Afrique (s), une autre histoire – France 5 du 17 octobre 2010

Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle

Acte II : 1945-1964, l’ouragan africain

France 5 du 17 octobre 2010

Une première remarque qui a son importance, pourquoi une programmation aussi tardive ?

Ceci dit, tout comme le premier documentaire, une émission intéressante sur la période en question, avec quelques questions de fond.

Il est très difficile de comparer l’évolution passée des différentes composantes de l’Afrique « coloniale » : il y avait de grandes différences entre les territoires qui comptaient une importante population européenne, avec appropriation des richesses, et les autres, entre l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Rhodésie,… et les autres, ceux notamment de l’Afrique de l’Ouest, d’où sans doute l’explosion armée fort bien décrite.

Comme cela été bien dit par certains commentateurs, cette histoire doit toujours être examinée à la lumière de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest, et des initiatives diplomatiques des deux camps, et d’un troisième, le Tiers Monde de l’époque. Beaucoup des révolutionnaires africains étaient marxistes par conviction ou intérêt national. A Paris, le discours des étudiants africains était très majoritairement marxiste.

L’histoire du Congo Belge n’est pas comparable à celle de l’Afrique encore française. Dans les années 1950, les Belges s’y voyaient encore installés pour longtemps. Les futurs administrateurs coloniaux n’avaient absolument pas conscience des évolutions révolutionnaires à venir.

La question du maintien possible d’une structure fédérale ou confédérale, qui aurait succédé aux AOF et AEF est effectivement importante. Machiavélisme ou non de la France à ce sujet ? Le dossier mériterait d’être creusé.

Curieusement, aucun responsable politique blanc de l’époque n’a été interviewé dans le sujet –sont-ils tous morts ? -, et c’est un peu dommage.

Il serait sans doute intéressant de traiter dans un documentaire à venir le dossier de la querelle des mémoires coloniales, et de nous éclairer sur l’état de la question en Grande Bretagne, en Belgique, ou au Portugal.

Jean Pierre Renaud