S’il a jamais servi !
A voir la Belgique privée de gouvernement depuis plus de six mois, vivre comme si de rien n’était !
A voir le politique français vivre aujourd’hui, quasiment, ,comme s’il n’y avait, ni Europe, ni monde ! .
Il y a effectivement de quoi se demander à quoi sert encore le politique, et s’il a jamais servi à quelque chose ?
Certains analystes n’ont-ils pas raison en constatant que, de toute façon, le politique ne sert pas à grand-chose, sinon à entériner, à mettre en scène, à amortir le choc du changement, plus ou moins rapide et brutal, provoqué par les changements techniques et économiques, une sorte de psy.
Illustration actuelle : informatique, internet, ou téléphone mobile continuent à exploser, et les pouvoirs publics courent toujours après l’évènement.
Est-ce qu’un député français s’est déjà posé la question de savoir de quelle liberté de décision il pouvait disposer par rapport aux institutions européennes ? Quel est le pourcentage de sa compétence juridique dans nos affaires nationales ? 30%, 40%, ou 50%, au mieux ?
Les citoyens seraient heureux d’avoir cette évaluation pour mieux comprendre le qui fait quoi en Europe et en France, et savoir exactement à quoi sert aujourd’hui un député français..
Les grands « ténors » de la politique française sont tous confinés dans leurs terres, Copé à Melun, Aubry à Lille, Royal à Poitiers, Fabius à Rouen, et Bayrou « l’européen » à Pau, alors que c’est à Bruxelles ou à Strasbourg, et dans les grandes instances internationales que sont prises les décisions qui fixent le destin du pays.
En France, on continue à faire du débat franco-français, alors que notre sort se décide ailleurs.
Les socialistes ont-ils quelquefois pensé que les délocalisations correspondaient aussi à une nouvelle répartition des richesses dans le monde, et qu’il convenait donc de définir une nouvelle approche de la délocalisation socialiste ?
A la différence de certains de nos chefs d’entreprise, nos politiques continuent à raisonner selon la caricature déjà ancienne du Français « avec son béret sur la tête et sa baguette de pain sous le bras », alors que les décisions nationales se prennent dans les institutions européennes et internationales, et que l’économie française est entrée dans un combat mondial !
.Nos politiques seraient d’ailleurs bien inspirés de remettre rapidement en chantier les institutions européennes : une Europe à 27 n’est pas viable, telle qu’elle est, mais la Commission continue à pratiquer, de façon quasi-clandestine, le fait accompli de nouvelles adhésions.
La Chine et les Etats Unis parlent d’une seule voix et ont tout loisir pour manœuvrer, sur le plan stratégique, les pays qui composent actuellement l’Union, une Europe d’ores et déjà à géométrie variable, les uns dans l’euro et les autres pas !
L’Europe est « l’homme malade » du vingt et unième siècle !
Jean Pierre Renaud