Où va la France ?
Quelle stratégie pour la France du XXIème siècle ?
Macron, quelle stratégie ?
Entre feu de paille politique, France réformée, « transformée », ou déformée ?
16 mois après son élection et une grande agitation réformatrice désordonnée – on touche à tout – « en même temps », la question se pose de savoir si le nouveau Président a une stratégie, et si au-delà du « miraculeux » concours de circonstances de son élection, nous sommes gouvernés par un homme qui déploie une vraie stratégie politique et économique avec une vraie hiérarchie d’objectifs.
Nombreux sont les citoyens qui se posent cette question.
Le Président du « monde nouveau » a-t-il une stratégie ?
Rien n’est moins sûr à découvrir presque chaque jour la succession souvent approximative ou contradictoire des décisions gouvernementales découlant du tout « en même temps », un gouvernement du « touche à tout en même temps », dénué de toute vision à long terme.
L’opinion publique est de plus en plus déboussolée, car le nouveau Président n’a pas affiché jusqu’à présent de stratégie claire, avec une hiérarchie des objectifs qu’il propose à la France.
Où va la France de Macron ? Proposer la mise en œuvre d’une politique de l’offre, c’est-à-dire favorable aux entreprises, au travail, c’est mieux que d’avoir voulu comme Hollande engager à contretemps une politique de la demande, mais ce n’est sûrement pas un programme susceptible d’entrainer l’enthousiasme les Français et les Françaises.
La dernière élection présidentielle était l’occasion d’un moment de vérité pour le pays, à la fois sur le plan national et sur le plan international :
- Au plan national, un endettement excessif et dangereux, un appareil étatique et local obsolète, une fiscalité écrasante, l’abandon de trop de quartiers sensibles par la République, faute de volonté politique et de souci du bien commun avec le contrôle nécessaire des flux d’immigration…
- Au plan international, une politique étrangère animée par la volonté d’être toujours la grande puissance d’un lointain passé, sans tenir compte des moyens du pays et des nouveaux rapports de force entre grandes puissances, avec la vision encore actuelle d’une mondialisation heureuse, alors que la seule voie de notre puissance nationale passe à la fois par une Union européenne renforcée, et la définition d’une stratégie française de puissance indirecte, celle que les gens des médias appellent le « soft power ».
Face aux défis actuels, le pays aurait besoin d’un nouveau Mendès-France et non d’une sorte de version moderne de Monsieur Queuille !
Il y une vingtaine d’années, j’avais publié à compte d’auteur, un petit livre consacré aux stratégies indirectes.
De nos jours et compte tenu de l’évolution du monde, Russie, Chine, Islam, Europe, les conceptions anciennes de la puissance française sont de plus en plus obsolètes et la stratégie de notre pays devrait avoir l’ambition de reposer sur trois piliers, le militaire dans le cadre de l’Union européenne, l’économique des niches françaises, et enfin le culturel, c’est-à-dire le développement d’une action culturelle tous azimut conforme à nos traditions les mieux assurées.
Je conclurais volontiers mon propos en citant une des phrases clés du jeune philosophe François-Xavier Bellamy :
« L’essentiel n’est pas d’avancer mais de savoir où l’on va », car il ne suffit pas d’avoir pour seul mot à la bouche la « transformation », de plus en plus équivalente de destruction du collectif français.
Dans son livre « Demeure », le jeune philosophe pose les bonnes questions.
Les « demeurés » ne sont peut-être pas où l’on pense !
Jean Pierre Renaud