Le rugby, entre Clausewitz et Sun Tzu, entre choc des armées et contournement ?

Réflexions d’un ancien sportif, amateur aussi de stratégie

          Pour avoir beaucoup pratiqué des sports très variés, les principaux étant le foot et le tennis, et pour avoir, il y a quelques années beaucoup travaillé sur le thème des stratégies directes et indirectes, je suis toujours très frappé par la façon dont on joue encore au rugby.

            Je regarde souvent les grands  matchs de rugby, et j’apprécie le talent, le courage, et l’énergie dont font preuve le plus souvent nos joueurs de rugby, tout en trouvant, et je n’ai pas changé d’opinion à ce sujet, que c’est trop souvent un sport de « brutes ».

            Pourquoi ce qualificatif ?

            Parce que de façon dominante, les rugbymen recherchent le choc physique, l’affrontement direct plutôt que le contournement, la passe au-dessus ou à côté, sur les ailes, c’est-à-dire l’indirect.

                L’impression, pas obligatoirement anachronique, qu’au rugby, on rejoue toujours Iéna, Verdun, ou Stalingrad !

        Samedi 21 mars 2015, il s’agissait d’un match important des Six Nations, entre l’Angleterre et la France, et je n’ai point vu de différence capitale entre les deux manières de jouer des Anglais et des Français, alors que les Anglais ont toujours su beaucoup mieux utiliser le style indirect  (l’appellation militaire) pour  atteindre leurs objectifs.

         Avec la montée en puissance de la Chine sur tous les terrains du sport, il est possible qu’au fur et à mesure des années et de l’intérêt que la Chine pourrait porter au rugby, elle conduise ses adversaires à modifier leur stratégie, donc à moins compter sur l’effet du choc physique, compte tenu de ses traditions culturelles de l’indirect.

        Jean Pierre Renaud