Le Monde du 18 janvier 2012
Triple A et Triple Ah ! Ah ! Ah ! pour Sarkozy, Courroye, et Eva Joly
Sarkozy en première page avec le dessin de Plantu, Sarkozy resté à la proue du paquebot de croisière au triple A, sous le titre « Les naufrages ne se ressemblent pas », avec dans un canot de sauvetage, des naufragés s’écriant : « Quel scandale !! Le capitaine n’a pas voulu quitter le navire ! »
Mais pourquoi la crise de 2008, n’a pas fait changer de cap au capitaine, c’est à dire le cap de la dette, plus 480 milliards entre 2007 et 2011 ? (source La Croix du 17/01/12)
Le procureur Courroye en page 2 : « Aux accusateurs doctrinaires »
L’article rend compte de son long discours de rentrée et de sa conclusion citant une phrase historique prononcée par Mirabeau, le 22 mai 1790 à l’Assemblée Nationale : « Le temps, ce juge incorruptible qui fait justice à tous ».
L’article rappelle que « Mirabeau, mort un an plus tard, a été inhumé au Panthéon. Jusqu’à ce que la Convention découvre qu’il négociait dans le même temps avec le roi. On l’a finalement enterré anonymement au cimetière de Clamart… »
Le procureur vient d’être mis en examen dans l’affaire des fadettes du Monde, et c’est au moins la preuve que dans certains milieux de la justice, l’ indépendance n’est pas un vain mot.
L’affaire est intéressante à un autre titre : elle va peut-être permettre de faire arbitrer la querelle « secret des sources » contre « secret de l’instruction », et donc de donner raison aux journalistes en supprimant purement et simplement le secret de l’instruction, une des grandes hypocrisies françaises.
Avec un nouvel exemple dans le dossier Pupponi, député et maire de Sarcelles, ancien suppléant de DSK, évoqué à la page 11 sous le titre :
« Les relations troubles de M.Pupponi avec les banditismes corse et parisien »
Dans la quatrième colonne de l’article : « Dans une synthèse du 9 janvier 2012, les policiers s’étonnent enfin de « l’assez bonne connaissance (qu’a le député de Sarcelles) du contenu du dossier du cercle Wagram (…) Il est probable, écrivent-ils, que M.Pupponi ait été informé des déclarations de M.Védrune très tôt, sans que l’on puisse établir à ce jour qu’elle fut son canal de renseignement. »
Du 9 au 18 janvier, date de parution de cet article, les sources vont décidément très vite, et le journal dispose incontestablement du « bon canal de renseignement » !
Et enfin, Eva Joly, la candidate des Verts aux prochaines élections présidentielles, à la page 9 de ce même journal, sous le titre :
« Le spectre du retrait colle à la campagne d’Eva Joly »
Diable ! Un spectre ? Mais vous n’êtes pas du tout sérieux, car le journal écrit :
« Reste Eva Joly. S’exprimant en séminaire devant la direction et son équipe de campagne, le 11 janvier, elle a dit se sentir de mieux en mieux dans ses habits de candidate et avoir enfin trouvé ses marques, ce que confirme son entourage. »
Il conviendra de lire avec attention les prochains numéros de notre grand journal de référence, afin de vérifier que son célèbre caricaturiste ne lui consacre pas un autre dessin avec le titre proposé « les naufrages se ressemblent. ».
Et gare à l’accord Verts-PS pour un partage intelligent et politiquement lucratif des circonscriptions législatives !