A Nantes, un attelage de duchesses dans la carrosse Sarkozy, sur le mode de la Princesse Palatine!

Dans la bonne ville de Nantes, le 27 mars 2012, quel bel attelage de duchesses dans le carrosse présidentiel de Sarkozy !

             A la Cour du roi soleil Louis XIV, la princesse Palatine, épouse de Monsieur, frère du roi, ne manquait pas d’un humour très piquant dans les nombreuses lettres qu’elle adressait à ses fidèles amies restées dans son Palatinat natal.

            Pourquoi ne pas proposer une petite comparaison, en pastiche, de la Cour du roi Sarkozy, parti en bel équipage à Nantes, pour convaincre les électeurs de Bretagne ?

            Un si bel attelage de roi !

En tête d’attelage, la duègne, la duchesse de Sarran que la princesse Palatine aurait sans  doute brocardé d’un de ses mots d’oiseau favoris, qu’elle réservait à Mme de Maintenon, et que le lecteur curieux saura trouver dans une des éditions (1) de ses lettres, les plus anodins étant la « pantocrate » (2) ou la « ripopée » (3).

Et caracolant à ses côtés, la duchesse de Vendôme, trop prématurément anoblie, par faveur du roi, et au deuxième rang, la comtesse de Versailles, que la princesse Palatine aurait sans doute trouvé un peu trop dévote à son goût, mais le roi pensait sans doute, que dans la Bretagne, encore bien-pensante, une pincée de grande dévotion pouvait être encore convaincre quelques pêcheurs !

Sans doute un regret, il y manquait une des duchesses dont l’apanage aurait pu commencer par la lettre C !

Jean Pierre Renaud

Le temps retrouvé –Mercure de France (2) mot dérivé des qualificatifs de « majesté », ou de « toute puissante ». (3) mélange de différentes sortes de vins, de sauces (Larousse 6 volumes)

Protectionnisme de réciprocité ou non? il a fallu quinze ans?

Protectionnisme de réciprocité ou non ? Après ces « quinze dernières années », dixit Barnier, l’Europe bouge enfin !

            Sur le blog du 26 décembre 2011, nous avons :

 1) rappelé qu’historiquement, le protectionnisme n’avait pas toujours été la calamité économique dénoncée par les libéraux de tout crin,

            2) défendu la thèse d’un protectionnisme de réciprocité.

            Et récusé l’accusation de « patriotisme démagogique » formulée par un  rédacteur en chef du journal Les Echos.

            Alléluia ! La Commission Européenne vient d’amorcer un tournant sur le sujet.

            Dans le Figaro du 22 mars 2012 :

« Bruxelles fait un petit pas vers le « Buy European Act »

Une proposition de loi de la Commission fermera les marchés publics de l’UE aux pays jugés déloyaux. »

            Dans le journal Les Echos du même jour, le Commissaire Barnier répond à la question :

–       Avez-vous marqué un point avec votre texte sur la réciprocité dans les marchés publics ?

–       L’Europe doit être ouverte sans être naïve. Ces quinze dernières années, elle a fait preuve de naïveté, alors que, si elle est ferme, elle peut obtenir des résultats.

–       Le but n’est pas de fermer nos marchés, mais d’ouvrir ceux des autres. Aucun pays n’a d’avenir en se recroquevillant, le temps de la ligne Maginot défendue par Mélenchon, Le Pen, Montebourg est terminé. »

            Quinze ans de naïveté chez nos gouvernants ? Les Chirac, Jospin, et Sarkozy ?

            Au-delà des marchés publics, il existe encore, et naturellement, un champ possible pour mettre en application un protectionnisme de réciprocité loyal.     

       Jean Pierre Renaud

Sous-préfets aux champs de Daudet et sous-préfets dans les « zones de non-droit », l’idée de Bayrou?

 Je ne sais qui a pu souffler une telle idée, aussi farfelue,  à Bayrou, mais la proposition qui consisterait à nommer un sous-préfet dans « les quartiers devenus zones de non-droit », avec obligation de résidence dans le quartier », ressemble fort à un nouveau gadget politique !

            Cette proposition méconnait la problématique de ces quartiers dont la solution n’est pas de mettre plus d’Etat central dans ces quartiers, mais plus d’Etat local.

C’est mal connaître le corps préfectoral que de penser qu’il suffira de mettre des dizaines de sous-préfets dans ces quartiers, des sous-préfets qui n’ont pas de compétence particulière dans ce domaine, pour traiter ces problèmes difficiles, et qu’on ne trouvera d’ailleurs pas dans les effectifs.

En plus des préfectoraux à la ville, ou à l’égalité des chances ? Qui servent à quoi ?

Je préfère clairement la solution que j’ai déjà exposée sur le blog du 1er mai 2010, à propos de mes notes de lecture de l’excellent livre de M.Bronner, « La loi du ghetto », à savoir la création d’un pouvoir communal nouveau, conseil d’arrondissement ou commission élue, avec un patron, et surtout un budget dédié à ces quartiers, à l’image des conseils d’arrondissement qui existent à Paris, Lyon et Marseille, la gestion déléguée des équipements de proximité, la présence d’un échelon du service civique, le tracé d’un chemin balisé école-emploi…

Avec naturellement en face, le référent préfectoral dans le système préfectoral actuel, habilité à coordonner les services de l’Etat présents dans ces quartiers.

Et pour ajouter une touche finale, pour les personnes bien informées, comment ne pas faire un rapprochement « suspect » avec les fameux Bureaux Arabes du Maroc, ou des SAS en Algérie ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Madagascar, l’arme secrète du dictateur en herbe, la « logomalgachie »!

La feuille de route ou un chèque en blanc à la dictature de la soi-disant « H »aute « A »utorité de « T »ransition !

       Un jeune Président de la HAT, pétri et pourri d’ambition, qui amuse la galerie internationale plus de trois ans après son coup d’Etat !

       L’objectif serait le retour à la démocratie ?

       Une HAT qui distribue à gogo places et privilèges, avec quel argent ?

Mais dont l’arme secrète et cachée est ce qu’on pourrait appeler la « logomalgachie » (ou kabary en malgache), toute en subtilités, discours, avancées, retraits, négociations et marchandages !

       Et si la France avait eu le courage de dire non, c’est-à-dire stop à la farce?

Humeur Tique: une ligne Maginot pour l’Europe?

 « l’OCDE réclame une ligne Maginot de 1 000 milliards pour la zone euro »

Journal Les Echos du 28 mars 2012, page 7

Donc en « Echo historique » à la célèbre ligne fortifiée qui n’a servi à rien pour la défense de la France en 1939 ?

Curieux titre en effet pour l’article d’un journal économique et financier d’habitude plus sérieux !

Manque de culture de la rédaction ou de l’auteur de l’article ?

Ou enfin, et plus sérieusement, jugement économique et financier sur l’inutilité d’un fonds de solidarité européen doté de seulement 1 000 milliards d’euros?

Humeur Tique : les belles pages de « Le magazine du Monde » ! Le détournement d’une belle « marque » de presse ?

  Le lecteur en a- t-il pour son argent ? Ou contribue-t-il indirectement au sauvetage du vieux journal de presse quotidienne d’opinion qu’est Le Monde ?

            Le lecteur du quotidien publié le vendredi, avec ses pages spéciales, et son luxueux magazine, du type papier glacé, peut effectivement se poser la question.

            Exemple le magazine du 17 mars 2012 : 146 pages au total, dont plus de 90 consacrées à la pub ou à la mode !

            Nouveau journal de la mode et des voyages ?

            Une forme avérée de détournement d’une « marque de presse » ancienne et convoitée ?

Humeur Tique : Français, réveillez-vous ! Le trou sans fond de la « Sécu » !

    Le Monde du 23 mars a publié un article fort intéressant intitulé (page 15) :

«  Le trou de la « Sécu, urgence oubliée de la campagne »

            Cet article énumère l’ensemble des facteurs analysés par un haut fonctionnaire de la Cour des Comptes, d’après lequel, notamment en raison du vieillissement de la population, et si rien n’est fait, le déficit de la Sécurité Sociale, atteindra 19 milliards en 2020, au lieu de 9,5 milliards en 2011.

            Il faut rappeler que les déficits cumulés du passé nourrissent déjà une dette couverte par emprunt, de l’ordre de 80 milliards.

            Il est évident que cela ne peut plus continuer comme ça !

            En plus du déficit du budget de l’Etat et de nos comptes extérieurs ?

            Il est donc urgent de faire une chasse civique impitoyable aux abus de toute nature qui alourdissent encore, non seulement notre facture, mais plus grave encore, celle de nos enfants et petits-enfants !

Choix diplomatiques en cas d’alternance? Une diplomatie française d’Epictète ou non?

« Les choix diplomatiques d’un Président »

De Pascal Boniface dans La Croix du 22 février 2012, page 27 « Autrement dit »

« Que signifie l’alternance pour la politique étrangère française ? Inventons une autre diplomatie pour faire face à un monde changeant »

Le Monde du 1er mars 2012 Décryptages Débats, page 20

&

Une diplomatie française d’Epictète ou non ?

Une sagesse de 2000 ans, toujours d’actualité !

            Deux textes intéressants, publiés par deux journaux, La Croix et Le Monde, mais des textes qui suscitent beaucoup de questions de la part d’un lecteur qui attache beaucoup d’importance à la politique étrangère de la France.

            Curieusement, et tout d’abord, la nette impression,

– que le contenu du premier article personnalise, je serais tenté de dire à outrance, le débat engagé sur ce thème important, une sorte de jugement politique du Président sortant, alors que le débat ouvert dépasse largement la question des personnes.

–    et que celui du deuxième situe effectivement sa réflexion dans le champ de l’alternance politique, pourquoi pas ? mais les enjeux de ce débat  paraissent dépasser largement les deux champs de réflexion ainsi fixés.

            M.Boniface propose de distinguer plusieurs problèmes. « Le premier consiste à différencier les évolutions sur lesquelles il n’y a pas de prise de celles sur lesquelles un choix peut et doit être fait »

            L’auteur parait avoir oublié d’énoncer les autres problèmes, alors que l’allusion à la célèbre phrase d’Epictète : « ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous » aurait été effectivement un bon chemin pour poser la problématique de la politique étrangère de la France.

Il ne lui apparait pas qu’une véritable  divergence de fond ait véritablement séparé la ligne qu’il qualifie l’une de « gaullo-mitterandisme », de l’autre, « mettant l’accent sur la centralité du rôle de l’Otan ».

M.Laïdi parait proposer une démarche plus réaliste, fidèle à la pensée d’Epictète, en distinguant plusieurs cercles de notre action diplomatique, l’Europe, l’Atlantique, et la Méditerranée, mais quid des autres cercles ?

A mes yeux, le sage principe d’Epictète n’a jamais véritablement inspiré notre politique étrangère, ce qui s’exprimerait clairement dans la formule « une politique étrangère adaptée à nos moyens, c’est-à-dire à ceux d’une puissance moyenne. »

Et là, devrait être la rupture, sans se payer de mots, et sans faire croire que de nos jours la France exerce une souveraineté sans limite, alors que qu’elle la partage de plus en plus, en Europe d’abord, et dans le monde.

Cessons enfin de faire l’autruche ! Nous ne sommes plus au 17°,18°, 19°  siècles, et même, au début du 20° siècle ! Richelieu, Louis XIV, Napoléon, la 3ème République dans ses débuts, tout cela c’est le passé.

Choisissons des objectifs qui soient à notre portée, en Europe ou en Méditerranée, dans l’Atlantique, et dans le vaste monde, soit des actions propres lorsque nous en avons les moyens, et elles ne seront pas nombreuses, soit des actions communes quand nous ne les avons pas, et c’est la règle générale.

Pour le reste, contentons- nous de mener des actions indirectes, servies soit  1) par le fait que nous avons encore un rôle d’intermédiaire expérimenté, de « go between » selon l’expression anglaise, car notre puissance ne gêne plus beaucoup de monde,  2) ou encore, par un prestige culturel, peut-être, miraculeusement préservé.

En politique étrangère, il ne peut y avoir véritablement de rupture, sauf en cas de crise, mais ce qui manque à notre pays c’est une rupture dans nos ambitions et nos anciens rêves de grandeur.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : les corps intermédiaires ? Quelle représentativité ? Quelle légitimité ?

Un débat typiquement français ! Pourquoi ?

Deux contributions utiles au débat :

Le Monde des 18 et 19 mars 2012, page 18

« Démocratie sociale ou référendaire » par M. Noblecourt

Le Monde du 20 mars 2012, page 18

« Selon Nicolas Sarkozy, certains syndicats et associations auraient confisqué la parole des Français. Ce sont pourtant de précieux rouages de la démocratie

Diktat des « corps intermédiaires » ? »  par Mme Druelle-Korn

            Avant tout commentaire, il serait naturellement intéressant de savoir si le maître de conférences est l’auteur du titre de sa contribution, beaucoup plus accrocheur que celui de l’article Noblecourt.

M.Noblecourt pose bien le problème d’un débat qui a été engagé d’abord sur le terrain syndical, entre le syndical et le politique, avec pour origine principale le conflit des retraites, en concluant sur le constat d’après lequel syndicats de salariés et syndicats patronaux seraient d’accord pour la « constitutionnalisation du dialogue social ».

Mme Druelle-Korn fait une bonne description du monde multiforme de ces corps intermédiaires que l’on a pris l’habitude de dénommer la société civile, leur rôle, leur utilité, en concluant sur une institution, le Conseil Economique et Social, qui résumerait les fonctions des corps intermédiaires dans notre pays.

Cette dernière contribution appelle toutefois quelques questions de fond qui, semble-t-il, n’apparaissent pas dans le texte : quant à la représentativité des corps intermédiaires en question, leur légitimité, et donc leur crédibilité politique, en regard, entre autres, et à titre principal et capital, du rôle du suffrage universel.

La représentativité des corps intermédiaires ?

Mme Druelle-Kron doit savoir que les syndicats salariés souffrent d’un défaut notoire de représentativité, étant donné la faible participation des salariés à chacune des élections de leurs instances  représentatives. Quant à celle des patrons, l’entrecroisement de leurs syndicats, ne serait-ce qu’entre les deux principaux, MEDEF et CGPME, laisse tout aussi perplexe sur leur représentativité.

Au-delà de cette faible représentativité, ces corps intermédiaires manquent généralement de transparence sur leurs ressources, comme vient de le démontrer le rapport d’une commission parlementaire.

En ce qui concerne les Chambres de Commerce et d’Industrie, les observateurs savent que les scrutins mobilisent une petite minorité de leurs adhérents, moins de 20% à Paris, sauf erreur, avec des pourcentages un peu plus représentatifs en province, des taux de participation qui mettent sérieusement en doute leur légitimité au plan national.

Dans l’état actuel des choses, et des règles du jeu mises en œuvre, les corps intermédiaires en question manquent donc de légitimité, et ne sauraient en tout état de cause se substituer au suffrage universel.

L’utilité des corps intermédiaires ?

Oui, la démocratie sociale est chose utile, mais à la condition que les corps intermédiaires respectent quelques règles du jeu sur leur représentativité et leur financement, mais seul le vote obligatoire serait de nature à accréditer leur véritable fonction sociale.

Quant à l’utilité que Mme Druelle-Kron semble reconnaître au Conseil Economique et Social, il est également permis d’en douter : pourquoi ne pas lui poser la question : est-ce que cette instance a formulé un projet de réforme crédible des retraites ? Un dossier qui a été une des causes du débat sur le dialogue social en France !

Le Conseil en question a-t-il proposé une réforme du millefeuille territorial ? L’a-t-on entendu sur les grands sujets de réforme de notre pays ? Lesquels ? Alors qu’en parallèle, en complémentaire, ou en concurrence, se sont multipliés experts, conseils, ou comités ad hoc !

Dans l’état actuel des choses et des règles du jeu existantes, l’idée d’une constitutionnalisation du dialogue social parait tout à fait paradoxale, pour ne pas dire déconcertante, mais elle caractérise incontestablement l’infirmité dont souffre le dialogue social entre patrons et salariés, son incapacité à produire du consensus social, en dehors de toute intervention de l’Etat.

Le film « La Taupe » de Tomas Alfredson : un thriller ?

 A la page 24 du journal Le Monde du 18 février 2012, un encart de pub d’un tiers de page pour le film « La Taupe », avec plein d’étoiles plein les yeux, et des commentaires dithyrambiques de huit médias cités, dont Le Monde  avec la mention « Eblouissant » 3 étoiles.

            Ma première remarque aurait trait à l’adjectif éblouissant, un peu surprenant pour évoquer un monde d’espions où tout est noir et glauque, et avec le symbole d’une taupe qui précisément ne voit rien, mais après tout pourquoi pas ?

L’histoire de l’espionnage est passionnante, celle de ces « héros » anonymes, combattants de l’ombre, prêts à mourir pour la cause qu’ils défendaient. Vous avouerez que ce n’est pas si fréquent !

Et avec la problématique du double-jeu, redoutable pour les acteurs de ce grand jeu des tromperies, des intoxications croisées, des opérations d’une désinformation qui ont souvent fait la force stratégique de la Grande Bretagne.

Ce film  nous emmène effectivement au cœur du sujet, ou tout au moins s’y efforce, car l’intrigue telle qu’elle est racontée, n’est pas convaincante.

Bravo à l’acteur qui incarne le chasseur de taupe, bravo aux images en ombres et lumières, avec un bémol donc pour l’intrigue qui est très difficile à suivre dans son déroulement, même quand on a l’habitude de tenter de s’orienter dans le labyrinthe des intrigues d’espionnage : on ne sait jamais qui est qui qui, et qui fait quoi ? Et encore moins ici !

Avant,  pendant, et après la dernière guerre, le M16, dit « Le cirque » a connu un période difficile avec la présence dans ses sphères dirigeantes de « taupes » au service de la puissance soviétique, issues de l’Université de Cambridge, devenues célèbres dans l’histoire de l’espionnage international.

Cela le film l’aide à le comprendre, mais  pour le reste, je ne suis pas sûr que si l’on demandait à des élèves de classe de « première », et même de « première » année de fac, de faire un résumé de l’intrigue de ce film, après l’avoir vu bien sûr, que ce résumé nous permette de mieux en suivre l’intrigue. Peut-être y verraient-ils un film d’espionnage du « premier » degré !

 Et enfin le regret que le film n’ait pas  bénéficié d’un court prologue historique sur les enjeux de la guerre froide.    

Jean Pierre Renaud