Tout au long de la période des conquêtes coloniales de la France (1880- 1914) sur la frange sud du Sahara, dans la région géographique, au sens large, du bassin du fleuve Niger, la France eut maille à partir avec des partis Touaregs, mais pas uniquement la France conquérante.
Car, parallèlement, au cours des siècles, les relations entre éleveurs nomades et paysans sédentaires, ont toujours été conflictuelles, les Touaregs venant périodiquement razzier les villages africains.
Lorsque les Français prirent la ville sainte et mystérieuse de Tombouctou, à la suite des initiatives intempestives du colonel Archinard, et à l’occasion du « fait accompli » d’un officier de marine, la colonne du colonel Bonnier fut anéantie par un parti Touareg : ce fut le désastre de Tacoubao, le 15 janvier 1894, dans la proximité de Tombouctou. (1)
Bilan : tués, 11 officiers, 2 sous-officiers, 64 tirailleurs.
Et pour la petite histoire, 1) les Français découvrirent alors une cité dont la réalité était assez loin de son mythe, 2) le futur maréchal Joffre, avec sa colonne de secours, fut alors de cette aventure coloniale.
A l’époque, les Touaregs jouaient déjà un rôle important dans la vie de la vieille ville sainte.
Mais les Touaregs proposaient aussi, hier comme aujourd’hui, un incontestable modèle de vie, fait d’exigence et de rigueur, incontestablement digne de respect et de reconnaissance.
Jean Pierre Renaud
(1) J’ai relaté et analysé cet épisode dans le livre « Le vent des mots, le vent des maux, le vent du large » ( editionsjpr.com)