Deux films de dépaysement garanti, complètement différent: « On the ice » et « Ne nous soumets pas à la tentation »

Cinémas d’art et d’essai

            « On the ice » d’Andrew Okpaaha Mac Lean, réalisateur Inuit d’Alaska :

            Dépaysement géographique et d’abord paysager assuré avec de belles images de banquise immaculée, mais beaucoup moins dans l’évocation de la vie d’une petite cité de l’Alaska où une partie des jeunes s’adonne à l’alcool et à la drogue.

Des rodéos de  scooters des neiges pour la chasse au phoque ou toute autre raison, car deux jeunes esquimaux Inuit sont complices d’une mort accidentelle ? d’un de leurs amis, un décès dont le père de l’un des deux cherche à élucider les circonstances, car le corps  a disparu.

Une intrigue qui pourrait faire partie de notre monde à nous, dans un décor sublime, avec la touche de traditions toujours vivantes, mais en grande difficulté devant la modernité.

Un film puissant dans l’évocation des paysages et dans l’intrication des relations humaines !

Un très lointain cousin des plateaux du Jura, un des premiers missionnaires chez les Inuits, n’en croirait sûrement pas ses yeux, s’il lui arrivait de revenir parmi eux !

Avec sa concubine préférée

« Ne nous soumets pas à la tentation » de Cheyenne Carron

Un autre dépaysement, celui-là, dans un décor européen, psychologique, mais avant tout mental, car l’intrigue nous fait travailler les méninges !

Je ne suis pas certain d’avoir saisi toutes les subtilités de l’intrigue qui repose sur le récit de la même histoire « supposée » par trois personnages, dont chacun raconte sa propre histoire de l’histoire : donc une histoire à trois miroirs tout à fait intéressante, même si elle manque un peu de limpidité.

Une jeune femme qui fait irruption dans un couple étrange, et la description fine des états d’âme d’un homme mûr, un avocat, pris au piège de la jeunesse et de la spontanéité vraie ou feinte.

Une jeune femme qui s’installe littéralement dans la maison de ce couple, dont l’épouse est souvent absente : elle parait mener une vie professionnelle étrange,  le plus souvent à l’étranger. Elle ne goûte pas beaucoup la situation de son ménage à trois, d’autant moins qu’elle a des raisons personnelles et familiales de ne pas la tolérer plus longtemps, des raisons secrètes, dévoilées par le film.

Une idée de film intéressante, manquant peut-être de simplicité dans son développement, parce qu’elle met en évidence, naturellement, oserais-je dire, les mensonges ou les non-dits qui tissent bien souvent les relations entre les êtres humains.

Et pour les amateurs « verts » ou « éco-durables » de tout poil, une intrigue qui se déroule souvent dans une très belle demeure en bois !

Jean Pierre Renaud