Rigueur historique ou non ?
Respect Mag N°31
100% Noirs de France
« Sortir des mythologies et de la méconnaissance »
Interview de l’historien P.Blanchard
Oui, mais avec quels chiffres ?
Un numéro de magazine au contenu intéressant, et sans doute utile, sur lequel nous reviendrons ultérieurement sur le blog, compte tenu des questions qu’il pose.
Pour l’instant, arrêtons- nous sur le contenu de l’interview Blanchard dont l’analyse parait moins caricaturale que celle à laquelle il nous avait habitués dans les ouvrages qu’il a publiés, mais l’historien est décidément toujours fâché avec les chiffres et la statistique.
Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai procédé à la critique systématique de la thèse de l’historien et de ses collègues, d’après laquelle il aurait existé en France une culture coloniale, puis impériale, pendant la période coloniale.
Le point essentiel de cette critique portait sur l’insuffisance des instruments d’évaluation des supports de la dite culture coloniale, et des effets que la diffusion de ces supports aurait eu sur la mentalité des Français.
L’historien parait décidément toujours fâché avec les chiffres et la statistique.
Sur le blog du 4 février 2011, j’avais relevé dans le Lib Mag des 29 et 30/11/11, à propos des squelettes, têtes et corps qui existaient dans nos musées, que les chiffres avancés par l’historien semblaient tout à fait fantaisistes, des millions de squelettes, et des dizaines de milliers de têtes et corps.
Récidive aujourd’hui avec la statistique des Noirs en France ?
« A la question « Cette question en France est plus ancienne qu’on a tendance à le penser ? »
L’historien répond, à un moment donné :
« 25 000 noirs ont vécu en France métropolitaine au XVIII° siècle. Soit beaucoup plus que des personnes de confession juive ou de migrants portugais, italiens, espagnols.»
L’historien Pap Ndiaye proposait un tout autre chiffre dans son livre « La condition noire » : en 1770, la France aurait compté de 4 à 5 000 noirs d’après les registres de police (page 116) et à la fin du XIX°siècle, d’après le même historien, il est probable que le nombre de noirs avoisinait le millier, dont quelques centaines à Paris. (page 126) (Commentaire de ce livre sur le blog du 16/05/11)
Qui a donc raison entre ces deux historiens ?
Jean Pierre Renaud