Humeur Tique: Chirac et Le Borgne – BHL dit la politique étrangère de la France

      Chirac et Le Borgne

Le monde des « initiés » se plait à reconnaitre que l’avocat Le Borgne a une belle voix, mais personne n’est obligé de croire ce qu’il écrit dans sa tribune du Monde du 12 mars 2011, sous le titre « N’en déplaise aux populistes, la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée »

Légitime ? Alors que la fameuse question prioritaire de constitutionnalité (QPC) n’existait pas au moment des infractions reprochées à Chirac, laquelle arrive presque miraculeusement !

Alors qu’en cas de saisine du Conseil Constitutionnel, ce dernier, compte tenu de sa composition « chiraquienne » serait bien incapable de se prononcer sur le sujet ?

Alors que ce débat cache un autre débat de fond sur la découverte des abus de biens sociaux, un débat qui concerne l’exercice de la justice française et le bon fonctionnement de la République Française, celui de la sanction des abus de biens sociaux, c’est-à-dire des infractions commises généralement par les riches et non par les pauvres ? Il est évident que si les infractions se trouvent prescrites trois années après leur commission, il n’y aura plus d’abus de bien social !

Alors serait populiste le citoyen qui défendrait une conception de justice égale pour tous, et en définitive équitable ?

Et comme le dirait un de mes amis, l’avocat Le Borgne est effectivement borgne en matière de justice, mais il fait son métier d’avocat !

Alors ajouter « la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée », dépasse tout entendement de bonne justice et renvoie à la fable de La Fontaine « Les animaux malades de la peste », que tous les enfants apprenaient à l’école :

        « Selon que vous soyez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » !

La France est décidément malade d’une nouvelle peste morale !

BHL, Bernard Henry Lévy, nouveau ministre des Affaires Etrangères de la France !.

Nombreux sont les Français, pour ne pas parler des étrangers, qui ont vu et entendu M.BHL faire sur le perron de l’Elysée une déclaration officielle d’après laquelle la France reconnaissait le tout nouveau Conseil de la révolution Libyenne.

Après Alliot-Marie, et Juppé, déjà BHL ?

Humeur Tique: Le sondage du Front National, quel ramdam! Procès Chirac: encore un effort d’inventivité juridique!

Le sondage du Front National, quel ramdam ! Un mot peut-être sacrilège !

            Au lieu de crier au loup, nos brillants politiques et intellectuels de tout poil seraient mieux inspirés de procéder à un examen de conscience honnête (sur les trente dernières années), de faire l’inventaire de ce qui ne va pas en France, et de proposer de vraies solutions. Que de temps perdu !

Procès Chirac : encore un petit effort d’inventivité juridique !

            L’ancien président est présumé innocent présumé coupable depuis au moins trente années ! Quelques députés du PS ou de l’UMP seraient bien inspirés de mettre leur créativité juridique au travail, en inventant un tout nouveau concept d’amnistie du présumé innocent présumé coupable.

            Les mêmes ont manifesté la même capacité d’innovation juridique, dans le cas de la Fondation d’Art LMVH, au jardin d’acclimatation de Paris, en substituant, à l’occasion d’un amendement de loi « furtif », la loi au décret en Conseil d’Etat.

            Et dans l’intérêt des citoyens « contribuables » que l’on cesse, de déni de justice en déni de justice, de leur faire payer des dépenses de procédure et de justice dont le montant n’est jamais donné par les médias!

Humeur Tique: un procès Chirac « fictif » qui fait pschitt!

Humeur Tique : le procès Chirac va faire pschitt ! Etrange, n’est-ce pas ?

Fil blanc ou noir, mais sûrement pas bleu blanc rouge !

« Le procès Chirac pourrait ne pas avoir lieu »

Le Monde des  6 et 7 mars 2011

Tout au long des années, un bataillon d’avocats a permis à l’ancien président d’échapper, jusqu’à ce procès « fictif »,  à toute poursuite judiciaire en ce qui concerne ses actes de maire de Paris et de chef de parti.

            On tient donc la France en haleine : Chirac ira-t-il ou n’ira-t-il pas à son procès ? Aura-t-il le courage d’assumer ses actes ? Il l’a fait savoir, mais il semble s’être ravisé, car un ou plusieurs expédients d’audience, dont ses avocats ont toujours eu le secret,  viennent d’être déposés pour la première audience du 7 mars 2011.

            Quelques-uns,  parmi les citoyens qui ont vu fonctionner la mairie de Paris et le RPR, dans leurs très belles années, auraient de quoi faire un constat et poser des questions :

Compte tenu de la véritable osmose politico-administrative qui existait alors entre la mairie et le parti de Chirac, ces quelques emplois fictifs représentaient effectivement une misère.

L’ancien chef « gaulliste » a-t-il été véritablement le chef supposé des acteurs de son système politique, qui ont eu la malchance de tomber dans les griffes de la justice ?

Enfin, la question que personne ne pose : la défense de l’illustre présumé innocent a coûté beaucoup, beaucoup d’argent, combien de milliers, sinon de millions d’euros ? Et qui s’en est acquitté, ou s’en acquitte aujourd’hui ?

L’UMP ? Ou tout simplement les services de l’Etat (les contribuables) dans la défense d’un ancien grand serviteur de l’Etat ? Ou alors le présumé innocent qui  a fait savoir au président du conseil constitutionnel qu’il renonçait, le temps de son procès, à son indemnité mensuelle de 11.000 euros, de membre de ce conseil ?

            Et dans le même numéro du journal, une interview du président du Conseil Constitutionnel qui nous explique ce qu’est aujourd’hui l’heureuse innovation en matière de contrôle de constitutionnalité, laquelle vient fort opportunément relancer le suspense d’un procès « fictif »!

Alors mélange des genres ou pas, entre médias et conseil constitutionnel? Heureuse coïncidence?

Décidément, dans la chiraquie judiciaire, on ne s’ennuie pas !

Immigration, Identité, Laïcité: Histoire ou Politique? Le discours Ndiaye, Monde Magazine du 5/02/11

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question prélable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

            M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.

Humeur Tique: les primaires du Parti Socialiste, un traquenard juridique?

Humeur Tique : Traquenard au Parti Socialiste ? Constitutionnalité et Légalité des élections primaires ?

Le Monde du 2 mars 2011, pages 16 et 17

Il y a de quoi être très surpris par la teneur de la contre-enquête de ce journal sur un sujet politique et juridique aussi sensible !

La constitutionnalité et la légalité de ce processus ne seraient donc pas assurées, alors que le parti socialiste, après en avoir délibéré depuis plusieurs années, en a décidé le principe, et s’apprêterait à passer aux actes ?

Alors qu’un « avocat » a mis tout son talent et sa conviction à faire adopter ces primaires ?

Alors que ce parti, qui se propose de nous « gouverner » ne manque pas de très nombreux conseils juridiques, à tous les échelons de l’Etat ?

Et si cette illégalité était effectivement attestée, les citoyens ne devraient-ils pas se poser la vraie question, celle du sérieux du parti socialiste ?

A moins qu’il ne s’agisse d’un traquenard juridique, d’une manœuvre de dernière minute pour renoncer à cette consultation suicidaire, et non souhaitée par certains de ses grands candidats ?

Humeur Tique: les filles d’Afghanistan à l’école, enfin une bonne nouvelle!

       Lu dans le Monde du 2 mars 2011, page 4, sous le titre, un extrait:

            « Dans les pays en guerre, écoliers et enseignants sont devenus des « cibles légitimes »

            … Alors que les filles n’étaient « que 5.000 à l’école en 2001, date de la chute du régime taliban, 2,4 millions de jeunes Afghanes sont actuellement inscrites à l’école. »

            Enfin une bonne nouvelle qui nous vient d’Afghanistan !

            Avec toutes les difficultés que souligne toutefois la chronique !

            S’il n’y avait déjà que ce seul résultat positif de l’intervention de l’Otan dans ce pays, tous les sacrifices consentis n’auraient pas été complètement inutiles !