Humeur Tique : Chômage en France et les responsabilités partagées ?

Un enseignement qui peine à s’adapter au « marché » ? Un réel besoin de main d’œuvre étrangère ? Ou le comportement d’entreprises prêtes à tout en France ou en Europe ? Ou encore une Europe mal régulée, où tous les coups sont permis ?

Ou la concurrence entre un Ribéry à 800 000 euros par mois et un jeune soudeur à 1 700 euros brut par mois, plus les primes, plus le treizième mois et la participation éventuelle (Enquête des Echos du 2 février 2012 : « Industriels cherchent soudeurs désespérément »)

Un éclairage

            On nous annonce 200 000 chômeurs de plus en 2012, mais comment ne pas s’interroger sur certaines étrangetés du marché du travail, en tout cas dans la région parisienne ?

            Combien de chantiers de travaux de particuliers ou d’acteurs publics sont-ils confiés à des ouvriers qualifiés ou non, venus d’Europe de l’Est ou d’autres cieux plus éloignés ? En raison d’une inadaptation ancienne et permanente de l’offre de travail à la demande ? Ou pour des raisons de coût du travail ?

            On nous citait récemment le cas d’un immeuble parisien dont plusieurs appartements ont été rénovés de fond en comble, sous la responsabilité d’architectes ou d’entreprises françaises, qui, tout au long des dernières années, n’ont fait appel qu’à de la main d’œuvre polonaise, aujourd’hui roumaine, et tout dernièrement moldave.

Pourquoi une telle situation ?

            Il faudrait que la Commission Européenne et nos gouvernements nous expliquent comment les entreprises, pour des motifs fondés ou non, sous couvert de procédures légales ou non, pourraient résister à l’appel du large européen, ou à l’embauche d’une main d’œuvre, d’ailleurs de qualité, venue des pays de l’est européen ?

A lire le journal le Monde des 22 et 23 janvier 2012, supplément Géo & Politique, page 3, le coût horaire du travail en 2010, en euros était en France de 31,3 euros, de 9,68 en République Tchèque, de 7,46 en Pologne, et de 4,20 en Roumanie, pour ne citer que quelques exemples.

Ce qui peut vouloir dire que le citoyen français est mis trois fois à contribution, 1- avec un chômage qui augmente à la suite d’une régulation européenne ou française des flux de main d’œuvre défaillante, 2- la désindustrialisation concomitante de son pays, 3- tout en continuant, par Europe interposée, à subventionner les pays de l’Europe de l’Est à travers de multiples programmes de remise à niveau social ou économique.

Est-il encore temps de stopper les effets de cette machine infernale, en conservant l’espoir d’une Europe solidaire ? Rien n’est moins sûr !

Autre dossier récurrent, celui des « travailleurs sans papiers » qui occupent effectivement un emploi, ceux qui sont déclarés et ceux qui ne le sont pas. Les entreprises qui les ont embauchés ne sont-elles pas responsables ? Parce que cette main d’œuvre coûte moins cher ?

Un dossier incontestablement difficile à faire avancer, mais pourquoi le monde de l’entreprise ne montre pas plus de réussite à défendre et à promouvoir ces métiers, alors que des milliards sont dépensés dans la com.marketing dirigée prioritairement vers la consommation, ou le simple prestige de telle ou telle entreprise ?