« Mayotte et la parabole du yaourt »
Le Monde du 5/11/11 Décryptages Analyses
Après le yaourt, le garde-côte ?
Ou une parabole de Jules Verne à Mayotte ?
Ou on peut aimer les Mahorais, et oser leur dire la vérité
Ou « Toute vérité n’est pas bonne à croire » Beaumarchais
Que dire du contenu d’un tel article, sinon celui d’avoir lu un texte complètement hors du temps ? D’un nouvel Albert Londres ? Il est possible d’en douter sérieusement.
« Dans la plus grande indifférence de la métropole », qu’il s’agisse des troubles sociaux, ou auparavant l’accession de Mayotte au statut départemental : quoi de plus naturel pour un pays qui s’est toujours désintéressé de l’outre-mer, et quoi qu’on en dise ou écrive ? Hors Algérie, et hors le petit cercle obsolète de la Françafrique !
Pour de nombreuses raisons bonnes ou mauvaises, on a voulu ignorer la situation concrète de cette île : politique, géographique, culturelle et économique. On a promis de faire accéder ce nouveau département au statut d’un département de métropole, dans un délai de 25 ans : on croit rêver ! Les troubles sociaux qui agitent le nouveau département montrent déjà que ce délai est contesté.
Dès les premiers pas du nouveau département, le Président du Conseil général de Mayotte demande que le RSA soit mis en application en 2012, au taux de 50%, et non celui de 25 %, comme prévu.
Le journaliste écrit : « A Mayotte apparait l’absence d’un modèle économique clair, venu de l’Etat ou des élus locaux »
Comme s’il revenait à l’Etat de proposer ou d’imposer un « modèle économique » ! Comme au bon vieux temps du communisme soviétique et des colonies ?
Mais le modèle choisi semble bien celui de la perfusion permanente de l’île par des fonds français ou européens, avec un tiers de la population composée de clandestins, dont le flux n’est pas prêt de tarir.
En ce qui concerne le salaire minimum, l’utopie : « Le smic local est fixé à 85% du smic national, soit 1000 euros par mois », alors qu’à Madagascar, à quelques centaines de kilomètres de ses côtes, dans le même Océan indien, les malgaches peu nombreux qui trouvent du travail touchent un salaire mal assuré, qui ne dépasse pas les 100 euros.
On peut aimer les Mahorais et leur dire la vérité, et en faisant un brin de Jules Verne : au train où va votre nouveau département, attendez- vous, dans les années à venir, à voir votre île placée en état de siège permanent, sous la surveillance de flottilles de garde- côtes, afin de protéger votre île des flux d’immigrés clandestins qui voudront fréquenter, au-delà de votre merveilleux lagon, votre paradis économique et social artificiel.
Il est bien dommage que les Mahorais, et la France officielle (celle de la puissance, de la grandeur, du prestige et du « on vous aime »…), et non les Français, à la fois ignorants et indifférents, n’aient pas eu le courage d’ouvrir un autre chemin ! Plus intelligent !
Un Triboulet de la République, faute de Fou du Roi
Et pour nourrir notre réflexion :
les propos d’Audrey Pulvar, compagne de M. Montebourg, candidat des primaires socialistes dans le dernier Respect Mag, page 9, qui déclare :
« Moi, je suis pour l’indépendance de la Martinique. Ça n’arrivera pas de mon vivant, mais je pense que c’est un horizon accessible, et souhaitable. »