Le deuxième sous-titre: « Cinquante après, est-il possible d’écrire une histoire commune? » est à lui seul l’illustration parfaite du mélange des genres permanent entre mémoire et histoire, de la confusion qu’entretiennent, entre autres, certains des historiens cités dans les deux pages. (Voir mon commentaire du livre de Stora intitulé « La guerre des mémoires », blog du 25 avril 2010)
Sur le projet de fondation envisagé pour la mémoire de la guerre d’Algérie, une seule remarque: que vient faire l’Etat dans cette affaire? Laissons le soin aux différents groupes de pression, et Dieu sait s’ils sont nombreux, de défendre leur mémoire, en soi respectable.
Le journal donne la parole à l’historien Harbi, ancien responsable du FLN, pourquoi pas? Mais je ne serai sans doute pas le seul soldat du contingent de cette sale guerre à manifester ma surprise.
Je me contenterai de citer à nouveau, et à ce sujet, le grand historien, et non mémorialiste, Marc Bloch:
« Le grand piège des sciences humaines, ce qui longtemps les a empêchées d’être des sciences, c’est précisément que l’objet de leurs études nous touche de si près que nous avons peine à imposer silence au frémissement de nos fibres » (Fustel de Coulanges-1930)
De quoi encore plus « frémir » de nos jours!
Et de façon plus anecdotique, que penser des références Blanchard et Bancel, le premier, plus « montreur » d’images coloniales qu’historien, et au surplus « historien entrepreneur », le deuxième dont la thèse de doctorat a porté sur un sujet scientifique tout de même assez restreint, « Les mouvements de jeunesse et sports dans l’évolution institutionnelle et politique de l’AOF (1945-1960)
Et en ce qui concerne les pensions, est-ce que ces anciens appelés n’ont pas demandé cette fameuse pension? Sans quoi ils n’en seraient pas attributaires? Donc repentants?
Jean Pierre Renaud