Protectionnisme de réciprocité ou non? il a fallu quinze ans?

Protectionnisme de réciprocité ou non ? Après ces « quinze dernières années », dixit Barnier, l’Europe bouge enfin !

            Sur le blog du 26 décembre 2011, nous avons :

 1) rappelé qu’historiquement, le protectionnisme n’avait pas toujours été la calamité économique dénoncée par les libéraux de tout crin,

            2) défendu la thèse d’un protectionnisme de réciprocité.

            Et récusé l’accusation de « patriotisme démagogique » formulée par un  rédacteur en chef du journal Les Echos.

            Alléluia ! La Commission Européenne vient d’amorcer un tournant sur le sujet.

            Dans le Figaro du 22 mars 2012 :

« Bruxelles fait un petit pas vers le « Buy European Act »

Une proposition de loi de la Commission fermera les marchés publics de l’UE aux pays jugés déloyaux. »

            Dans le journal Les Echos du même jour, le Commissaire Barnier répond à la question :

–       Avez-vous marqué un point avec votre texte sur la réciprocité dans les marchés publics ?

–       L’Europe doit être ouverte sans être naïve. Ces quinze dernières années, elle a fait preuve de naïveté, alors que, si elle est ferme, elle peut obtenir des résultats.

–       Le but n’est pas de fermer nos marchés, mais d’ouvrir ceux des autres. Aucun pays n’a d’avenir en se recroquevillant, le temps de la ligne Maginot défendue par Mélenchon, Le Pen, Montebourg est terminé. »

            Quinze ans de naïveté chez nos gouvernants ? Les Chirac, Jospin, et Sarkozy ?

            Au-delà des marchés publics, il existe encore, et naturellement, un champ possible pour mettre en application un protectionnisme de réciprocité loyal.     

       Jean Pierre Renaud