électeurs inscrits.

            Comique ou tragique ? Plutôt tragique, car ce résultat manifeste toute l’ambigüité et l’irréel de la départementalisation de l’île de Mayotte et de la politique française.

         Et enfin dans le vrai tragique, un tragique qui n’intéresse pas grand monde de nos jours, les martyrs chrétiens du nord de la Nigeria, pas vraiment, pas même le journal La Croix ?

Dans le numéro du 11 juin, un petit encart à la page 9 Monde :

«  NIGERIA Deux explosions près d’églises font au moins quatre morts

Deux attentats se sont produits hier contre deux églises du Nigéria… Aucun de ces attentats n’a été revendiqué mais le groupe Boko Haram multiplie depuis mi-2009 les attaques, notamment contre les minorités chrétiennes dans les villes du Nord à majorité musulmane. » .

 Soit 11 lignes au total, plus le titre ! Par souci d’apaisement évangélique ?

Humeur Tique : Jusqu’où le Quatrième Pouvoir ira-t-il ? Osera-t-il aller ? Paris Match à l’Elysée ?

   Prendrait-on une fois de plus les Français pour des cons ?

            Chaque jour ou presque, tel ou tel média viole, par « consentement mutuel » ( ?), le soi-disant secret de l’instruction, tout en défendant son tout nouveau droit au secret des sources !

            Et on nous ferait croire que la situation que nous promet la compagne du Président de la République, entre Elysée et Match, nous garantirait qu’il n’y aurait aucunement mélange des genres, ou conflit d’intérêt, grâce sans doute à la protection légale des sources des journalistes ?

            Décidément, le Quatrième Pouvoir ne se refuse rien, au mépris de nos règles de vie démocratique !

Humeur Tique: les fumées de Facebook!

 On s’étonne de voir le cours de la société Facebook, récemment introduite en bourse, enregistrer une chute continue depuis cette date.

            Alors que le succès mondial de Facebook a très largement été fondé sur la rumeur, ce que les médias dénomment le « buz », c’est-à-dire de la fumée !

            Il n’y a donc pas lieu d’être vraiment surpris !