Le film « Des hommes et des dieux »

  Rien à ajouter à tous les commentaires, le plus souvent élogieux, qui ont accompagné la sortie de ce film.

            J’indiquerai tout simplement que l’histoire de ces moines assassinés en Algérie, nous change de l’ambiance de fric et de futilité dans laquelle la société française a de plus en plus tendance à se complaire : de l’air pur et du désintéressement !

            Et par surcroît, un contact avec le divin chrétien ou musulman !

La Sécurité des Français: le Pacte de tranquillité de M.Montebourg

La sécurité des Français : « Passons avec les Français un pacte de tranquillité publique » A. Montebourg- le Monde du 3 septembre 2010

            M. Montebourg nous avait habitué, jusqu’à présent, à un discours ressassé, orienté avant tout sur la méthode qu’il convenait d’adopter pour que le parti socialiste choisisse le meilleur candidat pour les toujours futures présidentielles, et moins sur la méthode que le parti socialiste pourrait adopter pour répondre à l’attente des Français sur la sécurité : très bien !

            Donc, quelques prémisses de propositions sur la sécurité, un frémissement !

            Retour tout d’abord aux sources républicaines : le mot tranquillité fait référence à la première définition de la loi (1884, ou 1885) sur les communes en ce qui concerne les missions des maires, pourquoi pas ? Si le contenu répond aux impératifs d’une sécurité moderne.

            Deux propositions méritent d’être affinées, le pacte de tranquillité issu d’une démarche politique consensuelle et l’idée de pouvoir donné aux habitants.

            Je rappelle qu’il existe déjà dans nos institutions des conseils de prévention au niveau départemental ou communal, qui préfigurent la solution avancée par le député, et qu’il existe déjà suffisamment d’informations sur le sujet pour que l’audit proposé puisse être rapide.

            La véritable question est celle de la possibilité de trouver un accord consensuel entre la gauche et la droite sur ce sujet  sensible, une recherche d’autant plus difficile que le parti socialiste nourrit encore beaucoup d’angélisme sur le sujet, et cultive tout autant beaucoup de tabous culturels.

            Deuxième proposition, celle qui donnerait du pouvoir aux habitants des quartiers les premiers concernés par leur sécurité : dans son livre « La loi du ghetto », M.Bronner a esquissé une réflexion  à ce sujet, et j’ai moi-même dans ma note de lecture formalisé ce qui pourrait être une petite réforme institutionnelle des communes à quartiers sensibles, avec l’institution de conseils de quartier. Le texte du député s’inspire sans doute à ce sujet du livre de M.Bronner

            Une démarche nouvelle donc de la part d’un élu socialiste à laquelle il faut souhaiter bon vent, tout en craignant que notre élite politique, de droite et gauche confondues, soit incapable une fois de plus d’emprunter sur des sujets nationaux une démarche consensuelle soucieuse de l’intérêt général et national, comme cela vient d’être le cas pour le dossier des retraites.

            Un post-scriptum qui s’impose depuis la rédaction de ce billet : que d’énergie perdue par l’intéressé pour convaincre ses amis d’aller vers une élection du candidat socialiste, à entendre, sur le sujet, le député, président du Conseil Général de la Seine Saint Denis !

 Jean Pierre Renaud

Les non-dits des bien pensants: immigration, insertion et culture: le travail de M. Lagrange

Les non-dits des bien-pensants

« Ma position scientifique est qu’il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent » (H.Lagrange)

Fracture sociale, culturelle ou coloniale, dans nos quartiers sensibles ?

« Un chercheur lance le débat sur l’impact de l’immigration dans les quartiers ghettoïsés. »

            Le Monde du 14 septembre 2010 consacre sa page 12 aux travaux d’un sociologue sur la jeunesse des quartiers sensibles de Mantes la Jolie et des Mureaux, 4 000 cas d’adolescents examinés en détail entre 1999 et 2006.

            Un de ses constats est qu’il existe une corrélation incontestable entre l’origine familiale des adolescents délinquants et la délinquance : « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones »

            Il relève également que les adolescents d’origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les « autochtones ».

            Puis-je indiquer que dans les milieux bien informés, politiques, médiatiques, administratifs, et judiciaires, le même constat a été fait depuis longtemps ?

            Le sociologue défend une thèse qui ne va pas plaire à tout le monde, étant donné qu’un certain nombre d’intellectuels et de politiques ont plaidé jusqu’à présent pour une causalité sociale ou « coloniale » de ces phénomènes, alors qu’il introduit dans l’analyse sociologique la variable importante de la culture, et plus précisément du rôle des femmes, des mères de famille.

            « Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. » « Il faut agir en amont avec les mères ».

            Je recommande aux lecteurs curieux la lecture du livre de M.Konaté « L’Afrique est-elle maudite ? » pour mieux apprécier le distinguo que le sociologue fait entre adolescents d’origine sahélienne et d’origine côtière, et surtout pour mieux apprécier le bien-fondé de cette analyse, qui a naturellement soulevé aussitôt une polémique de la part d’associations qui ne prennent pas toujours leurs responsabilités pour lever ce type d’obstacle culturel.

            Je laisse par ailleurs aux promoteurs de la « fracture coloniale » et aux médias qui propagent cette thèse jamais démontrée, le soin de mettre à jour leurs « stéréotypes » et sans doute aussi, «  leur inconscient collectif » cher à des historiens « coloniaux » qui n’ont jamais apporté la moindre démonstration statistique à ce sujet.

Jean Pierre Renaud.