« Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle
Acte 1 : 1885-1944, le crépuscule de l’homme blanc »
France 5 du 10 octobre 2010
Autre histoire, je ne sais pas, pour un certain nombre de personnes qui connaissent un peu cette histoire, mais en tout cas un bon documentaire dans son ensemble sur le sujet.
Le documentaire : un angle d’attaque qui nous change des discours idéologiques que l’on voit souvent tenir sur cette période historique !
Quelques réserves toutefois sur quelques épisodes :
– Le choix de Béhanzin, comme résistant, sans cadrage ! S’il est vrai qu’il gouvernait un royaume bien organisé, qu’il était un des rares rois africains à disposer d’une armée également bien organisée, avec canons et fusils modernes, il s’illustrait tout de même par des sacrifices humains rituels à gros effectifs, non contestés, et par des razzias régulières d’esclaves dans les royaumes voisins. Des rois voisins se sont d’ailleurs félicités de sa disparition.
o Samory aurait peut-être été un meilleur choix.
– En ce qui concerne le même Dahomey de l’époque, il parait tout de même difficile d’évoquer, comme je crois l’avoir entendu, quelque chose qui aurait pu ressembler à la construction d’une « nation » dahoméenne ou béninoise.
– En ce qui concerne l’évocation de la politique des races de Gallieni à Madagascar, effectivement, officiellement prônée et mise en œuvre par l’intéressé, c’est tout à fait exact, mais ces instructions se situaient au cours de la période d’une pacification fragile, dans un contexte où il était difficile d’obtenir l’appui de l’élite merina de la monarchie qui gouvernait l’île, en dépit des difficultés qu’elle avait rencontrées, et qu’elle rencontrait encore auprès de certaines des dix huit ethnies du pays
o Le principe « diviser pour régner » n’était pas à cet égard une originalité
– A titre accessoire, j’ai été plutôt surpris de voir en Ethiopie une image de musulmans en train de faire une de leurs cinq prières quotidiennes.
– Enfin, le crépuscule de l’homme blanc a débuté effectivement après la première guerre mondiale, laquelle avait montré qu’il n’était pas invincible, comme la légende en courait en Afrique : de retour dans leur pays, les tirailleurs avaient pu en témoigner.
La discussion : qui a suivi, très intéressante, avec un contenu sans tabou, qui change également avec le prêt-à-penser habituel, mais en se demandant quel pouvait être son lien logique avec le documentaire diffusé.
JPR