Mélange des genres entre science et politique ?
Sujet : délinquance, immigration et culture
En réponse critique de l’ouvrage « Déni des cultures » – H.Lagrange
Corrélation entre le contenu des contributions et les travaux de leurs signataires ?
Textes E.Fassin (Libé du 27/09/10) : « La famille noire est toujours un problème pour ce culturalisme » – D.Fassin et E.Fassin (Le Monde du 30/09/10) : « Misère du culturalisme. Cessons d’imputer les problèmes aux étrangers »
Au demeurant, des contributions claires et bien écrites, qui abordent un sujet très classique pour les spécialistes, la relation, sinon la corrélation existant entre misère sociale et délinquance, avec le « piment » supplémentaire du racisme, et tout autant pour leurs auteurs, celui de la « culture ».
Est-ce qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle sorte de terrorisme intellectuel et idéologique que d’interdire à d’autres chercheurs, pas nécessairement incompétents et partiaux, d’avancer des thèses qui déplaisent à une partie de la communauté intellectuelle, quelquefois dominante, et donc de déranger effectivement des tabous ?
Je serais donc un électeur de droite, conservateur, parce que j’adhérerais en partie à la démonstration contestée, sans obligatoirement me référer à l’expérience américaine, alors que la ségrégation « officielle » y est encore très fraîche, et que le questionnement de M.Lagrange porte sur des phénomènes d’immigration jusques là inconnus dans notre pays ?
Les deux contributions en question accusent tout simplement l’auteur de partager des idées de la droite conservatrice, alors que la problématique des « ghettos » concentre évidemment un ensemble de facteurs que, ni la gauche, ni la droite, n’ont eu le courage de traiter depuis trente ans.
Alors, il faudrait ignorer le facteur culturel dans les villes qui contiennent une proportion importante de français d’origine immigrée ?
Sous le prétexte que : « Or la longue histoire de la question sociale nous enseigne que le culturalisme de la misère qui prétend rendre compte des différences et des inégalités par l’origine ne fait jamais autre chose que trahir la misère du culturalisme » (Le Monde-page 23)
Je serais donc un « lépéniste » qui s’ignore, au même titre que je serais un « colonialiste » sans le savoir, parce que je souffrirais de « la persistance d’une figure de l’indigène logée » dans mon corps. (Le livre « Fracture coloniale, page 200).
Parce que je partagerais les inquiétudes de citoyens français qui habitent encore des « ghettos », dont ils ont vu les dérives sociales et culturelles de toute sorte se développer au cours des quinze ou vingt dernières années ? Il faut interroger ces citoyens français, qu’ils soient de souche, comme on dit, ou d’origine immigrée.
Est-ce que M.Konaté aurait pris sa carte à l’UMP pour avoir osé décrire dans son livre récent « L’Afrique est-elle maudite », une situation sociale et culturelle qui donne du crédit aux observations du sociologue ?
Et enfin pourquoi la « médecine » sociale s’interdirait-elle d’effectuer des recherches sérieuses, et démontrées statistiquement, sur ce que certains pourraient dénommer une immigration de type « invasif » à laquelle beaucoup de communautés humaines sont confrontées, en Europe, en Asie, ou en Afrique, et proposer des outils de solution ?
Jean Pierre Renaud